Petit regard vers le miroir. Ok, pas la cravate. Pour le rôle du repenti de l’année ça ne collait pas. Mes doigts dénouèrent l’accessoire vestimentaire qui ornait mon cou, et je réajustais le col de ma chemise ensuite. Ouais, là, on était d’accord, ça faisait moins classe, mais peut être aussi plus humble, plus asservi, ça correspondait surement mieux à l’image qu’il me fallait refléter. On m’excusera hein, j’avais pas l’habitude, j’étais un peu novice en la matière. Alors je rangeais le morceau de soie dans ma commode soigneusement, et mon égo au passage, si si, il rentre dans la commode je vous assure, et je refermai le meuble avant de quitter ma chambre, direction la salle commune où j’avais demandé à Agathe de me rejoindre. Petit coup d’œil pour balayer la pièce, pas trop remplie, mais pas vide non plus. Très bien, blondie n’allait pas flipper. Je grimaçais devant l’une des tâches de peinture laissée par l’attaque des winthrops, mais pensée aux rouges me faisait grincer des dents, et pas question de laisser la mauvaise humeur m’envahir. Je soufflai donc et aller me poser tranquillement dans l’un des sofas de la pièce, patientant en guettant l’arrivée de la demoiselle, de mon ex bizut, sa petite culotte bleue dans la poche de mon pantalon et avec une idée claire en tête…  

J’étais pas sereine. Non, je ne l’étais clairement pas. Parce qu’avoir rendez-vous avec Cole après tout ce qui avait pu se produire, c’était certainement la chose la plus stressante au monde. Je ne savais pas à quoi m’en tenir, je ne savais pas ce qu’il voulait et probablement que c’était la pire idée au monde que d’avoir acceptée mais.. Je n’étais pas une lâche. Alors ouais, je taisais à Aaron le lieu de destination me rendant à la Eliot House et priant pour que la salle commune soit bondée. J’avais clairement pas besoin d’un tête à tête houleux qui ne ferait que renforcer l’espèce d’angoisse qui avait pris place en moi. C’était dingue en fait comme une seule personne pouvait vous changer. Cole, il me faisait paniquer. Il avait quelque chose de malsain, quelque chose de pas rassurant dans le regard. C’était le genre de gars capable de retourner le monde entier juste pour vous faire payer et je savais que moi, j’avais déclenché la guerre en engageant cette pétition contre lui. Je crois qu’à l’heure d’aujourd’hui, je ne serais même pas surprise de recevoir des menaces de mort de sa part. C’était presque si ça ne serait pas le dénouement logique de tout ça. Et si j’avais aucune idée de la manière dont il allait s’en prendre à moi, je savais que ce serait fourbe et complètement machiavélique. J’en attendais pas moins de sa part. Poussant les portes de la bâtisse de bleus, j’inspirais profondément regardant autour de moi. Un encouragement de la part d’Ariana aurait été plus que bienvenue à ce moment précis. Même un sourire de Ludmila aurait suffit à me donner du courage. Et en avançant, je le voyais tranquillement assis dans l’un des sofas. Je me raidissais presque automatiquement me positionnant face à lui tout en gardant une distance de sécurité avant de croiser les bras contre ma poitrine. « Qu’est ce que tu veux ? » 

 Les portes s’ouvrirent et la silhouette de mon ancienne bizut se dessina dans l’encadrure de la porte. Son regard balaya l’endroit et à l’instant où ses prunelles accrochèrent les miennes, je sentis un changement dans son attitude, dans sa posture, quelque chose de presque imperceptible, un petit rien du tout qui trahissait pourtant son état d’esprit. Elle n’était pas sereine. Je l’avais déjà compris puisqu’elle avait refusé de me voir dans un lieu privé. Elu le plus intimidants du campus, c’était le genre d’effet que j’adorais, qui m’aurait fait jubiler, sourire, fanfaronner, si seulement j’avais eu en tête de l’écraser un peu plus aujourd’hui. Or, ce n’était pas le plan. Alors qu’elle s’avançait, qu’elle se plantait bras croisé devant moi, à une distance calculée, sans me saluer en me demandant ce que je voulais. « Agathe, je t’en prie… » soufflai-je en levant les yeux au ciel. « Tu peux t’asseoir un instant ? » proposai-je en désignant l’un des fauteuils de libre près du mien. Oui, assieds toi, parce que tu risques d’en tomber à la renverse. Mais en voyant son attitude, plus que jamais méfiante et sur la défensive, je me fis la réflexion qu’elle n’allait probablement pas obtempérer, tant que je les aurais pas lâché, ces trois fameux mots qui allaient tant m’écorcher la bouche. Allez ravale ta fierté, tes envies de vengeance, pense à ce cher Aisling, probablement en train de péter un plomb vu le changement de traitement psy que j’avais dicté à son pharmacien… « Je voulais te dire que je… » Mes yeux détaillant un instant mes chaussures, je n’excellais vraiment pas dans cet exercice, mais fallait que je me fasse violence alors détachant mon regard du sol, venant le planter de le sien, affrontement visuel nécessaire pour donner de l’intensité à mes paroles suivantes, je repris sur un ton plus assuré cette voix : « Je suis désolé, Agathe. »  

Elle avait toutes les raisons du monde d’être angoissée par cette entrevue. Fallait dire que Cole n’était pas le genre de personne qui pouvait inspirer confiance. Encore moins après ce qui avait pu se produire. Et Agathe, elle savait qu’il ne valait mieux pas se retrouver dans son collimateur. Faire naître une pétition contre lui avait sûrement été la pire des idées au monde. Oui, clairement, elle aurait dû s’abstenir. Mais d’un autre côté, méritait-il vraiment de rester impuni face à ses actions ? Probablement pas. Il pouvait se blâmer tout seul pour ce qui était en train d’arriver même si au fond d’elle, la blonde savait qu’elle prendrait tôt ou tard le revers de la médaille. Déterminer un lieu public avait été le minimum pour qu’elle accepte de le rencontre mais ça ne changeait en rien le fait qu’elle se sentait mal à l’aise de se tenir face à lui. Et si elle n’avait rien fait ? Peut-être que les choses se seraient tassés d’elle-même. D’un autre côté, elle était entrée dans une rage folle en découvrant les messages que le vice-président envoyait vis-à-vis de sa personne. Il était hors de question qu’il puisse faire courir la moindre rumeur à son sujet quand elle n’avait pas même l’ombre d’une minute partagée ses draps. « Non merci » qu’elle sifflait sèchement à sa demande. Elle était bien debout, à le toiser du regard comme la vermine qu’il représentait. Et elle n’avait de toute façon, pas de temps à perdre. Qu’il dise ce qu’il avait envie de dire, qu’il lance les hostilités et elle repartirait aussi vite qu’elle était venu, sans l’ombre d’un doute. Les bras croisés, son pied venait taper sur le sol à plusieurs reprises signe d’une impatience peu commune. Cole, lui, n’avait pas l’air vraiment à l’aise non plus sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Et puis ça tombait. Des excuses qu’elle n’aurait jamais cru entendre et qui pourtant, dans le fond, ne changeait pas grand-chose. Un léger rire venait même filtrer de ses lèvres, mettons ça sur le compte des nerfs. « T’excuser va te rendre ta place ? » Elle bouillonne intérieurement poupée parce qu’elle n’arrive pas à lui accorder un tant soit peu de crédibilité. Naïve ? Peut-être. Bête ? Certainement pas. Et probablement qu’il faudra plus qu’un simple désolé pour qu’elle mette derrière elle cette histoire. « Ne t’embête pas à prononcer des excuses que tu ne penses même pas une demi-seconde. »

 Je pourrais jubiler de son malaise palpable, je le fis d’ailleurs mentalement, mais je m’appliquais, me faisant violence, pour ne rien laisser paraître de ma satisfaction devant l’effet que je provoquais chez elle. Intimidation. Elle gardait quand même son assurance, et son petit air sec et buté, même quand je lui demandais, gentiment, de s’asseoir un instant. Qu’elle était bornée… C’était bien pour ça que j’avais tant accroché avec elle au début. A cause de son caractère volcanique. Peut être que j’aurais du réclamer des plus fadasses à Oks. Des nanas qui se seraient laissées plus docilement faire… Enfin le mordant, ça m’aurait vite manqué. Tête baissée, à mon tour d’être mal à l’aise devant ce que je savais inévitablement avoir à faire. J’avais pas l’habitude de les cracher ces trois mots alors ça me prit un peu de temps. Et quand enfin voilà, le –je suis désolé- fut prononcé, s’échappant de mes lèvres, c’est une réaction étonnante de la blondinette que je récoltai : un rire. Forcément, du Agathe tout craché, elle m’accusa d’agir uniquement pour retrouver ma place. « Bien sûr que non, sinon j’aurais convoqué Oksanna aussi pour qu’elle y assiste. » Enfin, c’était logique que si ce n’était qu’une magouille pour reprendre la vice présidence, la présidente en personne y aurait assisté. Mais c’était probablement pas les mots qu’elle voulait entendre, ce raisonnement calculateur. Non, en fait, elle n’y croyait absolument pas à mes mots. Pourtant je me savais doué en la matière, j’aurais pu être oscarisé pour mon propre rôle. Alors histoire de mettre fin à ses doutes, je décollais mes fesses du sofa, fis un pas en avant pour me planter devant elle, mon regard dans le sien. Ma main alla chercher dans ma poche la petite culotte qu’elle m’avait remise quelques temps plus tôt, sous un prétexte de bizutage bidon, lingerie qui m’avait servi de fake preuve pour mon pari avec Abé. « Tiens, je te la rends… Tu vois, c’est la preuve que je ne fantasme pas tous les soirs sur toi non ? Tu veux entendre la vraie histoire ? Tu veux savoir pourquoi il fallait tant que je remporte ce défi ? » Parce qu’il y avait tellement plus, derrière ce petit challenge, qu’une simple histoire de dentelle bleue…

Il n’y a strictement aucun intérêt à tout ça. Aucun sens aux excuses platonique qu’il peut sortir et la blonde, elle n’a pas envie de se faire avoir en beauté encore une fois. Trop bonne trop conne qu’on disait et il était hors de question qu’elle entre une nouvelle fois dans cette catégorie. Alors même si c’était sincère, même si au fond de lui il pensait peut-être réellement ce qu’il était en train de dire, Agathe choisissait de ne pas y accorder le moindre crédit. Pour la simple raison qu’il ne le méritait pas et que ses excuses, il aurait dû les prononcer sur le moment. Pas une fois que tout semblait déraper pour lui. « Oh, autant pour moi. Tu es donc la personne la plus sincère de l’année. » Un rictus venait décorer ses propos alors que l’ancien vice-président se levait de son fauteuil s’avançant vers la blonde. Action qui avait le don de la faire reculer d’un pas. Distance de sécurité oblige. Elle n’aimait déjà pas le fait d’être dans la même pièce que lui, le laisser s’approcher trop près était encore pire. Et voilà qu’il sortait de sa poche la dentelle bleue qui lui avait servie de sois disante preuve pour la discréditer. Agathe, elle regardait ce qui lui appartenait de base relevant par la suite son regard bleuté sur Cole. « J’ai pas besoin d’une preuve sur tes fantasmes ou bien même tes envies. J’avais besoin que tu ne racontes pas n’importe quoi sur moi. Je pensais que.. Tu m’appréciais assez pour pas me faire un truc comme ça. » Alors dis-lui Cole, dis-lui ce qu’elle a bien pu faire en premier lieu pour que tu te permettes de faire un truc pareil en fait. « Oh, donc il y avait une bonne raison à tout ça ? J’étais un dommage collatéral pour te permettre de remporter ce défi sois disant si important ? » Vas y, balance tout tant qu’elle est là mais ne crois pas une seule seconde que ça pourra changer quoi que ce soit.

 Elle mettait en doute ma sincérité. Logique. Aussi talentueux que je sois en tant qu’acteur, la demoiselle avait suffisamment fait à faire à moi pendant ces deux mois de bizutage pour savoir que je n’excusais pas. D’où son scepticisme. Soit, j’avais encore un atout en main, ou plutôt dans ma poche. Je me levai donc. J’avançais, elle reculait… Le grand méchant loup devant sa proie ? Ca avait le don d’accentuer mon sentiment de supériorité. Mais ce n’était pas le plan aujourd’hui… J’étais ravi de constater que je pouvais l’effrayer, la faire flipper, la faire reculer, littéralement, mais ce n’était pas le plan alors…  Alors je brandis la lingerie qui était jusque là dans ma poche, cette petite culotte bleue, la tenant à sa propriétaire d’origine en guise de ma bonne foie, lui proposant alors de lui livrer une autre version, la vraie cette fois. Ses prunelles scrutèrent le vêtement avant de venir se poser sur les miennes, durement. « C’était pas censé s’ébruiter cette histoire. Abé était le seul qui aurait vu la photo, le seul qui aurait cru à une nuit passionnée entre nous. Abé et c’est tout. » Le plan parfait. Hadès avait été au parfum de ma magouille, c’est lui même qui avait suggéré l’idée que je raconte avoir couché avec Agathe sans chercher à le faire vraiment, c’était ainsi et suite à ma discussion avec le jeune homme que j’avais eu l’idée de ce défi –culotte- afin de récolter la dentelle comme preuve pour mon BF. « C’était pas un dommage car je t’assure que ce n’était pas dans mon intérêt qu’on nous pense en train de fricoter. » N’oublions pas qu’à l’époque, j’étais secrètement en couple avec Lucky, alors vraiment, je reprenais d’ailleurs là dessus : « Le seul que je voulais persuadé c’était Abé. Parce que l’enjeu du pari, c’était notre amitié. » Pas de mensonge. Pas de calcul. On laissait tomber l’habit du menteur/manipulateur et j’avouais : « Abé est… comme un frère pour moi. Et suite à mes problèmes de santé, j’ai peut être une attitude et des comportements inadaptés avec lui. » Tumeur oblige, j’avais pété un câble et mon meilleur ami en avait fait les frais en se retrouvant à la porte. « Si je gagnais le pari, il me pardonnait. Voilà pourquoi il fallait ABSOLUMENT que je gagne. »

Ce serait sûrement même encore plus frustrant d’apprendre qu’on avait été qu’un pion dans une histoire sordide. Et Agathe, elle avait en horreur le fait que l’on puisse se jouer d’elle. Elle n’était pas une vulgaire poupée qu’on pouvait manier à sa guise puis la laisser sur le bas-côté par la suite. Absolument pas. Alors clairement, elle était convaincue que malgré tout ce que Cole pourrait dire, ça ne changerait strictement rien au fait qu’à ce moment précis, elle avait simplement envie de l’écrabouiller. Fallait qu’il entre dans sa tête que la pétition, ce n’était rien à côté de ce que la blonde était capable de faire et que même si elle n’était pas spécialement rassurée par les vengeances pouvant subvenir, elle était prête à rétorquer s’il le fallait. Hors de question qu’il l’écrase comme une moins que rien. « Sauf que ça n’a pas été le cas. » Le portable en question, il a été volé et a tourné dans les mains d’une Léo aux envies de vengeance. Alors non, la photo en question elle n’était pas restée secrète et c’était bien ce qui emmerdait Agathe. Parce que l’entacher de cette façon, elle ne pouvait clairement pas laisser passer. « Pas dans ton intérêt ? » Ahah. La blague. Quand les choses ne vont pas dans l’intérêt de sa propre personne il n’y a alors aucune raison de le faire. Argument à la flotte, elle en avait assez entendue. Elle était d’ailleurs prête à tourner les talons pas certains de pouvoir supporter cette mascarade une seconde de plus. Mais blondie était retenue par les dernières confessions de l’ancien vice-président. Une grimace plus tard et elle lui faisait de nouveau face, profondément exaspérée par tout ça. « Et.. T’aurais pas pu simplement demander ? Comme un.. Service ? C’est pas passé une seule seconde dans ton esprit que t’aurais simplement pu me demander ? » Non, fallait toujours que tu passes par des moyens tordues histoire d’emmerder tout le monde.

  Je savais que j’avais opté pour la technique remballage d’égo et excuses affichées, mais là, quand il était question de ma propre défense, ce n’était pas possible de faire autrement que de laisser ma face plus diabolique et revancharde s’afficher. Lorsqu’elle me répliqua donc que ça ne s’était pas passé comme je l’avais escompté, que toute cette histoire était ressortie au grand jour, une lueur démoniaque s’alluma dans mon regard : « Ne t’en fais pas pour ça, celle qui a diffusé les informations sur ce pari va le regretter amèrement. » Cette garce de Léo. « J’ai obtenu un petit coup de pouce, il s’avère qu’un téléphone volé peut devenir un vrai mouchard quand on sait utiliser les bons logiciels. » Merci Jona. « Et j’ai récolté suffisamment d’info sur l’autre cleptomane pour bien la faire chanter. » Je lui dévoilais un peu mes plans, à Agathe. Peut être pas une bonne idée, parce que ça lui montrait ainsi que je ne reculais devant rien pour obtenir vengeance. Alors c’est sur une confession plus intime, plus sincère, sur ma relation avec ce cher Abé et sur l’attachement incomparable que je ressentais pour le belge que je terminais, révélant ainsi que l’enjeu du défi était bien qu’il me pardonne et que notre amitié retrouve ses lettres de noblesse. Et la réaction d’Agathe m’amusa, provoquant un petit rire chez moi. Oui, le commun des mortels aurait demandé. Moi, j’avais cru bon d’exiger sa culotte sous forme de challenge pour son bizutage. « Je ne fais pas ça, je ne demande pas de… ‘service’. » expliquai-je alors. « Mais je fais faire une exception pour une fois. » Je m’approchais à nouveau de quelques pas d’elle, espérant ne pas la faire reculer cette fois, même si cet effet intimidant avait quelque chose d’excitant, le but de cette conversation n’était nullement de l’effrayer, je poursuivis donc en me rapprochant d’elle : « Je vais te demander un service, une faveur : accepte mes excuses Agathe. Tu vas être membre de la Eliot House. Je suis peut être mis à pied pour le moment mais je n’en reste pas moins le VP. Pour le bien de la confrérie, il faut qu’on essaie de retrouver des relations moins électriques… »

Puis la blonde, elle n’avait pas envie d’essayer de comprendre là tout de suite. Parce qu’à la rigueur, elle aurait été dans la maison ennemi, elle aurait fait quelque chose contre lui en premier, elle aurait pu comprendre mais là… Dénigrer les personnes de sa maison, c’était un peu too much. D’autant plus que faire signer un règlement intérieur qu’il n’était même pas capable de respecter lui-même. Alors très clairement, Agathe, elle n’était pas prête à passer l’éponge sur tout ça. Elle ne supportait pas qu’on puisse se jouer d’elle, qu’on puisse l’utiliser et c’était exactement ce qu’il avait fait. Même si elle avait été au courant presque depuis le début grâce à Aymalyne, ça ne changeait pas qu’il lui avait fait à l’envers et qu’avoir ce genre de comportement, c’était typiquement ce que la blonde avait en horreur. Fallait pas la sous-estimer Agathe. Sous ses airs angéliques et ses grands yeux bleus se cachait une garce impitoyable prête à tout pour parvenir à ses fins. Elle jouait la comédie mieux que personne et n’hésiterait pas une seule seconde à écraser les autres s’il le fallait. « Ouais, c’est ta façon d’agir ça. Faire chanter les gens, les mettre plus bas que terre. » Et clairement, à ce moment précis, ce n’était pas un compliment. Plus une constatation des actes peu louables qu’il pouvait mettre en œuvre. Mais Agathe c’était une adversaire et les revanches elle savait très bien comment les mettre en place pour qu’elles fassent mal. La pétition, c’était rien du tout. Juste un stupide petit en-cas comparé à ce qu’elle était capable. Et encore une fois il s’approchait, la blonde serrant les dents pas ravie de l’insistance dont il faisait preuve. « Pour le bien de la confrérie ou pour ton propre bien à toi ? » Elle n’est pas dupe, quelque chose se trame derrière tout ça. « Pardonner n’a jamais fait partie de mes attributs. » Repoussant une mèche de ses cheveux, la blonde elle le toise du regard avant de pousser un soupir. « Je peux par contre passer au-dessus et accepter de ne plus te faire la guerre à condition que.. » Elle laisse planer la fin de sa phrase, remettant la cravate du vice-président en place avant de reprendre. « Tu présentes des excuses publiquement. » Et là, ta fierté, tu sauras la mettre de côté ?