Dans la salle commune de la maison des Eliot, la jolie Lisa est assise dans un fauteuil, occupée à lire en appréciant le calme des lieux, la chaleur du feux. Le printemps s’annonce peut-être, mais la brune n’entend pas pour autant renoncer au confort ni à la douceur d’un feu de cheminée. Pelotonnée sous un plaid et prenant ses aises, Lisa tourne les pages les unes après les autres et ne remarque pas Jonathan, dans un premier temps. C’est son téléphone qui, en sonnant, la tire de sa rêverie et elle regarde le texto qui s’affiche sur son écran. C’est quand elle y répond qu’elle remarque alors, enfin, la présence de Jonathan dans ce salon et elle tourne la tête vers lui en souriant. Jonathan, c’est le garçon qui l’a bizuté quand elle a intégré la Eliot House.

«- Bonsoir Jon, tu va bien ?» demande alors Lisa en finissant de taper la réponse de son message, avant de reporter son attention sur son interlocuteur.

@Jonathan T. Lynch

La Eliot House, confrérie des plus prestigieuses, refaite à neuf après qu'elle soit tombé en ruine, complètement brûlé, par une tempête ayant frappé le campus.
J'y ai vécu en tout et pour tout, officieusement , un mois.
J'ai prétendu y vivre, à cause d'un réglement que j'ai signé sans jamais suivre, alors que j'étais déja en colocation (avec une Mather ... mais shht ). Puis j'ai emménagé réellement, dans la chambre 4, avec un certain Alexandre qui a tout laissé tomber pour aller je ne sais où. J'ai passé la plus part de mon temps, à m'incruster chez Benji... avant qu'il ne me demande officiellement, d'emménager avec lui.
J'avais déjà la plus part de mes livres dans sa bibliothèque. Et Mac mon iguane, qui n'a pas été accepté dans la confrérie, parce qu'il n'a pas de pédigrée, avait son terrarium déja installé dans la chambre de mon petit ami. Alors j'ai dit oui.

Cela n'empêche que j'adore venir ici. La Salle commune de l'Eliot. Un endroit qui respire le calme, l'opulence, et où je rencontre quelques fois, des confrères sympa. Ou dans mon cas, tout de suite, une consoeur: Ma bizute, comme j'aime l'appeler, Lisa d'Autriche.
Toute dans sa bulle, sous un plaid devant la cheminée, elle a l'air aussi paisible qu'un chat qui se mettrait à ronronner. Un chat qui reçoit un SMS apparement.
-Hey Bizute !
Lui répondis je en arrivant à sa hauteur. Me laissant tomber à côté d'elle, je continue, demandant implicitement l'autorisation de l'emmerder
-Veut tu passer un coin de ton plaid pour réchauffer un confrère Eliot frigorifié?
La tempête de neige continue dehors, même si "normalement" on est en printemps.

"Foutu réchauffement climatique" pensais je ironique.

Argh:

Comme l'homme qui lui fait face la salut à son tour, il vient lui demander le partage de son plaid et la jeune femme se raidit quelque peu. Certe ce dernier est grand et il l'est suffisamment pour deux mais à la condition de se tenir l'un contre l'autre. Et cela gêne un tantinet la jeune femme. Parce que même si Jonathan est son bizuteur il est aussi un homme. Et la proximité la générait un peu. Peur qu'il ne la frôle, sente sa différence. Peur qu'il ne dise rien mais en douce, se fasse une remarque au sujet de la brune. Il n'y a que ses proches qu'elle laisse entrer dans son périmètre de sécurité car elle se sent en confiance avec eux. Alors la demande de Jo la gêne. Pourtant elle rabat le plaid et l'invite à la rejoindre en prenant sur elle pour ne pas se crisper.

"- Quoi de beau ?"

Sentirais je une hésitation ? Elle veut peut être pas que je l’ennuie ?
Ou pas tient, elle s’exécute, si je sens une autre hésitation, même minime je prendrais congés, et j’irais me chercher un livre dans la bibliothèque de la salle commune, pour m’installer un peu plus loin.
Mais bon, pour l’instant elle a l’air cool avec le fait que je l’interrompe dans sa lecture.
Je suis tout de même assez sympa comme mec, et j’aime croire que ma compagnie est appréciée. Alors le soupçon d’hésitation, je le mets sur le compte de sa réserve habituelle.
De ce que j'ai remarqué la dernière fois que j’ai parlé avec elle, c’est une jeune femme assez peu à l’aise autour des gens qu’elle ne connaît pas. Ca tombe bien, moi je le suis, et je veux qu’elle me connaisse :
-Oh rien de bien intéressant, je viens de revenir de quelques jours en Alaska. Vu la Météo j’ai le sentiment d’y être encore. Et toi Princesse ?
Lui demandais je, m'essayant à l'utilisation de ce nouveau surnom
-Tu lis quoi ?
Ajouté-je en regardant la couverture de son livre…

Le livre s'éloigne de mes mains, à croire qu'elle ne veut pas que je regardes le titre. Mais non, elle est juste intéressé par mon voyage.
Souriant, je reporte mon attention sur elle, content que je suis qu'elle fasse la conversation. N'est ce pas la preuve qu'elle apprécie ma compagnie?
-Je me refuse rarement quoi que ce soit. Tant que je sais que j'en ai les moyens, et que ça ne va affecter personne d'autre que moi, je ne me le refuse pas.
Précisé je. Quand elle me demande ce que j'ai vu en Alaska je lui réponds tout simplement :
-La famille de mon petit ami. Sa mère nous a appelé ... l'a appelé... et lui a demandé de venir en Alaska pour une urgence.
Me rappelant cet épisode, j'ai des frissons rien qu'en me rappelant la réaction de Benji à ce coup de fil.
-Il s'avère qu'elle va se marier, et elle voulait qu'il la conduise à l'autel. Et comme on était en Jamaïque, il m'a demandé de l'accompagner.
Il est beau à tomber en costume. Je pouvais pas ne pas y aller. Sans oublier qu'il n'est pas la personne la plus à l'aise dans un avion.
-Ca s'est très bien passé
En résumé, et en passant sous silence les événement pas "très bien passé"
-Mais t'as raison se reposer ça a du bon
Je me suis juste assez reposé après un coma de 3 ans.
-T'as déjà vu l'Alaska toi ? C'est assez impressionnant en neige ...

Je souris et me réinstalle pour la regarder
-Eh ben non . Je suis pas le genre à penser comme ça aux privilèges que j’ai. Je vais pas me dire que j’ai de la chance parce que j’ai pu aller en Alaska, parce que d’autres peuvent pas. Ces mêmes personnes peuvent avoir d’autre privilège que je peux pas m’acheter.
répondis je avec le sourir.
-Et si je t’ai dit que ce n’est rien, bizute, c’est parce que je ne te connais pas assez pour te dire que j’ai rencontré la famille de mon homme et que c’est loins d’être une affaire anodine. Que la rencontre à été très intense, et que lui même a revu son ex et son meilleur ami… marié.
Débitais je sans me départir de mon sourir.
-La relation entre Benji et sa mère est très fusionnelle. Ils ont été tous les deux ensemble dans plein d’épreuves, voilà pourquoi il l’a emmené à l’autel.
Pourquoi je blablatte comme ça moi? Je change de sujet en lui demandant si elle a déjà visité l’Alaska.
-C’est beau ! La neige est belle. Tout y est beau ! T’es allé dans quels pays?

La jeune femme sourit aux mots de son parrain, de son bizuteur, alors que ce dernier en dit un peu trop sur son amoureux et sur leur situation, sur les raisons de leur voyage dans ce pays froid qu'est l'Alaska. La demoiselle n'a pas besoin de savoir tout cela. Elle n'a pas besoin d'en savoir trop, mais elle est tout de même ravie si Jonathan lui fait suffisamment confiance pour lui parler de tout cela alors qu'elle-même ne lui dit pas grand chose à son sujet.

Accordant un sourire à son interlocuteur, la jeune femme répond finalement à la question de ce dernier.

"- J'ai visité beaucoup de pays tu sais. Je ne saurai pas t'en faire une liste complète mais je pense avoir vu la moitié des pays du mondes, si ce n'est pas plus..." elle sourit. "J'accompagnais papa dans certains déplacements diplomatiques alors ça aide un peu pour voir du monde !"

C'est beau tout ça. Cette paix installé devant la cheminé. Les conversation, avec quelqu'un qu'on apprends à connaitre, qu'on commence a comprendre, et a qui on fait petit à petit confiance.
Nous les Eliots, avons en commun cette "froideur" caractéristique des familles de riche. Sauf exceptions. Caractéristique qui change notre manière de traiter avec les autres. Mais qu'on arrive très vite à surmonter, parce que contrairement a nos parents, on est une génération connecté, ouverte, sociale.
-Oh ! attends! Tu vas me faire la liste de tes top 5 de pays visité.
Les miens sont l'Angleterre, Paris, l'Alaska et ... Miami . les deux derniers sont en rapport avec un grand brun qui partage ma vie, et a qui je pense 80% de mon temps.
-Et tu me parlera aussi de ton papa.
Elle doit être proche de lui plus que de sa mére, vu qu'elle parle de lui en premier. Ou alors c'est juste une coincidence.
-Moi je m'excuse, mais je dois passer par la salle de bain.
Lui dis je en me relevant.