don't trust the other people — J’avais du mal à retrouver mon calme, vraiment. Et finalement, les vingt minutes que j’étais supposée passer à l’extérieur s’étaient transformées en heures. Le temps de décompresser au moins un minimum. Sauf que.. Rien ne marchait. J’avais presque fumé l’intégralité de mon paquet de cigarette, bu un whisky pur au bar de l’hôtel et pourtant, rien ne fonctionnait vraiment. J’arrivais pas à croire qu’il ose faire un truc comme ça en fait. C’était.. Un manque de respect assez incroyable pour la peine et.. Merde quoi. Bien sûr que ça me faisait sortir de mes gonds. Et je supposais qu’Aisling devait probablement se demander ce que je pouvais bien être en train de faire puisque quand j’avais quitté la chambre un peu plus tôt, j’avais promis revenir vite tout en restant vague sur ce que je comptais faire. Reposant le verre vide sur le comptoir, je déposais un billet juste à côté inspirant profondément. J’allais tuer Cole, littéralement. Montrer ses mensonges à la face du monde et il n’allait clairement pas s’en sortir comme ça. Traînant des pieds, je remontais jusqu’à la chambre glissant la carte permettant l’ouverture de la porte. J’étais même pas certaine d’avoir envie de parler à vrai dire. Pas après ce que je venais d’apprendre. Et pourtant, en découvrant Aisling sur le lit, avachi contre les coussins, je retirais mes chaussures allant me loger dans ses bras à la recherche d’un tant soit peu de réconfort. Je comprenais pas en fait. Je ne comprenais pas qu’il puisse me faire passer pour une fille comme ça. Même si le sms n’avait été destiné qu’à Abelard, c’était un mensonge. Et je détestais être dénigrée de la sorte. « Chaudasse » C’était ça le mot qu’il avait employé et je sentais ma gorge se nouer. Des larmes venaient à déborder de mes prunelles fatiguée, sûrement un mauvais tour du trop-plein d’émotion à vrai dire.

Elle était partie depuis des heures. Roulant dans le lit à la recherche d’un endroit un peu plus frais, suffoquant avec la chaleur ambiante à laquelle il n’était absolument pas habitué, Aisling se posait mille et une question. Il savait bien que depuis qu’il avait vu le message de Cole – cet enfoiré – Agathe se faisait presque un devoir d’être le plus honnête possible. Eux qui ne se cachaient rien avaient repris ce lien assez particulier d’être un livre ouvert pour l’autre. Et c’était bien. Après des mois où Agathe lui cachait des petites choses qui prenaient pas la suite une ampleur bien trop grande, et où lui même commençait à lui cacher des choses, comme par exemple comment il avait averti Philip, Marin et compagnie à ne surtout pas être dans l’appart quand Agathe venait. Ouais, sa jalousie atteignait des sommets incompréhensibles. Il tournait, encore et encore, la musique dans ses oreilles, berçant doucement son esprit. Prenant son paquet de clope, il en alluma une. La fenêtre était ouverte, alors pas la peine de se lever pour faire ensuite évacuer la fumée lourde du tabac. La cigarette allumée, la fumée s’envolant vers l’extérieur doucement, il avait les yeux grands ouverts, essayant par tous les moyens de ne pas laisser une inquiétude idiote prendre le dessus. Agathe allait bien. Enfin, il l’espère. Écrasant la clope dans le cendrier tout près de lui, il vit la porte de la chambre s’ouvrir sur sa belle blonde. Son visage était rouge, ses yeux brillants. Retirant ses chaussures, elle vint se loger dans ses bras. Instinctivement, il entoura son corps de ses bras, posant sa tête sur la sienne. Il sentait son t-shirt se mouiller à cause des larmes de la jeune femme. Agathe avait beau paraître de glace aux yeux des autres, avec Aisling, elle ne pouvait pas jouer. «Agathe. Qu’est-ce qui se passe ? Dis moi. » La voir dans cet état était difficile pour lui. Il avait tellement l’habitude de la voir heureuse avec lui, souriante et éclatante, que là, son visage rouge et les larmes qui coulaient sur ses joues, lui donnait envie de tout effacer pour remettre un beau sourire sur son beau visage. «Qui est-ce que je dois frapper ? Un nom et je m’occupe de le rendre difforme. » Aisling devenait un peu violent quand on s’en prenait aux gens qu’il aime. Il a beau être une personne adorable, ouverte et souriante, dès qu’on blessait ses proches, il devenait une autre personne.

don't trust the other people — Je détestais me montrer aussi faible. J’avais l’impression d’être une gamine incapable de se contrôler en fait et c’était comme si toutes mes défenses s’écroulaient soudainement. Mais j’étais avec Aisling et avec lui j’avais le droit de me montrer comme ça. Et puis.. J’faisais des efforts. Pour arrêter de lui mentir sur tout et rien, pour stopper de lui cacher des choses. Bien sûr qu’il y avait des sujets que je ne voulais toujours pas aborder mais ça ne changeait pas le fait que quand je pouvais, je tentais d’être le plus honnête possible. J’avais pas envie de le perdre, vraiment pas. Aller dans ses bras c’était la meilleure source de réconfort au monde. Et pour rien au monde je ne voudrais tout envoyer en l’air à cause de mon idiotie. Alors même si j’avais pris le large pour quelques heures, maintenant que j’étais rentrée je me sentais obligée d’aller vers lui. Parce que je savais qu’il serait le mieux placer pour me faire sentir rien qu’un petit mieux. Et je sanglotais comme une enfant incapable de me calmer. Malgré la première question aucun mot ne sortait de ma bouche. Quelque part, j’avais la sensation que si je tentais de lui expliquer il allait entrer dans une colère folle et.. Je ne voulais pas qu’il s’implique dans cette histoire. Parce qu’il s’agissait de Cole et que ce n’était pas le genre de personne avec qui l’on pouvait merder. Plongeant ma tête dans son cou, je me serais un peu plus contre lui inspirant profondément à plusieurs reprises pour éviter de m’étrangler avec mes propres pleurs. « Cole est un.. Abruti. » Je me redressais légèrement passant mes mains sous mes yeux. J’savais pas vraiment par quoi commencer parce que d’un côté, Aisling pourrait aussi être énervé contre moi. Me mordillant la lèvre, je détournais le regard tripotant maladroitement une mèche de mes cheveux. « Je.. Avant de partir, il a dit que si je ne lui donnais pas un sous vêtement, il allait me virer de la Eliot. » Je déglutissais mal à l’aise. « Alors je lui ai donné ce qu’il voulait. » Et s’il te plaît, ne m’hurle pas dessus pour t’avoir menti. Tu sais que j’ai pas fait ça pour te faire de la peine ni quoi que ce soit d’autre. Je tiens juste tellement à entrer à la Eliot que j’étais prête à n’importe quoi pour ne pas me faire mettre à la porte. « Et maintenant il raconte que.. J’ai couché avec lui. Que je suis chaude et tout ce que tu veux.. » Et putain, j’en avais assez de me faire dénigrer de la sorte à chaque fois. J’avais l’impression qu’aux yeux des gens je resterais toujours un putain d’objet. « J’ai pas couché avec lui Aisling.. » Et faut vraiment que tu me crois.

Dans ses bras, elle sanglotait, doucement, sans bruit. Agathe est une personne fière. Même avant, avant qu’elle ne parte et qu’elle ne change, elle l’était déjà. Fière, assez pour ne pas aimer qu’on la voit pleurer et être faible, dans une position assez difficile pour qu’on puisse s’en servir contre elle. Alors la protégeant contre le regard du monde, il la prend dans ses bras, déposant un baiser sur son front, caressant ses beaux cheveux blonds. Agathe, sa précieuse petite amie qui en a déjà bien baver dans sa vie. Il veut qu’elle soit heureuse, souriante mais le monde s’acharne à la rendre amère et douteuse, triste et froide. Ce n’est plus possible. Ce n’est absolument plus possible. Il a besoin de savoir ce qui se passe, ce qui lui est arrivé afin qu’il puisse l’aider. Cole ? Jaden ? Maxim ? A-t-elle de nouveau besoin de partir ? A-t-on dit des choses horribles sur elle ? S’est-elle disputé avec sa sœur ? Il ne sait pas, il attend juste que la crise de larme se tarisse afin de pouvoir lui tirer les vers du nez. Il lui donnait du temps, la laissant évacuer la peine et tout ce qui allait avec. Pas la peine de la forcer, il avait compris ça dorénavant. Et puis, au moins, elle est dans ses bras, en sécurité. Personne ne lui ferait le moindre mal pour le coup sans passer par Aisling avant. Cole ! Bien entendu. Ça ne peut être que la faute de cet abruti de première. Elle se redresse un peu, essuyant d’un geste rageur ses larmes. Elle hésite. Cela se voit à sa manière de tournicoter ses cheveux. Elle lui avoue qu’elle lui a donné ce sous vêtement qu’il réclamait. En même temps, c’était soit ça, soit il la virait de la maison. Quel enfoiré ! Essayant de garder un visage calme, il respirait doucement, calmement pour ne pas exploser sur le champs. Il n’en voulait pas à Agathe mais s’il ouvrait la bouche, il est sur qu’il allait devenir une vraie bombe nucléaire. Hochant la tête légèrement, il racle sa gorge. Signe d’agacement et en même temps d’un, j’attends la suite. Ça ne pouvait pas être pire de toute façon, non ? «Il raconte quoi ?! » C’était pire. Il n’avait même pas hurlé. Il avait dit ça sur le ton le plus neutre que l’on pouvait faire. «Je sais bien que tu n’as pas couché avec lui Agathe. J’ai assez confiance en toi pour te croire. Et en plus, tu passes toutes tes nuits dans mon lit alors. » A+B=C. Pas besoin qu’elle lui demande de le croire, il la croit déjà. «Agathe, il y a des choses que j’arrive à supporter mais là, Cole devient vraiment incontrôlable. » Se redressant complètement, il se mit en position assise sur le lit, sa tête dans ses mains, massant son crâne dans un dernier espoir de retrouver un peu de calme. «Tu l’as appris quand ? »

don't trust the other people — J’ai pas envie que ce genre de mensonge ne puisse se mettre entre nous deux parce qu’en fait, quand j’y pense, je suis terrorisée à l’idée de te perdre. Et si tu croyais rien qu’une seule seconde à ce genre de chose, au fait que j’ai pu coucher avec un autre, ça me broierait le cœur. Je te ferais pas ça Ais’ et j’ai besoin que tu en sois conscient en fait. Alors bien-sûr que je suis nerveuse. J’ai passé une sale journée, j’ai fumé beaucoup trop et de surcroit, j’ai pleuré. J’ai l’impression d’être une loque, une pauvre fille, tout ce que je déteste être à vrai dire. Et même face à toi j’ai du mal à me montrer comme ça parce que.. Parce que je ne supporte pas l’idée d’avoir l’air si pitoyable. Et je le suis pas vrai ? En même temps, à quoi est-ce que je m’attendais avec Cole ? Ce n’était pas comme si j’aurais pu croire une seule seconde à ses paroles et au fond, j’étais juste stupide d’avoir pensé qu’il ne me ferait pas ça. Y avait personne d’important dans sa vie. Il était prêt à écraser quiconque tant que ça pouvait lui servir. Je poussais un soupir tordant maladroitement mes mains, incapable de le regarder. Je savais de toute manière qu’il était probablement en colère. Et si par chance ce n’était pas contre moi, ce serait contre Cole. Mais dans tous les cas, la colère serait là. Et je l’entendais dans sa voix, je l’entendais et ça ne me rendait pas vraiment sereine à vrai dire. « Laisse tomber. Je vais me calmer et ça va me passer. » De toute manière, qu’est-ce que je pouvais faire contre tout ça ? Rien, c’était ça la réponse. Du moins, pas maintenant. « Tout à l’heure. C’est pour ça que je suis sortie. » Parce que Léo avait des informations et que j’avais vu de mes propres yeux ce qu’il avait pu envoyer comme message. « C’est pas important, je devrais pas pleurer pour ça, c’est pas grave. » Au fond, peut-être que je le méritais pour toutes les coucheries que j’avais pu avoir depuis mon retour. Pour mes coups d’un soir à répétition et mes changements de partenaire un peu trop régulier. « Je le mérite sûrement, laisse tomber. » On a rien sans rien, pas vrai ? C’est peut-être juste une histoire de karma ou quelque chose comme ça. Et peut-être que si ça m’arrive à moi, c’est tout simplement parce que c’est un juste retour des choses. « Désolée, j’aurais pas du t’inquiéter avec ça. » Une nouvelle fois je passais mes mains sous mes yeux séchant l’humidité encore présente avant de tirer mes cheveux en arrière pour les attacher. Il faisait une chaleur étouffante c’était insupportable.

La voir pleurer lui brise le coeur, lui coupe la respiration. A chaque larme, il a l’impression qu’on l’enfonce dans un gouffre de souffrance dont il ne peut pas sortir. Alors il essaye de lui demander pourquoi ? Que s’est-il passé ? Il veut pouvoir tout arranger pour que les larmes arrêtent de couler, pour qu’elle arrête de pleurer, pour qu’elle arrête de souffrir et d’être blessée constamment. Il aimerait être son bouclier humain, celui qui la protège de tout ce qui se passe sur cette putain de planète. « Non Agathe, tu sais que tu peux tout me dire. » Il n’aime pas quand elle lui cache des choses, mais au final, elle lui dit ce qui s’est passé et il est sous le choc. Sous le choc qu’un idiot pareil ait le culot de dire ce genre de choses complètement fausse. Il garde Agathe dans ses bras pour garder un certain calme. Il sent que si il la lâchait, il allait défoncer tout ce qui passait sous sa main. De la porte au portier. Elle l’a apprit il y a quelques heures à peine et la voilà déjà dans ses bras à pleurer jamais auparavant. Le mensonge, les rumeurs, tout ça, c’était la pire chose qu’on pouvait faire pour une fille comme elle. Il n’y a rien de pire que de voir que sa réputation est bafouée par un sombre idiot qui aime mettre le bordel dans la vie des autres. « Non, tu as le droit. Si tu veux pleurer, fait le. » C’est bien grave. Aisling la regarde avec tout l’amour qu’il lui porte. La femme qu’il aime se voir détruire par des personnes qui n’ont rien d’autres à faire de leur vie et il se doit d’être là pour la consoler, la protéger, lui redonner le sourire si merveilleux qui s’étend sur ses lèvres quand elle est heureuse. Mais elle enfonce encore plus le couteau dans le coeur d’Aisling avec quelques mots. Des mots qu’il n’aurait jamais cru entendre sortir de la bouche de la blonde. « Pardon ? Depuis quand tu mérites d’être traitée comme une traînée ? Personne ne mérite ça Agathe. » Et surtout pas toi. Pas celle qu’il tient dans ses bras comme si le monde allait la briser avec un souffle de vent. « Viens ici Agathe. » dit-il en se redressant sur la tête de lit pendant qu’elle se recoiffait à cause de la chaleur étouffante de Jamaïque. Il tapote l’espace qu’il y a devant lui, la laissant bouger sur le lit. Devant elle, il prit son visage entre ses mains et posa son front sur le sien. « Il n’y aucunes raisons pour laquelle on devrait penser que tu mérites d’être traitée comme Cole le fait. Il n’y a absolument aucunes raisons. On a tous été un peu libertin dans le passé mais à présent, on est ensemble, à deux et j’ai une confiance absolue en nous pour savoir que tu ne vas pas voir ailleurs. Alors pour la dernière fois, ne te fustige pas pour les mensonges d’un connard narcissique. » Posant un léger baiser sur son front, il essaye de retenir la colère qui gronde en lui concernant cet idiot de Cole. Il n’arrive pas à croire qu’une personne ose mentir sur le dos des gens ainsi, comment lancer des rumeurs étaient si faciles à Harvard. « Je t’aime Agathe. »

don't trust the other people — J’aimais vraiment pas me sentir aussi faible. J’avais l’impression d’être.. Une idiote. Et si à chaque fois j’avais disparu, si à chaque fois j’avais pris le large, c’était pour la simple et unique raison que j’étais incapable de me montrer assez forte face à tout ça. Je ne pouvais plus laisser ce genre de chose m’atteindre et pourtant, à chaque fois, le résultat était le même. Je fondais en larme incapable de me contenir. Peut-être que j’étais une faible après tout. Et puis, comment étais-je supposée résister à tout ça ? C’était juste pas possible. Par moment, j’avais juste envie de disparaître encore une fois. De prendre le large et de me convaincre de ne plus jamais revenir. Ce serait certainement le plus facile sauf que.. Cette fois, il y avait Aisling. Si je disparaissais de la circulation, ce n’était pas un ami que je laissais derrière moi c’était.. Mon âme sœur. Et même si je n’étais pas douée pour les sentiments, pour poser des mots sur ce que je pouvais ressentir, Aisling était une part de moi. L’abandonner revenait à m’abandonner moi-même et je n’étais pas capable de faire un truc pareil. Alors quoi ? Je devais me montrer forte malgré tout ? J’étais pas certaine d’en être capable. La preuve étant que je venais de craquer comme une enfant laissant la crise de larme l’inquiéter plus que de raison. « Je sais.. » Je savais bien que je pouvais tout lui dire mais par moment, j’étais incapable de le faire. Non pas parce que je manquais d’honnêteté mais tout simplement parce qu’il était difficile pour moi de parler de tout ce que je pouvais garder à l’intérieur. Disons que.. Mes souffrances étaient le genre de chose que je préférais enfouir plutôt qu’exposer. Et peut-être aussi parce que j’étais terrifiée à l’idée que cela me rende encore plus vulnérable. « Je suis encore plus laide quand je pleure. » C’était un commentaire que j’aurais pu garder pour moi mais j’étais devenu plutôt douée dans l’art de me rabaisser à chaque occasion. « Et peut-être que moi je le mérite. » J’haussais les épaules d’un air nonchalant. Après tout, ne disions-nous pas qu’on avait rien sans rien ? Peut-être que sans le savoir, je méritais réellement ce genre de comportement et que je n’avais rien d’autre à faire que me taire et assumer les remarques désobligeantes sur ma personne. Après tout, mon historique faisait qu’il était peut-être difficile de me qualifier de fille bien. J’poussais un soupir laissant mes bras retomber sur le lit le regardant quelques secondes avant de me positionner face à lui. Front contre front, j’essayais de rester le plus impassible possible même si pour le coup, il avait totalement saisit mon désarroi face à tout ça. « T’as vraiment envie de ça Aisling ? Parce que cette image qu’il est en train de me coller, cette réputation qu’il est en train de faire elle.. Va me suivre. Et tu mérites bien mieux que d’être avec la trainé de service. Peut-être que toi t’y crois pas à ce qu’il raconte mais c’est Cole et.. Les gens vont le croire ce qui va me donner la position de la putain. » Je déglutissais difficilement devant cette constatation ancrant néanmoins mon regard dans le sien. Bien-sûr qu’il méritait bien mieux que ma personne, j’en avais toujours été convaincu. Un soupir filtrait de mes lèvres à ses mots, à son je t’aime et comme bien souvent, j’étais incapable de le lui rendre. Comme si le simple fait de pouvoir le prononcer me terrifiait au plus haut point. « J’ai besoin de toi mais je comprendrais si tu n’as pas envie d’être embarqué dans tout ça.. » Alors si tu veux partir Ais’, fais le.

Il voit bien que tout ça, ça la bouffe. Qu’elle pleure ou qu’elle sourit, cette histore avec Cole va trop loin. Beaucoup trop loin. Il ne veut pas qu’elle finisse à terre et il sait, il a confiance en elle, pour savoir qu’elle va se défendre, qu’elle va changer la situation sans que personne ne s’en rende compte. Mais pour le moment, elle est vulnérable. Dans ses bras, elle se laisse aller, laissant la peine et la honte remonter à la surface et la submerger tel un raz-de-marée. Les larmes qui coulent sur ses joues sont les preuves de la peine qu’elle ressent, ses soubressauts sont aussi violent que les coups qu’Aisling va infliger à Cole. Pas la peine de lire dans les pensées pour savoir qu’il est hors de question que l’Eliot s’en sorte indemne sans la moindre blessure ni le moindre coquart. Il est sur et certain que cet idiot brun va recevoir la baston de sa vie. Quand elle lui dit ce qu’il a lancé comme rumeur, il raffermit sa prise sur son corps. Ce genre de rumeur détruise des personnes. « Arrête. T’es pas laide. Au contraire. » Déposant un baiser sur son front, il essaye de la consoler, de lui enlever cette tristesse, cette peine que ce mec abruti lui a causé en disant qu’elle avait couché avec lui. Parce que ce n’est pas ça qui est le plus dur, c’est que tout le monde sait que Cole est le vice président des Eliot, donc ils imagineront qu’Agathe a couché avec lui pour entrer chez les Eliot, ce qui est totalement faut. « Tu ne le mérites pas Agathe. » Il pourrait répéter ces mots là encore et encore pour qu’elle l’enregistre. Il pourrait le faire à l’infini pour qu’elle le comprenne. Pour qu’elle s’en rende compte. Personne ne mérite d’être traité comme ça. Il ne veut pas qu’elle ait cette réputation mais en même temps, il s’en fiche. Il sait qui elle est, il sait qu’elle n’a rien fait, il sait qu’elle est aussi intègre que lui. Rien ne changera ça. Il écoute la jeune femme, face à lui. Complètement haluciné par ce qu’elle vient de dire, il attend patiemment qu’elle est finie pour lui dire exactement ce qu’il a sur le coeur. « J’ai envie de toi. Toi et tout ce qui va avec. Je m’en fiche de ta réputation. Je sais qui tu es. Je sais que tu as fait des erreurs, comme tout le monde. Je sais que tu n’es pas parfaite pour beaucoup de personnes mais pour moi tu l’es. Tu es aussi parfaite que tu puisses l’être pour moi. Et si une personne croit ce que Cole dit, je convaincrais cette personne qu’elle a faux. Tu t’es pas une trainée, ni une putain, ni une salope ou tous les autres adjectifs que tu veux te donner à cause de cette histoire. Tu es ma Agathe, ma petite amie. Mon âme sœur, tu te souviens ? » Il pourrait lui dire tous les jours qu’il l’aime même si elle ne lui répond pas. Il pourrait attendre indéfiniment parce qu’il sait qu’elle l’aime aussi. Ce blocage n’est pas de sa faute et il fait avec. « Je suis embarqué dans tout ce que tu fais ou subit, et avec plaisir. C’est mon rôle. » Il n’y aucunes raisons pour qu’il ne parte à présent. Il est resté quand il lui a demandé cette foutue culotte, il est là à présent. Il était encore là quand elle a réussi à lui dire pour Jaden. Il sera toujours là. « De toute façon, tu sais quoi. Fuck les autres. Tu vaux mieux que ça. Je suis sur que tu as toutes les preuves possibles pour le faire éjecter des Eliot. Dois bien y avoir un code de l’honneur ou règlement non dans cette confrérie ?! »

don't trust the other people — De toute façon, j’ai l’habitude d’être abandonnée sur la finalité. Et je comprendrais si tu le faisais parce que tu mérites d’être heureux et d’avoir quelqu’un de bien. Peut-être qu’au fond, je ne suis pas celle qu’il te faut. En fait, j’en sais rien. J’ai juste tout le temps l’impression de ne pas être assez bien et je ne sais pas si tu réalises à quel point ça peut être pesant de ressentir ce genre de chose. « T’es juste aveugle. » J’ai réponse à tout, comme bien souvent. Et je ne démordrais pas de ça. Je suis laide, bien moins jolie que la plupart des filles que tu as pu fréquenter par le passé et c’est juste comme ça. T’as beau essayer de me remonter à chaque fois ça ne change pas ce que je pense et l’estime que je peux avoir de moi. « Arrête de me donner le bon rôle. » Peut-être que je ne suis pas aussi bien que ce que tu sembles vouloir penser. J’veux dire.. J’ai tellement eu de merde ces dernières années que c’est sûrement une vengeance du destin et si je subis ça, ce n’est pas pour rien. Au fond, je ne sais même pas si ses mots me rassurent ou pas. Bien-sûr qu’ils me font plaisir. J’veux dire.. C’est réconfortant d’entendre ce genre de chose mais ce n’est pas pour autant que j’y crois par-dessus tout. Non pas que je remette en doute ses paroles mais disons qu’il est un peu trop difficile pour moi de croire que je puisse réellement être importante pour les autres. « Ouais » que je soufflais. « Je veux juste que tu saches que si tu veux partir, je comprendrais. » Probablement que j’avais juste du mal à me faire à l’idée que quelqu’un d’aussi parfait qu’Aisling puisse vouloir de moi réellement. Je sais pas, j’avais pas l’habitude d’être avec les gentils garçons. J’prenais toujours les mauvais, les foncièrement tordues et là, j’avais le droit à une douceur et une attention que je ne connaissais pas de prime abord. Forcément que j’étais perdu. « Ton rôle c’est pas d’être embarqué dans toutes mes conneries. » Vraiment pas. Tu fais erreur sur ça en fait. Ton rôle à toi c’est juste.. D’être heureux. Parce que c’est ce que tu mérites par-dessus tout et je ne sais même pas si je suis capable de t’apporter un truc pareil en fait. « Ouais mais.. Lancer une guerre contre Cole c’est.. J’veux pas m’engager dans ça. » Parce que les répercussions c’est moi qui vais les manger et je suis pas prête à subir ça. « J’vais juste me faire petite et attendre que ça passe. » C’est sûrement le mieux dans tout ça. Si je déclare une guerre, si je tente quoi que ce soit, c’est pas Cole que je vais me manger sur le coin du visage mais les trois quart de la Eliot et là, ça risque de faire mal. Si tu ne veux pas que je prenne la fuite une nouvelle fois, je devrais probablement rester loin de ça. « De toute façon, y a personne qui pense que je suis quelqu’un de bien à par toi alors personne ne sera vraiment étonné de ce qu’il peut raconter sur moi. » Encore une fois, je me rabaissais. C’était limite une habitude avec moi à vrai dire. « Et si on allait prendre une douche ? » Ouais, changement total de sujet. J’étais de toute manière assez douée pour éviter toute forme de conflit et stopper les conversations un tant soit peu sérieuse. Peut-être que c’était ma manière de me protéger à vrai dire.

Il a l’impression que quoi qu’il dise, elle trouvera toujours quelque chose à rétorquer. Et c’est le cas. Il dit qu’elle est belle, elle répond qu’il est aveugle. Il dit qu’elle mérite tout sauf ça, elle répond qu’il est trop confiant. Il essaye de la raisonner mais elle est sourde, voulant à tout prix se fustiger pour des choses qui ne sont pas de sa faute. « Je ne suis pas aveugle. Et ne met pas ça sur le coup de l’amour est aveugle. » Il en parfois marre de devoir toujours la remonter, mais de l’autre côté, il se fustige de penser ainsi. Aisling connaît trop bien le cercle vicieux de l’auto humiliation. Pas assez bien, pas assez intelligent, pas assez musclé, pas assez beau, pas assez blond, pas assez viril. Il en a eut des remarques du style à son égard, et il se doute bien qu’Agathe a du avoir les mêmes de la part de ce connard de Jaden quand elle était loin de lui. Alors il faisait tout pour prouver le contraire. Il le ferait, parce qu’elle le mérite. Malgré tout ce qu’elle pense d’elle, elle le mérite réellement. « Je ne te donne pas le bon rôle. Je te donne le rôle qui te revient de droit. » Il a même l’impression qu’elle s’énerve quand il lui dit ce qu’il pense d’elle. De la bonté qu’il voit dans ses yeux, de la beauté dont il est témoin dès qu’elle passe le pas d’une porte. Il voit tout ça, mais elle semble aveugle à sa propre image, à la pensée qu’elle est une bonne personne qui mérite un bonheur absolu. C’est difficile de sortir de ce cercle dont elle est prisonnière, mais il fera en sorte qu’elle s’en échappe, qu’elle retrouve goût à une vie qui n’attend qu’elle. « Je partirais pourquoi ? Pour ma propre sécurité ? Mon propre bonheur ? Je ne suis pas heureux quand je suis loin de toi. Je pensais qu’on avait déjà discuté de ça. » Parce que sans elle, il n’est rien. Juste un bout d’Aisling, un bout de lui même. Malgré les problèmes, les disputes, les auto humiliations, la dépression, il veut qu’ils surmontent tout ça ensemble parce qu’il ne pense pas pouvoir tout supporter sans elle. Il sent que la dépression est proche, toujours, tous les jours. Il sait que sans ses médicaments il deviendrait un hyperactif anxieux et dépressif avec des envies suicidaires. Il le sait car il a vécu de nombreuses années ainsi et ce n’est réellement que lorsque les médicaments ont été arrangé correctement et qu’il a rencontré Agathe que tout c’est arrangé. Qu’il a pu goûter à une vie simple et heureuse. Et ils n’étaient pas encore ensemble à cette époque. « Ok, tu sais quoi. Laisse tomber. Viens là. » Il la prend dans ses bras, l’enlace et la berce en même temps. Les gestes comptent plus que les mots qu’on dit. Et bien, il lui montrera qu’elle compte plus que n’importe qui. « Si tu ne veux pas, je peux comprendre. Mais je suis sur que tu auras la force pour faire ce combat. Je crois en toi. Et je suis sur que la présidente n’approuverait absolument pas ce que cet enfoiré te fait subir. » Parce que bon, tout ça, c’est un harcelement sexuel, c’est clair comme de l’eau de roche. Il est normal de vouloir qu’il soit renvoyé de la EH et même de l’université avec un comportement pareil. Mais il est Cole Wildhingham, un enfoiré bien friqué. Serrant la jeune femme dans ses bras, il acceuille ses paroles avec l’envie de la contredire mais préfère se taire. Elle a besoin de se sentir aimer en ce moment, pas de recevoir une leçon à chaque fois qu’elle ouvre la bouche. Mais parfois, elle va trop loin. Beaucoup trop loin. « Bien sur que si Agathe. Ne dis pas ça. Ludmila, Roman, Ariana, Aymaline. Et je suis sur que Gianna t’aime beaucoup, et Melchior aussi. Ces personnes t’aiment pour ce que tu es, pas ce que tu paraîs être. » Il n’aime pas qu’elle se rabaisse ainsi. « Tu es aussi digne de moi que je le suis de toi Agathe. Parfois en te regardant, j’ai l’impression que c’est moi qui suit minable. » Sa beauté l’eclipse, et de loin. Il la suit vers la douche. Retirant son pantalon, son t-shirt, il reste en boxer et a une idée. La laissant retirer ses vêtements, la stoppant à ses sous vêtements, il lui ordonne : « Attend. Reste là. » Allumant la lumière, il la conduit devant un miroir et la laisse se regarder un peu avant de poser ses lèvres sur sa peau nue. « Je me souviens la première fois que je t’ai vu nue. J’étais éblouie par ta peau. Belle, lisse, aussi belle que de la porcelaine. J’avais envie de te caresser pour toujours, juste pour sentir la douceur de ta peau. » Laissant ses doigts glisser sur son corps, il prend sa main et la pose sur son visage. « Ton visage. Il est parfaitement symétrique, anguleux dans le bon sens, il est le siège de cette voix que j’adore, de ses yeux qui m’emprisonne. » Un visage angélique. Faisant glisser la main d’Agathe sur son corps, il la mène à son ventre dont elle se plait tout le temps. « La peau de ton ventre. Je pourrais l’explorer à l’infini. Tu dis que tu as du ventre, je dis que tu es totalement sexy avec tes courbes. Des courbes qui font rêver. Qui me donne envie de te faire des choses. » qu’il murmure à son oreille. Ses lèvres frôlant la peau soyeuse de la jeune femme. Il a envie qu’elle s’aime autant qu’il ne l’aime. Qu’elle voit la personne qu’il voit tous les jours. La femme qu’il veut avoir à ses côtés tous les jours qui passent.