La nuit venait de tomber. La pluie menaçait les habitants, l’orage éclatait dans le ciel. Aisling était seul, dans sa chambre. Pour une fois, il ne faisait rien de spécial, il canalisait juste son énergie dans un article qu’il préparait sur les élections présidentielles. Lui qui aime la liberté et l’égalité, il est outré du comportement du président américain. Il est outré que les libertés fondamentales des hommes soient bafouées à ce point, et pour ne pas aller prendre un billet pour Washington et foutre un pain à Trump, il canalisait sa fureur dans des mots, tranchants, indélébiles, cassants. Il ne voulait pas que ses pensées tombent dans l’oubli alors oui, il dit tout. Tout ce qu’il pense. Il fait aussi ça pour ne pas laisser la tension qu’il ressent dans son coeur prendre une place trop importante. Il aurait eut envie d’être avec Agathe, mais ces temps ci, depuis leur baiser, il ne pensait qu’à ça. La prendre dans ses bras, lui embrasser le front, rire avec elle. Tout ramenait à ce fameux baiser qu’il mourrait d’envie de réitérer. Il voulait goûter à ses lèvres, prendre une bouffée de son parfum, sentir la douceur de sa peau sous ses doigts. Mais non, il ne pouvait pas. Parce qu’ils n’étaient qu’amis. Amis. Et ça le tuait. Il n’avait jamais vraiment pensé à elle comme ça avant. Bien entendu, comme tout mec ayant des hormones, il pensait parfois à elle dans ses rêves. Mais c’était son inconscient. Là, même éveillé, même avec la tête de ce foutu président à la télé, il arrivait à dériver sur les lèvres douces d’Agathe. Et ça devenait vraiment handicapant. Alors, c’est concentré sur son article, une belle tasse de café sur le bureau de sa chambre, qu’il compose, sans s’arrêter. Si bien qu’il n’entend pas la porte de sa chambre s’ouvrir ni les pas de la petite blonde qui vient vers lui. Ce n’est que les mains de la jeune femme sur ses yeux en pleine composition qui le surprend. Rien qu’en sentant la douceur de ses mains et le parfum qui s’échappe de ses cheveux, il sait que c’est elle. L’univers a décidé de le torturer, il en est certain. « Agathe. Mais qu’est-ce que tu fais là ma belle ? » Agir différemment ? Non. Il sait ce qu’il veut, mais il ne veut pas qu’elle se sente prise au piège. Il veut plus. Parce qu’il sent qu’ils peuvent avoir plus. Il veut prendre le risque. Cela fait cinq ans qu’ils se connaissent. Ils en ont traversé des merdes et des emmerdes. Alors oui, il pense dur comme fer qu’ils peuvent traverser cette étape. Mais il ne veut pas la brusquer, ni faire accélérer les choses. Prendre son temps, y aller pas à pas. Oui. C’est essentiel.  Après tout, cela fait à peine un mois qu’Agathe est revenue, il ne faut pas trop précipité les choses. « Devine sur quoi j’écrivais, toi qui me connaît si bien. » Faisant rouler sa chaise vers son lit où elle avait pris place, il vint se placer juste devant elle, les coudes sur les genoux, ses mains balançant dans le vide, voulant absolument prendre celle de la blonde dans les siennes. « J’ai assassiné ce mec dans ma tête. C’est fou comment je peux être violent avec des mots et pas avec mes poings. » Enfin, à part quand les femmes de sa vie son en danger. Se levant, il alla prendre sa tasse de café, le tonnerre grondait encore au loin, mais il n’avait pas peur. Bizarrement, ce son l’apaisait énormément.  « T’es venu prendre un câlin de réconfort c’est ça ? » Pauvre Aisling. Il doit refréner ses envies pour le bonheur d’Agathe. Ce n’est pas de la torture. Ça prouve juste à quel point il tient à elle, à quel point il veut la voir heureuse et épanouie. « Au fait, cette robe te va à ravir. Tu l’as acheté ici ? »

because sometimes, you have to take risks to love fully — Honnêtement, je venais de passer les plus belles vacances de toute ma vie. Premièrement parce que c’était en compagnie de la personne la plus merveilleuse qui soit et deuxièmement.. Non, en fait le second point était tout aussi similaire au premier. Tout allait bien parce que c’était Aisling et que je n’avais pas besoin de plus pour me contenter. Et c’était typiquement en pensant ce genre de chose que je me rendais compte que je ne pouvais plus prendre la fuite. Avoir été loin de lui pendant tout ce temps était semblable à une torture. Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Terriblement vrai. L’absence d’Aisling avait comme éteint quelque chose en moi et je savais que j’étais la seule personne à blâmer dans cette histoire. Mais on apprend de ses erreurs et je savais maintenant que je ne pouvais plus partir à moins d’être en sa compagnie. Il était difficile d’expliquer la force de cette relation mais dès les premiers instants, dès le premier regard, j’avais su qu’il prendrait une place énorme dans ma vie. Et c’était ce qu’il avait fait sans même attendre un instant. Un simple hasard dans un centre commercial et cinq ans plus tard, ont étaient là, plus proches que jamais. Beaucoup trop proche par moment même. Je poussais un soupir continuant de swiper de mon doigt le fil d’actualité instagram avant de laisser tomber mon téléphone sur mon lit. La nui venait à peine de tomber et des éclairs venaient illuminer ma chambre avec un peu trop d’intensité. Je détestais les orages, concrètement. Sans trop savoir pourquoi, je ne me sentais jamais réellement rassurée et avait plus tendance à m’enrouler dans ma couette, musique à fond dans les oreilles pour ne pas écouter le bruit menaçant qu’il pouvait faire gronder dans le ciel. Sauf que cette fois, plutôt que réitérer mes vieilles manies, je quittais mon lit partant en expédition dans les couloirs pour rejoindre la chambre de mon meilleur ami. Le téléviseur tournait laissant apparaître le visage ingrat et sournois du président des Etats-Unis, et moi, à pas de loup, je me glissais jusqu’à lui posant finalement mes mains sur ses yeux avant de rire légèrement. « Tu me manquais alors je suis venu. » Et puis, avais-je réellement l’obligation de fournir une explication quant à ma présence ici ? Satisfaite de mon entrée surprise, je virevoltais jusqu’à son lit où je prenais place en tailleur prenant bien garde à lisser ma robe avant. « Mh, attends voir. Tu n’as pas remarqué ma présence ce qui prouve que t’étais pire que concentré donc probablement un sujet houleux. » J’esquissais un demi-sourire secouant la tête. « A mon avis, tu faisais valoir ton avis sur ton bien aimé Trump. » Vrai ou faux ? Tu sais que je te connais par cœur de toute manière, il était évident que je devinerais sans trop de mal la réponse à ta question. « Les mots resteront toujours ta meilleure arme. » Me mordillant la lèvre, je venais replacer correctement une de ses mèches rebelles et l’instant d’après, il était de nouveau debout récupérant sa tasse sur le bureau. « Comment t’as deviné ? » Je riais une nouvelle fois me levant à mon tour d’un air amusé. Il n’aurait pas été aussi concentré sur son papier qu’il aurait pu prédire ma venu. Après tout, ma peur de l’orage ne datait pas d’hier et il était parfaitement au courant. D’ailleurs, un nouvel éclat de tonnerre se faisait entendre me faisant sursauter par la même occasion. « Ouais, j’ai pas pu résister en la voyant en vitrine » Et mine de rien, j’étais heureuse qu’il l’ait remarqué. Sourire toujours empreint sur les lèvres, je tournoyais sur moi-même pour lui faire admirer le résultat avant de me laisser retomber sur le lit. « J’ai pas envie de retourner à Boston, la réalité c’est moche »

L’orage, le tonnerre. Il s’étonnait encre de ne pas avoir vu Agathe lui envoyer un message le sommant de venir la consoler, ou encore la voir débarquer dans sa chambre comme une tornade afin de se réfugier dans ses bras. Il s’en étonnait mais ne s’inquiétait pas, parce qu’elle allait venir. Il en est sur. C’est un pressentiment qu’il a. En attendant, il écrit, frénétiquement, un idiot en fond sonore qui lui sert de président. Enfin, pas vraiment. Son pays, c’est l’Ecosse, c’est là que la maison familiale est. Mais il est naturalisé américain depuis que ses deux parents sont venus ici. Il écrit, pour évacuer sa colère, sa frustration, son indignement. Il écrit pour ne pas courir comme un malade pendant des heures sur la plage en pleine tempête. Et puis elle arrive, ses douces mains sur ses yeux, une surprise qu’il n’attendait plus. Depuis leur baiser, depuis leur arrivée à Cancun, ils ne se quittent plus. Deux inséparables, deux siamois. Mais Aisling en a marre d’analyser la situation. Il a envie qu’ils parlent de ce foutu baiser qui a tout changer. Mais aborder le sujet avec la blonde, c’est délicat. Trop délicat. Et si elle ne ressentait pas la même chose ? Et si elle ne voulait absolument pas ruiner leur amitié ? Et si elle voulait plus mais que lui réalisait que non ? Et si, et si, et si … avec des si, on referait le monde. Il le sait bien. Mais et si.  «  Tu me manquais aussi. Je me demandais quand est-ce que tu allais arriver dis donc. Tu as tenu plus longtemps que d’habitude. » qu’il répond avec un petit sourire. Il évoque alors le sujet de sa concentration si inhabituelle pour lui. Quiconque le connaît sait qu’Aisling est un hyperactif avec un trouble de la concentration. Il accumule les maladies et celle ci est la plus ancienne. Il a toujours eut du mal à se concentrer, à part quand il s’agit de la littérature, du cinéma, de l’art et de l’écriture. Aussi d’Agathe, mais c’est un autre sujet encore.  «  Très houleux. » Le fond sonore lui donna des indices, très parlant et visuels.  «  Bien aimé Trump est un connard de première qui mérite qu’on l’éjecte en première classe. Ce mec est une calamité, un boulet qui est tellement lourd de dollars qu’on ne peut pas le bouger maintenant. » Agathe connaît l’avis de l’écossais sur le président mais décidant de ne pas gâcher leur moment à Cancun, il finit d’enregistrer son travail et prit sa tasse de café afin de la finir.  «  Par coeur, ma belle. J’te connais par coeur. » Déposant le mug, il la commenta sur sa nouvelle robe. Elle lui allait à ravir. Très bien coupé, mettant en valeur son corps parfait. Il aurait tout donné pour l’examiner sous tous les angles.  «  Toi et le shopping. Une vraie histoire d’amour tiens. » Il la regarda tournoyer devant lui avec un mince sourire. Oui, elle est belle. Trop belle pour être avec lui. Trop belle pour qu’un jour, elle accepte d’être à lui. Trop belle pour être vraie.  «  Je suis bien d’accord avec toi. » Les cours, les problèmes, Ariel qui fait la gueule, le mariage de sa mère, les problèmes de son père. Le petit coin de paradis qu’ils avaient construit ici, c’était là qu’ils voulaient rester.  «  Aller viens, j’ai besoin d’un câlin moi aussi. » S’allongeant de tout son long sur le lit, il tapota l’espace à côté de lui pour qu’Agathe vienne s’y loger. Il voulait aussi lui parler de la chose qui le tracasse depuis un moment. De ce contact qu’ils n’ont jamais eut avant.  «  Je me rappelle Agathe. Du baiser. » Les yeux dans le vide, évitant de croiser les siens. Il avait lancé ça de but en blanc, sans préparation ni rien. Il ne voulait pas la faire fuir, mais ça devait sortir. Il devait laisser échapper la chose qui le tourmente depuis plus d’un mois.  «  Je m’en rappelle et ... » Comment dire à sa meilleure amie qu’on a envie que ça se reproduise. Que ce baiser soit le commencement d’une habitude. Baissant légèrement la tête à son niveau, il plongea dans les yeux bleus de l’Eliot.  «  Pourquoi je veux que ça se reproduise ? Pourquoi est-ce que je rêve de t’embrasser encore, Agathe ? » Pourquoi est-ce que c’est maintenant que je me rends compte que je suis amoureux de toi.

because sometimes, you have to take risks to love fully — Je crois que personne ne pouvait comprendre l’effet qu’il avait sur moi. Moi-même, je ne le comprenais pas. Mais c’était comme si tout s’apaisait chez moi à la seconde même où j’étais en sa présence. Comme s’il arrivait à faire taire le torrent d’indécision qui me hantait un peu plus à chaque fois. Même maintenant. J’étais entrée dans sa chambre, pas spécialement dans mon assiette, la faute à l’orage qui grondait dehors, et il avait simplement fallut qu’il me regarde pour que tout se calme. Aisling était totalement bénéfique pour ma personne, c’était un fait. « J’essayais d’être courageuse pour une fois » Mais preuve étant que je ne l’étais pas vraiment. J’avais besoin de sa présence pour me rassurer et si j’avais tenté de me divertir toute seule dans mon coin, je n’avais pas tenu bien longtemps avant de gambader jusqu’à lui. « Et si tu profitais de nos derniers moments de vacances pour penser à autre chose que ce connard de Trump ? » J’esquissais un léger sourire n’aimant pas spécialement le voir fâché. Je connaissais son avis sur le président, je le connaissais mieux que quiconque mais le moment ne s’y prêtait pas et j’avais pas envie qu’on passe notre soirée à se lamenter sur le choix plus qu’idiot des américains. « C’est presque triste, je ne peux plus te surprendre. » La faute à bien trop de temps passé ensemble. T’es maintenance capable d’analyser le moindre de mes faits et gestes. Tu peux sans hésitation comprendre ce à quoi je pense juste en regardant les expressions sur mon visage. J’crois en fait qu’il est impossible d’être plus complémentaires. « Je crois qu’on est des âmes-sœurs. » Et c’était après coup que je me rendais compte que ma phrase pouvait être interprétée de bien des façons. Me mordant la lèvre, je fronçais les sourcils me sentant alors obligée de préciser « Le shopping et moi je veux dire. » Mh, on se passera du moment gênant pour le coup. En attendant, je préférais rêver à ce que pourrait être notre quotidien si on choisissait de ne pas rentrer. J’aurais réellement voulu le faire. L’accaparer, lui demander de rester avec moi ici et ne plus retourner à Boston mais je savais qu’il était égoïste de l’entraîner dans mes fuites. Je savais qu’au fond, il finirait par être malheureux et ce n’était pas ce que je voulais. Poussant un soupire, je m’allongeais sur le lit me logeant contre son corps, adaptant ma respiration à la sienne. « Tu sais pour un câlin i.. » Je me faisais couper la parole avec des mots que je n’aurais jamais cru entendre. «  Je me rappelle Agathe. Du baiser. J’ai le souffle qui se coupe, le cœur qui prend un rythme effréné. Non, non, non. Fais pas ça Aisling. Ne met pas ça sur le tapis. J’ose plus parler, bouger, respirer. J’suis comme.. Je sais pas en fait. Je sais pas mais je ne m’étais pas attendu à ce qu’il me lance ça en plein visage. C’était juste.. Totalement inattendu. Et ses yeux venaient finalement croiser les miens. Je semblais impassible extérieurement mais intérieurement, c’était la panique. « Je.. » Ok, je ne savais pas quoi dire en fait. Et je me redressais soudainement ramenant mes genoux sous mon menton fermant les yeux quelques secondes. « Pourquoi tu fais ça ? » que je venais murmurer. Au fond, la question était plus pour moi-même qu’autre chose mais.. Merde, je ne m’étais pas attendu à ça. Inspire, expire. « Je.. J’arrête pas d’y penser mais.. On est amis pas vrai Aisling ? » Et si on est amis, y a pas de place pour ce genre de chose et.. En fait, je sais pas. Tu m’as juste prise de court là et je crois que je suis juste pas douée dans ce genre de conversation.

«  Pas besoin, je suis là. Et puis, y’a pleins d’autres occasions d’être courageuse qui n’implique pas du tonnerre. » Parce qu’il est là. Elle peut venir le voir, être avec lui et ne pas avoir à subir sa peur du tonnerre seule. Il est là pour ça non ? Pour la protéger, la chérir. Il est là pour la garder en sécurité. Alors non Agathe. Pas besoin d’être courageuse quand Aisling est là, tout près, à veiller sur toi. «  J’essaye ! Mais cet idiot est un imbécile fini qui met le pays à feu et à cendre. » Prenant une belle respiration, il essaya de se calmer, de penser à autre chose. Après tout, il n’était vraiment pas en vacances pour penser à ce connard de Trump comme l’a si bien dit sa meilleure amie. Meilleure amie qui était très mignonne dans sa nouvelle robe qu’elle venait de s’offrir. Un goût impécable, c’était bien Agathe ça. Il sait bien qu’Agathe aime s’offrir des belles choses, elle le peut en même temps. Elle a les moyens pour ça. Son compte en banque peut lui offrir bien des choses et elle fait parfois profiter son ami de ses privilèges. «  Peut-être que oui. » Bien évidemment que oui. Parfois Agathe sortait des petites phrases qui bouleversait son coeur, secouant ses sentiments comme un sac de pommes de terre prête à être mis à ébullition. Des âmes sœurs. Comment sait-on lorsque l’on a rencontré son âme sœur ? Comment sait-on quand est-ce que l’on est prêt à se l’avouer à l’un et à l’autre ? Aisling aurait aimé que ce soit simple, facile. Qu’un seul baiser soit le début de tout, le début d’une belle histoire. Le début du bonheur ultime. Mais ce n’était pas aussi simple. La vie, les sentiments, les émotions. Tout était compliqué. Tout était particulier. S’allongeant sur le lit, il demanda à la blonde de le rejoindre. Il avait besoin d’un instant câlin, d’un peu de tendresse, d’amour. Depuis le retour d’Agathe, il avait besoin de ce contact. De sa présence à côté de lui. Elle se logea contre lui, tout contre lui. Les deux avaient ce truc où ils calaient leur respiration l’un sur l’autre. Où ils ne devenaient qu’un. Mais Aisling pour une fois, brisa le silence tabou qui commençait à s’installer entre eux sur ce baiser à leur retrouvaille. Il avait besoin d’en parler. Il avait besoin de dire ce qu’il pensait. Garder ça au fond de lui devenait impossible. Douloureux. Son coeur fragile et ses sentiments qui partaient dans tous les sens le rendait fou. Fou amoureux. Fou tout court. Il la regarda au bout d’un moment, voulant affronter le regard troublé de la blonde. Elle se sépara de lui, il ressentit un grand vide d’un coup. Ramenant ses genoux contre elle, fermant les yeux, elle faisait tout pour l’éloigner, pour l’oblitérer. Mais il ne voulait pas ça Aisling. Se redressant lui aussi, il se mit en position assise juste en face d’elle. «  Oui, on l’est. Tu es ma meilleure amie. Mais ... » Comment expliquer, comment lui dire ? «  Si on s’est embrassé, ce n’est pas pour rien. Je crois au destin. Je crois que rien ne se fait par hasard. Alors si on s’est embrassé, c’est que tous les deux, on le voulait. Et sans doute depuis très longtemps. » Il prit sa main dans la sienne, caressant sa joue de l’autre. Il voulait y croire. Il voulait pouvoir penser que eux deux, c’était possible. «  Tu sais que je t’aime, Agathe. Mais et si on pouvait être plus. » Il y croyait dur comme fer. Cette amitié, ce lien, ce baiser. Rien n’était normal pour une amitié, mais tout était bon pour une relation de couple. Oui, il y croyait. Mais elle est dure à approcher Agathe. Les déceptions et les ruptures douloureuses sont son lot quotidien en terme d’amour. Elle se fait toujours blessé, elle se rabaisse par la suite. Il se promet que jamais il ne la ferait souffrir. Elle a son coeur entre ses mains. «  Si tu veux qu’on soit purement amis, je serais heureux. Si tu veux plus, dit le moi. »

because sometimes, you have to take risks to love fully — « Je savais que tu préférais largement l’idée de pouvoir me protéger de tout. » J’esquissais un sourire amusée mais c’était la stricte vérité. Je pense qu’au final, il adorait le fait que je puisse avoir peur de certaines choses et à contrario, j’adorais pouvoir aller me réfugier dans ses bras. Et peut-être que parfois je prenais n’importe quel prétexte pour le faire mais ça ne changeait pas le fait que j’adorais me sentir protégée avec lui. Et sûrement que c’était l’un des faits qui avait fini par rendre notre relation… Etrange. Ca plus tout le reste en réalité. Parce qu’au fond, je savais qu’on avait une tonne de façon faire, d’habitudes, de gestes qui nous rendaient un peu trop proche. Mais jamais encore on avait vu les choses sous cet angle. Peut-être qu’on était trop aveuglés ou peut-être qu’on avait fait exprès de ne rien voir. J’en savais rien mais j’avais l’impression que les choses allaient se compliquer sous peu et j’étais pas spécialement prête pour ça. Et je crois qu’au final, j’avais jamais eu aussi raison de toute ma vie. On avait ce moment de paix, cette complicité qui nous caractérisait temps, nos respirations calqués l’une sur l’autre et il venait remettre sur le tapis ce fameux moment. Celui que j’avais tenté d’oublier encore et encore. Celui qui malgré moi refaisait un peu trop souvent surface dans ma tête. Et.. J’sais pas, je trouvais juste les choses trop compliqués et clairement, j’aurais largement préféré qu’il continue à taire tout ça comme si ça ne s’était juste pas produit. « Mais je suis ta meilleure amie. » J’essayais de couper court à la conversation comme je le pouvais sans grand succès en fait. Parce qu’il semblait réellement convaincu qu’on devait avoir cette discussion que ça me plaise ou non et maintenant qu’il était en face de moi, j’baissais les yeux pour ne pas affronter son regard. « Et peut être parce qu’on avait trop bu et.. J’sais pas. » Je poussais un soupir consciente qu’en plus de me mentir à moi-même, je lui mentais aussi en plein visage remettant une nouvelle fois la faute sur l’alcool quand en réalité j’avais ressenti du désir en le touchant. Mais j’étais pas prête à assumer ça parce que j’avais aucune idée de là où ça pourrait nous conduire. Ouais, j’étais en train de paniquer et sa main venait finalement attraper la mienne, son autre se posant sur ma joue avec douceur. Je perdais pied quand il faisait ça, j’arrivais plus à réfléchir correctement et doucement, je reportais mon regard sur lui hésitante quant à ce que je devais faire. « Plus comme.. Ensemble ? » Est-ce que c’est ça que t’es en train de suggérer ? Non mais parce que j’ai besoin de saisir ce que tu me demandes réellement là et.. Tout me semble tellement précipité au final. « J’en sais rien je.. Je sais pas. » Y a eu un seul baiser et ouais, j’avais ressenti des tas de trucs à ce moment-là mais c’était une fois et ça ne voulait pas dire que si ça venait à se reproduire ça serait une nouvelle fois une explosion intérieurement. Y avait des tas de facteurs à prendre en compte, l’alcool, nos retrouvailles après un an d’absence, l’euphorie de la soirée.. Peut-être qu’au final, tout ça était entré en compte et que tester une nouvelle fois ne nous prouverait rien d’autre que le fait qu’on était bien mieux en tant qu’ami. Ouais, c’était le bordel dans ma tête à ce précis. Et au final, je pense qu’il n’y avait qu’une seule façon de réellement savoir. De faire une avancée. Je lâchais sa main posant les miennes sur le matelas avant de m’aider de celle-ci pour me pencher vers lui. Yeux dans les yeux, juste nous deux. Une seconde d’hésitation, mon souffle mélangé au sien et je venais effleurer ses lèvres. Pour tester les réactions. Les miennes surtout.

Il savait bien que la jeune femme n’était pas impuissante. Qu’elle avait une force intérieur que beaucoup n’ont pas. Il l’a vu se relever de situation difficile. Alors, oui il l’a aidé. Mais il sait bien que même si on est aidé, si on n’a pas la volonté, on ne se relève pas. Agathe le fait. Elle a ce côté battante qui la rend adorable parce qu’en la voyant au premier, en la voyant sourire comme elle le faisait tellement avant, on voit une jeune femme adorable, pleine de vie et qui a le monde qui lui sourit en retour. A présent, on voit une reine des glaces. Il sait bien qu’elle a changé, mais il aime encore plus le fait qu’avec lui, elle n’ait pas changé d’un poils. Qu’elle soit toujours l’adorable Quincy qu’il a rencontré il y a cinq longues années. Alors oui, il sait qu’elle n’a besoin de protection que brièvement, mais il aime jouer le preux chevalier armure blanche avec elle. C’est bizarre non ? Il n’y a qu’un petit ami qui voudrait faire ça constamment. Qu’un gars amoureux pour protéger sa belle demoiselle. On se croirait dans un conte de fée tellement la situation est ridiculeusement claire sauf pour les protagonites principaux. Alors quand il met sur le tapis le baiser, il s’attend à plaider sa cause, à la protéger d’elle même et de son instinct de survis. Il sait bien qu’elle est effrayée à l’idée de le perdre, à l’idée de devoir briser un lien comme le leur. Il l’est aussi. Mais il est aussi plus téméraire. Il a vécu toute sa vie en se retenant et quand il a enfin craqué, il a fallis mettre fin à sa vie. Alors oui, il doit lui dire. Lui dire que ce n’est pas normal. Qu’il veut plus. « Oui, tu l’es. Mais qui a dit qu’on ne peut pas être plus ? » Il est en face d’elle, cherchant son regard. Il veut qu’elle le regarde, qu’elle soit moins perdue. Mais il comprend. D’habitude, il ne parle pas de ce genre de choses. De ce qu’ils ressentent réellement l’un envers l’autre parce qu’ils savent très bien qu’il y a plus. Qu’il y a toujours eut plus. Mais pas ce que l’autre ressent. « On a déjà trop bu ensemble de centaines de fois et on ne s’est jamais embrassé Agathe. Ce n’est pas pour rien que ce soir là on s’est embrassé. » La distance, le manque. Il avait eut tellement soif d’elle quand elle est revenue. Tout était remonté à la surface. Tout ce qu’il ressentait. Absolument tout. Et puis, il avait tout refoulé. Jusqu’à ce soir. Il prit sa main dans la sienne, caressa sa joue. Il voulait sentir cet électricité qu’il y avait entre eux quand ils se touchaient et ça ne manquait pas. Il la sentait. Du bout de ses doigts à ses orteils. Il sentait cette connexion qui se faisait à chaque fois qu’ils se touchaient, qu’ils s’effleuraient. Elle finit par le regarder, il put enfin sonder ses yeux. « Oui, comme un couple. Ça t’effraie tant que ça ? » Elle ne voulait peut-être absolument pas être en couple avec lui. Elle voulait peut-être juste s’en tenir à un accident isolé et resté strictement sa meilleure amie. Il en serait triste mais pas dévasté parce qu’il l’aurait toujours dans sa vie. Mais elle est indécise, perdue. Elle ne sait pas ce qu’elle veut présentement. Et il comprend. Totalement. Aisling voit bien que ce n’est pas une décision facile quand on est pris par surprise. Parce que clairement, il l’a prit par surprise. Il aurait très bien pu attendre avant de lui dire ça. Mais attendre quoi ? Il ne sait pas. Elle lâche alors sa main, et il se résigne. Mais elle se rapproche, plonge ses yeux dans les siens. Son visage si près du sien, il ne flanche pas. Elle pose légèrement ses lèvres contre les siennes. Un effleurement. Un toucher doux et intime. Ils se découvrent autrement. Mais bien entendu, les deux jeunes gens sont ce qu’ils sont. Aisling ne veut pas laisser la jeune femme partir et pose sa main dans sa nuque. Comme la dernière fois, la passion prend le dessus. L’envie de plus. Leur langue se touchent, dansant comme si elles se connaissaient depuis toujours. Se relevant un peu plus, il approcha son corps du sien un peu plus, toujours plus. Il voulait tellement plus. Ses mains se baladant dans ses cheveux blonds, son autre main accroché à sa hanche. Comme la dernière fois, il ressentait cette explosion dans son coeur et ce feu dans ses reins. Il aurait voulu continuer ce baiser, voir plus, encore un peu, mais la réalité doit être rejointe. Posant son front contre le sien, il reprit sa respiration. Lentement. « Tu ne peux pas me dire qu’il n’y a rien Agathe. »

because sometimes, you have to take risks to love fully — Je pense que ce qui me portait le plus préjudice à ce moment précis, c’était l’effet de surprise. J’avais débarquée dans sa chambre à cause de l’orage, pour être en sa compagnie et on se retrouvait sur une pente dangereuse que je n’avais pas vu venir. N’importe qui aurait été déstabilisé à ma place. Je crois qu’au final, personne ne pouvait vraiment me le reprocher. C’était soudain, inattendu et terriblement effrayant. Je m’étais répétée tellement de fois dans ma tête ne plus vouloir tomber amoureuse que me poser devant la possibilité de ce sentiment me donnait envie de fuir le plus loin possible. Et je ne comprenais pas pourquoi ce n’était pas comme d’habitude, pourquoi est-ce qu’on ne continuait pas à taire les choses étranges comme l’on faisait généralement, pourquoi est- ce qu’aujourd’hui en particulier tu ressentais le besoin de parler de l’écart de conduit qu’on avait pu avoir. « Les lois de l’amitié ? » J’étais clairement en train d’inventer mais c’était tout ce qui me passait par la tête. Et puis techniquement, être amis signifiait avoir des barrières à ne pas franchir et peut-être qu’on devrait se contenter de ça, se raccrocher à cette idée et ne plus permettre ce genre de dérapage. « Et c’est pour quoi à ton avis ? » Tu sembles avoir les réponses à tout alors vas-y, dis-moi. Dis-moi pourquoi on s’est embrassés ce soir-là, pourquoi ça te semble significatif que ça se soit produit. « Je ne veux pas qu’on gâche tout. » Etre un couple signifiait passer à la vitesse supérieure et on avait aucune garantie que ça puisse marcher. Peut-être que.. Peut-être que ça ne serait rien d’autre qu’un échec cuisant et que la seule chose qu’on récolterait après coup serait un fossé entre nous. J’ai pas envie de ça et je sais qu’au fond, c’est pas ce que tu veux non plus alors pourquoi vouloir nous pousser sur ce chemin-là ? Et au fond, j’ai besoin de réponse moi aussi. Tu mets le doute dans mon esprit, tu me fais perdre la raison. C’est pour ça que je viens chercher tes lèvres. Timidement, dans un essai, totalement sobre cette fois. Et ta réponse ne se fait pas attendre, plus de franchise, plus d’envie aussi. Ta langue vient se mêler à la mienne et comme la première fois, ça explose dans ma poitrine. C’est terrifiant parce que pour la peine, je n’ai plus d’excuse. Je savoure chaque instant, encercle ton visage de mes mains, colle mon corps contre le tiens. Je suis terrifiée mais incapable d’arrêter l’échange. Mon cœur bas plus vite que de normal et je sens cette passion qui s’empare de moi, tout ce que tu dégage chez moi. Le souffle court, je reste contre toi, cherchant des réponses à te donner, cherchant un tant soit peu de courage pour t’accorder que peut-être il pourrait y avoir plus mais j’suis pas douée dans les mots. Tu sais que je ne le suis pas quand on touche à ce sujet là. « J’ai jamais dit qu’il n’y avait rien. » que je finissais par souffler. Mais c’était la vérité. J’ai pas dis ça. Je suis juste, apeurée, effrayé. J’ai un tas d’autre mot en réserve d’ailleurs. Ma main glisse dans ton cou et y reste logée, mon front toujours contre le tien. « J'dis juste qu'on pourrait tout gâcher. » Et si on gâche tout, on fait quoi par la suite hein ? On oublie tout, on retourne au rang d'inconnu parce qu'on sera tout bonnement incapable de se regarder les yeux ? On peut pas faire ça et au fond, tu le sais aussi bien que moi. Mais j'crois qu'on a des pulsions qui prennent le dessus. Cette passion trop longtemps enfoui. Je meurs d'envie de venir retrouver tes lèvres encore une fois, pour ressentir ce feu à l'intérieur de moi mais j'crois pas avoir le droit.

« Les lois de l’amitié ? Sérieusement ? » Il ne voulait pas rire mais c’était presque le cas. Un ricanement idiot et nerveux. « J’te rappelle que la plupart des couples commencent par une amitié. Regarde Ron et Hermionne. » Wow, la référence Aisling. Mais c’était vrai. La plupart des couples qu’il connaissait venait d’une amitié un peu trop forte, un peu trop proche. Un peu comme la leur sans jamais l’égaler. Alors oui, il croit que ça peut marcher. « Parce qu’on est plus qu’amis. Depuis le début. Mais qu’on a tellement été convaincu que rien ne pouvait arriver entre nous qu’on n’a jamais essayé plus. » Il voit qu’elle a besoin d’arguments, qu’elle a besoin d’être rassuré sur le fait que non, rien n’est anormal. Au final, non, rien ne l’est s’ils finissent ensemble. Mais une amitié aussi forte que la leur peut survivre, il en est sur et certain. Ce n’est pas possible qu’ils se séparent d’un coup après tout ça. Impossible. « Je sais bien Agathe. Moi non plus. » Il veut que ça marche, il veut pouvoir la prendre dans ses bras et la faire tournoyer pour ensuite l’embrasser tendrement. Il veut sentir la passion qui les habitent exploser. Il veut pouvoir être son meilleur ami, son confident, son amour. Il veut être tout pour elle. Combler chaque vide, chaque blessure. Il veut pouvoir tout avoir pour une fois. L’amour et l’amitié. Ne pas privilégier une par rapport à l’autre. Agathe initie le baiser. Posant ses lèvres contre les siennes. Il veut être doux mais la passion du moment le rend plus désireux. Il veut plus, toujours plus. Lui qui a toujours été restreint laisse ses désirs prendre le dessus. Et elle le lui rend bien. Son corps percute le sien, leur passion se mêlent. Agathe est aussi belle que sauvage. Aussi passionnelle que douce. Ses mains dans ses cheveux, leur langue se découvrant une nouvelle fois, Aisling arbore une nouvelle approche concernant leur relation. Il veut bien faire un effort et lui laisser du temps, mais jamais il ne la laissera partir encore une fois. Jamais il ne laissera Agathe s’éloigner encore. Du moins, il fera tout pour. Leur corps appelle à l’air, et il pose son front contre le sien. Reprenant son souffle, laissant à la jeune femme le temps de se reprendre. Après tout, il y est allé un peu fort. Il aurait continué à l’embrasser que sa jolie petite robe aurait pris la vole dans l’heure. Mais il est un gentleman Aisling, il sait bien que ce n’est pas le moment. Mais elle lui donne envie d’être aussi téméraire avec elle. Il l’est, mais là, c’est décuplé par mille. Souriant à sa réponse, il passe sa main sur son visage, glissant ses doigts jusqu’à ses lèvres, comme un assoiffé qui cherche une source pour l’abreuver à l’aveuglette. La main d’Agathe dans son cou lui donne des frissons, elle a ce pouvoir sur lui. Elle le secoue depuis l’intérieur. « On ne gâchera rien si on est honnête l’un envers l’autre. » Tellement honnête qu’il pose encore ses lèvres contre les siennes. Doucement. Il veut prendre son temps cette fois. Il veut profiter de la jeune femme comme il se doit avant qu’elle ne lui échappe. Il le sent bien qu’elle n’est pas prête, mais elle est réceptive pour le moment. L’allongeant doucement face à lui, il continue à l’embrasser. Simplement. « Si on ne se donne pas une chance, on ne saura jamais. Si on n’essaye pas, on risque de le regretter. » Après tout, ils n’ont rien à perdre. Aisling s’est fait la promesse de ne pas s’éloigner si tout n’allait pas dans son sens. « Je te promets Agathe. Je te promets que je ne partirais pas. » Même si toi tu pars.

because sometimes, you have to take risks to love fully — Je me retiens. Je me retiens vraiment de ne pas aller trop loin, de ne pas faire d’erreur. J’essaie de garder le contrôle de tout ça même si au fond, je sais que je l’ai perdu à la seconde où tu as parlé de ce baiser. Je ne crois pas que t’es conscient des ravages en moi. Je ne crois pas que tu saisisses entièrement les dommages que ma personne a pu subir. Je ne suis plus la même Aisling, je suis terrifiée des gens et de ceux qui m’entourent. Je ne veux plus venir en aide avec personne, je ne veux plus être cette gamine prête à tendre la main à n’importe qui. Je ne veux plus être cette altruiste qui fait passer le reste du monde avant soi-même. Et je ne sais pas si tu pourrais supporter de vivre un truc pareil avec moi. Je ne pense pas que tu puisses vraiment me supporter sur le long terme. Parce que toutes mes souffrances elles se ressentent et j’crois que ça peut être vraiment pire une fois en couple. Depuis Jaden je suis.. L’ombre de moi-même. J’ai du mal avec les autres, avec l’amour tout court. Alors est-ce que tu crois vraiment que je pourrais t’apporter quoi que ce soit ? Y a une différence entre l’image que je te donne et celle que je possède vraiment. Putain Aisling, dans quoi est-ce que tu es en train de m’embarquer là ? « C’est pas drôle. » Vraiment pas. Peut-être que je trouve des excuses grotesques mais ce n’est pas une raison pour te foutre de moi. « Ron et Hermione ? Sérieusement ? » Ouais, je reprends exactement le même ton que toi. Histoire que tu saisisses en fait. Mais le pire c’est ce que tu dis, toi. Insinuer qu’au fond, on a jamais été vraiment amis, que ça a toujours été plus que ça mais qu’on a préféré jouer les aveugles plutôt que s’aventurer dans quoi que ce soit. Et si t’avais raison ? J’secoue la tête parce que c’est plus facile de me mentir que d’assumer. « Et au bout de cinq ans t’as un déclic ? » J’sais pas Aisling, peut-être que j’essaie de trouver n’importe quoi pour te prouver que t’as tord mais tu as l’air pire qu’ancrée dans tes positions. Comme si c’était peine perdue de me battre contre tes idées. J’frissonne à chaque contact, tremble quand ses doigts effleurent mes lèvres. Je suis habitée par le désir que je ressens pour lui à ce moment précis et j’essaie de le repousser le plus loin possible mais comment je suis censée faire quand il agit comme ça ? « Je peux pas être honnête. » Y a des choses que je garde pour moi. Y a Jaden que je garde pour moi et partant de ce fait, je ne pourrais pas être honnête avec toi. Regarde, on partirait déjà du mauvais pied. Mais j’ai ses lèvres contre les miennes une nouvelle fois et je laisse faire, répond avec douceur, tendresse. Comme si c’était le tout premier baiser, là toute première fois. Timide et incertain mais terriblement sincère. Et je le laisse faire, tout commanditer, n’oppose aucune résistance quand il m’impose de m’allonger. « Je ne sais pas Aisling » J’arrive juste pas à savoir, j’arrive pas à trouver la bonne réponse dans tout ça mais j’arrive pas à te résister. « Ne promet pas ce genre de chose.. » Parce que t’en sais rien au final. Les promesses c’est éphémère, on sait jamais ce qui peut arriver encore moins maintenant que t’es en attente de ma décision. Et j’préférais te faire taire en venant t’embrasser une nouvelle fois, comme si c’était là que mes lèvres devaient se retrouver en toute logique. Mon bras venait entourer ton corps, le mien se collant au tien et j’sentais le désir me submerger une nouvelle fois.