don't trust the other people — « L’amour est aveugle et toi t’es le roi des aveugles dans cette histoire. » Oui, je peux devenir totalement relou sur ce sujet. Tu le sais, je te le fais subir plus ou moins tous les jours de toute façon ce n’est pas comme si tu n’étais pas habituée à cette façon de réagir avec moi. Et peut-être bien que tu me trouves belle, que tu ne vois que les qualités chez moi mais c’est loin d’être la réalité et il y aura bien un moment où tu finiras par voir tout ça. Au final, ce n’est qu’une question de temps, je n’ai aucun doute sur ce sujet. « Ais.. » Je poussais un soupir sachant par avance qu’on était en train de se lancer dans un dialogue de sourd. « Je ne suis plus la gentille petite fille que tu as rencontré il y a cinq ans. » T’avais vu les changements s’opérer chez moi. Tu les avais vu mieux que personne. A l’heure d’aujourd’hui, même Maxine qui était pourtant ma jumelle n’était pas autant calée sur moi. Alors tu sais très bien que mes changements, ils ne sont pas allés dans le bon sens et que des dérapages, j’en ai eu des mauvais. Mon test à la mather house, l’alcool en abondance et la prise de certaine drogue. Ma descente aux enfers et ma manière de me donner au premier venu moi qui avait eu l’habitude d’avoir tant de valeur par le passé. Alors ouais, tu savais très bien au fond que je n’avais pas le bon rôle et j’arrivais pas à comprendre pourquoi tu persistais à m’idéaliser de la sorte. Parce que j’étais pas parfaite et ouais, au final, peut-être que c’était un juste retour de tout ce que j’avais fait de mal pendant ces dernières années. « Oui mais » Je me faisais couper la parole par toi qui préférait couper court à la conversation alors que pourtant, j’avais tellement de chose à dire. Et j’sais pas, peut-être que tu faisais une erreur à autant vouloir être avec moi. Regarde, même pas un moi et j’étais déjà dans des problèmes. C’était certainement pas ce dont tu avais besoin et j’étais pas certaine d’avoir envie de t’embarquer dans tout ça. J’veux dire.. Tu méritais pas ce genre de relation. Mais j’reprenais pas. Je laissais tomber pour cette fois parce que c’était sûrement le mieux même si j’étais convaincue qu’on finirait par y revenir à cette conversation puisque sans le vouloir, je finissais toujours par la remettre sur le tapis. Pour le moment, je me contentais d’être dans tes bras parce que comme à chaque fois, ça avait le don de m’apaiser, de me faire sentir mieux et.. Ouais, c’était bien comme ça. « Je vais y réfléchir.. » Je ne te promet rien mais j’y réfléchirais. Peut-être que je trouverais la force, peut-être pas mais je n’avais pas envie de me tourmenter avec ça. Je préférais écarter le problème histoire de laisser retomber la pression et quoi de mieux que faire ça avec toi ? « T’es loin d’être minable, je t’interdis de dire ça. » Tu es ma perfection, personne ne pourra jamais changer ça et je refuse l’idée que tu puisse te penser pas à la hauteur. Parce que t’es terriblement mieux que moi dans tous les cas. Et je quittais tes bras pour prendre la direction de la salle de bain retirant mes vêtement tout comme tu retirais les tiens. Du moins, jusqu’à ce que tu me stoppes. L’air intriguée, je te regardais éteindre la lumière et me mordillait la lèvre te laissant m’entraîner jusqu’au miroir. Mal à l’aise ? Bien-sûr que je l’étais. C’était comme si j’étais incapable de supporter mon propre reflet et après quelques secondes, je préférais fermer mes prunelles plutôt que me contempler une minute de plus. C’était tes lèvres sur ma peau qui me faisait frissonner même si au fond, j’aurais préféré ne pas me tenir là. Et chacun de ses mots –aussi plaisant puissent-t-ils être à entendre- sonnaient comme un triste mensonge. J’étais incapable de voir ce qu’il voyait, de me l’ancrer dans la tête. « Quel genre de chose ? » que je murmurais finalement avec un demi-sourire évitant soigneusement de répondre à tout ce qu’il venait de dire. Il était capable de me rendre folle avec les murmures de sa voix, avec le frôlement de ses lèvres, avec la sensation de ses doigts sur ma peau. J’attrapais sa main la faisant glisser sur mes hanches avec douceur peut-être pour attiser un peu plus la flamme, qui sait ?

Le roi de aveugle ? Il n’en croit pas ses oreilles. Elle l’agace. Clairement. Il préfère ne rien dire au risque d’être violent et elle n’en a pas besoin pour le moment. Elle a besoin de se sentir aimée et appréciée à sa juste valeur. Elle a besoin de calme et d’amour, ce que peu de personnes peuvent lui apporter. Aisling sait que leur relation sera difficile avec tout ce qu’elle a enduré. Tout ce qu’elle a du supporté durant de longs mois. Et lui, il a besoin de retrouver sa Agathe. Celle qui lui sourit quand elle le regarde. Celle qui se met sur la pointe des pieds pour l’embrasser en souriant. Celle qui caresse ses cheveux quand il se sent mal et anxieux. Il a besoin d’elle pour avancer et fera tout pour qu’elle aille mieux. Tout. « Je sais bien que tu n’es pas la même. Mais ça ne veut pas dire que tu n’es pas une bonne personne Agathe. » dit-il en lui caressant le visage doucement. C’est difficile à comprendre lorsqu’on a l’impression d’être au fond du gouffre, mais il espère qu’elle s’en sortira, qu’elle verra ce que oui voit. Qu’elle sentira ce que lui ressent quand il la regarde. Il sait qu’Agathe a radicalement changé. La drogue, l’alcool, les hommes qui sont passés dans son lit sans qu’elle ne garde le compte. Il sait tout ça. Il était là. Il a assisté à tout. Il a tout vu et il a parfois du la secouer pour qu’elle se réveille et se rende compte de ce qu’elle se faisait subir. C’était difficile, compliqué. C’était dur et pénible, triste et horrible. Mais elle s’est réveillée avant de retomber dans un autre enfer. Cette fois ci, il n’a pas pu être là, et il se torture l’esprit avec ça depuis qu’il a appris la vérité. La nouvelle Agathe, il l’aime, il l’aime comme l’ancienne. Il l’aime parce qu’il sait qui elle est. Ce qu’elle vaut. Ce qu’elle a dans son coeur. Il sait qu’elle est fragile, adorable et douce, qu’elle a de l’amour à revendre et de l’affection pour un pays entier. Il sait aussi qu’elle se protège comme elle peut après avoir traverser une mer d’amertume et de colère dirigé contre elle sans qu’elle n’en soit la cause. Elle a tout reçu et a du faire avec. Il lui coupe la parole, ne voulant plus discuter de ce qu’elle représente. Ce serait que se répeter, encore et encore. Et il veut encore moins parler de Cole à présent. Ce sujet a besoin d’être clos, il a besoin d’être mis dans une boite et enfermer dans un placard voir jeter du haut d’un balcon. Il lui dit juste une dernière chose. Elle peut le faire. Elle peut se dresser contre Cole. Elle peut jouer ce jeu et gagner parce qu’il est allé trop loin. Il a causé trop de mal à trop de personnes. Tout le monde connaît le jeu de l’anglais, ses magouilles et les conséquences désastreuses qui en découlent. « C’est tout ce que je te demande. » C’est vrai. Juste y réfléchir, c’est déjà un grand pas, un très grand pas en avant. Au moins, elle pense à l’éventualité de se battre, de se défendre contre l’oppresseur. Pour une personne qui refusait catégoriquement de faire quoi que ce soit, c’est déjà beaucoup. Mais il se sent nul pourtant Aisling. Et c’est l’anxiété qui parle à présent. Il se sent nul de ne pas avoir été en mesure de la protéger contre ça. « Pourtant, j’ai pas su te protéger de lui. J’aurais du faire quelque chose. » Il le sait bien que ça aurait été difficile, mais au moins, il aurait tenté. Il ne serait pas resté là, les bras balants à attendre que ça passe parce que visiblement, ce n’est pas passé. L’Eliot a fait du mal à sa précieuse et Aisling n’a pas su la protéger comme il se l’était promis. Elle change alors de sujet, lui proposant une douche. Acceptant, il commence à se déshabillé. Une idée lui vient. Il a envie qu’elle s’aime. Il a envie qu’elle se rende compte de la beauté qu’elle représente tellement. S’en est presque devenu une mission pour l’écossais. Lui qui se détestait durant tant d’année, qui n’a pas su s’aimer jusqu’à récemment. Qui a du frôler une expérience plus que traumatisante pour comprendre que ce n’est pas lui le problème, c’est les autres. Il lui explique tout. Tout ce qu’il voit en elle. Toutes les belles choses qu’elle représente. Mais il voit bien qu’elle ferme les yeux, qu’elle ne se regarde pas. Elle a honte d’elle. Son reflet la dégoute. Pourtant, n’importe qui dirait qu’Agathe est une beauté comme on en fait rarement. Une jeune femme qui fait tourner les têtes et chavirer les coeurs. Celui d’Aisling étant le dernier en date. Elle se déteste alors que lui l’aime sans restrictions. « Ouvre les yeux Agathe. » Ouvre les yeux. Le corps d’Aisling si proche du sien répondait de manière systématique. Il l’aime tellement que même son mini lui se réveille dès qu’elle est proche de lui. C’est à dire tout le temps depuis la Saint Valentin, depuis leur anniversaire. « Tu es belle. Plus que tu ne peux l’imaginer. Tu es belle parce que tu l’es à l’intérieur et à l’extérieur. » Elle fait glisser sa main sur ses hanches, La faisait tourner vers lui, la mettant face à lui, il prend son visage en coupe dans ses paumes. Essuyant ses joues de ses pouces, il sourit faiblement devant elle. Ça le rend triste. Terriblement triste qu’elle soit si malheurse. « Agathe, tu es heureuse avec moi ? » Parce que la véritable question réside là. Est-elle heureuse ? La rend-il heureuse ?

don't trust the other people — « Ca ne sert à rien. » De parler de tout ça, de tenter de te faire comprendre les choses. Parce que la vérité est que tu m’idéalises tellement que t’es incapable de voir tout ce que je fais merder. Et j’ai pas envie de me battre inlassablement parce que tu refuses de voir la réalité en face. Je ne suis pas une bonne personne, j’ai fait bien trop d’erreur pour en être une et un jour, quand tu recevras la vérité en pleine tronche, ça te feras un mal de chien. Ce n’est pas ce que je veux mais c’est ce qu’il va arriver parce que d’une manière ou d’une autre, je fais toujours tout capoter. Et c’est chiant avec toi parce que je finis tout par capituler sur n’importe quel sujet. On n’est pas d’accord et j’abandonne. Que ça soit sur l’estime que j’ai de moi-même ou sur la guerre que tu veux que je mène contre Cole. Je capitule, je laisse tomber, te dis ce que tu as envie d’entendre la plupart du temps et passe finalement à autre chose. Faut croire que je suis un peu trop faible à tes côtés. Mais j’ai jamais fait partie des gens se battant corps et âme pour leurs idéaux. Je suis la silencieuse qui cherche surtout à ne pas faire de vague. Je me laisse écraser par les autres et c’est sûrement ce qui m’a attiré autant de problème. Alors quand tu m’emmènes devant le miroir me forçant à regarder mon reflet, je n’ai d’autre choix que fermer les yeux incapable de supporter l’image que je renvoie. « Non » Je souffle, incapable de le faire. Et je sens ton propre souffle se répandre dans ma nuque m’électrisant un peu plus à chaque fois. Je déteste ça, je déteste ce que t’es en train de me faire parce qu’au fond, tu sais que je ne suis pas prête. Et pourtant, je fini par rouvrir les yeux tentant de me soutenir sans vraiment y arriver. « Tu me rends belle, je ne le suis pas. » J’ai du mal à respirer comme si je subissais trop de pression d’un coup en fait. J’ai l’impression de.. Je ne sais même pas mais il est certain que je ne me sens pas à l’aise dans tout ça. Et quand tu me fais pivoter, je te regarde, mes yeux plongés dans les tiens tentant de garder un peu de contenance. « Tu es la meilleure chose qui me soit jamais arrivé. » Mes peines n’ont rien à voir avec toi. T’es mon havre de paix dans tout ça, comment peux-tu en douter ? « T’es tout mon monde Ais’ et je suis heureuse avec toi mais tu ne peux pas continuer à me demander des trucs que je ne peux pas faire. » Comme m’aimer moi-même, me battre contre des gens qui me terrifient où te livrer tout ce qui ne va pas sur un plateau d’argent. Je suis incapable de le faire, plus maintenant.