love me or leave me — La blonde ne savait plus quoi faire. Elles les avaient propulsés dans une impasse et maintenant, elle n’avait aucune idée de comment sortir de là. Est-ce qu’elle le pouvait au moins ? Est-ce qu’il allait lui laisser la chance de rattraper tout ça ? Elle n’était même pas capable de le dire. Elle qui le connaissait par cœur, elle qui était capable d’interpréter le moindre de ses faits et gestes.. Maintenant, elle avait juste l’impression de se tenir face à un inconnu. Probablement qu’il la détestait, il aurait toutes les raisons du monde de ne le faire mais elle ne pouvait pas se résoudre à cette éventualité. Elle était incapable d’accepter le fait qu’il puisse la haïr au point de la rejeter. Ils.. Ils s’aimaient.. Et elle voulait croire que pour cet amour ils seraient capable tous les deux de passer au dessus de ça. Ouais, plus facile à dire qu’à faire. Parce qu’Aisling, il devait la pardonner et elle n’était pas sûre qu’il le fasse un jour. Au même point qu’elle n’était pas certaine de pouvoir se pardonner elle-même. « Parce qu’au fond de toi, même si t’es en colère, tu sais l’importance que t’as pour moi. » Et dans son monde, y aura jamais personne capable d’arriver à la cheville du jeune homme. Personne. Mais fallait croire que ça ne changeait plus grand-chose. Qu’elle pourrait dire tout et n’importe quoi qu’il n’y croirait pas. Il ne croyait plus en ses mots, il ne croyait plus en elle et c’était sûrement le plus douloureux dans tout ça. « C’était clairement pas de la mienne ! » Elle veut bien prendre tous les torts la blonde parce qu’elle sait que beaucoup de chose sont de sa faute mais il est hors de question qu’elle se blâme pour le changement de comportement d’Aisling depuis le retour de la Jamaïque. Ça, c’était lui et seulement lui. Et il rentrait dans l’appartement, la laissant là, hésitante. Elle n’osait même pas s’engager à sa suite de peur qu’il la fasse lui-même sortir. Et y a rien de ce qu’elle entend qui lui laisse apercevoir le moindre espoir. « Alors c’est tout ? Je m’en vais et c’est terminé ? » Est-ce qu’elle devait vraiment se résoudre à ça ? Non mais parce qu’elle allait devenir dingue s’il la quittait ici et maintenant. Elle ne le supporterait probablement pas. Comment était-elle supposée faire comme si ce n'était pas un problème ? Et elle aurait tellement aimée qu'il la retienne. Qu'il lui demande de rester où.. N'importe quoi. Mais à ce moment précis, elle n'était plus sûre de rien et probablement qu'il refermerait la porte une nouvelle fois incapable de la regarder plus longtemps.

Il craquait. Son coeur se brisait à chaque parole, à chaque fois qu’il la regardait, à chaque fois qu’il imaginait les mains dégueulasses de Cole sur elle. Il craquait. En la voyant, il voyait maintenant une personne inconnue parce que son Agathe, l’amour de sa vie, elle n’aurait jamais fait ça. Malgré tout ce qui se passe, elle n’aurait jamais ruiné leur histoire pour une sauterie avec Cole. Elle n’aurait pas fait ça, mais elle l’a fait, elle. Cette inconnue à présent devant lui. Il détourne les yeux, exaspéré et en même temps brisé. « Je ne sais plus Agathe. Tu as tout chamboulé. » Tout changer. Il en avait marre de vouloir comprendre, de vouloir analyser tout ce qu’elle disait mais elle avait raison. Il sait qu’il est son pilier et que sans lui, elle allait vaciller et tomber d’un moment à l’autre. Qu’elle allait tomber et sans doute ne jamais se relever. Choisir entre lui et elle était difficile, au delà de ses capacités, mais il a besoin de temps. « Je n’ai jamais dit ça. » Qu’elle ne le blâme pas pour avoir une baisse de moral. Elle sait très bien des pathologies dont souffre Aisling. Elle sait très bien que sa dépression et son anxiété sont les deux choses sur lesquelles il n’a aucuns contrôles, aucunes prises. Il subit la maladie et fait avec, essayer de vivre avec malgré tout. Mais elle a l’air d’avoir oublié ça. « Si tu étais moins obnubilé par des petites choses, t’aurais remarqué que je n’étais pas ainsi durant tout le voyage. Mais non, tu t’es empressé de sauter dans les bras de Cole quand ça n’allait plus aussi bien. » Le seul réel reproche qu’il pouvait lui faire. Elle l’a laissé tombé pour l’anglais, pour celui qui est la cause de nombreux problèmes à Cambridge. Depuis leur retour de Jamaïque, depuis qu’ils ont du annulé leur voyage en Suisse car Aisling était au plus mal, il y avait une tension entre eux, c’était visible. Il était plus distant, moins câlin, plus dans la lune, plonger dans un travail incessant. Il entre dans l’appartement, prend un verre d’eau et lui dit ce qu’il pense. Il ne peut pas cacher son amour pour elle, mais il ne peut pas la regarder pour le moment sans la détester un peu plus à chaque fois. « Ce ne sera jamais terminé, mais j’ai besoin de temps Agathe. Du temps pour me remettre autant de ce que tu viens de me dire mais de ce que j’ai là aussi. » dit-il en pointant sa tête. Il doit se remettre sur pied, retrouver un équilibre mental, évacuée les mauvaises choses pour ne garder que les bonnes. « J’ai besoin d’être seul pour le moment. »

love me or leave me — Elle n’était pas capable de survire à ça. Elle avait bataillé contre des ouragans, était restée debout malgré les tempêtes, avait gardé la tête haute à de nombreuse reprise mais elle n’était pas capable de survivre à une vie sans lui. Elle le savait et il le savait tout aussi bien. Sans lui, elle était perdue. C’était comme lui arracher une partie d’elle-même et aussi égoïste que cela puisse-t-il être, elle se répétait en boucle qu’il n’avait pas le droit de lui faire ça. Pas le droit de la laisser tomber même si elle s’était égarée pendant un laps de temps. « Tu crois plus en moi. » Et c’était terriblement douloureux de le dire à voix haute. De se rendre compte des dégâts qu’elle avait infligé à Aisling mais aussi à elle-même. Mais fallait pas qu’il l’abandonne. Ils pouvaient.. Elle voulait croire qu’ils pouvaient tout reconstruire. Pierre par pierre si seulement il lui en laissait l’occasion. « Oh. Ouais, excuse-moi de n’être obnubilée que par ma petite personne. T’aurais pourtant dû savoir que le monde ne tournait qu’autour de moi. » Et cette fois, elle s’énervait. Pourtant, jamais elle ne le faisait contre Aisling mais là, c’était trop. Et puis la colère, c’était la seule chose qu’il lui restait puisqu’il piétinait désormais son cœur. Fallait croire que les « pour toujours » n’était pas vrai. « Donc je suis supposée rentrer tranquillement chez moi et attendre qu’un jour où l’autre tu me fasses signe ? » Y avait un rire nerveux qui sortait de sa bouche. Rire qu’elle n’avait pas pu contrôler. Passant une nouvelle fois ses mains dans ses cheveux, elle se massait les tempes pestant intérieurement contre le monde entier. Puis vu la dernière phrase, elle supposait que de toute façon, elle n’avait pas d’autre choix que de faire demi-tour. Tourner les talons et quitter cet immeuble en laissant derrière elle son cœur et une partie de son âme. « Je ne vois pas comment je pourrais essayer d’arranger quoi que ce soit si tu me tiens à l’écart de toi. » T’y as réfléchit à ça Aisling ? Parce que c’était plutôt compliqué de bâtir les choses avec quelqu’un quand la personne n’en veut plus dans sa vie. Et dans un élan de colère, elle défaisait la gourmette autour de son poignet. Celle qu’il lui avait offerte pour son anniversaire. Elle l’enlevait et la laissait tomber sur le pas de sa porte sans broncher. « Faut croire que y a jamais rien qui dure éternellement. » Et elle tournait les talons, complètement anéantie.

« Non, je ne crois plus en toi. » Il l’a dit, c’est fait. Non. Ce n’est plus d’actualité cette confiance sans limite qu’il avait pour elle. Elle a tout envoyé en l’air quand elle a donné son corps qu’il chérissait tant à Cole. Il a beau savoir sans même un mot qu’elle n’aime pas le jeune Eliot, cette trahison, trahison que son propre père a tellement exercé quand il était avec sa mère, il ne peut pas la mettre de côté. Il est horrible avec elle car c’est la seule manière qu’il ait de se protéger, de ne pas sombrer dans une sorte de gouffre sans fin. Il sent qu’il devra lutter durant des jours sans fins pour ne pas sombrer dans une spirale infernale. Il devrait combattre chaque jour pour ne pas laisser la dépression prendre peu à peu le pas sur lui, pour ne pas se laisser tomber et ne jamais se relever. « Je n’ai jamais dit ça Agathe. Je te dis juste que malgré tout ce que je te disais, tu étais tellement inquiète de ne pas être à la hauteur, de ne pas être assez bien que tu t’es concentré sur des choses futiles. Tu es parfaite comme tu es, mais tu es tellement persuadée que non que tu ne t’es pas rendu compte que j’allais mal en même temps. Je ne t’en veux pas, je constate juste. » A vrai dire, si il lui en voulait. Il lui en voulait d’être si bornée et ne pas voir qu’elle est parfaite comme elle est. Tellement bornée qu’elle a occulté tout autours d’elle, dont l’état d’Aisling. Il lui en voulait parce que pendant qu’il essayait de la faire se sentir mieux à propos d’elle même, il sombrait petit à petit. Comme n’as-tu pas pu voir ça Agathe ? Comment as-tu pu passer à côté ? « Tu fais comme si c’était facile pour moi de te dire ça ? Mais tu réagirais comment si c’était moi qui t’avais trompé Agathe ? Hein ? Dis moi. » Parce que oui, il essayait au maximum de ne pas l’envoyer sur les roses dès qu’elle ouvrait la bouche, il essayait, malgré tout, de préserver ses sentiments. De ne pas trop casser ce qu’elle n’avait pas hésité à briser. « Je ne peux pas te regarder maintenant Agathe. C’est trop dur. Je suis supposé faire quoi ? Te reprendre comme si de rien n’était et être le petit idiot qui pardonne à sa copine de l’avoir trompé alors qu’elle a juré fidélité ? » Comme si il n’avait pas subit assez de conneries dans sa vie comme ça. Comme s’il n’avait jamais été l’idiot de service qui a eut tellement de merdes qu’il a faillit de se foutre en l’air. « Je ne te dit pas que je romps avec toi, mais j’ai besoin de temps. » Et du temps, visiblement, elle n’arrivait même pas à le lui donner. La regardant défaire sa gourmette qu’elle n’avait pas retiré depuis qu’il lui avait donné, il la regarda tourner les talons avec ces quelques mots. Il ne bougeait pas. Anéanti. Brisé. Il resta ainsi durant cinq bonnes minutes avant de s’avancer et ramasser le bijou. Qu’a-t-il fait ?