Je rigolais sans pour autant m'arrêter de patiner. « Oula, j'peux rien te promettre » Je riais une nouvelle fois en roulant les yeux vers le ciel. Il était vraiment difficile pour moi de rester sans rien faire, alors autant ne pas m'appeler si c'était juste pour s'asseoir et attendre que le temps passe. Bon, certes, nous n'étions pas obligé de courir partout, mais comment dire, c'était plus fort que moi. Je décidais de freiner au bout de plus d'une demi heure sans s'arrêter afin de m'arrêter à un banc. « Je te laisse te reposer, je ne suis pas tortionnaire » riais-je. Bon, c'était surtout pour en profiter pour rouler ma drogue afin de m'en griller une. Ayant un minimum de conscience, je faisais attention à ne pas enfumer la demoiselle, car déjà que la cigarette ce n'est pas bon, mais alors la drogue, n'en parlons même pas. « Franchement, je sais pas comment tu as fait pour rester enfermer pendant tout ce temps » souriais-je en recrachant ma fumée à l'opposée de la demoiselle, décidant de prolonger un peu plus la pause.

Elle finit par rire tout en secouant la tête, elle comprit rapidement que ce n’était pas la meilleure idée du siècle et elle essaya de retrouver son équilibre parce qu’il venait d’être vachement mis en danger. « Je te demande pas d’être calme, juste de pas faire en sorte qu’on court partout sinon je vais accoucher devant toi, tu vas rien comprendre. » Ben ouais on ne savait jamais hein, peut-être qu’à force de courir les contractions pouvaient se déclencher et là c’était le drame pour lui comme pour elle. Alors autant faire en sorte que ça n’arrive pas une nouvelle fois, ils pourront se mettre à courir quand elle aura accouché, elle aurait besoin de faire du sport de toute manière ça sera une bonne occasion pour le faire. Elle secoua la tête avant de le frapper sur le bras en l’entendant dire une telle chose pourtant elle s’installait à côté de lui. « C’est pas ce que j’ai pu dire, juste que je peux plus courir comme avant. » L’ennuie normalement elle détestait ça, elle ne pouvait pas le nier mais, depuis un moment elle restait dans son lit à attendre que la journée passe. Elle acceptait moyennement vivre sa grossesse toute seule, d’avoir accepté de garder cet enfant pour un homme qui ne se préoccupait même pas d’elle ou de son bien être. « Être enceinte, ça me permet pas de faire tout ce que j’aimerais faire puis le fait que ça se passe pas aussi bien que ça, c’est handicapant. » Et elle était juste un peu déprimée aussi en ce moment mais, bon elle n’allait pas lui dire une telle chose.

« Ha non pas d'accouchement maintenant, j'vais trop pas savoir comment gérer ce truc » franchement tout ce qui était paternité et tout cela m'était encore totalement inconnu, alors je n'osais même pas m'imaginer en train d'assister à un accouchement. Soit, nous décidions de se poser quelque part après plusieurs minutes, afin de parler plus calmement, mais aussi de ne pas trop fatiguer la future maman. « Ha ouais ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » Je sais que cela pouvait paraître vachement déplacé et indiscret, mais apparemment c'est plus facile de se confier à quelqu'un qu'on ne connaît presque pas, car il ne portera aucun jugement sur toi dû au fait qu'il ne connaît pas ton passé. J'étais curieux, mais surtout prêt à l'écouter si jamais elle désirait en parler à quelqu'un, elle qui avait l'air de sentir très seule c'est dernier temps.

Elle laissait un petit rire sortir de sa bouche. « Je t’assure, j’ai pas non plus envie d’accoucher tout de suite. » Déjà c’était sûr que son enfant finirait par mourir sachant que ça faisait trop peu de temps qu’elle était enceinte, de plus elle allait souffrir le martyr si elle faisait une telle chose alors ouais autant attendre un petit moment avant d’accoucher. Elle posa sa main sur son ventre doucement, une grossesse compliquée franchement c’était un truc horrible, un truc qu’elle ne voulait pour personne. « J’ai eu un accident qui a causé un déplacement du placenta donc je peux pas faire tout ce que je voudrais parce que je peux perdre le bébé à n’importe quel moment. Puis le père est pas forcément là pour m’aider dans cette épreuve alors que je l’ai gardé pour lui donc.. » Donc c’était la merde pour elle, elle se confiait à lui comme ci ils se connaissaient depuis des mois alors que pas du tout. Mais elle elle se sentait vraiment bien avec lui alors qu’importe ce qu’il pourrait dire, s’il pouvait dire quelque chose il pouvait ça ne la dérangeait pas.

Franchement si une telle scène venait à se produire je ne saurais comment réagir, parce que ouais, je n'étais carrément pas prêt pour ça. Je crois bien qu'il fallait même une formation. C'est donc une fois posé que nous décidions de parler et d'engager une conversation plus sérieuse -ça me changera- J'étais une bonne oreille, je ne portais que très rarement de jugement et il m'arrivait même d'arriver à réconforter et de donner des bons conseils. Comme quoi, je n'étais pas le pire confident de la planète (a) « Merde, mais fallait le dire, c'est hyper violent ce que je viens te faire faire » bon certes, ce n'était que du patin, mais ça bougeait pas mal et cela pouvait prendre de grandes ampleurs. « Bah si jamais t'as besoin, j'suis là, genre si t'as besoin d'un chauffeur ou que tu veux parler ou quoi que ce soit, en échange je demanderais juste un bon plat fraîchement cuisiné (a) » riais-je. Je l'aimais vraiment bien Carter et elle me faisait légèrement de la peine à devoir traverser cela à elle toute seule. C'est la raison pour laquelle j'avais gentiment proposé mon aide. D'un autre côté, j'étais assez admiratif pour le courage et la force qu'elle avait d'avoir pris la décision d'élever cet enfant toute seule.