Etre acceptée à la Eliot House ? Fait. Du moins, en partie. Parce que du coup, j'étais bizut pour le moment ce qui annonçait un vrai calvaire pour la suite des choses. J'savais bien que ça n'aurait absolument aucun rapport avec ce que j'avais pu faire à la Quincy. Ce serait bien loin des petites blague idiote et autre farce qu'on nous avait demandé. Là, c'était un tout autre level et pour me conforter dans l'idée que ça ne serait absolument pas facile, fallait qu'on m'attribue le vice président en tant que bizuteur. Ouais, je savais que dans ma candidature pour intégrer cette maison j'avais placé quelques mots sur lui histoire de faire du lèche-botte mais je ne m'étais pas non plus attendu à ce qu'on me refile Cole en personne. En somme, j'étais un peu déstabilisée mais je ne laissais rien paraître, comme bien souvent. Dans le salon de la Eliot, je prenais place sur un fauteil pianotant distraitement des doigts sur le mobilier. La première impression suffisait à forger tout le reste et quelque part, j'osais espérer que ça puisse s'passer un minimum bien. M'foutre les gens d'ici à dos c'était pas mon kiff, encore moins quand on parlait de la présidence. Alors ouais, je priais intérieurement pour rester calme et maîtresse de mes émotions mais fallait croire que j'étais quand même plutôt douée dans ce domaine Et finalement, je le voyais entrer à son tour. Un sourire venait étirer mes lèvres alors que je me redressais l'air de rien. Enchanté que je disais en tendant la main pour le saluer. Politesse oblige.

 Misha de retour, Misha mon bizut. Bon, j’avais compris le message. Oksanna en avait marre de me voir traumatiser mes bizuts, qui d’ailleurs avaient tendance à disparaître avant la fin de leur bizutage, pensée pour Meleya qui en avait eu tellement marre de ma pomme et de mon attitude oppressante qu’elle avait renoncé à nous rejoindre. La présidente avait donc du me coller son ex dans les pattes en se disant qu’un peu de testostérone me remettrait les idées en place… Et récompense pour avoir surement bien tenu mon rôle auprès du garçon ces dernières semaines, ma demi sœur venait de m’attribuer une nouvelle bizut, qui cette fois, entrait à merveilleuse dans mes critères de sélection : blonde et charmante. Bon si on grattait un peu la façade, c’était moins joli : un passage à la quincy house et pire encore à la mather house à son actif, le genre de choses qui me faisait clairement tiquer. Mais elle avait insisté sur le fait que cela pourrait être un précieux atout puisqu’elle avait donc une connaissance aiguisée du clan ennemi. Bref, j’attendais notre rencontre avec une certaine impatience, pour constater déjà que le cliché sur son dossier n’était pas photoshopé… Rendez vous dans le salon de notre fraichement restaurée confrérie, et je m'avançais donc, la trouvant assise sur l’un des sofa de la pièce. Elle se leva dès que nos regards se croisèrent, me tendant la main en soufflant un –enchanté- de circonstance et un sourire étira discrètement mes lèvres alors que mes prunelles la détaillèrent quelques secondes de haut en bas. Ok, apparence conforme à mes exigences. Check. Même peut être encore mieux que ce que j’avais pu espérer. Une petite voix me souffla d’y aller molo dans le rentre dedans, Oksanna m’avait clairement dans le collimateur surtout depuis la fin de l’alliance quincy par ma faute, alors je me concentrais pour ne pas trop laisser mon regard dévier ailleurs que sur son petit minois souriant. « Pas autant que moi… » Je m’emparai de ses doigts, mais pour une poignée formelle non, je les amenai jusqu’à mes lèvres pour embrasser doucement le dos de sa main avant de les relâcher. « Je pense qu’on devrait aller dans ma chambre pour être plus tranquilles et afin que je t’en dise plus sur ce qui t’attend… » Je m’étais dit quoi y’avait deux minutes ? D’y aller doucement ? Non parce que là, la pièce était quasi déserte, donc l’invitation à me suivre dans ma chambre était plus que louche…

J'étais pas ce genre de fille avec des manières insupportable. Du moins, je ne l'étais pas avant. Fallait saisir la subtilité pour le coup. Mais là, je savais que j'avais aussi mon lot d'effort quotidien à faire. Entrer dans une maison pareil, c'était pas donné à tout le monde. Fallait de la tenue, du respect et.. Ouais, fallait être irréprochable du début à la fin alors clairement, j'allais tout mettre en oeuvre pour parvenir à mes fins. Puis quand je voulais quelque chose, je l'avais. Il était hors de question que je sois de nouveau cette nana faible écrasée par les autres. Non, ça n'arriverait plus jamais. J'allais prouver que je méritais ma place ici, peu importe ce que je serais ammené à faire pour y parvenir. Et j'devais dire qu'en voyant le Wildingham débarquer il était totalement à la hauteur de sa réputation. Classe, imposant, du genre à faire régner le respect par sa simple présence. La main tendu pour engager la première rencontre, c'était avec une galanterie hors norme qu'il attrapait ma main. Non pas pour la serrer mais plutôt pour attribuer un baise-main qui me laissait.. Sceptique. D'accord. J'savais pas si c'était un numéro de charme ou bien sa façon de fonctionner mais là, clairement, j'avais pas l'habitude de ce genre de première approche. Bref, je tiquais finalement sur ses paroles. Plus tranquille ? Le salon était.. Quasi désert. Ouais donc dans la finalité, y avait personne pour nous déranger mais j'supposais que c'était pas le momen de faire la fine bouche. Mon bizutage n'avait pas encore commencé, autant éviter de me mettre le vice-président à dos en refusant de suivre ses recommandations. Mh, très bien. De toute manière, ça n'engageait en rien. Tirant légèrement sur mon tee shirt pour le placer correctement, je lui emboitais le pas le suivant à travers cette maison que je ne connaissais pas encore vraiment. J'ose espérer que tu m'épargnes tout de même un minimum. Les jolies filles ne se salissent pas les mains où alors, de loin. En engageant d'autres pour faire le sale boulot, ce genre de truc quoi. Non mais en vrai, je flippais un peu de savoir en quoi tout ça allait constituer.

 Je captais bien son petit regard perplexe après le baiser main et après mon invitation à poursuivre dans ma chambre. Elle était sur la réserve, mais elle finit par acquiescer, acceptant de me suivre et j’ouvris la marche, empruntant quelques couloirs jusqu’aux chambrées. En chemin, elle glissa néanmoins ses craintes quant au bizutage à venir. « C’est sûr que ça risque d’être différent de tout ce que tu as connu jusque là… » A la quincy elle avait du faire quoi ? Un don de sang ? Et avec les autres toxicos de service ? Le bizutage c’était d’organiser une rave party ? Dans tous les cas, une chose était sûre, entre nos murs elle allait découvrir un tout autre univers. Je poussais la porte de la chambre number one, la mienne et la laissai galamment ouverte pour la laisser entrer en première. Galanterie ou astuce pour mater son petit derrière lorsqu’elle entra ? « Allez déstresse un peu… Je ne suis pas si méchant qu’on le prétend. » annonçai-je en refermant derrière moi. Me dirigeant alors vers le mini frigo de la pièce, sortant une bouteille fraiche de champagne, en guise de preuve de ma sympathie, je proposais : « Avant de passer aux choses sérieuses je te propose de trinquer à ton arrivée ici, au sein de la Eliot House. » Attrapant deux coupes que je remplis je lui en tendis ensuite une, levant mon verre, croisant son regard : « A ton arrivée ici Agathe et à ton bizutage qui commence. » Sourire salace aux lèvres.

Je savais que ça serait totalement différent de ce que j'avais l'habitude de faire. Mais jusqu'à quel point ? Est ce que j'étais réellement prête à tout ? J'en savais rien. Probablement que je découvrirais au fur et à mesure et puis qui vivra verra. Fallait que j'arrête de me mettre la pression comme ça. Premièrement ça me mênerait à rien et deuxièmement, j'pouvais pas savoir à l'avance ce qu'on allait me demander. Autant, y aurait rien de bien fou et tout irait bien dans le meilleur des mondes. Ouais, valait mieux que je parte avec cette philosophie. Différent à quel point ? Je suis intriguée en fait. Et j'suis sûre que là, il juge sur les anciennes maisons dans lesquelles j'ai pu être. Probablement d'ailleurs que je pourrais finir en tête de turc pour avoir été à la mather. J'avais aucune idée de comment ça allait influer sur mon entrée ici. Pas des masses j'osais l'espérer. Le suivant dans le dédale des couloirs, je saisissais son invitation pour entrer dans sa chambre regardant rapideent les lieux. Je ne juge pas sans connaître. Du moins, ça dépend. Mais là, j'avais pas une idée totalement faite sur le vice président. Alors je me risquais à un sourire soufflant un coup pour paraître un peu plus détendue. Oh, d'accord. Bouteille de champagne et tout. C'était comme ça avec tout le monde ? Probablement. Attrapant la coupe fraîchement remplit, je plongeais mes yeux azurs dans les siens avec un petit sourire. Santé ! Buvant une légère gorgée, j'finissais par observer un peu plus en détail ce qui pouvait se trouver autour de moi. Je suis ravie d'être avec toi, t'étais mon premier choix. Du moins, je ne l'avais pas mentionné par hasard dans ma candidature alors pour le coup, c'était plutôt gratifiant d'avoir le droit à lui même comme bizuteur.

 J’avais des idées préconçues plein la tête. Je la voyais bien obligée de participer aux soupes populaires, ou bien en plein binge drinking à la MH finissant à moitié ivre morte, au bord du coma éthylique… « Complètement différents. Ici on fait les choses avec classes et subtilité. » expliquai-je, partant donc du principe que ce n’était pas le cas de ses précédentes confréries. « T’as fait le bon choix Agathe. » Je tiquai un peu en prononçant son prénom. Agathe, ça me faisait penser à la foldingue de frangine des De Belgique. « Faudra qu’on te trouve un surnom. » soufflai-je alors, pas encore décidé sur ce point là. Boucle d’Or ? Elle avait la coiffure pour, mais ça respirait peut être un peu trop la candeur et l’innocence. Si Agathe était ici avec moi, à la Eliot House, c’était bien qu’elle n’était pas une enfant de cœur. Bref, je la fis entrer dans ma chambre, profitant de la vue quelques secondes avant de me diriger vers le frigo pour lui servir de quoi arroser son arrivée ici. Nos regards se connectèrent un instant, et je ne pus m’empêcher de commenter : « T’as des yeux pour être eliot en fait. » Petit sourire alors que nos verres s’entrechoquaient et que l’on prenait quelques gorgées du précieux breuvage servi. Mon sourire s’élargit ensuite, flatté par ses mots suivants. Elle me plaisait bien, décidément, cette petite, si on faisait exception de son passif et de son prénom. « Ce qui prouve que tu es une femme de goût… » répondis-je avant de prendre une nouvelle gorgée de mon verre. « Avant toute chose, j’avais une petite question quant à tes précédentes expériences en confrérie… » Le sujet épineux de la mather/quincy. Autant mettre les pieds dans le plat dès le début.

Non mais j'allais pas m'en plaindre. Quelque part, je prenais ça comme un privilège en fait. Parce qu'avoir la présidence en bizuteur c'était pas donné à tout le monde et peut être qu'avec un peu de force de conviction, j'pourrais même le droit à avoir des laisser passer. Ouais, j'osais l'espérais. Mais chaque chose en son temps, pour le moment, je devais me montrer irréprochable pour entrer dans ses petits papiers, pour le reste, on verrait plus tard. La classe ça me connait. Ne me sous estime pas, jamais. J'ai peut être des antécédents mais je pourrais te surprendre et pas qu'un peu. Un surnom ? Mh là, j'étais intriguée. Déjà, pour quoi faire ? Agathe c'était très bien et j'flippais un peu de ce qu'il pouvait avoir en tête. J'préférais qu'on m'épargne les trucs cons et mielleux, c'était pas vraiment mon genre. Ouais, j'voudrais bien savoir quel genre de surnom m'sieur le vice président avait envie de m'attribuer pour la peine. Charmeur qui plus est. J'esquissais un sourire amusée reprenant une gorgée de champagne me sentant finalement à l'aise dans tout ça. C'était pas aussi terrible que ce que l'on pouvait dire. Je ne te permettrais pas d'en douter. Haussant les épaules avec nonchalence, je jetais mon dévolu sur un fauteuil de la pièce prenant place sur celui-ci avant de croiser les jambes. Je me doutais bien qu'on y viendrait. C'était pas étonnant en fait, j'avais un historique assez conséquent, normal qu'on m'interroge. Je t'écoute, demande moi ce que tu veux. Sourire aguicheur au rendez vous, je me tenais prête à répondre à tout et n'importe quoi. Même pas peur.

 Oui, clairement, m’avoir comme bizuteur, ça pouvait être un inconvénient, parce que j’étais exigent et nombriliste, mais ça pouvait aussi être un avantage, à force de conviction et à l’aide d’un joli décolleté, elle pouvait facilement m’amadouer, la demoiselle... J’annonçai la couleur : classe, subtilité. Pas de grosse beuverie, pas de défi dégradant, ça c’était bon pour les autres bizutages. Avec moi, il allait falloir faire la finesse. Elle annonça connaître la classe. « J’attends de voir ça. » Invitation claire à ce qu’elle m’épate. En attendant, son prénom me restait un peu en travers de la gorge, me rappelant mini De Belgique. « On gardera les –ma chérie- pour quand on sera plus intimes. En attendant, on se contentera d’Agathe. » lui soufflai-je alors que cette volonté de lui trouver un petit surnom l’étonnait. Coupes de champagne servies, mes yeux se perdant un instant dans l’azur de siens, ça me rendait presque poète. Ses lèvres s’étirèrent d’un sourire amusé avant de se plonger dans le précieux breuvage et son petit rictus ne m’échappa pas. « Qu’est-ce qui se passe ? Les bières bon marché de la mather house auraient-elles altéré tes papilles ? » Ha oui, son passé. Rentrons donc dans le vif du sujet alors qu’elle prenait place sur l’un des sofas, gambettes croisées, mon regard se perdant quelques secondes sur ses jambes, je m’éclaircis ensuite la gorge : « Tu as du lire dans le règlement que les liens avec les énergumènes de ton ancienne confrérie sont déconseillés. » commençai-je donc avant d’ajouter : « T’as gardé des contacts là bas ? » On s’attaquera aux mères Thérésa et autres abbés Pierre du campus ensuite.

Peut être que j'devrais l'être en fait. Effrayée. Parce qu'au final, j'avais aucune idée de ce qu'il pouvait me demander et peut être que ça serait.. J'sais pas. Je voulais pas laisser des idées bizarres germer dans ma tête, autant attendre de savoir concrètement ce qu'il voulait savoir et j'aviserais par la suite. Ce serait certainement le mieux. Mais tu as quand même la conviction qu'on finira par être intime. Oui, je cherche tout et n'importe quoi mais, je n'ai pas tord en disant qu'il l'insinue même si le "ma chérie" me semble légèrement présomptueux. Peu importe, ce n'est pas le moment de déblatérer sur un éventuel surnom que l'on pourrait se donner. On vient à peine de faire connaissance, laissons le temps au temps. Ne commence pas à me chercher, je ne suis pas du genre à me faire écraser. Plus maintenant. Et j'esquisse un sourire amusée décroisant et recroisant mes jambes conscientes qu'il semblait plus où moins absorbés par celle-ci. Mh, aucun. J'plongeais mes yeux dans les siens le sondant du regard quelques instants. J'ai coupé les ponts avec mon passé, je n'ai aucun intérêt à être assimilée à des déchets de la société. Nouveau sourire pour accentuer mon implication. J'étais revenue totalement métamorphosée et ceux de mon entourage avait bien compris que je ne souhaitais désormais plus être associée à eux. Mais c'est tellement dur de se passer de ma présence que certains se montrent "insistants". Ce qui du coup pourrait expliquer pourquoi par moment certains mathers viennent rapprocher leurs sales mains de ma personne. Mais je plaide non coupable votre honneur, faut juste leur accorder qu'il est difficile de se passer d'une personne comme moi.

  « La Eliot House est une grande famille, j’ose espérer que tu hériteras d’un surnom affectueux sinon ça voudrait dire que… » Je marquais une pause dans ma phrase, théâtral. « Tu auras échoué au test d’entrée… » Regarde lubrique alors qu’elle m’assénait l’ordre de ne pas trop la chercher, lorsqu’après sa grimace je la taquinais sur ses papilles détraquées par son passé trouble de mather. « On va te ré-apprendre à aimer les bonnes choses… » Elle ne manquait rien de mon regard qui la dévorait et à son petit sourire, je sentais que cette façon indécente que j’avais de la détailler l’amusait plutôt que de la gêner… Je repris le fil de mon interrogatoire et fut partagé en entendant sa réponse : elle n’avait aucun contact avec les anciens guignols de sa confrérie, bon point pour elle, mais mauvais point pour moi si je comptais profité de ses anciennes relations pour obtenir de précieuses infos depuis l’intérieur.  Sauf que la blonde s’empressa de préciser qu’elle avait du mal à se débarrasser de certains déchets un peu « insistants. » Un petit sourire diabolique étira mes lèvres : « On pourrait peut être tirer avantage de leur bêtise, qu’en dis-tu ? » Avant de clarifier ma pensée : « Laisse les croire, fais leur croire, que tu pourrais être potentiellement intéressée. Entretiens leur flamme, entretiens leur intérêt, et quand le moment sera opportun écrase les. » Et histoire qu’elle ne s’en fasse pas : « Je te couvrirais auprès d’Oks, si certains se mettent à prétendre que tu fricotes de ton plein gré avec l’ennemi. » Allez, t’as l’aval pour jouer les agents doubles. Agathe 007.