it's not what you think — J’ai pas envie qu’il gâche ne serait-ce qu’une seconde de notre temps. Parce qu’il ne le mérite pas et que de toute façon on vaut beaucoup mieux que ça en règle générale. Je crois sincèrement que toi et moi, on mérite d’être heureux rien qu’un peu. Et Cole ne doit certainement pas faire partie de ce tableau-là. « Je ne veux pas que tu te mettes dans cet état à cause de moi. » Parce que je sais que justement, quand ça me concerne, tu as tendance à aller parfois trop loin, à te laisser envahir par tes émotions. Et je ne veux pas te mettre dans ce genre d’état. Parce que je m’inquiète pour toi quand tu es comme ça et.. Je ne sais pas. Peut-être que j’ai un instinct de protection un peu trop développé envers toi. Je pousse un soupir quand tu capitules soulagée que les choses ne partent pas trop loin au final. Parce que vraiment, de base, j’voulais juste attirer ton attention. Pas déclencher un drama. « Alors s’il te plait, laisse juste tomber, oublie tout ça. » Oublie le message, oublie l’existence même de Cole. Puis de toute façon, depuis qu’on est ensemble, je passe tout mon temps avec toi. Il n’y a pas une seule nuit où je ne suis pas venu me loger dans tes bras. C’est presque comme si on vivait ensemble sans que ça ne soit réellement le cas et.. J’ai pas envie d’en voir un autre. Parce que même si j’ai mis du temps à l’assumer, même si je me suis battu contre ce que je pouvais ressentir pour toi, ça ne change pas le fait que les sentiments que j’ai à ton égard son plus fort que tout. T’es mon monde, le centre de ma vie et je sais que je ne suis jamais aussi vivante que quand je suis avec toi. « Il faudrait que tu songes à être un peu moins parfait par moment. » Je souris tendrement préférant mettre tout ça derrière nous, prétextant que ce n’est pas grave alors qu’au fond, je sais que ça l’est. « Je préfère ça. » Clairement. Puis on est bien tous les deux dans notre bulle, on n’a pas besoin de laisser interférer quoi que ce soit dans nos vie de toute façon. « Je suis désolée que les choses se soient passés comme ça. » Vraiment. Parce que ce n’était pas du tout mon but et que je déteste te mettre dans tout tes états. J’ai l’impression qu’au final, je ne te rends pas si heureux que ça. Que j’échoue tout le temps dans mon rôle qui est de te contenter et qu’au lieu de te faire plaisir, je passe mon temps à te donner des inquiétudes. C’est presque frustrant d’être avec toi parce que j’ai la perpétuelle impression de ne jamais être à la hauteur. « Après le spring break je dois aller passer quelques jours en Suisse chez mes parents.. » J'esquissais un léger sourire reprenant finalement. « Je me disais que.. Peut-être tu aurais envie de venir. » Voir où j'ai grandis, rentrer un peu plus dans mon monde et rencontrer ma famille pour la première fois. Et puis pourquoi pas ?

Il est impossible pour Aisling de ne pas monter sur ses grands chevaux quand il s’agit d’elle. Impossible pour lui de ne pas être excessivement protecteur et jaloux quand il s’agit d’elle. Alors oui, il est excessif et ça peut être lourd parfois. Beaucoup trop lourd à porter et à supporter. Mais Agathe le fait, elle le calme, le canalise, l’aide à voir au-delà de tout même la plupart du temps c’est parce qu’elle ne veut pas s’éterniser sur un problème. « Je me met dans tous mes états à cause de toi, mais je ne t’en veux pas, ne t’inquiète pas. » Il sait que les mots ont un grand impact sur elle. Alors il les choisit avec précaution. « Je veux juste que tu sois en sécurité et parfois j’ai l’impression que j’échoue. » Son corps dans ses bras, ses lèvres sur les siennes, elle le rassure en un geste, en une seconde. Il n’y a rien de mieux pour Aisling que de sentir qu’elle l’aime. Les mots sont moindres par rapport aux gestes, et s’il arrive à lui dire les trois mots facilement, il supporte son silence grâce à son attitude, à ses gestes aimants et son sourire quand elle le regarde. « Oui, m’dame. » Il capitule, voulant son bonheur avant tout, voulant revoir ce sourire mutin sur son visage. Il s’en fiche que Cole soit un connard tant qu’il ne l’est pas avec Agathe. Alors oui, à présent, il est passé à autre chose, se concentrant uniquement sur le soleil de sa vie, le centre de son univers. Loger dans ses bras, elle lui apporte le bonheur suffisant pour une vie entière. Agathe est rapidement devenue un moyen d’être comblé pour Ais. Lui qui a toujours pensé n’être bon à rien, n’être qu’un bourreau de travail et rien d’autres. Un ami moyen et un petit ami pitoyable se voit attribué le titre d’homme parfait par sa femme parfaite. « C’est toi qui me rend parfait. J’te rappelle que j’étais un petit coureur de jupons avant toi. » Et c’est vrai. Aisling a beau avoir une attitude sage et calme, il est passé dans pas mal de lit avant le départ d’Agathe, et encore plus quand elle est partie. Sa relation avec Oswald et Ariel n’ont rien arrangé vu que les deux n’ont pas vraiment duré si longtemps que ça. Il dépose un baiser sur ses lèvres, acquiesçant silencieusement à ses paroles. Pas besoin de plus. « Ne t’inquiète pas. On en parle plus on a dit. » Pas la peine de revenir sur des mauvais moments alors que le meilleur est à venir. Parce que bien entendu, Aisling allait se faire pardonner en bonne et due forme pour avoir littéralement pété un plomb aujourd’hui. En plus, il n’a pas envie qu’ils partent aux Spring Break sur de mauvaises bases. Hors de question. Cole ne viendra pas gâcher leur vacances en Jamaïque. Il pensait à l’île quand Agathe le surprit avec une demande surprenante venant d’elle. « Moi, venir avec toi ? Avec grand plaisir. » Il est plus qu’heureux de partir avec elle. Ses propres parents connaissent l’existence de la jeune femme mais ne l’ont jamais rencontré. Bien que sa chère mère n’arrête pas lui demander des nouvelles de la blonde et que son père se demande s’il pourra se taper sa sœur jumelle – creepy. « Si je dois rencontrer tes parents, je pense que ce sera une bonne occasion pour que tu rencontres les miens. Je pourrais demander à ma mère de venir un week end et ont irait en Italie après être allé en Suisse si ça te dis ? » Ils font des projets, des plans sur la comète. Ils sont un couple qui vit avec un amour réciproque.

it's not what you think — Je savais très bien que mes silences pouvaient te blesser par moment. Que j’étais pas spécialement aussi démonstrative que toi et que j’avais pris la sale habitude de cacher à peu près tout ce que je pouvais ressentir et.. J’étais consciente que c’était pas facile. On était qu’au début de notre relation alors ce n’était probablement pas le plus important mais ça risquait de devenir vraiment gênant si je continuais dans ce sens-là. Alors forcément, je tentais de faire passer ce que je pouvais ressentir dans les actions et non dans les mots et au final, c’était peut-être ça le plus important. T’inviter dans ma famille en Suisse c’était.. Une première. Et probablement qu’au fond, ça signifiait plein de chose. J’appréhendais un peu, forcément, mais je me disais qu’en t’invitant de la sorte c’était comme faire un gigantesque pas et j’espérais que tu saisissais le fait que j’essaie de te prouver mon attachement. Puis.. C’était un gros truc, non ? C’était signe que je m’engageais vraiment dans cette relation et que je comptais pas jouer rien qu’une seule seconde avec toi. « Ce n’est pas de ta faute Ais. T’échoue en rien du tout, enlève toi ça de la tête. » Parce qu’il était hors de question que tu te blâmes pour les agissements de Cole. Tu n’y pouvais rien et c’était pas toi qui manquait en quoi que ce soit. Je refusais que tu puisses penser une chose pareille en fait. « T’as toujours été parfait, t’as juste pas l’habitude qu’on te le dise. » Et j’étais formelle sur ça en fait. J’ai l’impression que tu ne te rends pas compte de ce que tu es vraiment et.. J’ai envie de te le faire comprendre. T’es parfait et j’ai une chance immense de t’avoir dans ma vie. Je ne sais même pas comment tu as pu t’intéresser à moi rien qu’une seule seconde mais tu resteras sans conteste la plus belle chose qui ait pu m’arriver. Bref, je préférais éloigner le sujet houleux qu’était mon vice-président pour me concentrer plutôt sur toi. Sur toi et moi. Sur nous. Sur ce qu’on pouvait être et sur l’importance que l’on pouvait donner à notre relation. « Oui. Enfin.. Je me disais que peut-être tu aurais envie de partager ça avec moi et.. J’suis sûre que ma mère serait ravie de te rencontrer. » Fût un temps où je lui parlais tout le temps de toi. Avant que les choses ne deviennent compliquées pour moi en tout cas. Et je sais qu’elle est consciente du bien que tu me fais alors au fond, c’est comme si elle t’aimais déjà. Et c’était à lui de retourner l’invitation, ce qui me faisait hausser les sourcils. « Comme tu veux.. Ne te sens pas obligée de me le rendre, j’attends rien hein ? » Je voulais dire par là que je ne voulais pas que tu te sentes forcé par quoi que ce soit en fait. Parce que c’était pas du tout mon but. « Et je prendrais tout en charge. Les billets sont hors de prix pendant cette période. » Sortir des Etats-Unis était hors de prix en règle général de toute façon.

Elle est frustrante, éreintante, mais passionnante. Il la voit ainsi. Aussi compliquée que magnifique. Aussi belle que dangereuse. Elle a bien changé. Elle est bien loin de la gentille Quincy qu’il avait rencontré il y a des années. Mais il n’était plus non plus le jeune homme timide qui ne savait pas faire un pas vers les autres. Il n’était plus aussi sain, plus aussi gêné, plus aussi prude. Il y avait beauucoup de choses qui avait changé en lui. Beaucoup de choses qui ont changé en Agathe. Elle ne se rendait pas compte qu’il n’était pas aussi parfait qu’elle voulait bien le croire. Il n’est pas aussi altruiste, aussi généreux, aussi calme et posé, patient et juste qu’on pourrait le croire. Il y a de colère en lui, une colère qui fait rage, qui fait tout exploser sur son passage quand elle voit la lumière du jour. Une jalousie presque maladie, une envie d’être le meilleur qui le pousse parfois à être vicieux et impotoyable. Il n’est pas parfait. Il ne l’est que pour elle, comme elle l’est pour lui. Elle pourrait lui faire dire n’importe quoi, mais pas qu’il n’échoue pas dans sa tâche d’être son protecteur, son bouclier contre le monde. Il a échoué quand Cole lui a fait cette demande indescente, il a échoué quand il n’a pas su détecter les messages – parce qu’il se doute bien que ce n’est pas la première fois – de son bizuteur qui n’a rien d’autre à faire de sa vie que de torturer l’esprit de la blonde. Il n’aime pas ça, cette situation de doute et d’incertitude sur la suite de l’histoire. Son esprit toujours en contradiction avec ses actions font qu’il n’a absolument aucunes idées de comment il réagirait si Cole continuait sur cette lancée. « Vraiment pas l’habitude. » Non. La perfection n’est pas un mot pour le décrire. Il le sait bien. Il a conscience qu’il doit encore s’améliorer, être meilleur. C’est son but dans la vie. Être meilleur. Encore et toujours. Être hors de portée des accusations et des remarques cinglantes qu’on lui fait un peu tous les jours. Il a appris à les supporter mais il a toujours du mal. Son anxiété se nourrit du doute qu’il a de lui même. Il a peur, constamment, d’être mauvais, d’être incompétent, d’être celui qui fera tout foirée. Si bien qu’il n’y a qu’un seul endroit où cette anxiété disparaît. Dans les bras d’Agathe. Dans ses bras, tous les problèmes du monde disparaissent au profit de la douceur de sa peau, de la beauté de son visage, de l’océan qui règne au fond de ses yeux bleux. « Bien sur que oui que je veux ça. De toute façon, je suis sur que ta mère va m’adorer. Suis parfait, t’as dit. » dit-il en posant un baiser sur ses lèvres. Elle lui montre qu’elle l’aime, qu’elle est prête à le montrer à sa famille. C’est un acte qui montre son amour. Les mots viendront plus tard, il n’est pas pressé pour le moment. Il sait. C’est tout ce qui compte. « Je ne me sens pas obligée. Mais ma mère voudra surement enfin te rencontrer après tout ce que je lui ai raconté sur toi. Toutes les bonnes choses que la jolie blonde réussit à me faire faire. » La jolie blonde. C’est comme ça que sa mère appelle Agathe. Proche de sa génitrice, Aisling n’a pas manqué d’envoyer des dizaines de photos à sa mère de leur aventure sur Boston et elle aussi bien vu que durant l’absence d’Agathe, il n’était plus le même. « Tu es sur ? J’ai des économies de côté, je peux ... » Il sent déjà au regard d’Agathe que ce n’est même pas la peine d’essayer d’argumenter. « Ok, je me tais. » Il sourit, heureux que cette épreuve soit derrière eux. Heureux de savoir qu’Agathe est en sécurité, dans ses bras.