Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityCast Away - Page 2
I LOVE HARVARD
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
AccueilAccueil  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • Le Deal du moment :
    Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
    Voir le deal
    600 €

    Cast Away
    Page 2 sur 2 Précédent  1, 2
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 5 Juin - 18:00
    taggercitereditionsupprimeradresse
       



    « six jours, sept nuits.
    " CAST AWAY ► South Africa "
    Annalynne & Clay


    Elle est restée derrière, emportée par les flots qui ont eu raison d'elle. Voilà le message qu'il tente de me faire passer et l'idée que je commence petit à petit à me faire à mesure que mon regard étaye  l'horizon, à la recherche d'une tache brune s'affolant ou flottant parmi l'écume. Un constat qui me remplit d'amertume au fil des secondes jusqu'à replonger sur le sable, déjà bien las et éreinté des efforts fournis afin de me redresser.  Plus rien ne vient briser ce silence hormis le ressac qui s'échoue rythmiquement sur le sable et le chant de quelques gueulards venus jouir du naufrage.  « Clay ! » Et parce que ce soleil de plomb à son zénith nous frappe de plein fouet, j'entends quelques mirages déjà, roulant du regard à peine les paupières levées sur mon compagnon d'infortune pour constater qu'il n'a pas bronché. Je deviens cinglé.  Ce sont les crabes et les goélands les plus à féliciter dans cette histoire. Dans quelques heures tout au plus, même si nous parvenons à nous réhydrater, à défaut de trouver des secours, ce sont eux qui pourront se repaitre de nos cadavres. Et l'autre à coté qui n'arrête pas de geindre à chaque soulèvement que lui impose sa laborieuse respiration, couvre ce que je pense être l'écho de ma folie jusqu'à ce qu'un cri au loin nous parvienne à tous les deux. « CLAY ?! » Cette fois-ci il a coupé sa plainte, surpris au son de cette voix qui porte en se détournant aussi vers l'origine de l'appel. Pendant des secondes, la surface de l'eau est scrutée et c'est sa main qui derechef se hisse dans les airs pour pointer du doigt quelque chose au milieu des débris. Elle est donc vivante, mais dans quel état? J'arriverais toujours mieux à me déplacer dans l'eau que ce qu'il m'ait donné de pouvoir faire sur la terre ferme et ce n'est certainement pas lui qui ira, immobilisé à même le sol.

    Loin de penser à aller lui porter secours immédiatement, je me soulève péniblement, recherche la stabilité au prix d'efforts redoublés. Je n'ai même pas pris garde avant cela, mes pieds s'enfonçant dans la chaleur anesthésiante des grains qui épousent à la perfection mes voutes plantaires, mais j'ai bel et bien perdu mes chaussures dans l'accident. Progressivement je trace mon chemin de deux segments d'empreintes, l'un plus profond que l'autre faute d'un appui plus prononcé sur ma jambe valide. Et arrivé au bord des flots qui viennent me lécher les pieds, je scrute une dernière fois le paysage dans la direction qu'il m'a montrée pour apercevoir après quelques incertitudes une masse mouvante, un point parmi les flots. Elle est trop loin, ce fut ma première réflexion. Mais si je ne fais rien et qu'elle ne parvient à nous rejoindre en présumant des forces qu'il lui reste, jamais je ne me le pardonnerais. Hésitant, j'approche encore un peu, m'enfonçant dans le salin jusqu'à mi-mollet pour endurer les morsures de l'iode sur mes plaies. Et sans m'inquiéter une seconde de ce qui se cache sous cette placide surface, ce monde méconnu de la grande majorité, quelques mètres encore et la brulure lentement mais surement disparait. Chaque brasse me parait dérisoire face à cette distance que je ne parviens à écourter, m'arrêtant de temps à autres pour la visualiser. Me retournant vivement dans une gerbe d'eau qui élague les brulures d'un soleil un peu trop généreux sur mon visage, je contemple le résultat de mes efforts: je n'en suis qu'au tiers, amoindri et essoufflé.  

    Il m'aura fallu dix bonnes minutes si ce n'est plus pour la rejoindre, poser ma main sur son radeau de fortune qui prend l'eau sous ce poids supplémentaire. Par instinct, j'ai reculé, continuant de brasser sur place pour la laisser continuer à en bénéficier. " Ca va? T'es blessée? " Et à l'idée qu'elle aussi puisse avoir des plaies, entre deux mouvements de bras ma main effleure mon mollet sans y retrouver le toucher du textile qui devait y être noué. " Dépêche-toi. Il faut atteindre la plage, " avant que ne nous tombent dessus de plus gros problèmes.

    MAY

    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 19 Juin - 10:48
    taggercitereditionsupprimeradresse

    Cast Away. six jours, sept nuits.
    Clay et Annalynne.

     
    Je n’ai même plus peur, j’ai cette sensation que je vais finir par couler, même ma voix s’est éteinte quand j’ai hurlé son prénom pour la dernière fois. J’ignore s’il est vivant, s’il m’entend, et j’ai mal, j’ai mal partout, surtout en mon intérieur. Malaisance de ne pas avoir assez vécu, d’avoir laisser bien trop de ressentiments régir ma vie dans son entièreté. Comment peut-on mourir en ayant autant de regret ? Mes ongles déliquescents peinent de plus en plus à accrocher ce morceau sur lequel je tente de m’appuyer, et je le sais, que je m’en arrache deux ou trois … Je suis foutue, cela va de soi.

    Pourquoi se raccrocher ? La plage me semble de plus en plus s’éloigner, comme si au lieu de m’approcher d’elle à mesure que je bataille et bats des pieds, rien ne pourrait m’y ramener. Mon objectif s’amenuise, mon espoir aussi, ma force s’efface, tout est impossible, et les minutes n’ont de cesse de défiler, le temps finira, sur mon dernier souffle, par s’arrêter. Mais c’est un mirage qui m’écorche ma vue, mes yeux salés, je l’hallucine arriver à mes côtés avec une certaine difficulté … Seigneur, même si je ne vous ai jamais prié, dites-moi que c’est vrai. Son poids prend appuie sur la planche sur laquelle je me tiens, la fait flancher à défaut de complètement plonger. Ma respiration accélérée, le son de sa voix le rend réel une bonne fois pour toute. " Ca va? T'es blessée? " Tu n’es pas mort, et tu n’imagines pas à quel point cette vérité peut me faire du bien. Blessée ? Je n’en sais rien, il y a cette adrénaline en mon corps qui fait que je ne saurai dire si oui ou non j’ai des plaies, bien que je me sache certainement amochée, mon être m’ayant torturé jusqu’à ce que je me dise que la seule solution était d’abandonner. « J’sais pas. » j’articule entre deux battements de pieds destinés à me tenir hors de l’eau. Et rapidement, je l’observe afin de savoir si lui l’est, altruiste pour une fois, à penser à lui avant de penser à moi. Déviance de ma vision vers ses jambes et cette étrange couleur rosée que prend l’eau autour de lui. Putain … " Dépêche-toi. Il faut atteindre la plage, " il n’est plus aucunement question d’abandon. Qu’importe ce qui nous attend, je ne lâcherai pas, même si la marre de sang n’augure rien de bon. Pas complètement aliénée, je sais ce que nous sommes en train de risquer. L’arrivée de créatures qui n’auront aucun mal à nous bouffer. Et même si cela ne sert à rien, dans le fouillis mental dans lequel je me trouve, je me perds à lui dire « Tu saignes. » alors que je n’ai aucune idée de ce à quoi je pourrai ressembler. Il saigne, mais il est venu me chercher.

    Si bien qu’à cette pensée, je me décide, sachant qu’il n’y a qu’une issue possible. Sortir de l’eau, quoi qu’il nous en coûte. « D’accord, ok. » que je prononce seulement afin de trouver la force et le courage d’accéder à sa demande. Un soupir maîtrisé, une peur foutue de côté, tu te souviens combien je n’avais pas aimé cette excursion au Chili ? Tu te rappelles à quel point j’étais mal à l’aise, combien mon manque de contrôle m’avait perturbée ? A l’idée de me noyer ? Je l’avais fait pour toi, parce que j’avais fini par croire plus en nous qu’en moi. Mais la plage … bon sang Clay la plage est si loin. Et pourtant, malgré cette impression, je le regarde encore une fois, comprends sur les traits de son visage la détermination, et donne aux derniers mots balancés dans l’avion toute son importance. On ne crèvera pas, ni l’un ni l’autre, il n’est rien de plus clair que cela. Alors d’une pression aussi puissante que possible, j’envoie valser mon radeau à côté de nous, pour nous permettre de mieux nager. Survivre, voilà le seul but de toute notre entreprise, et contrer les ondoiements naturels de l’océan. En un rythme décousu on se met finalement à nager, prenant quelques fois appuie sur son épaule, presque malgré moi, parce que je ne désire surtout pas le voir alourdi par moi. La distance est moins longue à présent, et je ne saurai dire si c’est pour lui ou pour moi que je souligne ; « On aura bientôt pieds. » Vrai ou pas, qu’en sais-je … mais plus que jamais, j’espère. J’attends ce moment où, puisque plus grand que moi, ses orteils vont pouvoir effleurer, le fond de cette mer, ce sable dans lequel il me plairait de pouvoir m’enfoncer.  

    @Clay Fitz. Cooper

       
    made by black arrow
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postSam 2 Sep - 20:42
    taggercitereditionsupprimeradresse
       



    « six jours, sept nuits.
    " CAST AWAY ► South Africa "
    Annalynne & Clay


    « J’sais pas. » Faussement rassurant dans un premier temps, le ton qu'elle vient d'emprunter ne me laisse pas sans un arrière gout qui ne s'estompe qu'à moitié. Il nous faut regagner cet ilot si ce n'est plus tard le continent, brasser jusqu'à un complet épuisement puisque de sa voix elle me rappelle que je ne suis plus qu'une proie vivante battue par les flots. « Tu saignes. » Et deux gerbes s'échappent de mes lèvres déjà rongées par le seul, pris entre deux vaguelettes qui m'ont fait à moitié disparaitre. « D’accord, ok. » Et malgré la peur prononcée pour tout ce qui lui est méconnu, contre la logique dont elle aurait pu faire preuve avec une certaine lucidité, elle envoie avec les quelques forces qu'il lui reste son radeau de fortune de coté pour s'élancer, prend même quelques brasses d'avance comme si elle souhaitait m'encourager à la rattraper. J'ai peine, c'est vrai, à voir le rivage se rapprocher et considère chaque mouvement comme une perte d'énergie inutile même si je n'ai d'autre choix pour avancer, pour Tobias mais aussi pour elle qui tente par moment de se raccrocher, plus exténuée que je ne le suis. A force de volonté, nos efforts se montrent payants et la plage presque à portée. « On aura bientôt pieds. » C'est une question? Parce que si oui, je ne saurais pas vraiment lui répondre, n'ayant fait attention à l'endroit exact où j'ai littéralement perdu pied au moment de m'enfoncer dans les eaux devenues profondes.

    Quelques brassées encore et toujours et la silhouette blême de son ami fortuné finit par être perceptible malgré la risée. Abandonnant l'espoir de caresser le rivage, je finis par espacer les mouvements, ne plus battre des jambes pour légèrement couler entre deux et effleurer de mes extrémités ce que nous avons si chèrement prié: le sable. Il ne manque plus grand chose mais les derniers mètres sont de loin les plus éreintants quand finalement ma voute s'enfonce mollement dans le lit poussiéreux. La joie et le soulagement, inutile de dire que j'en fais pleinement l'expérience à cet instant, restant une seconde puis deux à tâter du pied ce sol et cette sensation vertigineuse. Quelques pas encore et nous atteindrons les rivages ombrés par les roches submergées et les végétations venues s'y fixer. Alors que le niveau de l'eau me le permet et malgré ma démarche un peu branlante, je me permets de la toiser, scrute sa peau tannée par les heures à se faire bercer par la houle et le ressac. Et dans mon étude qui s'attarde sur son dos, une emprunte rosée se disperse sur son haut, preuve qu'elle a été touchée malgré ce qu'elle a pu en dire. Mais mes doigts n'auront juste le temps que d'effleurer le textile puisque quelque chose me pique à la cheville, une douleur fulgurante qui s'enfonce dans la chair alors que je ne pensais marcher qu'auprès de simples rochers. Non la chose sur laquelle je viens de poser le pied était vivante et me tire avec une ardeur que je ne saurais quantifier. La surface m'arrivant à mi-hauteur, je ne pèse rien dans l'eau et ne fais pas le poids face à cette force de la nature qui ondule et soulève sur son passage un nuage sablonneux. La forme ovale finit par avoir raison de ma stabilité et comme happé, harponné, je bascule sans même avoir l'idée de me rattraper.

    MAY

    Contenu sponsorisé
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas

    Page 2 sur 2 Précédent  1, 2
    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum