Elle est là. Elle est enfin revenue. Après un an passé loin d’elle, après avoir dû supporter son absence et sa disparition. Après qu’elle ait vécu un enfer et qu’il ait du tout faire pour réparer les pots cassés avec un mauvais tube de colle et des mètres de rubans adhésifs. Ils sont enfin réunis. « Putain, tu m’as manqué. » Il la prend dans ses bras, son visage plongé dans les cheveux blonds ébouriffés d’Agathe. Elle est si importante, si précieuse à ses yeux que l’année passée sans elle a été difficile. Il était anxieux, tout le temps, devait aller plus souvent que d’habitude chez le psychologue qu’il avait à Boston afin de remonter la pente, semaine après semaine, mois après mois. C’était dur, mais la souffrance était enfin terminée et la joie de l’avoir dans ses bras était douce. Des mois à ne se voir qu’à travers un écran, à se téléphoner pendant des heures, à la soutenir quand elle lui racontait l’histoire avec ce mec immonde. Il a tout essayé et au final, une seule solution était possible. La faire revenir à Boston, qu’elle réintègre Harvard malgré tout, qu’elle lui revienne, là où il pourrait l’aider comme il le fallait. Là où il pourrait la prendre dans ses bras et la consoler. « Viens, il est temps qu’on fête dignement ton retour. On va en boite. » Parce que bon, ils n’allaient certainement pas passé la soirée à papoter comme deux filles de leur sentiment et blablabla. Non. Ils étaient plus que ça. Ils faisaient les deux et pour le moment, ils devaient célébrer son retour, célébrer leur réunion, comme il se devait. Dans les règles de l’art. Le club où il allait était assez bien, tous les étudiants y allaient et bien entendu, Aisling se défoulait régulièrement sur la piste avec de jeunes femmes aussi agréables à regarder qu’à converser. Il fallait avoir les deux pour taper dans l’oeil du blond. Si la fille était magnifique mais aussi garce qu’une vipère, il la rejetait sans même une explication. Et puis, il avait eut son lot de vipère qui l’ont persécuté durant des années au lycée, alors merci, mais non merci. Entrant dans le club, il prit la main de la blonde et l’entraîna directement vers le bar. « Deux whisky sans glaçon, s’il te plait. » Hors de question qu’il ne commande pas son alcool préféré. La barmaid leur servit leur deux verres, il tendit son verre à Agathe et pris le sien. « A ton retour ma belle. » dit-il en faisant cogner le verre contre celui de la blonde et avalant l'alcool qui brûla sa gorge. « T’as pas intérêt à repartir sinon je te ramène par la peau des fesses. » Il était sérieux. Son absence était la pire chose qu’il ait éprouvé depuis des années. Il ne voulait absolument pas revivre cette expérience. Ils avaient beau n’être que des meilleurs amis, elle faisait partie de lui. A l’image d’une sirène et l’eau, ils vivaient en harmonie, complètement en phase. L’un veillant sur l’autre à tours de rôle. « Une autre tournée ? »

Us together is the best thing we could wish for — J’avais un peu de mal à réaliser en fait. Réaliser que j’étais bel et bien de retour après tout ce temps. J’avais posé le pied à Boston depuis pas si longtemps et déjà, l’envie de prendre mes jambes à mon cou était présente. J’sais pas, peut être que j’avais la sensation de ne plus vraiment appartenir à cet endroit ou quelque chose comme ça. Quoi qu’il en soit, j’avais du mal à m’habituer à tout ça et je supposais que ça serait des milliers de fois plus compliqué quand j’emprunterais de nouveau le chemin de l’université. J’étais pas certaine de résister en fait, pas certaine d’en avoir réellement envie. A chaque fois, je tentais d’échapper à tout et rien en même temps et il commençait à être difficile de trouver refuge dans divers endroits. Je commençais à en faire les frais puisque les solutions commençaient à devenir bien trop nombreuses. Bref, j’étais de retour et je sentais déjà que ça allait faire du remue-ménage. Je n’étais pas la même qu’avant, je ne voulais plus l’être et forcément, les avis risquaient d’être mitigés vis-à-vis de mon comportement mais.. Peu importe. Pour une fois, c’était à moi de décider ce que je voulais être. Plus personne n’avait le droit de choisir pour moi. Et puis il était là, Aisling. A sa vue, un sourire gigantesque venait étirer mes lèvres alors que je courrais me réfugier dans ses bras. Malgré nos prises de contacts incessantes l’un envers l’autre, on avait pas pu avoir ce contact physique depuis bien trop longtemps et je me surprenais à le savourer bien plus que de normal. « Tu m’as manqué aussi que je soufflais avant de me séparer de lui. Je savais que dans toutes les épreuves que j’aurais probablement a traversé ici, il serait mon meilleur soutien, le seul à qui je pourrais réellement me raccrocher et c’était apaisant de pouvoir avoir ce genre de personne dans sa vie. « Sentir la sueur à plein nez et boire plus que de raison ? Je suis toujours partante. » Un léger sourire et je le suivais sans broncher pour passer cette soirée à ses côtés. A vrai dire, il aurait pu me proposer n’importe quoi que j’aurais probablement acceptée sans l’ombre d’un doute. C’était comme ça qu’on fonctionnait et puisque je venais tout juste de le retrouver il était hors de question que je me mette à jour à la diva. Pas avec lui, jamais avec lui. Dans le club bondé, je serais un peu plus mes doigts autour des siens me faufilant à travers la horde de gens jusqu’à atteindre le bar. Commande passé, je trinquais faisant tinter mon verre contre celui du blond avant de l’enfiler cul sec, grimace à la clé. « En espérant que je reste cette fois-ci. » Défaitiste ? Peut-être un peu. Mais prendre la fuite était devenu ma routine et peut-être que je ne pouvais juste pas y échapper. « Où, tu t’enfuis avec moi, c’est aussi une solution. » Je plaisante, prends les choses à la légère mais quelque part, la proposition tiens vraiment. « C’est partit ! Deux whisky sans glaçon s’il vous plait. » J’riais légèrement vidant le verre d’une traite comme la première fois tel un cow boy de compétition. « Donc, pour mon retour, tu souhaites que je finisses complètement bourrée. J’ai compris. » Y avait des chances pour que je me souviennes de ce retour du coup. Ou peut être pas.

Sentir sa présence à ses côtés est le soleil de sa journée, de sa vie même. C’est difficile quand elle n’est pas là. Quand il sait qu’elle est mal, triste, tourmentée par des personnes qui n’ont rien à faire de leur vie. Ce n’est pas quelqu’un de violent, mais il aurait frappé bon nombre de personne pour la sauver de la situation dans laquelle elle était. Il ne comprend que trop bien le traumatisme qu’elle a subit et il attend de voir en personne les répercussions sur sa meilleure amie. Bien entendu, il ne quittera pas ses côtés, quoi qu’elle fasse. Elle peut coucher avec la moitié de la fac, triché à des examens, l’envoyer chié à l’autre bout du monde, il ne va sûrement pas arrêter de l’aimer comme il l’aime. En ayant le corps de la jeune femme contre le sien, il est au paradis, enfin à sa place. Les filles qu’il a pu se taper au cours de l’année ne valent pas une étreinte d’Agathe. Il sourit en l’entendant dire qu’elle lui a manqué. Il le sait bien qu’il lui a manqué mais ça ne fait pas de mal de l’entendre. Leur plan pour la soirée était de s’amuser, de laisser les problèmes au lendemain et de célébrer comme il se doit son retour à Boston. « J’avoue que vu comment on va danser toute la nuit, la sueur sera très vite au rendez vous. » Il aime ça se défouler, danser, bouger. Il n’a pas le choix en même temps. Rester en place est une torture pour lui, une vraie épreuve de force. Son hyperactivité le pousse à toujours bougé. Même quand il étudie, il bouge. Lire un bouquin sur la révolution en marchant, c’est lui. Et il se fiche de l’avis des autres. Du moins, c’est ce qu’il dit. La vérité est bien différente. L’entraînant à l’intérieur de la boite, ses doigts dans les siens, il la conduit jusqu’au bar, bien décidé à commencer leur petite réunion comme il se doit. Deux whiskys avalés par eux pour bénir leur soirée. « T’as intérêt j’te dit. Mais je partirais avec toi, tu le sais déjà. » Il ne rigole pas. Il est même très sérieux en disant ça. Il est hors de question qu’il se sépare encore d’elle. Agathe est sa meilleure amie la plus récente, celle qui vient de le découvrir au contrario de Mila ou Gianna, mais elle est rapidement devenue le centre de sa vie. Étrange comment le destin met des personnes devant nous pour les rendre indispensable. Faut le faire quand même. Il lui proposa une deuxième tournée et elle se chargea de les recommander. Il ria devant sa grimace quand elle enfila le verre comme si elle faisait ça tous les jours. « Pas complètement. Il faut quand même que tu te souviennes de la soirée. » dit-il en enfilant lui même son verre d’un seul coup. « Et puis franchement, même si on est bourrée, on a inventé quelque chose qui s’appelle snapchat et je te promet que demain, on verra pleins de photos de nous dans nos story. » Il est accro à cette application alors il est sur d’avoir des souvenirs de la soirée avec Agathe. « Deux autres. » Pas de temps à perdre. Le petit Aisling maigrichon qui ne tenait pas l’alcool est bien loin. Celui d’aujourd’hui enchaîne les verres sans soucis même si il regrette le lendemain. « Allez viens, on va danser. » qu’il crie par dessus la musique, en prenant sa main qui ne tient pas son verre. La musique entraînante et langoureuse les rapproche. Aisling a du mal à mouvoir correctement entouré d’autant de monde, son anxiété peut faire surface à tout moment, mais la présence d’Agathe rend le tout facile. Il oublie qu’on peut le juger, qu’il est moyen et non parfait. Il oublie tout quand il plonge dans les yeux bleus de la blonde.

Us together is the best thing we could wish for — Non, j’avais changé. Il était hors de question que je finisse mes soirées en black-out comme j’avais l’habitude de le faire. Je ne voulais plus être cette fille-là, je ne voulais plus renvoyer une image pareille aux gens autour de moi. Mais pour l’instant, j’étais avec Aisling et avec lui, je serais toujours la même Agathe. Sympa, prête à rire pour un oui ou pour un non. J’étais dans l’incapacité de lui infliger ce que je comptais infliger aux autres. Ce n’était juste pas possible, je ne pouvais pas agir de la sorte avec lui. Et j’appréhendais un peu ce qu’il pourrait en penser de tout ça sur la finalité. Peut-être qu’au final, il souhaiterait prendre des distances n’appréciant pas ce que je pourrais être. Je ne savais pas mais je refusais d’y penser pour le moment. J’voulais juste.. Profiter de mon retour, de sa présence, être avec lui tout simplement. Puis concrètement, les choses semblaient toujours bien plus faciles quand j’étais en sa compagnie. « Tu me suivrais à l’autre bout du monde ? » que je minaudais connaissant pourtant déjà la réponse. Et la réciproque serait la même. S’il voulait fuir et me demandait de l’accompagner, je n’hésiterais pas une seule seconde avant de le faire. Parce qu’il était lui et que dans aucun monde je n’imaginais ma triste existence sans sa présence. Appelez ça de la dépendance, c’est probablement vrai. « Je compte sur toi pour me rappeler chaque détails alors. » Un nouveau sourire alors que je secoue la tête. « Non.. T’es toujours accro à ça ? » Bon ok, moi aussi. En partie. Mais je n’étais pas sûre que nous exposer en story complètement déchirée soit la meilleure idée du monde. Surtout pour ma réintégration à la Eliot en fait. M’enfin, au pire j’en prendrais l’entière responsabilité, je trouverais bien un truc pour m’en sortir de toute façon. Et voilà qu’il recommandait le troisième verre en l’espace de cinq minutes. Ouais bah ce n’était pas comme ça que j’allais rester sobre longtemps tiens. C’était même tout l’inverse qui risquait de se produire. « Je te suis » et une nouvelle fois ma main dans la sienne je le suivais sur la piste prête à profiter correctement de la soirée qui s’annonçait. La musique, les gens, tout était propice à nous plonger dans un état de transe absolu et j’faisais voler mes cheveux au rythme du son sans me préoccuper de ce qui pouvait nous entourer. Musique rythmée, son langoureux, j’crois sincèrement que d’un point de vue extérieur, n’importe qui aurait pu penser qu’on était en train de se chauffer mutuellement. Et collée contre lui, je continuais de bouger sans le lâcher du regard un seul instant. Juste lui, moi et rien d’autre autour de nous. Je préférais voir les choses comme ça. « La nana derrière toi n’arrête pas de te mater. » Constatation. Et clairement, ça m’emmerdait. Parce que je détestais qu’on puisse le regarder comme ça même si techniquement, je n’avais pas vraiment mon mot à dire sur tout ça. Alors comme souvent, je jouais l’indifférence haussant les épaules. « Tu veux que je m’éloigne un peu pour que tu testes le terrain ? » J’suis sympa, je te rends même service même si au fond de moi, j’ai juste envie que tu me répondes que t’en as rien à faire de la brune pulpeuse et qu’elle ne t’intéresse pas.

Il se souvient encore de comment il était avant. Avant qu’il ne s’affirme un peu plus, avant qu’il ne sourit un peu plus, avant qu’il ne soit interné. Avant tout. Mais surtout, avant Agathe. Il se souvient de la peur dans son ventre d’être toujours minable, de son côté renfermé, de sa timidité maladive. Malgré qu’il ait passé un an à se faire soigner, qu’il ait guérie autant physiquement que mentalement, il a réellement appris à s’aimer quand il a rencontré la jeune femme. Son sourire, sa gentillesse, sa générosité. Elle était un petit ange tombée du ciel. Un ange qu’il suivrait partout, où qu’elle aille, quoi qu’elle fasse. Il n’allait pas dire qu’il pourrait tuer pour elle, mais il serait son complice pour la mise en terre du cadavre. Morbide ? Ouais, il s’en fiche un peu. Ce n’est pas ce qui va l’empêcher de tout faire pour que la gentille Agathe retrouve son chemin vers la surface et revienne. Il sait pourtant que la jeune femme ne serait jamais odieuse avec lui. Après tout, il est le seul à avoir eut de ses nouvelles durant un an, le seul à avoir eut l’audace de lui dire de revenir et le seul à l’avoir convainque de le faire. Malgré tout. Malgré la peine et les difficultés. « Tout au bout du monde. » Elle le sait mais il pourrait le lui dire tous les jours si ça pouvait lui faire plaisir. Les deux sont dépendants de l’autre, c’est certain. Ils ont cet attachement impossible à comprendre, à expliquer. Ils sont l’ancre de l’autre. Et si l’un coule, l’autre coule. « Chaque détails avec un rapport détaillé à la fin. Promis. » Il aura bien entendu des preuves à l’appui avec Snapchat. « Genre tu ne l’es pas toi. » dit-il en sortant son téléphone et prenant un snap de la jeune femme son verre à la main. Il n’allait pas l’afficher dans le pire des états, il ne voulait d’ailleurs pas qu’elle soit ainsi. La période drogue, soirée et alcool d’Agathe avait été difficile pour lui. Elle était toujours sa Agathe, mais la voir plongée ainsi lui avait fait mal, très mal. Alors non, elle n’allait pas finir soule au point d’avoir un trou noir de la nuit. Non, elle aurait cette hauteur qui les rendent euphoriques et un peu plus spontanés. Mais pas au point de finir la tête dans les toilettes toute la nuit. Troisième tournée, et les voilà sur la piste de danse. La musique langoureuse et leur corps se rapprochaient, les yeux dans les yeux, ils dansaient comme jamais avant. En général, ils n’étaient pas autant collés l’un à l’autre, mais la distance qu’ils se sont infligés les rapprochent plus, vraiment plus. Il danse, profitant de la musique et d’une liberté durement acquise. Il se sent parfois encore prisonnier de son passé, mais un regard autours de lui et il a la preuve que ce n’est que le passé et que ses peurs peuvent être laissées sur le sol. Ils dansent depuis un bon petit moment quand Agathe lui dit quelque chose qui l’étonne un peu. Il tourne un peu la tête et fait un faible sourire à la petite brune. Mais il ne reste pas longtemps tournée, il ne veut que Agathe avec lui pour ce soir. Sa meilleure amie comptait plus que tout, surtout ce soir. « Pas du tout, tu restes là. J’ai pas attendu un an pour te revoir pour sauter sur la première fille venue la seconde d’après. » qu’il répond en prenant le visage de la jeune femme entre ses mains. « Tu ne bouges pas. Et puis, elle va bien finir par comprendre qu’elle n’est pas mon genre. » Il pose un baiser sur le front de la blonde et continue à danser par la suite. Pas question de la lâcher des yeux. Trop importante, trop précieuse, pour qu’il la laisse partir. Pour qu’il aille batifoler avec une inconnue alors qu’il vient de la retrouver. « Franchement, je me demande ce qu’elle me trouve ces meufs. » Question qu’il se pose réellement. Depuis qu’il est arrivé à l’université, il connaît une popularité auprès des filles qui est déconcertante pour lui. Et bien qu’il puisse parfois en profiter, il se demande toujours ce qu’elles lui trouvent. Clairement, elles ne l’ont pas vu dans son pyjama star wars.

Us together is the best thing we could wish for — C’est pas de la jalousie hein ? Plus une question de possessivité où quelque chose comme ça. J’ai pas envie d’avoir à te partager, ni avec elle, ni avec une autre. Et c’est d’autant plus stupide qu’un jour, tu trouveras quelqu’un pour partager ta vie. Quelqu’un dont tu tomberas amoureux et qui m’évincera petit à petit. Je sais que ça finira par arriver parce que t’as tout pour toi en fait. T’es le genre de gars sur qui on pourrait se retourner dans la rue totalement certaine d’avoir trouvé l’âme sœur. Mais j’ai pas envie que ce moment arrive parce que dans mon monde idéaliste, y a pas de place pour les autres. Y a que moi, seulement moi et.. Ouais, peut-être qu’il faudrait que j’apprennes à me détacher un peu mais au fond, je crois que je n’en suis pas vraiment capable. Preuve étant que même en prenant la fuite, j’ai été incapable de tirer un trait sur toi. Je pense qu’au final, y a des gens qui nous marquent plus que d’autres et que toi, t’as tellement marqué ma vie que jamais je ne pourrais t’en sortir. Je ne vais même pas essayer au final mais c’est fou de constater cette emprise que tu peux avoir sur moi. Limite, ça me file la trouille en fait. « Je suis sûre que de toute façon, on arriverait à être heureux juste toi et moi. » Oui, c’est une affirmation. J’ai pas besoin de tester pour le savoir, je sais que je serais parfaitement capable de me contenter que de toi. Parce que même encore aujourd’hui, je me rappelle exactement la force avec laquelle t’es entré dans ma vie. « Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. » que je réponds d’un petit rire secouant mes boucles blondes. « Absolument pas » Vilain mensonge visible à des kilomètres. Mais j’esquissais tout de même un magistral sourire pour la photo cherchant à voir le résultat. « Allez moooooontre ! Je suis sûre que je suis affreuse dessus. » Je suis de toute manière affreuse dans toute circonstances, le prouver en photo n’est plus vraiment une obligation. Bref, j’soupire mais je laisse faire préférant le suivre sur cette piste de danse où tout semble nous déconnecter du réel. Cette proximité, cette connexion. J’ai limite l’impression que ça n’a jamais été aussi fort et c’est peut être pour cette raison que je parle de cette fille derrière nous. « Même après tout ce temps je reste ta préférée, je suis flattée. » Je prends les choses à la plaisanterie encore une fois, limite c’est ma marque de fabrique en fait. Et bordel ce que j’ai chaud, je sais pas si c’est l’ambiance où le fait que mon visage soit emprisonné dans ses mains. Peut être un peu des deux sûrement. « Ouuuh, tu fais le difficile maintenant ? C’est quoi ton genre Ais’ dis-moi tout. » La curiosité peut être. Je sais pas, quelque part j’ai même pas envie de savoir parce qu’en connaissant son type du début à la fin ça me rendrait probablement sceptique envers toutes celles qui pourrait s’en rapprocher. J’ferme les yeux quelques instants, le temps du contact entre ses lèvres et ma peau et continue à faire comme si de rien était, dansant avec lui au rythme de la musique. Toujours plus proches, toujours plus serrés. « [color=darkcyan]Elles ont juste bon goût.[ /color] » Come on Ais’, y a probablement aucune fille ici qui ne rêverait pas de pouvoir t’avoir au moins un peu. Soyons réaliste quelques instants.

« Bien sur que oui. On a tout pour nous. » Ils ont l’un l’autre, et c’est le plus important du point de vue de l’écossais. Rien n’est plus important que de trouver la bonne personne, celle qui vous rend heureux avec un sourire, et vous enlace même couvert de boue. Alors oui, ils seraient heureux tous les deux. Mais de quelle manière, là est la question. En tant que meilleurs amis, certainement. En couple, c’est l’inconnu, et de toute façon, ils n’ont jamais pensé à cette éventualité car leur amitié est immuable, juste parfaite, alors pourquoi la gâcher avec une idée pareille. « Mais, je suis sur que tu t’en sortirais seule. Tu as ta sœur, et puis, t’es assez forte pour survivre à un ouragan, j’en suis sur. » La musique du club ne pouvait rien retirer de l’émotion qui perçait dans la voix du jeune homme. Elle s’en sortirait, mais lui périrait. Il en est sur. Il a toujours eut une personne sur qui compter, et aujourd’hui, la personne la plus importante, c’est elle, Agathe. Avant, c’était Mila, mais leur amitié a toujours été assez fraternelle. Celle entre Agathe et lui, c’était plus. Une fusion de deux êtres dès le premier regard. « Et puis, il y a quand même assez de monde ici pour qu’une story d’une personne que tu connais se voit gracier de ta beauté princesse. » dit-il en lui la regardant avec un œil soit disant intéressé. « Que tu dis. J’te connais par coeur je te rappelle. » Il prit une photo d’elle, son verre à la main. Les boucles blondes de la jeune femme sautillant sur ses épaules, elle plongea sur lui pour voir la photo. « T’es pas affreuse. Juste un peu décoiffée, mais ça te va très bien le look sortie du lit. » Il est sincère. Elle est affreusement belle, Agathe. Le genre de beauté qu’on ne peut pas imiter. Il sait faire la différence entre elle et sa sœur, c’est simple pour lui. Des tics, des traits de visages certes très similaires mais pas identiques. Il connaît chaque centimètre carré d’Agathe, de son visage. Il a passé des heures à l’observer, à reconnaître la moindre de ses particularités. Pourquoi ? Parce qu’il voulait pouvoir se souvenir d’elle dans les moindres détails si un jour venait où ils devaient se séparer. Et ça n’a pas manqué. Elle est partie après qu’elle ait perdu toute raison de rester ici. Et il a du se souvenir d’elle dans les moindres détails afin de ne pas perdre la fille qui l’a rendu aussi fort. Elle le rend faible et fort à la fois, elle est sa kryptonite. C’est dingue. Sur la piste de danse, le rapprochement est là, toujours plus fort, toujours plus proche. Leur deux corps dansent à l’unisson, la musique étant aussi enivrante que la présence de l’autre. Aisling aurait voulu la serrer contre lui jusqu’à plus soif, mais il est dans un lieu public, ça ne se fait pas. Et puis, on pourrait le prendre bizarrement, mais au final, il s’en fiche. Elle fait sa jalouse, et lui dit qu’une jeune femme n’arrête pas de le regarder. Il essaye de la convaincre que ce n’est qu’elle qui compte, pas la petite brune qui le reluque. « Bien sur que oui. Tu en doutais ? » Il voit bien qu’elle doute, qu’elle hésite. Mais c’est vrai. Il adore Agathe, tellement que ça peut en être étrange pour un meilleur ami. Bien entendu, elle fait ce qu’elle veut de sa vie, mais il a toujours un œil critique sur ses petits amis. « Je ne fais pas le difficile. Juste, les filles qui draguent en boite, ce n’est pas pour moi. J’aimerais un truc de sérieux, pas une aventure d’un soir. » Bien qu’il ne crachait pas dessus au début de l’année. Mais c’est le passé, et maintenant, il n’est plus comme ça. « Je n’ai pas de genre. Mais j’aimerais qu’elle te ressemble un minimum. » Il ne sait pas vraiment pourquoi il a dit ça, sans doute l’alcool, mais c’est vrai. Elle est la femme idéale. Gentille, douce, adorable, généreuse. Son ancienne maison lui allait comme un gant, alors oui, la femme idéale pour Aisling serait une copie d’Agathe. Il pose ses lèvres contre son front, lui assurant qu’il ne voulait personne d’autre en ce moment qu’elle à ses côtés. Mais il se demande quand même pourquoi les filles craquent pour lui. Agathe répond honnêtement. « Bon goût ? Ouais, y’a quelques années, on ne m’aurait pas dit ça. » Il le sait bien. Il l’a vu de ses propres yeux et l’a vécu. Il n’y a qu’en arrivant à l’université qu’il a vu qu’il plaisait, même s’il n’a jamais réellement compris pourquoi. « Mais bon, au moins, ça prouve que j’ai changé et que j’ai un sex appeal maintenant. » Il hausse les épaules comme s’il allait attirer des mouches avec du miel, le miel étant son corps, les mouches sont les jolies jeunes étudiantes. « Aller viens, on va se refiler des verres. » On ne perd pas de temps.

Us together is the best thing we could wish for — « J’ai tout quand je t’ai toi. » Je préfère le rappeler. Parce que je sais pas si tu réalises Aisling à quel point ma vie a été un enfer après mon départ. J’ai vraiment eu l’impression de couler. Purement et simplement. Et puis Jaden, ce gars qu’à partagé ma vie là-bas, il prenait un malin plaisir à me couper l’herbe sous le pied à chaque fois. A partir du moment que je tentais de me rattraper à quelque chose, il me l’arrachait des mains pour ne me laisser aucune chance. Je sais pas si tu sais combien de fois j’ai souhaité que tu sois là. Que tu débarques soudainement, sortit de nulle part, pour me faire quitter ce calvaire. Mais t’étais pas là parce que j’étais douée pour faire perpétrer l’illusion que tout allait bien, que ce n’était pas si affreux et que dans le fond je me sentais bien. Y a des gens qui sont capable de faire des ravages sur les autres et Jaden, il m’a totalement ravagée. C’est les épreuves de la vie qui forge un caractère et lui a forgé le mien, l’a modifié sans préavis. Je pense qu’au final, je suis juste fatiguée de tout ce qu’il y a pu se passer là bas. J’aurais souhaité que les choses soient plus simple par moment mais tu sais aussi bien que moi que je deviens plutôt douée dans l’art de sourire quand plus rien ne va. C’est difficile de comprendre qu’un truc se brise chez moi, regarde, tu ne l’as pas vu venir quand je suis partie l’an dernier. Tu l’as pas senti arriver parce que j’ai tout enfoui jusqu’au moment où j’étais plus capable de respirer convenablement. C’est comme ça que je fonctionne et au fond, je sais que je serais amenée à le faire encore des milliers de fois. Disparaitre quand ça deviens trop dur, quand je ne suis plus capable de supporter ce qui m’entoure. Et je regrette de t’avoir abandonné de la sorte parce que je sais que tu ne le méritais pas. Tu vaux tellement mieux que tout ça. « Par cœur ? Fais attention que je ne te sorte pas le questionnaire. Je chasse les idées noires de ma tête et remet en place mon sourire. Douée à ce petit jeu-là, exactement ce que je disais. « Dis pas n’importe quoi. T’as vu comme j’ai grossis ? J’ai l’air d’un thon ! » Et sûrement que ça semblerait excessif des paroles de ce genre mais c’était la stricte vérité. Du moins, ce que tu t’étais convaincue d’être. Pas spécialement belle, un peu trop grosse, certainement pas intéressante. C’était moche d’avoir aussi peu d’estime de soi mais Jaden avait tout prit. Ton amour propre et le peu de respect que tu pouvais te porter. « C’est plutôt facile de me remplacer. » C’est pas une question de doute, juste une constatation. Et qu’il le veuille ou non, ce jour finirait par arriver. C’était juste une question de temps encore une fois. « Oh, donc tu veux finalement te poser ? » Au final, j’avais peut être moins de temps que ce que j’avais pu penser. S’il commençait à sérieusement penser à arrêter les filles d’un soir pour se consacrer à une relation plus saine, j’étais sacrément dans la merde. Fronçant les sourcils, je ne me rendais même pas compte avoir arrêté de danser, comme plongée dans mes réflexions. « Qu.. Quoi ? Arrête Ais’, tu peux avoir beaucoup mieux que ça. » Beaucoup mieux que moi. Même si je sais que dans le fond, c’est pas moi que tu veux réellement. On est amis, rien de plus. On le sait toi comme moi, pas vrai ? « Et bien moi je te trouve absolument charmant. Voilà, fin de l’histoire. Y a pas de doute à avoir et le passé n’a plus à entrer en compte dans ton cas. « Pff, n’en profite pas trop non plus. » Je secoue la tête amusée avant de lever les yeux au ciel. « Allez chaud » Cette fois, c’est moi qui attrape sa main l’entraînant une nouvelle fois jusqu’au bar pour réitérer la même commande. Une première tournée, puis une seconde et encore une autre. J’pense que y a un moment où il faut cesser de tenir les comptes. Moi, j’ai la tête qui tourne un peu trop dans cette histoire, je rigole pour un rien aussi ce qui a un côté frustrant. « Vieeeens avec moi » Je le tire un peu pour l’entraîner vers le coin des fumeurs. Habitude que je n’ai pas cessée et puis, j’ai besoin de prendre un peu l’air de toute façon. Arrêter d’avoir chaud comme ça, faire redescendre un peu le tout.

Il sourit à ses paroles, réalisant pleinement la portée de ses paroles. Parfois, il n’arrive pas vraiment à comprendre ce qu’elle trouve chez lui pour être son amie, pour être sa meilleure amie. Mais quand elle lui dit ça, il voit tout. L’amour qu’ils ont l’un pour l’autre, l’attachement éternel qu’ils se portent. Des épreuves, ils en ont traversé. Il se souvient encore de l’état dans lequel il était quand il a appris le mariage de sa mère avec le père de Rhiannon. Il a beau apprécié énormément son beau père, il a encore l’espoir enfantin de voir ses deux parents réunis, et il avait littéralement explosé en entendant la nouvelle. Bien entendu, une crise d’anxiété majeure avait consumé les jours qui ont suivis, et la seule personne qui pouvait l’approcher, c’était Agathe. Elle seule avait pu lui dire les mots exacts pour lui faire comprendre que la vie avançait et que sa mère avait trouvé le bonheur autre part, mais qu’il resterait toujours l’homme le plus important de sa vie, et son père le premier amour de sa vie. Il s’était endormis dans ses bras et avait passé la nuit contre elle. Alors oui, parfois il doute de l’importance qu’il a dans sa vie, et puis, elle lui dit ça, et le doute s’envole. « Sors le questionnaire, tu pourras pas me poser une colle. » Ils se connaissent par coeur, les moindres pensées et gestes qu’ils peuvent faire, mais ils arrivent tout de même à toujours se surprendre. C’est la beauté de leur relation. « T’as grossis de rien du tout. Mais si tu le penses, t’a qu’à venir faire du sport avec moi pour te sentir plus forte. Et puis franchement, tu fais de l’ombre à toutes les meufs autours là. Arrête de te rabaisser princesse. » Il a bien remarqué que depuis qu’elle est revenue il y a quelques jours, elle faisait souvent ce genre de commentaire à son sujet. Au début, il pensait qu’elle plaisantait, mais Aisling voit plus loin, il voit ce qu’elle fait, l’éclat éteint dans ses yeux. « Te remplacer ? Jamais. Même pas imaginable. Impossible. C’est plutôt toi qui a fait de l’ombre à Gianna et Mila, et je les connais depuis l’adolescence, voir l’enfance. » C’est vrai en plus. Les deux italiennes sont très importantes dans sa vie, l’une étant comme une sœur et l’autre étant sa confidente, mais elles ne sont jamais arrivées à la cheville d’Agathe. Il est impensable pour l’écossais de remplacer Agathe par quelqu’un d’autre. Ce n’est pas possible, même dans ses rêves. La musique continue de jouer mais ils semblaient s’arrêter en pleins milieu de la piste pour discuter de leur sex appel. Ah ces deux là ! « Oui, pourquoi pas. J’ai bientôt vingt-quatre ans et toi aussi d’ailleurs. Mais il faudrait la fille idéale. » Et la fille idéale aurait ressemblé trait pour trait à Agathe, sans être Agathe, ni sa sœur Maxime. En vrai, il ne sait pas vraiment ce qu’il veut, mais en aucuns cas il ne veut voir la blonde loin de lui. « Ça ? Tu rigoles. La moitié des mecs ici bavent sur toi. Un peu trop d’ailleurs. » L’alcool monté à la tête d’Aisling le rend un peu jaloux envers les regards qui traînent sur le corps de la blonde. « Charmant hein ?! » Il fait son beau, paradant devant elle tel un paon. « Ok ok, me tape pas. » Proposant une énième tournée, ils filèrent vers le bar, les doigts d’Agathe autours des siens, l’entraînant vers le lieu qui allait étancher leur soif. Une tournée, puis une deuxième, et enfin une troisième. Elles s’enchaînent et il ne suit plus vraiment le fils, mais il n’est pas encore assez soul pour faire n’importe quoi. Enfin, c’est ce qu’il pense. Prenant un verre encore remplis, il se laisse entraîner par Agathe dans le coin fumeur. Il fume très occasionnellement, et ce soir, il ne va pas se gêner. Il fait partis des fumeurs de soirées, ceux qui ont un paquet de cigarettes uniquement lorsqu’ils sortent. « T’as des clopes ? » dit-il en fouillant dans la poche de son pantalon à la recherche d’un briquet. « Parfait. Viens par là. » Il allume le bout de sa cigarette, son visage trop près de celui d’Agathe. Il prend sa clope dans le paquet et allume la sienne tranquillement. « Bon dieu que ça fait du bien un peu d’air frais. » soupire-t-il en s’adossant au mur frais à côté de la jeune femme. La chaleur intense de la boite était devenue insupportable. Portant son verre à ses lèvres, il but quelques gorgées. « T’en veux ? » propose-t-il à Agathe, la voyant reluquer sa boisson. Il sait que c’est sa préférée.

Us together is the best thing we could wish for — Quoi qu’en fait, j’étais pas vraiment certaine que ça redescende en un claquement de doigt. La fraîcheur allait probablement aider mais j’étais quand même pas mal déchirée pour le coup. Du coup.. Ouais, j’pense que ça mettrait un looong moment avant de redescendre mais ça avait le mérite de me rendre insouciante et clairement, ça faisait du bien. Juste profiter de l’instant présent sans s’prendre la tête pour tout et rien en même temps. C’était dans ce genre de moment que je me rendais compte de l’effet bénéfique qu’Aisling pouvait avoir sur moi. C’était fou d’un côté mais j’savais que sans lui, j’aurais pété les plombs depuis bien longtemps. Il était mon pilier, mon canalisateur et tellement d’autres choses à la fois. « Je vais réellement en préparer un, tu feras moins le malin. » Mais au fond, j’étais consciente qu’il avait raison. Y avait peu de chance que je lui pose une colle puisque je lui parlais de tout et qu’il avait l’habitude de retenir tout ce que je pouvais lui dire.  Ouais, en fait il me connaissait par cœur tout comme je le connaissais de la même façon. Fallait pas chercher à comprendre notre relation en fait, j’crois que nous même par moment, on ne la comprenait pas vraiment. « Mais regaaarde, j’suis bourrée de cellulite. » Je lève mon tee shirt pour lui confirmer mes dires. Fallait être aveugle pour pas se rendre compte que j’étais affreuse en fait. « Faire du sport ne me rendra pas jolie. » Affirmatif, ça ne changera rien à mon faciès et c’est bien dommage. « J’fais de l’ombre à personne ici, elles ont rien à m’envier. » J’hausse les épaules détournant le regard quelques instants. Au final, j’avais plus vraiment envie de parler de mon physique peu glorieux. C’était douloureux de se sentir aussi laid constamment et.. J’voulais aller bien ce soir, vraiment. « J’veux juste que tu me gardes le plus longtemps possible. » Que tu repousses l’échéance du jour où tu ne voudras plus de moi. Parce que je savais d’avance que je ne le supporterais pas et je préfèrerais sincèrement que ça arrive le plus tard possible. Ouais, ça m’arrangerait. « Laisse tomber pour moi, j’ai déjà assez donné. » Et là, je suis sérieuse. Je ne veux plus m’engager dans quoi que ce soit. Tant pis si je finis vieille fille. Je ne veux plus jamais souffrir comme j’ai pu le faire par le passé. « What ? T’as vraaaaiment trop bu là. » Pour en arriver à penser qu’on venait à baver sur moi prouvait qu’il était mal en point parce que c’était très loin d’être le cas. J’regardais autour de moi et clairement, j’voyais aucun regard en ma direction. Même pas un. Ouais, du coup il s’faisait des films pour le coup. Alors dans tout ça, la meilleure idée était de boire encore et encore, s’enfilait les verres et rire pour rien puis prendre l’air quand on sentait que ça ne tournait plus trop. Ou beaucoup trop. Question de point de vue. « J’ai toujours des clopes » Parce que je fume parfois un peu trop et que ne pas avoir ma dose de nicotine me rendait exécrable. Cigarette au coin des lèvres, je le laissais l’allumer sentant son souffle se propager sur mon visage. Alcoolisé et si doux à la fois, témoin de cette nouvelle proximité qui venait de prendre place. « J’crois que je vais passer le reste de ma soirée ici » que je plaisante tirant une bouffée sur ma cigarette avant de le regarder. « Toi, tu sais comment me parler » J’souris et prend son verre trempant mes lèvres dedans avant d’en avaler une gorgée un peu plus franche. J’comprends pas pourquoi il n’y a pas plus de gens à l’extérieur au final, c’est limite plus apaisant de se trouver là. Mais au moins, j’ai comme un temps de repos avec juste Aisling comme compagnie et ça me va. C’est pas les trois paumés autour de nous qui vont nous déranger. « J’peux dormir chez toi ce soir ? » J’ai pas envie de me trouver un hôtel à cinq heures du matin et aller à la Eliot dans cet état c’est pas tellement envisageable. Tirant une nouvelle fois sur ma clope, je la pose dans un cendrier bien trop rempli bifurquant pour me mettre face au blond cette fois-ci. « Tu trouves vraiment pas que j’ai pris du poids ? Regarde mes joues, un hamster. » Ouais, en fait je rebondis sur le sujet parce que je veux qu’il soit objectif avec moi.