happy valentine birthday day — Donc.. Aujourd’hui c’était la saint valentin et aussi mon anniversaire. Ouais, on combine les deux puisque je suis née le jour des amoureux sauf que clairement, c’est pas le genre de coïncidence qui m’a porté chance de ce côté. Je dirais même que ma vie personnelle est en soit assez chaotique. La faute à ma mauvaise manie de toujours porter mon dévolu sur les bad boys. Je crois bien que de toute façon on ne me reprendra pas de sitôt à m’amouracher d’un Mather. Puis de toute manière, j’avais la sensation d’être plutôt en mauvaise posture vis-à-vis de tout ça pour le moment. J’veux dire.. Aisling avait quand même choisit de remettre sur le tapis l’écart de conduite qu’on avait pu avoir à mon retour et.. J’sais pas. Disons que j’étais bien trop perturbée. Je ne cessais de tout me repasser en boucle et à ce niveau-là, c’était pire que de la torture. Au final, j’avais l’impression que j’allais juste finir complètement folle avant la fin. J’étais en contradiction avec tout, incapable de réellement m’en sortir et merde, c’était fatiguant quoi. Je pense que je devais avoir un don pour tout faire merder autour de moi à chaque fois. Le truc que je pouvais avoir de plus saint dans ma vie c’était le Dunster, il m’avait toujours apporté ce sentiment de stabilité et fallait que même ce détail finisse par partir en vrille. Et vraiment, j’avais juste envie de prendre la fuite encore une fois pour mettre tout ça derrière moi. Sauf que ce n’était malheureusement pas possible et.. Je crois que je n’avais pas vraiment le courage de l’abandonner encore une fois. Ni lui, ni Maxine. Même si nos rapports n’étaient pas les meilleures, j’étais pas certaine de pouvoir lui faire encore autant de mal en disparaissant une nouvelle fois. En somme, il allait falloir que j’apprenne à affronter tout ça et.. Bordel, c’était juste trop compliqué en fait. Mettre des mots sur ses sentiments, c’était un enfer. J’étais incapable de le faire, je me protégeais de tout et n’importe quoi et résultat, j’avais plus aucune idée de ce qui était vrai ou pas. Mais au fond, j’savais que notre relation était pire que sincère. Tout au fond, je savais qu’il y avait bien plus que ce que je voulais avouer. Mais comment je suis censée assumer ça, hein ? J’inspirais un grand coup jouant avec mes cheveux pendant une éternité avant de pousser un soupir. Come on, sois une grande fille Agathe. J’avais un rendez-vous avec Aisling ce qui au fond était une routine puisque chaque année on faisait la même chose mais quoi qu’il en soit, je ne pouvais pas annuler. Malgré tout, je ne pouvais pas lui faire ça. Un soupçon de courage en main et je prenais la route vers Charles River, dans le parc où il m’avait demandé de le rejoindre. La nuit était déjà tombée, l’endroit désert et aucune trace du blond à l’horizon. Génial, c’était typiquement pas le genre de chose qui mettait en confiance.

C’est son anniversaire. Celui d’Agathe. Et demain, c’est le sien. Alors comme chaque année, ils allaient faire en sorte ce soit mémorable. Enfin, il allait faire en sorte que ce soit mémorable. Cela faisait quelques jours qu’il lui avait dit qu’il se souvenait de ce qui s’était passé, du baiser plein de passion qu’ils avaient échangé. Quelques jours et depuis c’était étrange. Ce n’était jamais étrange entre eux normalement. C’est toujours simple et facile entre eux, jusqu’à maintenant. Jusqu’à ce qu’il lâche la bombe. Il lui avait dit ce qu’il pense, ce qu’il voulait et jusque là, ça allait. Mais la suite, ce qu’elle a répondu, ça a tout changé. Il sait qu’elle a eut mal par le passé. Il était là pour la ramasser à la petite cuillère à chaque fois qu’elle était au fond du gouffre, à chaque fois qu’elle n’en pouvait plus et qu’elle se retrouvait face à un mur en guise de petit ami. Alors il veut être différent et il le sera, si elle lui donne la chance. Allant au point de rendez vous, il prenait son temps. La nuit était déjà tombée depuis un petit moment. Son cadeau dans une main et un panier dans l’autre, il avait prévu de lui changer les idées un peu, de lui redonner ce sourire adorable qui le fait craquer, fondre et se perdre dans ses yeux bleus. La voyant dans le parc, à attendre, il resta là, quelques instants, profitant de la vision de la fille qu’il voulait avoir dans sa vie pour toujours si elle le lui laissait l’occasion. Cinq années à être ami, à mettre de côté des choses qu’il ressentait juste pour être avec elle. Il ne dit pas qu’il l’a fait intentionnellement, bien sur que non. Mais en se souvenant de tout ce qu’ils ont vécu, il se dit qu’il avait du être sacrément aveugle pour ne pas voir qu’il voulait beaucoup plus. Il n’est pas prêt à lui dire qu’il l’aime, après tout, elle avait fuit il n’y a pas si longtemps, il ne voulait pas la faire fuir encore une fois. « Alors, on attend l’homme parfait ? » lanca-t-il finalement après être resté là à la regarder pendant cinq bonnes minutes. Il sait bien que c’est lui qu’elle attend, mais il a besoin de retrouver la complicité qu’ils avaient avant qu’il ne lâche cette foutue bombe nucléaire. « Viens avec moi. » dit-il en prenant sa main dans la sienne. Pas besoin de plus. Sa main dans la sienne, il marcha avec elle à travers les arbres, les fleurs. Le bruit de l’eau qui coulait le long de Charles Rivers, les oiseaux qui faisaient leur nid, les écureils sautant à travers les feuilles. C’était un beau cadre, une belle petite promenade. « Fais moi confiance, on est presque arrivé. » Il voulait l’emmener dans son refuge, le lieu où il allait à chaque fois qu’il voulait être seul, qu’il voulait la retrouver. Elle ne connaît pas l’endroit, mais lui, c’est son petit jardin secret, littéralement. Encore cinq minutes de marche et les voilà à destination. « Bienvenue dans mon refuge. » La petite clairière fleurie était magnifique. Des petites fleurs violettes jonchaient le sol, on entendait la rivière qui passait derrière, on la voyait même couler à même pas quelques mètres de là. Les arbres faisaient presque un cercle parfait et la pelouse verte était parfaitement égale. « Je venais souvent ici quand tu étais partie. Personne ne la connaît. Mais je me suis dit que vu que c’est ton anniversaire et que demain c’est le mien, on allait venir ici. » Sortant la couverture bleu et or qu’il avait chez lui depuis des années, il l’étala sur le sol, et déposa le panier et son cadeau par dessus. « Viens. » dit-il en s’assayant dessus, lui tendant la main. Il l’aida à s’assœir, ouvrit le panier et sortit un bouteille de son champagne préféré qui coutait un bras mais qu’il se faisait un devoir d’acheter tous les ans. « Joyeux anniversaire Agathe. » Il ouvrit la bouteille en faisant bien attention à ne pas faire mousser la boisson. Une coupe après l’autre, il lui tendit la sienne, déposa la bouteille dans le panier et prit son cadeau. « Tiens, ce n’est pas grand-chose mais je me suis dit que ça te ferait plaisir. » Un bracelet en or tout simple. Une petite gourmette à vrai dire, avec deux A gravés sur l’envers de la plaque. A & A. Comme ça, il l’aurait toujours avec elle, où qu’ils aillent.

happy valentine birthday day — Et je restais là, perdue dans mes pensées, à tenter de démêler le bordel qu’était ma tête depuis ce fameux jour. Comment avait-on pu en arriver là ? Comment avait-on pu passer de quelque chose de si facile, de presque inné à cette froideur entre nous ? Je savais que c’était en partie de ma faute. Je prenais du recul sans même le vouloir, j’avais annulé plusieurs de nos rendez-vous quotidien prétextant des choses sans sens juste parce que j’avais la trouille de me trouver face à toi mais.. Je ne pouvais pas te faire ça aujourd’hui. Je te jure Aisling que je fais tout ce que je peux pour passer au-dessus de ça mais c’est terriblement compliqué. T’es en train de tout renverser chez moi et je sais plus vraiment comment agir avec toi. Quelque part, j’ai l’impression de t’avoir brisé le cœur et je ne suis pas capable de vivre avec ça. Je ne suis pas capable de me dire que moi, je t’ai fait du mal. Parce que c’est la dernière chose que je voulais. Parce que je n’étais pas supposée te faire de la peine peu importe la manière que ce soit. Et même si tu fais preuve d’aplomb, je te connais. Je le vois dans tes yeux que j’ai éteins quelque chose et je donnerais n’importe quoi pour pouvoir revenir en arrière. Et c’était finalement sa voix qui venait perturber le calme autour de moi. Je fermais les yeux quelques secondes avant de me tourner vers lui. Je tentais de rester le plus calme possible, de ne rien laisser paraître mais.. Il me connaissait mieux que personne. Aisling était capable d’interpréter le moindre de mes faits et gestes. Ce qui pouvait être plutôt pratique par moment mais pas aujourd’hui. « Faut croire. » Et je sais que je parais légèrement distante. C’est pas ce que je veux mais j’ai du mal à le contrôler pour le coup. Je souffle et laisse ma main dans la sienne le suivant pour la balade improvisé. J’dis pas un mot, je garde le silence. Je regarde même pas ce qui m’entoure, les yeux rivés sur le sol, à la recherche des réponses que je tente d’enfouir depuis bien trop longtemps. « Je te fais confiance » que je murmure. Bien sûr que je te fais confiance mais les choses ne sont plus pareil et.. J’ai peur de ce qu’il pourrait advenir de nous par la suite. J’peux pas te perdre, je me refuse à cette possibilité et.. J’ai juste l’impression que c’est en train d’arriver sans que je ne puisse faire quoi que ce soit pour le contrer. Et quand on arrivait à destination, je regardais autour de moi le souffle coupée. Le paisible de l’endroit, la beauté de tous les éléments réunis. J’allais clairement ne pas me plaindre de l’endroit qu’il avait choisis. « J’aurais pas du m’en aller » que je réponds alors. « J’aurais jamais dû te laisser tomber. » Je sais qu’on a jamais dit les choses comme ça mais au fond, tu dois le penser. Parce que c’est ce que j’ai fait. Te laisser tomber pour me préserver moi-même si au final, ça avait été tout le contraire. Je restais debout, les bras ballants, l’air un peu ailleurs revenant à la réalité quand sa voix reprenait une nouvelle fois le dessus. Hésitante sur une fraction de seconde, je posais finalement ma main dans la sienne prenant place à mon tour sur la couverture. Un léger sourire venait étirer mes lèvres mais au fond, j’avais la gorge nouée. Je me perdais quelques secondes dans son regard réfléchissant à tout ce qui nous caractérisait. Les moments passés ensemble, les confidences. Tout ce qui pouvait nous représenter, tout ce qui nous avait construits au fur et à mesure des années. Prenant la boîte qu’il me tendait, les mains un peu fébrile je défaisais le paquet finissant par en sortir un magnifique bracelet en or, nos initiales gravées sur le dos de la plaque qui ornait celui-ci. Et j’avais le cœur qui se serrait un peu plus alors que j’observais le bijou en silence. « C’est parfait Ais, t’aurais pas du. » J’ai pas besoin que tu m’offres quoi que ce soit. Avec précaution, je lui tendais son présent avant de reprendre la parole. « Tu me le mets ? » Et mes yeux venaient se perdre dans les siens, mon cœur battant un peu plus vite. Et si le repousser avait été ma plus grande erreur ? Et si je refusais tout simplement de voir que j’étais éperdument amoureuse de lui ? Mais comment j'étais censée relancer cette conversation alors que j'avais aucune idée des mots que je devrais employer ? « Ais, faut qu'on parle. »

La clairière était belle, aussi belle que la personne qui venait d’y entrer. Et il ne parlait pas de lui. Agathe était la plus belle personne pour lui. Que ce soit physiquement que moralement. Elle a souffert, plus que de raison. Mais elle a cet éclat qui se perd mais qui est si beau. Elle se sent peut-être plus que moche, horrible, mais Aisling sera toujours là lui dire le contraire. Malgré tout. Malgré qu’elle l’évite chaque jour depuis qu’ils se sont embrassés au Mexique. Depuis qu’il lui a dit qu’il voulait plus. Mais ce n’est pas grave. Il comprend. Il est une personne extrêmement compréhensive. Surtout avec elle. Il comprends que ça la choque qu’après tout ce temps, il prenne les devants et lui dise qu’il veut une relation avec elle. Il comprend que ça lui fasse peur de faire passer cette amitié à un autre stade. Il comprend qu’elle ait peur d’être déçue comme avant, sauf que là, ce serait pire, parce qu’il st lui, et qu’elle est elle. Ils sont eux et leur lien est si fort que la moindre variation semble les ébranler jusqu’à leur moelle épinière. « Tu as du t’en aller. Et je ne t’en veux pas Agathe. » Non, il ne lui en veut absolument pas. Comment pourrait-il ? Elle a autant souffert que lui de son départ. Il sait qu’elle n’en pouvait plus. Elle aurait été dans un hôpital, à la morgue même, si elle n’était partie. Parce qu’elle était plus que mal, détruite. Mais Jaden, le mec qu’elle a rencontré après, n’était pas mieux. Il a compris les signes. Il les a vécu. Se rabaisser, se dénigrer, dire que c’est toujours sa faute et pas celle des autres. Il lui a fait vivre un enfer psychologique et les résultats sont là. Bien présent. Et Aisling veut l’aider mais Agathe est têtue, bornée. Elle veut être forte mais il faut savoir accepté que l’on a un problème pour pouvoir avancer. Ouvrant la bouteille, lui donnant sa coupe de champagne, il lui tend ensuite son cadeau. Cette gourmette en or qu’il a fait faire il y a des semaines, avant même qu’ils ne se réembrassent à Cancun. Avant qu’elle ne s’éloigne encore. Il vit le regard d’Agathe briller en voyant le bijou. Elle avait droit aux plus belles parures, aux plus beaux diamants, mais ce simple bracelet lui donnait des étoiles dans les yeux et il était heureux qu’elle soit si émue. Il sourit doucement à son compliment. Bien content de trouver toujours un cadeau qui saura la contenter chaque année. Prenant le bijou, il l’attacha au fin poignet de la jeune femme tout en la regardant dans les yeux. Il se plongeait dans le bleu de ses yeux, perdue dans un océan de confusion et de peur aussi. Elle lui fait peur Agathe. Elle lui fait peur parce qu’il perd tous ses moyens avec elle. Il mentirait si il disait qu’il n’avait pas été anxieux depuis qu’ils ont eut cette fameuse discussion au Mexique dans sa chambre d’hôtel. Il mentirait s’il disait qu’il n’était pas anxieux maintenant en la regardant. « Il te va à ravir. » Un doux sourire, une seule petite phrase. Mais celle d’Agathe l’atteint au coeur. « Oui, bien sur. » Il se doute bien qu’elle veut parler de ce qui se passe entre eux depuis quelques semaines, depuis son retour. On peut dire qu’ils sont passé par des montagnes russes depuis quelques temps, mais Aisling tient à mettre les choses au clair, à ne pas l’effrayer plus que nécessaire pour la suite. « Mais avant que tu ne dises quoi que ce soit, sache que jamais tu ne me perdras. Tu m’es précieuse Agathe, et même si on ne finit pas ensemble, tu seras toujours ma meilleure amie, tu seras toujours ma Gagathe. » Même si elle lui brise le coeur, il l’aimera toujours. Mais ça, il le garde pour lui, il ne veut pas qu’elle se sente coupable de ne pas lui donner ce qu’il veut. Aucune relation n’est parfaite. Rien n’est parfait dans ce monde. Aisling est la preuve vivante que les épreuves du passé sont des fondations pour le futur. Il a vécu en étant rejeté de tout le monde sauf de ses parents, en ayant constamment l’impression de ne pas être assez bien, assez intelligent, assez beau, assez gentil. Et il a faillis y passer à cause de ça. Alors oui, le passé forge, mais le présent modèle la personne. Agathe est en train de se transformer suite à tout ce que s’est passé. « Tu ne me perdras jamais. »

happy valentine birthday day — Faut qu’on parle de tout et n’importe quoi mais tu sais qu’il y a un sujet en particulier que je veux aborder. Et c’est pas dans mes habitudes de faire ça, de relancer ce qui me dérange. J’suppose que tu dois être intriguée que je fasse le premier pas vis-à-vis de tout ça mais tu sais qu’on peut pas continuer. On ne peut pas faire comme si c’était rien, comme si tu ne m’avais rien demandé et comme si je ne t’avais pas repoussé. Parce que c’est arrivé qu’on le veuille ou non et ça a des répercussions sur nous à l’heure actuelle. Regarde nous Aisling, c’est à peine si je te regarde dans les yeux et je veux pas que cette situation s’éternise parce que je ne serais pas capable de le supporter. Alors ouais, faut qu’on parle, que j’arrête de me bloquer, que j’arrête d’éviter chaque discussion sérieuse que tu peux demander à cause de ma lâcheté. Je peux plus agir comme ça, pas avec toi, pas quand mon cœur donne l’impression de vouloir sortir de ma poitrine quand je suis avec toi. Pas quand j’ai terriblement envie de t’embrasser à chaque instant. Et peut être qu’il faudrait que je baisse les armes, que j’arrête de me battre dans le vide et que j’accepte ressentir des choses pour toi. Bien plus facile à penser qu’à dire. Je sais pas comment m’y prendre, j’ai rien préparé, ça vient sur le moment. C’est impulsif et terriblement sincère en même temps et faut que tu remarques les efforts que je suis en train de faire. Parce que là, je sors de ma zone de confort, j’agis comme je fais jamais et tout ça pour toi, tout ça pour ne pas laisser quoi que ce soit nous séparer un peu trop. J’essayais de garder mon calme mais j’avais l’impression que ma respiration me trahissait. Peut-être que c’était le cas et je savais qu’il interprétait mieux que quiconque tout ce que je pouvais faire. Et j’entendais ses mots, vraiment. J’entendais le message qu’il essayait de me faire passer mais.. J’voulais pas qu’il fasse ça. Qu’il tente de me rassurer encore et toujours en m’assurant que ce n’était pas grave. Parce que si je lui brisais le cœur, ça l’était. Si je ne le contentais pas, c’était le plus grave de tout. Je ne supporterais pas de voir la peine dans ses yeux, c’était juste impossible. « Arrête s’il te plait.. Laisse-moi parler et ne m’interrompt pas. Si tu le fais, je ne pense pas être capable de continuer. J’ai juste besoin que t’écoute jusqu’à la fin et on avisera à partir de ce moment-là. « Quand j’ai dis que.. J’voulais pas être avec toi, que je pouvais pas, c’était faux. » Inspire, expire. « J’ai eu peur parce que c’était soudain et que.. C’est toi. » C’était tellement difficile de poser des mots sur les choses en réalité. J’avais l’impression de m’embrouiller, de ne rien dire de réellement concret. « T’es la plus belle chose qui me soit arriver Aisling et j’imagine pas une seule seconde ce que pourrait être ma vie sans toi. » Alors tu peux comprendre mieux que quiconque que s’engager dans une vraie relation toi et moi ça peut être pire que terrifiant. « Alors t’as raison, j’ai pas le droit de dire qu’il y a rien de plus entre nous parce que c’est faux. Je l’ai senti et.. » Je détournais le regard, mal à l’aise, peu certaine de la manière dont je devais continuer. Mais si j’étais totalement objective avec moi-même, si je tentais l’honnêteté avec ma propre personne, y avait qu’une seule réponse qui s’imposait à mes yeux. « Je veux plus. Je veux être avec toi Aisling. Je veux vraiment être avec toi. »

C’est comme un éclair dans son coeur, une épine dans son pied. Il a besoin d’elle mais depuis leur pseudo altercation, il y a ça qui vient se mettre entre eux, comme si ils ne pouvaient pas passer au dessus. Mais c’est le cas. Passer par dessus des sentiments, c’est difficile. Trop difficile. Aisling voit bien qu’elle fait attention à ne pas le croiser. Autant dire que les derniers jours au Mexique ont été plus qu’étrange. Agathe l’évitait, lui, il cherchait une solitude qu’il n’avait plus eut depuis un moment. Ils étaient rentrés avant tout le monde. A quoi bon rester au Mexique ? Comment profiter de ce soleil éclatant lorsqu’il y a un nuage qui plane au dessus de sa tête ? Difficile d’être bien, quand tout va mal. Mais il a fait un effort. Avant d’être cette foutue Saint Valentin, c’est l’anniversaire de l’Eliot. C’est son jour à elle, alors tout sera fait pour lui rappeller qu’elle est elle et il est lui. Deux jours. Deux jours qui se suivent comme leur anniversaire. Comme s’ils étaient fait pour être ensemble à se suivre tous les jours. Il lui offre son cadeau, dans cette clairière qui l’a tant aidé quand elle était loin, quand elle était partie. Cette endroit a été son refuge et en l’emmenant ici, il lui montre qu’en fait, son refuge, c’est elle. C’est un message. Un peu étrange mais bon, c’est le thème de leur amitié alors autant continuer sur la lancée. Il commence à parler, lui expliquant qu’il sera toujours son meilleur amie et qu’elle sera toujours la sienne, mais Agathe veut s’expliquer, alors il la ferme. Il reste silencieux, attendant qu’elle lui ouvre enfin son coeur. Qu’elle lui dise vraiment ce qu’elle ressent parce qu’il est sur que ce qu’elle a dit au Mexique, ce n’était pas vrai. Et quand elle commence à parler, il sent qu’il aura des réponses à ses questions. Il l’écoute, religieusement. Il la regarde, gardant une allure calme alors que c’est une tempête dans sa tête. Quand elle lui dit que c’était faux ce qu’elle lui a dit au Mexique, il sent un poids s’envoler, son coeur reprendre une forme normale. Il se sent soulagé et en même temps un peu nerveux. Nerveux parce qu’à présent il n’y avait pas de retours en arrière. Silencieux, il la laisse expliquer ce qu’elle a ressentis quand il lui a dit toutes ces choses. Oui, il est lui. Difficilement compréhensible, un peu particulier. Souriant quand elle lui dit qu’il est la meilleure chose qu’il lui soit jamais arrivé. Il ne peut plus rester silencieux à ce stade. « Toi aussi, Agathe. » Il se rapproche d’elle, sentant enfin le moment arriver. Il est comme un enfant qui vient de voir son cadeau de Noël arrivé. Sentant la délivrance d’une vie. Elle détourne un peu la tête, mais il va chercher son regard. Aisling veut voir le regarde d’Agathe en cet instanr précis. Il la laisse finir sa phrase, et sourit. « Moi aussi, je veux être toi Agathe. » Laissa sa coupe de champagne hors de prix sur le sol, il prend le visage d’Agathe pour y laisser un baiser puissant. Son visage entre ses mains, ses yeux fermés, il lui transmet tout son amour à travers le contact de leur lèvre. « Moi aussi je veux être avec toi, quoi qu’il se passe. On y arrivera. » Il a fallait ajouter mon amour mais c’est trop tôt. Trop subit. Et le moment est trop intense. « Viens avec moi. » dit-il en se levant. Lui tendant la main, il l’aida à se lever, et l’entraina près d’un arbre. L’arbre, creux au milieux, était près de la rivière, un peu excentré, pas vraiment beau mais cachant des secrets. « J’y déposais une lettre tous les jours quand tu étais partie. Enfin, plus ce que je pensais, voulait te dire mais n’osait pas. » Il prit la première lettre, donc la plus récente. Celle où il était le plus mal. Celle où il avait du aller en urgence chez son psychologue parce qu’il sentait que son anxiété était bien trop présente, le poussant à vouloir se mettre en danger, à ne plus rien ressentir pour oblitérer l’absence d’Agathe. « Ce ne sont pas de bonnes lettres, mais si tu veux les lire, je te le permet. » dit-il en tendant la lettre à Agathe. « Simplement, ne te sens pas coupable d’être partie. Parce que si tu n’étais pas partie, je n’aurais jamais pris conscience que j’étais amoureux de toi. » Voilà, il lui a dit.

happy valentine birthday day — C’’était dit. J’avais finalement dit ce que je voulais vraiment et j’étais terrifiée des mots qui étaient sortie de ma bouche. Parce que le dire à haute voix, c’était le rendre réel et à moins qu’il n’ait changé d’avis, à moins qu’il se soit soudainement rendu compte qu’il ne voulait finalement rien tenter avec ma personne, ça voulait dire que j’étais en train de m’engager avec lui. De lui appartenir, d’être à lui tout simplement et d’une manière bien différente de ce dont on avait eu l’habitude par le passé. Alors ouais, j’étais pas sereine, j’avais encore du mal à réaliser tout ça et surtout, j’angoissais. Parce que ça signifiait tant de chose que je n’arrivais même plus à faire le tri dans mes propres pensées. Mais j’avais au moins eu le mérite de faire cet effort et de réellement laisser sortir mes sentiments. Je lui avais dit vouloir être avec lui et maintenant, il n’y avait que le temps qui pourrait réellement nous dire si j’avais fait le bon choix. Et j’savais qu’il avait saisi où je voulais en venir puisqu’il se rapprochait un peu plus me rendant sûrement encore plus nerveuse que de raison. Je détourne les yeux mais il finit par capter mon regard et son sourire agit comme une réciprocité envers moi me faisant sourire à mon tour. Y a son visage qui s’approche du mien, sa bouche qui se pose sur la mienne et j’ai l’impression qu’on libère quelque chose en moi. Comme si c’était soudainement plus simple. Comme si on avait été fait pour être comme ça. « On y arrivera. » Que je répétais pour me convaincre moi-même. Et j’attrapais sa main pour me relever me demandant ce qu’il avait bien pu me réserver une nouvelle fois. On s’arrêtait près d’un arbre et il venait chercher un bout de papier caché à l’intérieur. En silence, je l’écoutais me conter ce qu’il avait pu faire en mon absence. Un simple hochement de tête et je prenais la lettre entre mes mains hésitant à l’ouvrir. D’un côté, je trouvais ça injuste de lire ses pensées quand de mon côté je ne lui racontais pas ce que j’avais vécu pendant mon absence. « Amoureux de moi ? » Je relevais mes yeux vers lui, plongeant mon regard dans le sien avec intensité encaissant l’impact de ce qu’il venait de dire. C’était.. Fort. Terriblement fort. On parlait pas d’une relation où les sentiments allaient s’installer petit à petit mais d’une relation où l’amour était déjà présent et précipitait donc tout. « Je crois que je suis amoureuse de toi » que je finissais par murmurer. Mais il était plus difficile pour moi d’exprimer mes sentiments et j’préférais rester sur la réserve. Poussant un soupir, je lui tournais le dos hésitant quelques secondes avant de prendre la parole une nouvelle. « J’ai rencontré Jaden pas longtemps après être partie. Il m’a aidé à me reconstruire. Enfin, j’ai cru que c’est ce qu’il faisait. » Passant une main dans mes cheveux j’inspirais lentement pas tellement sûre de ce que je devais dire. « Mais il n’était pas celui qu’il laissait paraître et quand je m’en suis rendu compte, c’était trop tard. » Et c’est à ce moment que les véritables tortures ont commencés à prendre place. J'étais pas à l'aise de parler de ce genre de chose, j'avais les mains qui tremblaient, l'envie affreuse de me mettre à pleurer. Parce que je continuais à revivre tout ça jour après jour comme si rien ne voulait s'effacer de ma mémoire et y avait sûrement pas pire que ça. « On parle d'humiliation, d'abus sexuel, de violence et de jeux pervers Aisling. C'était pas n'importe quoi mais j'avais pas le droit de dire non. » Et j'osais pas refuser quoi que ce soit de toute façon.

Ils avaient enfin réussi à surmonter leur peur, à se dire l’un l’autre ce qu’ils avaient sur le coeur. Aisling ne pouvait pas être plus heureux qu’en cet instant, plus comblé que maintenant. Pour une fois dans sa vie, il avait trouvé le bonheur ultime, il avait quelqu’un à ses côtés qui l’aimait complètement, sans restrictions. Comme il l’aime, elle. Il l’aime avec la candeur d’un enfant, la passion d’un homme et l’expérience d’un vieillard. Il l’aime par dessus tout. Comme elle l’aime. Il en est sur. Ses lèvres sur les siennes, il profite avec un sourire béat du moment présent. Il profite et lui ouvre son coeur. L’entraînant avec lui, il l’emmène vers l’arbre qui abrite les secrets qu’il garde en lui depuis des mois. Ses pensées, ses émotions, le manque, le vide qu’elle a causé lorsqu’elle est partie. Il ne lui montre pas ça pour lui faire du mal, il ne lui montre pas ça pour la faire souffrir. Aisling lui confie ses lettres pour lui faire comprendre l’importance qu’elle a pour lui. Ils ont beau se dire qu’ils sont importants pour l’autre, les actes sont tout de même plus parlant. Il n’y a qu’à voir les yeux d’Agathe quand il lui a offert ce bracelet, il n’y a qu’à voir le sourire d’Aisling quand elle a refait surface. Si bien qu’il ne retient plus vraiment ses mots. Il ne voulait pas le dire au départ, mais quand il est lancé, il ne s’arrête pas. Il ne retient rien et lui dit clairement qu’il est amoureux d’elle. Il est sur de ses sentiments. C’est la seule fois de toute sa vie qu’il est sur de ce qu’il ressent. Tout simplement parce qu’il a eut le temps de réfléchir, de penser, d’analyser chaque sentiment, de les décortiquer afin d’en prendre pleinement conscience. Lui, le mec qu’on a battu toute sa vie a enfin trouvé son refuge dans les bras d’Agathe. « Oui. Amoureux de toi. » dit-il simplement. Il n’y a pas de doutes sur ce qu’il ressent, ce qu’il veut. Il est amoureux d’elle sans doute depuis le début. Il l’aime. C’est clair dans sa tête. Limpide. Les yeux bleus océans d’Agathe se plongent dans ceux verrons bleu et noisette d’Aislin. C’est toujours difficile de comprendre ce que le jeune homme ressent à cause de cette particularité, mais Agathe a toujours su lire en lui et elle y voit clairement l’honnêteté du jeune homme. Sa sincérité. Quand elle lui réponds, il sent qu’elle est sincère. Oui, elle pense l’être. Elle pense l’être parce que dans toutes ses relations passées, elle pensait l’être et on l’a déçue. Aisling se fait la promesse de lui faire comprendre ce qu’est réellement l’amour, ce que l’on ressent lorsque l’on est amoureux. Parce que lui, il a compris à travers son absence que ce vide qu’il a dans le coeur quand elle est loin de lui, c’est l’amour qu’elle lui apporte qui manque. Elle s’éloigne pourtant un peu, les lettres dans les mains. Il l’entend soupirer, prendre une grande inspiration. Elle parle, doucement. Il comprends qu’elle s’ouvre sur ce passé trouble mais si proche. Jaden, ce connard qui est la cause de tout, il le sait. Il ne l’a pas aider à se reconstruire, il l’a détruite et à présent, Aisling doit la reconstruire, petit à petit. Il voit bien que c’est difficile pour elle. Elle n’aime pas parler de ce qu’elle ressent, ça a toujours été comme ça. Il n’y a qu’avec lui qu’elle arrive à s’ouvrir un peu plus. Il se rapproche d’elle, voyant la nervosité prendre le corps d’Agathe. Ses mains tremblent, sa voix est fébrile. Quand il entend la fin de l’histoire, il la prend directement dans ses bras, la colère prenant le pas sur tout. Mais il ne veut pas qu’elle le voit furieux. Il veut qu’elle se raccroche à lui, qu’elle lâche tout, qu’elle pleure, crie, hurle. Qu’elle se libère ce que cet enfoiré lui a fait. Il sait bien que ce sera difficile pour elle d’être dans une relation après ce que Jaden lui a fait, mais il a confiance en eux. « Je suis là maintenant Agathe. Il ne te touchera plus, je t’en fais la promesse. » Posant un baiser sur son front, il prend son visage dans ses mains, se perdant dans son océan bleu. « Il est hors de question qu’il pose la main sur toi encore une fois, qu’il t’humilies ou te rabaisse. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivé alors je te protégerais contre tout, Agathe. Contre tout. » Son front contre le sien, il laisse les mots couler, les émotions se déverser. Il ne veut pas que Jaden revienne dans la vie d’Agathe, mais il voit bien le mal qu’il lui a fait, les douleurs et les humiliations constantes. Posant ses lèvres contre les siennes, il promet tout ça. « Tu sais quoi ? Aujourd’hui, c’est ton anniversaire et on ne parlera plus de choses tristes ou déprimantes ce soir. En plus à minuit, c’est mon anniversaire alors bon, autant ne pas gâcher les bonnes choses hein ? Et j’ai ton champagne préféré dans le panier qui nous attend, faut pas qu’il chauffe. »

happy valentine birthday day — Je ne savais pas pourquoi je m’ouvrais mais je le faisais. Mais je savais aussi qu’il ne fallait pas trop m’en demander et que j’allais m’arrêter là. Je ne pourrais pas entrer dans les détails bien trop terrifiée des mots en eux même et de revivre tout ça pleinement. C’était une avancée que je venais de faire, vraiment. Il était le premier devant qui j’osais dire un peu plus clairement les choses. Même Maxine n’avait pas eu le droit à ce traitement de faveur. Elle était d’ailleurs toujours aussi en colère contre moi pour mes silences et mes non-dits. Mais étais-ce réellement important ? Pour le moment, je voulais me concentrer sur Aisling et moi. Sur le gigantesque pas qu’on venait de faire et toutes les répercussions que ça pourrait avoir. Parce que je n’oubliais pas mes peurs, je n’oubliais pas le fait que tout pouvait foirer et que du jour au lendemain on pourrait se retrouver devant l’échec de cette relation. J’avais aucune idée de comment était les choses dans sa tête mais j’avais l’impression que depuis la première fois depuis longtemps, on ne voyait pas les choses de la même façon. Sa manière si facile de me dire qu’il était amoureux ne cessait de résonner dans ma tête et je ne savais pas vraiment si c’était une bonne ou mauvaise chose. Peut-être que deux ans en arrière, j’aurais été ravie de cette relation et plus qu’encline à foncer tête baissée dans tout ça mais.. Pas aujourd’hui. Je savais que j’aurais besoin de temps avant de pleinement accepter tout ce qui était en train de se produire. Alors lui dire que je pensais être amoureuse de lui était ma manière à moi de lui rendre son amour. Et peut-être qu’il aurait préféré l’entendre d’une autre façon mais c’était le mieux que je puisse faire sur l’instant présent. Après tout, je venais de dévoiler beaucoup trop de chose pour la soirée et j’étais pas vraiment certaine de pouvoir continuer sur cette lancée. Et j’ai le cœur qui se serre un peu trop, cette douleur dans la poitrine. Je déteste revenir sur ça, revenir sur ce que j’ai cherché à fuir une nouvelle fois. Je ne suis pas des gens qui se lamentent, qui racontent leurs problèmes à tout va. Moi, je prends la fuite et je tais tout ce qui ne va pas. Pas avec toi. J’ai pas le droit d’agir comme ça avec toi. Et y a tes bras qui m’enserrent, qui me font sentir en sécurité même pour quelques secondes. Je tente de garder le contrôle, de ne pas craquer, de rester maîtresse de mes émotions malgré tout et ce n’est pas la tâche la plus facile au monde. « Et s’il revient ? » Parce qu’il faut que tu comprennes que je me suis enfuie. Un beau matin j’ai pris le large disparaissant dans la nature et Jaden n’est pas de ceux qu’on abandonne. Rien ne me garantit qu’un beau matin, je ne le trouverais pas devant le pas de ma porte, son sourire tordu sur le visage. Yeux dans les yeux, je cherche mes réponses dans ton regard comme si tu pouvais tout arranger. « Et t’es la plus belle chose qui me soit arrivée. » En toute sincérité. Puis l’instant d’après, j’ai tes lèvres sur les miennes et si j’ai encore un peu de mal à m’habituer au naturel de ce geste, je savoure comme à chaque fois que ça a pu se produire. « Et j’ai le cadeau le plus fabuleux du monde pour toi, je suis sûre qu’il va te plaire. » Parce que je me suis clairement démenée pour l’avoir et que de toute manière, je suis quasi-sûre de ne pas me tromper avec un truc pareil. Glissant ma main dans la tienne, on reprenait la marche jusqu’à la couverture et avec souplesse je prenais place dessus inspirant un grand coup pour relativiser. « Je propose qu’on trinque à nous » que je reprenais alors qu’il emplissait les coupes du liquide pétillant. Ouais, on pouvait bien trinquer à l’avancé de notre relation, à l’acceptation que je venais d’avoir. « Je suis désolée de t’avoir repoussé au Mexique. T’avais raison et.. T’es mon âme-sœur. » Tu vois, je me souviens totalement l’avoir dit dans ce club. Je me souviens avoir prononcé ces mots et je les pense toujours autant. J’étais juste trop apeurée pour l’assumer réellement.

Enfin. Le moment qu’il attendait depuis des semaines était arrivé. Elle avait surmonté sa peur, sa frayeur, son angoisse du jugement pour lui dire ce qui lui était arrivé. Pas entièrement, mais au moins partiellement, et c’était un début. Aisling sentait son coeur se serrer, ses muscles se tendre, sa pression artérielle monter en flèche. Il luttait de toute ses forces pour ne pas exploser comme une bombe, pour ne pas enfouir son poing dans un arbre. Son hyperactivité le rendait souvent incontrôlable, colérique. Mais il se contenait, parce qu’elle le mérite. Parce qu’elle a déjà trop souffert de violence et d’abus. Il sera différent, il s’en fait la promesse. Promesse qu’il tiendra jusqu’à la fin parce qu’il est ainsi Aisling. Tout comme il s’est fait la promesse de se réconcilier avec elle après leur dispute au Mexique, de lui rappeller l’amitié qui est entre eux, il se promet d’être un homme meilleur, un protecteur pour celle qui n’en a jamais eut. Il est hors de question qu’elle souffre encore à cause d’un homme, qu’elle se replie sur elle même, qu’elle souille son corps ou s’humilie à cause de ce qu’on lui a dit, qu’on lui fait ressentir. Hors de question. Aisling est non violent en règle générale. Il est calme, posé, tranquille. Drôle et amusant, il est de ceux dont on ne se méfie pas. Mais depuis sa tentative de suicide, depuis son internement et ses séances chez le psychiatre, il a appris à se défendre sous bien des aspects. Que ce soit les mots ou les poings, il sait s’en servir. Le seul blocage, c’est le doute qui vient se mettre sur son chemin en premier lieu. Mais pour elle, pour Agathe, ce doute devient invisible quand il s’agit de la protéger des connards qui ont pollué sont existences. « S’il revient, j’enfonce son crâne dans un mur. Je te promet qu’il ne reviendra pas après.  » Il la protège de son corps, la prenant dans ses bras comme une petite chose fragile mais tout de même forte à bien des égards. Parce qu’elle l’est. Il en est sur. Elle a sur rester en vie, supporter toutes les humiliations, les coups et les abus durant des mois. Et elle est revenue. Même si elle est un peu cabossée, même si elle a la boule au ventre, elle est là, devant lui. Et elle a puisé dans cette force pour lui avouer qu’elle a souffert plus qu’il ne peut l’imaginer. Il se plonge dans ses yeux, son coeur battant à la chamade dans sa cage thoracique. « On ne peut pas dire qu’on ne s’est pas bien trouvé en tout cas.  » Il l’embrasse, naturellement, comme s’il l’avait toujours fait. Geste naturel, inné. « Oh, j’ai hâte de voir ça. Minuit a intérêt à arrivé vite, tu sais que j’aime les cadeaux.  » dit-il en la conduisant sur le tapis avec toutes leur provisions. Les deux coupes de champagnes dans la main des deux jeunes gens, ils portent un toast. A eux. À leur histoire qui ne fait que débuter. Prenant un gorgée de la boisson des dieux, il ferme un peu les yeux quand il entend son excuse. Mais il réouvre les yeux comme deux lunes quand il entend la fin. Ne voulant pas trop montrer son excitation, il pose la coupe tranquillement sur le sol. « Toi, c’est sur j’ai trouvé la bonne.  » Prenant le visage d’Agathe dans ses mains, il se nourrit d’elle. Il a envie de réitérer un baiser passionné avec elle depuis des lustres. De sentir son corps contre le sien, sa bouche sur la sienne, son coeur battre avec le sien. L’allongeant sur le sol, il est à moitié sur elle, la laissant tout de même respirer. Papillonnant sur son cou, il dépose une pluie de baiser avec un grand sourire sur le visage. « T’es mon âme sœur aussi.  » Un bisou. « Sauf que moi.  » Un autre bisou. « Je m’en suis rendu compte il y a des années ma belle.  » Il se souviendrait de ce jour à jamais. S’appuyant sur un bras, caressant le visage de la belle du bout des doigts en écartant ses mèches de cheveux qui lui cachait la vue, il souriait comme un enfant le jour de Noël. « En tout cas, on peut dire qu’on a commencé sur les chapeaux de roues hein !  » dit-il en riant. Des retrouvailles trépignantes, des disputes, des baisers passionnés, puis une déclaration à coeur ouvert. Ils ont effectivement tout fait comme dans les films. « Tu es mon éternel.  » Il la regarde droit dans les yeux. « Ne prend pas peur. C’est une citation. Lucas Scott à Peyton Swayer. Et quand je repense à nous, je pense un peu à cette série, à la relation qu’ils ont. Toujours à se convaincre qu’il n’y a que de l’amitié et à ne pas voir l’évident.  » Que je t’aime.