love me or leave me — C’était la fin du week-end à Monaco et surtout, le début des problèmes. A peine avait-elle posé le pied à Boston et rallumé son téléphone que la blonde recevait des messages par dizaine concernant une certaine photo. Hé merde. Poussant un soupir, elle repassait son cellulaire en silencieux essayant d’analyser les dégâts. Parce que des dégâts, il y en avait. Et si des gens qu’elle ne connaissait qu’à peine avait été au courant de tout ça, y avait fort à parier pour qu’Aisling soit lui aussi concerné. Sauf qu’étrangement, elle n’avait rien de sa part. Pas un mot, pas un message, pas un appel. Certes, ils n’avaient pas passés énormément de temps ensemble ces derniers temps mais la blonde ce serait tout de même attendu à avoir rien qu’un minuscule retour. Sa valise à la main, Agathe commandait un taxi filant par la même occasion l’adresse de son petit ami. Le mieux serait sûrement de le confronter face à face même si au fond, elle n’avait aucune idée de quoi faire. Comment allait-elle aborder les choses ? Elle était certaine qu’après tout ça, il allait la quitter. Et peut-être que mentir encore une fois serait la meilleure chose au monde mais.. Non. Pas à lui, il ne méritait pas ça. Et quand elle était finalement arrivée à destination, elle avait passé une éternité sur le palier sans trop réussir à rassembler le courage dont elle avait besoin pour tenir cette conversation. Et finalement elle passait les portes, grimpant les marches au ralentit comme si elle souhaitait arrêter le temps avant de finalement taper contre la porte signalant sa présence. […] Et voilà, elle était face à lui. Et elle pouvait sentir à quel point la tension était présente. Agathe, elle n’osait même pas le regarder dans les yeux et Aisling, il avait l’air de très bien savoir qu’il y avait un problème. « Je suppose que t’as reçu la photo » qu’elle finissait par souffler fermant les yeux en même temps. Non mais comment était-elle censée l’affronter en fait ? « J’ai couché avec Cole. » Et la bombe était lancée. Plus moyen de revenir en arrière. Elle venait de trahir celui qui était le plus important dans sa vie.

Il avait passé un week end sans elle. Elle lui manquait tellement. Il était las d’attendre, mais il venait de recevoir cette foutue photo et elle hantait son esprit. Depuis quelques temps, il ne semblait plus voir que du noir autours de lui, il était plus anxieux, plus nerveux que d’habitudes. Il n’avait pas les idées claires et son esprit lui jouait des tours qu’il n’arrivait pas à comprendre. Démêler le vrai du faux, l’anxiété d’un réel pressentiment devenait de plus en plus difficile. Rien n’allait bien, et il avait autant envie de voir Agathe que d’être loin d’elle. Pas un message, pas un appel. Il ne voulait pas entendre sa voix pour ne pas être influencée dans son choix. Il ne voulait pas succomber à la jeune femme et tout pardonner alors qu’il ne savait pas ce qui s’était passé. Il ne voulait pas lui en vouloir non plus alors qu’il n’a rien comme information. Dans la cuisine de l’appartement, il se faisait un smoothie de fruit frais. De la menthe, du citron, un peu de concombre, une pincée de sucre. De la glace par dessus tout et il fait mixer le tout pour une délicieuse boisson fraîche. Il buvait sa boisson tranquillement, essayant de démêler le vrai du faux. Pour rien au monde il ne pensait qu’Agathe avait fait quelque chose de mal. Il a parfaitement conscience de l’emprise que ce Cole a sur elle, il sait bien qu’elle est aussi faible face à lui que face à Jaden. Il sait tout ça. Mais il a aussi envie de croire qu’elle ne retombe pas dans ses vieux travers et qu’elle apprend de ses erreurs. Un bruit à la porte le fait sursauter. Son anxiété est au maximum. Un peu paranoïaque, le moral dans les chaussettes, il n’arrive plus à remonter la pente et à se dire que tout ira bien, qu’il n’y a rien de grave. C’est dur. Trop dur. Ouvrant la porte, il fait face à sa petite amie qui a une mine aussi misérable que lui. Elle n’ose même pas le regarder dans les yeux. Il comprends. La photo. Hochant la tête de manière positive, il reste là, pas vraiment prêt à la laisser entrer ni à partir. Quand elle lui annonce avoir couché avec Cole, son premier réflexe est de fermer la porte sur la jeune femme. Il est hors de question qu’il puisse supporter ça. « J’espère que tu te fous de ma gueule Agathe. J’espère vraiment que TU TE FOUS DE MOI ! » qu’il hurle à travers la porte.

love me or leave me — Probablement qu’elle aurait dû le garder pour elle. Ne rien dire et espérer que ce qui avait pu se passer ce week end reste secret. Mais d’un autre côté, malgré le fait qu’elle n’ait plus vraiment de morale, elle s’était sentie dans l’incapacité de lui mentir en plein visage. De jouer l’innocence quand elle avait fauté de la sorte. Alors au final, la seule option avait été de lui dire la vérité et de faire face aux conséquences par la suite. Toujours sur le pas de la porte, on pouvait sentir l’ambiance tendu. Même pas il ne lui avait proposé de rentrer. Rien, rien du tout. Il restait là, elle face à ses lui, leurs regards se fuyant et.. Elle ne pouvait tenir plus longtemps. Crachant le morceau elle jouait nerveusement avec ses doigts attendant une réaction qui au final ne se faisait pas attendre. La porte lui claquait pile devant le visage et la blonde, elle sursautait reculant d’un pas. Faire face à une porte close, c’était pas évident. L’entendre hurler de l’autre côté, encore moins. C’était pas une conversation ça. Les mains tremblantes, elle reculait jusqu’à percuter le mur se laissant finalement glisser contre celui-ci, ramenant ses genoux sous son menton. Qu’est-ce qu’elle pouvait lui dire de toute façon ? Probablement rien. Y avait rien qui pourrait l’excuser. Elle l’avait juste trahi de la pire manière qui soit et au fond, elle était consciente qu’il ne pourrait peut-être jamais la pardonner pour ça. « Je suis désolée » qu’elle finissait par lâcher. Assez fort pour qu’il puisse entendre mais sachant par avance que ça ne changerait rien. Inspirant profondément, elle restait assise là à se demander s’il finirait par rouvrir. S’il ferait au moins l’effort de discuter même si c’était pour lui dire des choses affreuses. Elle en savait rien Agathe et elle avait l’impression que son cœur se comprimait un peu plus dans sa poitrine à chaque instant. « Je suis vraiment désolée. » Et elle aurait aimé pouvoir dire que ce n’était pas vrai, que c’était une blague de mauvais goût, sauf que ce n’était pas le cas.

Elle n’aurait rien du dire. Elle aurait du garder ça pour elle et ne rien lui dire putain. Il a maintenant des flash dans la tête, des images qui se succèdent, des nausées qui montent une à une sans répis. Il a envie de retourner en arrière, de revenir à leur moment dans la clairière, à leur première nuit ensemble, leur premier baiser, la première fois qu’ils ont réalisés qu’ils étaient plus qu’amis. Parce que là, tout partait en fumé, tout était ruiné en une fraction de seconde. Il ne pouvait pas imaginer qu’elle fasse ça. Pas après tout ce qui s’est passé, pas après qu’elle ait déposé une plainte pour harcèlement sexuel, après les défis, les messages, les horreurs qu’il a pu dire à je ne sais qui derrière son dos. Il n’y croit pas. Il ne peut pas croire ce genre de chose venant d’elle. Il arrivait à comprendre qu’elle ne veuille pas s’ouvrir, qu’elle soit introvertie envers ce qu’elle a vécu. Il n’y avait pas de soucis. Mais l’infidélité. Ça, il ne pouvait pas comprendre. Il n’arrivait pas à supporter ça. Il hurle derrière la porte qu’il a claqué devant elle. Il hurle de rage et de douleur. Il savait bien que ce mauvais pressentiment n’était pas sans fondement. Il savait bien qu’il y avait quelque chose qui se tramait. « Tu es désolé ? Désolé d’avoir couché avec le mec qui a parié sur toi, qui t’as forcé à donner ta petite culotte et t’as ensuite humilié ? » Elle peut garder son désolé. Il n’est pas prêt à lui pardonner ça. Les mensonges, les secrets, l’infidélité. Trop c’est trop. « GARDE LE TON DÉSOLÉ, J’EN VEUX PAS DE TES EXCUSES. » qu’il hurle encore plus fort derrière la porte. Il s’énerve rarement Aisling. Il a toujours été un jeune homme très calme et peu expressif, toujours à tout garder pour lui. Mais là, il ne peut pas. Il ne peut pas garder ce qui gronde en lui comme un orage près à exploser. Ouvrant la porte, il regarde Agathe droit dans les yeux. Il la regarde afin de voir s’il y a une chance de rédemption pour la jeune femme. « La seule manière que je puisse passer par dessus, c’est que tu me prouves une bonne fois pour tout que je ne suis pas un des nombreux mecs qui tu t’es tapé. Que je ne suis pas une passade. Parce que là Agathe, j’ai juste l’impression que tu te fous de ma gueule. » Il s’en fiche qu’elle pleure, qu’elle soit assise sur le sol face à la porte. Il s’en fiche qu’elle souffre, parce que lui, il a toujours tout fait pour qu’elle soit heureuse et elle a tout foutu en l’air en une seconde. Avec quatre mots.

love me or leave me — Elle avait juste l’air pathétique assise contre son mur, les larmes aux yeux. Mais elle n’avait pas le pouvoir sur cette situation. Elle ne pouvait pas l’avoir. Elle avait perdue tout le contrôle de cette situation et n’avait pas d’autre choix que d’attendre que la tempête s’apaise. C’était sûrement le mieux dans cette situation. Comment foutre sa vie en l’air en quelques secondes ? Suffisait de demander à la blonde. Elle était plutôt douée dans le domaine. Elle venait de foutre en l’air la relation qu’elle pouvait avoir Aisling et pour quoi ? Pour s’être envoyé en l’air avec Cole ? C’était du n’importe quoi. Elle pouvait bien se plaindre de tout et n’importe quoi mais elle n’avait besoin de personne pour se ruiner elle-même. Pourtant, elle donnerait n’importe quoi pour se rattraper à cet instant précis. Et tout ce qu’il lui envoie à la tronche, c’est douloureux. Elle serre les dents la blonde, tente de ne pas péter un capable acceptant les hurlements à son encontre sans broncher. Mais putain ce que c’est difficile de se retrouver dans cette situation. Et finalement, il rouvre la porte lui faisant face. Elle hésite et finit pourtant par relever ses prunelles azurs sur lui. Elle entend les mots et voit rouge. Vraiment ? C’est ça qu’il pense ? Qu’il n’est qu’une passade ? A une passade, elle n’aurait jamais pris la peine de dire la vérité. A une passade, elle ne sera pas là, presque recroquevillée sur elle-même à tout encaisser sans rien dire. « T’es pas une passade. T’as jamais été une passade. Comment est-ce que tu peux penser ça ? » Bien-sûr qu’elle a merdé. Elle le sait. Elle sait qu’elle vient de faire une des plus grosses erreurs dans sa vie mais.. Jamais il n’a été une passade, elle lui a prouvé des milliers de fois qu’il avait toujours été plus important que tous les autres. « Je suis amoureuse de toi ok ? Je.. Tu sais que je suis amoureuse de toi. » Dis pas le contraire quand elle s’est fait violence pour être avec toi. « Je suis désolée Ais’, je.. S’il te plaît. » La blonde elle s’aidait de ses mains pour se redresser se positionnant face à lui. « Je t’aime Aisling » qu’elle finit par murmurer. Les mots qu’il voulait tant entendre était finalement sortit. Pas dans le meilleur des contextes mais au moins, c’était dit.

Il savait bien qu’Agathe ne le voyait pas ainsi, mais la douleur de sa trahison était beaucoup trop fraîche pour qu’il puisse réfléchir de manière claire et raisonnable. Au contraire, tout semblait si noir, si sombre autours de lui. Tout était en train de tomber en pièce, de se détruire petit à petit. Et franchement, ce n’était pas le bon moment. Il a l’impression que le sort s’acharne sur lui. Que tout est fait pour qu’il soit juste au bout du rouleau. Alors oui, il ne réfléchit pas à ce qu’il dit. Il dit ce qu’il pense, ce qu’il ressent et tant pis si elle le prend mal. Il a trop mal pour penser à ce qu’elle peut ressentir, il a trop mal en ce moment pour ne serait-ce que s’en inquiéter. Cela peut paraître plus qu’égoïste mais rien à faire. Tout ce qu’il veut, c’est qu’elle ait mal. Aussi nerveux et anxieux qu’il soit, il est aussi plein de colère et de rage, colère qu’il tourne contre elle sans même réfléchir. Il ne se dit même pas qu’il aurait pu partir avec elle. Il avait confiance en elle, il n’avait pas envie d’être le petit jaloux au maximum qui suit sa copine partout. Alors non, il l’a laissé partir seule et voilà qu’elle s’est tapée son harceleur. « Parce que tu viens de me tromper merde ! » qu’il crie. Hurler lui la laisser la gorge sèche et irritée. Mais il a encore la force de crier. Il a encore la force de la regarder droit dans les yeux et ne pas s’effondrer en un millier de petits morceaux par la douceur de son regard. Elle le met au pieds du mur en plus. Lui disant qu’elle est amoureuse de lui alors que la situation est tellement peu crédible. Elle se lève, s’aidant de ses mains pour se mettre juste en face de lui. Elle l’aime. Elle a réussi à lui dire, mais il ne la croit pas. Il serre les dents, ferme les yeux. Il a tant rêvé qu’elle lui dise ça mais suite à ce qu’elle vient de faire, même s’il la croit, il n’a plus confiance en elle. « Agathe putain. » Il ouvre les yeux et se noie dans le bleu océan de la jeune femme. Il l’embrasse. Il a tant rêvé de poser à nouveau ses lèvres sur les siennes quand elle était loin. Il a tant voulu l’avoir dans ses bras et sentir son corps contre le sien. Prenant son visage en coupe, dans l’entrée de son appartement, il l’embrasse comme si c’était la dernière fois. Ses lèvres bougent avec les siennes, leur corps s’attirent encore et encore. Mais il y met fin. « J’ai beau avoir voulu t’entendre dire ça des milliers de fois, tu m’as trompé Agathe. Tu as donné ton corps à quelqu’un d’autre. Il me faudra plus qu’un je t’aime pour regagner ma confiance. » Il laisse son visage et détourne les yeux, ne supportant pas de voir les larmes sur les joues de la jeune femme.

love me or leave me — Et elle l’aimait tant. La blonde, elle avait toujours eu du mal à placer les trois mots fatidique. Parce qu’à trop chercher à se protéger, elle avait finit par atteindre une certaine pudeur dans ses sentiments l’empêchant de dire pleinement ce qu’elle pouvait ressentir. Alors même quand Aisling lui avait dit l’aimer, elle n’avait pas réussi à le lui rendre en retour prenant des chemins contournés pour lui faire comprendre qu’elle aussi tenait fortement à lui. Et là.. Là, c’était finalement sortie. Dans le mauvais contexte, certes, mais elle l’avait fait. Et peut-être que ça ne comptait plus. Peut-être que ça n’avait plus d’importance après ce qu’elle avait pu faire mais au moins, elle l’avait dit. Tant pis s’il le lui renvoyait au visage, si l’insultait de tous les noms.. Dans tous les cas, elle était persuadée que c’était ce qu’elle méritait après ce qu’elle avait osé lui faire. « Et tu crois que je le regrette pas ? » Putain mais elle ferait n’importe quoi pour revenir en arrière. N’importe quoi pour effacer ça. Et elle aurait pu lui mentir, le laisser dans l’ignorance et démentir à chaque fois quitte à ce qu’il passe pour un con. Mais il était tellement important à ses yeux qu’elle n’avait pas pu se résoudre à faire ça. Elle venait tout juste de rentrer de Monaco et la première chose qu’elle faisait, c’était débarquer chez lui pour qu’il entende la vérité. Et bien sûr que ça n’effaçait absolument pas ses actes mais au moins, elle ne jouait pas sur deux tableaux le laissant dans l’ignorance. Ca devrait compter au moins un peu. Non, fallait croire que non. Et même face à lui, même après avoir dit qu’elle l’aimait sincèrement, elle avait l’impression que rien ne pourrait jamais changer ce qu’elle avait fait. Puis soudainement, elle a ses lèvres contre les siennes. Le genre d’action qui l’apaise pour une fraction de seconde mélangeant ses larmes et son amour dans l’étreinte qu’il semblait bien vouloir lui donner. Et elle y mettait tout son cœur dans cet échange, ses doigts s’agrippant aux cheveux blonds de l’amour de sa vie. Son corps venant se coller au sien jusqu’à ce qu’il y mette fin. Détournant le regard, la blonde reste un peu déstabilisée et finit par le relâcher ses bras retombant lourdement le long de son corps. « Je sais.. » qu’elle soupire le cœur battant. Mais qu’est ce qu’elle peut faire hein ? Qu’est ce qui sera capable de vraiment racheter sa faute ? « Je ferais n’importe quoi Ais, je te jure que je ferais n’importe quoi mais ne me repousse pas. » Et peut-être qu’elle lui en demandait trop mais il était inenvisageable pour la blonde qu’il la pousse hors de sa vie.

C’était beaucoup trop difficile de l’avoir ici. Qu’elle soit devant lui, ses grands yeux bleus le noyant dans un océan de peine et de douleur, mais aussi d’amour. Réciproque qui plus est. Les deux jeunes gens, fous amoureux l’un de l’autre, mais déchiré par une trahison et une vérité trop cruelle pour qu’ils passent par dessus en une fraction de seconde. Il voit bien qu’Agathe est au bout du rouleau, qu’elle n’en peut plus, qu’elle se déteste elle même d’avoir fait ça, de l’avoir trahis. Mais lui aussi la déteste pour avoir fait ça. Il a beau aimer Agathe de toute son âme, de tout son être, il n’arrive pas à croire qu’elle ait pu faire ça, qu’elle ait pu ruiner ce qu’ils ont eut tant de mal à construire. Ce qu’il a eu tant de mal à lui faire voir. Il ne répond même pas à ce qu’elle dit. Il n’arrive plus à la croire sur paroles. Elle l’a trompé. Sa confiance a été brisé. La seule chose si difficile à avoir de lui, une confiance aveugle et sans restriction. Elle l’a brisé en milles morceaux et l’a jeté en pâturage à son pire ennemi. Alors oui, l’aimer sera toujours facile, trop facile. Mais lui faire confiance, ce sera un travail de longue haleine, un voyage qu’il faudra qu’elle suive à la lettre sans s’éloigner du chemin qui mène à lui. Il a beau l’avoir embrassé comme si c’était la dernière fois, il veut tout de même croire qu’ils se retrouveront un jour, qu’ils pourront rire, sourire, s’aimer, à deux. Se faire confiance et ne pas craindre un mensonge, un secret, une infidélité. Elle a beau lui avoir dit les trois mots magiques, il n’arrive pas à la croire comme avant. « N’importe quoi ? Pourquoi ne pas me dire comment ça a pu arriver Agathe ? Comment t’as pu couché avec Cole ? » Il dit les derniers mots avec un dégoût visible, une envie de vomir. Comment as-t-elle pu faire ça ? « Je veux bien accepter si tu étais complètement soul de t’accorder le bénéfice du doute, mais même là. Comment as-tu pu faire ça ? Mon amour ne te suffit pas ? Il t’a fait, promis des choses que je ne fais pas ? Je ne sais pas Agathe, mais tout ce que je vois là, c’est toi qui cède à une pulsion que tu avais depuis longtemps et ça me tue. » Il a l’impression d’être dans une vieille sitcom, un vieux drame en noir et blanc. Ses références cinématographiques en amour déchus sont vastes et il se sent comme un personnage dont le coeur vient d’être brisé.

love me or leave me — Elle allait faire comment s’il la poussait au loin ? C’était probablement égoïste de sa part de ne penser qu’à ce qu’elle pouvait ressentir mais.. Il était inimaginable pour la blonde qu’il puisse la virer de sa vie. Elle ne tiendrait pas le coup s’il le faisait. Il était.. Son monde. Son repère. Ces cinq dernières années avaient été les plus merveilleuse parce qu’il avait toujours été à ses côtés. Quand ça allait et quand ça n’allait pas. Il l’avait soutenu dans tout et même quand elle prenait la fuite, même quand elle ressentait le besoin de couper les ponts avec tout le monde, il était le seul qu’elle gardait réellement dans sa vie. Les choses ne pouvaient pas s’arrêter. Pas maintenant. Comment est-ce qu’elle allait survivre à ça en fait ? Et elle pourrait faire n’importe quoi à cet instant pour qu’il la regarde comme avant. Elle pourrait se mettre à genoux et le supplier pendant des heures, retourner le monde entier si ça signifiait qu’il lui laisse au moins la chance de tout rattraper. Oh, elle ferait n’importe quoi pour Aisling, ça avait toujours été comme ça. Sauf que ce qu’il lui demande, elle n’est pas sûre de vouloir y répondre. Probablement que ça ne ferait qu’aggraver les choses entre eux. Se mordant la lèvre, elle baissait son regard sur le sol se retenant de fondre en larme comme la gamine qu’elle pouvait être par moment. « Dit pas ça. » Elle relève la tête soudainement les sourcils froncés. « Tu seras toujours mieux que lui, il ne pourra jamais être mieux que toi.. Tu.. C’est pas de ta faute. » Il était hors de question qu’il ne porte le moindre blâme sur lui quand ce n’était pas le cas. La blonde, elle passait une main dans ses cheveux inspirant à plusieurs reprise pourtant incapable de retrouver son calme. Elle avait le cœur en miette et tout ça, c’était de sa faute. « J’avais bu mais pas au point d’être complètement bourrée. » Elle aurait pu dire le contraire mais lui mentir pour arranger un peu son cas aurait certainement finit par se retourner contre elle. « Depuis le spring break t’es plus le même Ais. Tu.. Y a un truc qui ne va pas. Tu me regardes plus comme si.. Comme si j’avais plus d’intérêt. » Elle resserre ses bras contre sa poitrine secouant la tête légèrement. « C’est pas de ta faute, laisse tomber. J’aurais dû me battre pour toi plutôt que tout envoyer en l’air. » Mais Agathe c’est une épave depuis qu’elle est revenue et elle ne fait clairement pas les bon choix.

Il la repousse. La veut loin. La regarder est douloureux. Sentir son parfum qui entoure son atmosphère est une torture. Il n’a qu’une envie, l’avoir près de lui. Mais il la veut loin. Il est faible face à elle. Faible comme un enfant à qui on tend une sucrerie. Elle est sa dose d’héroïne, sa sucrerie qu’il ne refuse jamais. Mais pour le bien de sa santé mentale, il ne peut pas l’avoir près de lui. Trop proche, trop brisée. Ils sont tous les deux dans une impasse impossible à contourner avant d’avoir examiné chaque centimètre carré du mur. « Comment tu veux que je ne pense pas ça Agathe ? » Comment ne pas se poser ces questions alors qu’il a passé les derniers mois à la convaincre de ne pas tomber dans le piège Cole. De ne pas se laisser influencer par le jeune homme et ses paroles qu’il susurre à son oreille de manière vicieuse. Il écoute ce qu’elle a à dire. Elle n’était pas soûle. D’un côté, ça le rassurait de savoir qu’il n’avait pas abusé de son état de faiblesse. Mais d’un autre, il se disait qu’elle l’avait fait en tout conscience, en toute ou presque, lucidité. Qu’elle avait choisit de le faire et c’était horrible. Terrifiant. « Parce que maintenant c’est de ma faute si je ne suis plus le même ? » Il sait bien que depuis le spring break, il est différent, plus nerveux, anxieux, sur les nerfs. Le souriant et adorable Aisling a laissé place à une personne sombre et plein de doutes. Sans doute qu’il passe par une phase dépressive, ou que ses médicaments sont déréglés. Il ne sait pas. Mais il n’est plus le même et malgré tous les efforts du monde, il sait bien que ce n’est pas du jour au lendemain que ça va s’arranger. « Je ne sais plus quoi penser Agathe. De toutes les choses que tu pouvais faire, c’était la dernière à laquelle je m’attendais. » Entrant dans l’appartement, il alla se servir un verre d’eau. Comprendre tout ça était au dessus de ses capacités. Il n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’elle avait pu faire oser lui faire ça. « Je t’aime et je t’aimerais toujours je pense, mais je n’ai plus confiance en toi. » Il lui répète ça en ayant le dos tourner. Oui, il l’aimerait sans doute toute sa vie. « Je ne peux pas être en colère contre toi, tu sais bien que la seule personne contre qui je ne peux pas m’énerver, c’est toi. Malgré les cris, les hurlements. Mais te voir là devant moi, c’est trop pour moi Agathe. C’est beaucoup trop. »