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I LOVE HARVARD
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    Cast Away
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    « Cast Away »

    — Annalynne & Clay
    " C'est pour vous deux." Deux billets d'avion habillement glissés à coté de ce mug fumant dont l'arôme était parvenu à anesthésier temporairement mon anxiété. L'estampille sur les étuis ne laisse pas le moindre doute quant à leurs contenus puisqu'il symbolise l'une des plus grandes compagnies aériennes de ce pays.  " Avec ton père... " Pitié. " Arrête. " y'a bien longtemps qu'il m'a lui même fait comprendre que rien n'était gratuitement donné, alors ne me fait pas croire qu'il a, sous peine d'avoir eu une révélation durant l'une de ses vêpres dominicales, subitement changé. Et bien que je me sois redressé en déclinant l'intention, elle a continué, poussant des ses doigts délicats les deux enveloppes que je venais de refuser. " Nous avions pensé garder le petit pendant que vous pourriez vous retrouver. " Il a bien fallu le leur confesser il y a quelques jours, après qu'Anna soit venue chez eux récupérer M.T. puisque je ne peux le garder toutes les nuits. Je soupçonne ma mère d'avoir décelé chez la brune une fragrance de fiel plus marquée que d’ordinaire parce qu'elle a ce truc à elle, ce genre d'empathie qu'elle a su développer au contact de sa singulière clientèle.

    Tu vois Anna, nous sommes deux à avoir déplu à nos pères: le tien peu ravi par le choix que t'as fait et le mien pas peu fier d'avoir engendré un fils dont la tare à mis un terme à ce qu'il exécrait le plus: une relation non consacrée. Mais malgré tout je les ai acceptés et suis reparti les doigts crispés sur les billets avant de les balancer sur mon siège passager, encore habité par le doute quant à leur utilité.
    Finalement et même si ce fut une occasion de plus pour frapper à sa porte et entamer une brève conversation avec elle, Annalynne les accepta lorsqu'il fut souligné que je ne serais du voyage. Rester ici et faire le mort pendant qu'elle jouira de 2 jours et 3 nuits aux frais de la princesse avec l'invité de son choix... C'est un châtiment à la hauteur de mon crime que j'accepte non sans une pointe d'amertume.



    — Jour J, sur le tarmac
    Un invité, c'est ce qu'elle a insinué sournoisement lors de notre dernier entretien, lorsque je lui ai demandé par curiosité avec qui elle comptait user de la générosité de ma mère. Un ami, j'y crois moyen... Parce qu'Anna suscite l'intérêt des hommes même dépourvue de ses moyens, financiers j'entends bien.  

    C'est la raison de ma présence ici, fraichement vacancier et prêt à décoller, le sac à l'épaule, les solaires Randolph sur le nez et un billet à mon nom qui fut acheté il y a trois jours de cela pour un prix...  pas vraiment de ce qu'on peut qualifier de dérisoire.  L'hôtesse fut assez charmante pour m'indiquer l'endroit, une petite partie reculée de l'aéroport destinée aux avions privés et petits modèles bien loin des gabarits colossaux des B777. Elle me précisa toutefois avant de s'en retourner vaquer à ses occupations que j'avais un peu de retard. Pour une fois... L'avion ne paye pas de mine, même de loin: c'est à l'identique d'un jet mais à but touristique et dont la carlingue semble un peu corrodée, c'est pour dire s'il doit voler depuis déjà de bonnes années... Personne ne viendra me saluer sauf le pilote qui surgit de la porte, visiblement pressé de prendre de l'altitude. C'est vrai, c'est qu'il a un planning de vol à respecter. " Vous êtes le dernier! On vous attendait. " Pas certain mon gars que tu aies totalement raison sur ce point.  
     MAY

       
    @Annalynne Malcolm
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    Lien du postDim 29 Jan - 9:27
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    Cast Away. six jours, sept nuits.
    Clay et Annalynne.

     
    J'avais d'abord pensé qu'il essayait de m'acheter, après tout, ce ne serait pas le premier à le vouloir et à me penser aussi intéressée – bien que je ne le nie pas, les privilèges j'adore ça – mais de sa part, c'était juste vexant, tous ses actes devenus tellement blessant. Et puis j'ai pensé à une autre esquisse d'idée, une envie plus douce que ma première pensée. Un voyage pour mieux me récupérer … Je jure que j'y ai cru, même si c'est un non catégorique que j'avais répondu en amont, je pensais, je ne sais pas, qu'il insisterait, qu'il dirait qu'il a besoin de moi. Mais une fois n'est pas coutume, je m'étais fourvoyée, croire comme une conne que cet homme pourrait m'offrir son repentir plutôt que des billets d'avion. Je me suis bercée d'illusions. Soit, mes doigts les ont accepté avant que ma voix ne lui dise oui, et pour le piquer autant que son acte l'avait fait, je me suis même inventé un invité. Et sur son visage que j'ai imaginé atterré, j'ai refermé la porte tout en ravalant mes envies de pleurer.

    Mon problème premier a donc été de trouver pour ce voyage ce fameux invité cité … Bien que Clay semble penser mes nuits bien occupées, le fait qu'aucun ne m'a touché depuis que je l'ai quitté, il n'en est pas un que j'ai laissé entrer en moi, de peur d'être brisée encore une fois. Et même si j'ai voulu essayer cette fois où j'ai fini chez lui, l'évidence est telle que l'ardeur de mes sentiments à l'égard du père de mon fils m'empêche de tenter quoi que ce soit. Alors mon choix s'est porté sur un habitué du Nirvana, un homme qui m'a relancé plusieurs fois, Jack, jeune trentenaire friqué qui est venu passé plusieurs soirées dans ce bar enclin à la perversité. Il a justifié ses envies par de l'ennuie après avoir avoué que je suis de celles qui parviennent à l'intriguer. Un con parmi tant d'autres que je me suis perdue à inviter, juste par besoin de prouver à Clay que d'autres pouvaient m'apprécier.

    L'afrique … c'était sûrement une blague de mauvais goût, ça aussi, cette destination qui est de tout point imprégnée de lui. Une manière de me dire que même si j'y vais avec un autre c'est bien lui qui occupera tout mon esprit. Mais j'ai prit sur moi, et valise en main, me suis présentée à l'aéroport, rejoint rapidement par l'autre con que j'envisage déjà de lâcher. Outrée face à l'avion prévu pour nous, j'en suis restée stupide devant. Loin des jets privés que j'ai toujours emprunté. Une fois assis à l'intérieur, il commence la conversation, mais comme il m'agace déjà je ne lui réponds que par de vagues onomatopées. Putain le pire, je crois que c'est le fait que Clay ne le saura jamais, que je voulais juste attiser sa possible jalousie en le conviant à mes côtés. Ce n'est pas comme s'il allait venir jusqu'ici pour nous souhaiter un bon weekend, pas vrai ? J'amorce mon idiotie lorsque le pilote accueille un autre passager. C'est quoi ce délire, on ne devait être que deux seulement à voler. Mais lorsque sa carrure passe la porte, je me retourne vers cette ombre que je ne peine pas à identifier. J'ai pensé trop vite, je le sais. Mes ongles sur l'accoudoir s'enfoncent quand je ne desserre pas les mâchoires afin de demander « Qu'est-ce que tu fais là ? » et Jack qui m'achève en s'adressant à moi. « Tu le connais, Anna ? » Non, ce n'est personne … Si ce n'est l'homme ayant le plus d'impact sur mon être. Un bourreau. Un dieu bafouant le moindre de mes idéaux.   
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    Lien du postDim 5 Fév - 16:21
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    « Cast Away »

    — Annalynne & Clay
    A peine un pied à l'intérieur que détonne sa voix pour me gratifier d'un sympathique accueil. Je n'en demandais pas tant mais n'en attendais pas moins de sa part. « Qu'est-ce que tu fais là ? » Et dans cette pénombre qui petit à petit gagne en clarté, le temps de m'habituer à l'obscurité tranchant avec ce temps ensoleillé, j'incline le visage pour l'apercevoir brièvement derrière mes solaires avant de les réajuster de deux doigts sur mon nez. Mais c'est la cinquième roue du carrosse qui met un terme direct à mon amorce de réplique en l'interrogeant quant à mon identité. « Tu le connais, Anna ? » Bonne question qui mérite une réponse franche et sincère, mais est-ce que tu vas t'abaisser à lui dire Anna que je suis celui qui t'a certes trompée mais qui rode toujours non loin de toi, même après que tu m'aies laissé comprendre qu'il n'y avait plus rien à espérer... Et comme chez moi, le sac est balancé sur l'un des derniers fauteuils disponibles pour me délester chose faite de mon blouson que je prends soin de replier sur mon bras avant de décliner à l'intéressé, d'une poignée de mains ferme et partagée : " Je suis le technicien de cet appareil. John Rickman. " Imposture qu'il me plait d'adopter encore une fois, d'un clin d'œil destiné à celle qui me connait sous de trop nombreux visages. " On s'est vus sur un autre vol non? " Mais contrairement à son invité, elle n'aura ni bonjour, ni bise amicale parce que je vais de ce pas un peu plus loin directement m'installer, dans un fauteuil séparé d'elle par une simple allée.


    Discrètement ma main s'égare sur la fermeture éclaire de mon sac pour en sortir un magasine automobile, l'air de rien et bouquine en lui lançant une œillade de temps à autres.
    La porte devant nous est puissamment refermée par un automatisme dont le déclenchement annonce le début de notre voyage. Sans prendre de plus amples précautions, je m'incline alors et profite du bruit de la trappe qui se reverrouille pour lui glisser, les pages de ma revue légèrement froncées: " Prête à t'envoyer de nouveau en l'air...? " Allons, je t'avais bien dit qu'avec le temps tu parviendrais à trouver de quoi de nouveau te satisfaire. Et elle a encore donné dans le rupin, le gars qui a tout pour plaire à ceci près que je me demande s'il a accepté le billet que tu lui as offert sans broncher, bafouant un peu de sa fierté en acceptant un présent qu'il pouvait largement se payer. Ça se voit rien qu'aux reflets que me rejette son poignet, une montre en titane brossé qui fleure bon le pété de tunes. T'as bien choisi Anna mais est-ce qu'il tiendra la longueur autant que moi?
     MAY

       
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    Lien du postSam 11 Fév - 13:55
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    Cast Away. six jours, sept nuits.
    Clay et Annalynne.

     
    Un infime instant, mon regard vacille d'un homme à l'autre, s'accrochant, malgré moi, plus sur le dernier arrivant, à chaque fois. J'en reste sans mot, bouche bée, incapable d'aligner une quelconque réplique à son encontre, ou encore à celui qui attend réellement ma réponse. Les mouvements de Clay ne se font pas attendre, puisqu'il balance son sac, se défait de sa veste, et s'approche de mon « compagnon » pour lui serrer la main. " Je suis le technicien de cet appareil. John Rickman. " J'en devine mon teint en train de blêmir, je devrai pourtant être habituée à l'entendre mentir, tandis que je me questionne sur ce qu'il s'apprête à me faire subir. A son clin d’œil, je comprends, c'était un piège, ce voyage, encore une fois, que du vent.  " On s'est vus sur un autre vol non? " Lentement j'opine du visage en sachant pertinemment que ça ne suffira pas à celui que j'ai décidé d'amener avec moi. Pété de fric ne veut pas dire con, c'est à se demander si Cooper est au courant de ce fait, pas très compliqué.

    D'une main je viens frotter ma tempe lentement, encline à une migraine nouvelle. Je tente du mieux que je le peux de ne pas me soucier de ses agissements, faire comme si de rien était, vraiment. Je me refuse même à lui laisser penser que sa présence non-prévue est une chose qui pourrait me perturber. Le savoir tout à côté … J'en ai le tournis, la nausée, je me fais pitié. " Prête à t'envoyer de nouveau en l'air...? " Vachement spirituel. Et puisque le boucan de la porte se fermant est achevé, je ne peux lui répondre, j'en garde donc dans ma bouche ma réponse putassière. Qu'est-ce que ça peut te faire, que je m'envoie en l'air ? Je préfère donc me contenter de lui servir un regard assassin, suivi d'un détournement de tête hautain. Aussi bien qu'on me l'a apprit. Malcolm pure souche durant une fraction de seconde qui m'arrache le coeur. Comment est-ce que je lui avais dit, déjà ? Les insectes, je les écrase. C'est à cette pensée, que je réalise combien encore ma haine à son égard est des plus puissantes. La moindre de mes réactions est un mensonge, sans l'avoir vu venir, je joue à son propre jeu. Les moteurs de l'appareil se mettent alors en marche, et d'abord doucement, nous commençons à rouler en vu du prochain décollage. Mal à l'aise, mes mains se tortillent entre elles, cherchant à combler un je-ne-sais-quoi. « Moi aussi, je n'aime pas les décollages. » Et qu'il pose sa paume sur les miennes qu'en un mouvement vif, je retire, me touche pas, pauvre con que je me mets à maudire. Électrisée, pour sur Clay aura vite comprit, que non, il ne partage pas mon lit. Toujours en train de lire son journal, je ne peux empêcher mon regard d'être attiré par lui.   
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    Lien du postMar 7 Mar - 10:00
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    « Cast Away »

    — Annalynne & Clay
    Aucune réponse mais il n'est pas si difficile en soi de saisir à son regard noir ce qui germe d'entre les miasmes de son si joli crane. A quoi tu penses Anna... Quels sont tes prochains desseins... Je les connais tous déjà.  A cela je reprends cette lecture assidue jusqu'à ce que son nouveau prétendant en titre ne s'autorise à un geste de tendresse au moment même où Malcolm daigne faire preuve de détresse : une main venue se porter sur les siennes. Mon gars, tu ne la connais pas autant que moi et la suite que j'entrevois déjà me fait jubiler derrière les pages de ce magazine partiellement chiffonné. L'exotique retire prestement ses doigts, un réflexe qui tend à me faire comprendre qu'elle tient encore à cette liberté recouvrée. Ce n'est pas pour ce soir qu'elle lui fera partager les mêmes délices auxquels j'ai pu goutés et pas peu mécontent de ce constat, ce sont mes lèvres retroussées en un rictus silencieux que je poursuis mon immersion entre les lignes de ce panthéon automobile, entre les divers comparatifs des plus beaux coupés de ce monde. Un instant durant le roulement se fait oublier en faveur d'une prise d'altitude qu'il nous ai permis d'observer au travers des hublots de chaque coté. Et bien qu'elle ne le mérite pas, j'ai pourtant cette petite attention envers elle lorsque je me rabats vers la poche externe de mon sac pour en ressortir dans un bruit de papier froissé deux confiseries emballées. Le résultat de cette fouille est déposé sur ma cuisse, celle la plus éloignée du petit couple formé puisque même si j'ai cette étrange faculté de pouvoir tout autant me servir de ma main gauche que de la droite, c'est à cette dernière que je suis le plus coutumier. Pour l'instant caché de sa vue, j'hésite à le lui proposer avant de lui balancer intelligiblement, ce qui n'échappera pas à son preux soupirant: " Tu veux sucer? " D'un geste franc, le journal est écarté pour lui présenter mon entrecuisse, accompagné d'une œillade mesquine. Un bonbon... " Pour les tympans ", quoi d'autre...

    Les feuilles reliées trouvent refuge sur le siège d'à coté pour me laisser tout à loisir le plaisir de m'en emparer. Si elle n'en veut pas, je sais que de mon coté je ne résisterais pas plus longtemps aux lois de la physique appliquée. Rapidement, le papier est dépecé pour que son contenu vienne de ses saveurs réanimer mes papilles avides de ses charnels bouquets. Le second lui est tendu machinalement, dernière chance avant de connaitre cette compression presque inévitable à chaque décollage. " Ne me réveille pas avant l'atterrissage, tu seras gentille, " si tant est qu'elle ose pousser le vice jusque là. C'est une autre maladie qu'elle ne me connait pas, celle de s'endormir inévitablement lorsque je ne conduis pas. Quoique avec les nombreuses occasions où je me suis assoupi lorsqu'elle était derrière le volant, elle doit maintenant se douter que ces pertes de lucidité n'étaient pas volontaires. C'est un moyen comme un autre de faire passer le temps, un système de défense contre l'ennui auquel je me suis habitué au fil des ans.

    Alors la casquette légèrement abaissée histoire de tamiser les ombres au travers de mes paupières closes, oreillettes calées et me poussant jusqu'au bord d'un gouffre dans lequel il me plait de plonger, mes derniers efforts consisteront à me lover dans ce siège avant de sombrer.  
     MAY

       
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    Lien du postMer 15 Mar - 13:44
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    Cast Away. six jours, sept nuits.
    Clay et Annalynne.

     
    Il semble se renfrogner, et je ne peux même pas lui en vouloir, étant donné que s'il s'attendait à des vacances paradisiaques en compagnie de la belle plante qu'il a cru pouvoir sortir de son club de striptease, il ne faut pas être un génie pour deviner que son doigt dans l’œil, il est plus qu'enfoncé. De ma paume que je lui ai refusé, je remets en place mes cheveux qui n'ont pourtant pas bougé, c'est ce qu'on appelle plus communément, un acte manqué. Un synonyme de mon manque de contrôle, de ma perdition à venir … En faveur de l'homme qui se trouve de l'autre côté du couloir et dont la présence n'était pas attendue. D'ailleurs il s'active, et je me mords la joue intérieurement pour m'empêcher de me tourner vers lui afin de savoir ce qu'il est en train de fabriquer. J'en viens à compter les secondes, plus lentement qu'elles ne devraient l'être, une, deux, trois … Merde j'ai tourné la tête, malgré moi. " Tu veux sucer? " Il est sérieux ? Sur le coup, j'en suis presque outrée, avant que Clay ne me dévoile ce dont il s'agit, et bordel, c'est furtivement que sur mes lèvres s'esquisse un sourire que je tente vainement d'effacer. " Pour les tympans " Non merci, pas vraiment. J'en secoue le visage, négativement, à demi amusée aussi bien qu'atterrée. Qu'est-ce que tu es venu faire là Cooper, hein ? Mis à part gâcher, et rendre plus acidulé ce voyage que tu as prétendu m'offrir en gage de paix.

    Il se lasse de son journal, le dépose à côté, et au raclement de gorge de mon vrai compagnon d'aventure, je me retourne vers lui, sachant pertinemment qu'il ne s'attendait pas à se voir la vedette volée lors de cet aparté. Mais mon attention, il ne la possède que très peu de temps, puisqu'il est clair que l'herbe est plus verte dans le siège auquel je ne suis pas accolée. La première confiserie atterrie dans sa bouche, sauf que la seconde ne prend pas le même chemin, elle m'est tendue, et c'est tout en plissant les paupières, que même si je pense ne rien vouloir de lui, je déploie ma paume afin qu'il puisse le déposer. « Espérons que je ne meure pas empoisonnée. » Finalement, je le prends volontiers, ressentant la respiration de Jack s'alanguir. Dégoûté de ne pas y avoir pensé, et de perdre des points à mesure que les minutes dans l'avion s'amoncellent. " Ne me réveille pas avant l'atterrissage, tu seras gentille, " Ô mais oui, c'est vrai que la gentillesse a toujours été l'une de mes plus fortes qualités.

    A la vision de ses paupières qui s'affaissent, j'en pose mes doigts sur mon front, me déride, et me repositionne correctement, ma langue jonglant avec ce qu'il m'a donné. Ce tourment est plus doux que ce que je l'aurai pu le penser, et puisque à présent il ne le voit pas, j'avoue sourire plus sincèrement, si bien que mon coeur en saigne quelque peu, mais qu'importe, il est clair que celui qui s'amuse de moi est plus fort que ma peine et nos anciens jeux. « Annalynne ? En Afrique, tu y es déjà allée ? » Oui, et c'était parfait, j'en ai une impression que c'était il y a des années, avec l'homme qui m'a fait le plus souffrir mais aussi celui que j'ai le plus aimé. Et me voilà à m'égarer dans mes souvenirs muets.

    […]

    C'est sur son torse que ma paume s'abat avec violence. A croire qu'il nous a porté la poisse avec son « ne me réveille qu'en cas d'urgence. » quoi que peut-être que ce n'était pas tout à fait ça, j'en sais foutrement rien, et je m'en contre carre à la vérité. « Clay putain ! » Je hurle pour la troisième fois, forcément il faut que son sommeil soit lourds ici et maintenant. « DEBOUT ! » On l'a ressenti, après une heure de vol, je crois. Cette turbulence, c'est effet de nous sentir tomber, comme impossible à contrer. « Anna ?! » Mon expression affolée se retourne vers lui, l'interroge muettement. « Le pilote, il est inconscient. » Et on chute, inlassablement. Dans un nouveau branlement de notre habitacle volant, j'attrape entre mes mains, totalement paniquée, son visage en train d'émerger. « Cooper, dis moi que tu sais piloter ?! » Je lui hurle à deux centimètres si ce n'est moins, quand le fil de mes pensées court à sa perte, quand rien ne semble s'accorder dans ce piège qui est sur nous en train de se refermer.

       
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    Lien du postVen 31 Mar - 17:26
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    « Cast Away »

    — Annalynne & Clay

    […]

    Quelques turbulences secouent légèrement toute la carlingue mais rien de suffisamment fort pour me sortir de ma léthargie si ce n'est sa paume qui s'affale sur moi, surpris. Peu à peu ce sont ses mots que je distingue, encore un peu groggy, de lointains échos qui doucement se clarifient. « Clay putain ! » " On est déjà..." Bien sûr que non et j'en saisi ô combien nous en sommes loin lorsqu'elle m'intime par un cri de me lever au plus vite. « DEBOUT ! » Un ordre que je ne suivrais pas dans l'immédiat, occupé à me resituer dans cet endroit qui ballote de temps à autres. Et tu me réveilles pour çà? Ca change de tes jets privés et de leur grande stabilité, rien d'autre, y'a vraiment pas de quoi s'affoler. Pourtant l'autre endimanché apporte un tout nouveau jour quant à notre situation lorsqu'il déboule du cockpit, affolé sous ses airs troublés. « Anna ?!  Le pilote, il est inconscient. » Voilà de quoi effectivement égayer la fin de notre vol, une idiotie dont je n'ai le temps d'ironiser puisque la folie d'Anna l'amène encore une fois à me toucher. Le visage enchâssé entre ses doigts crispés, elle me postillonne presque au visage dans une clameur terrifiée pendant que je tente de comprendre ce qu'il en est : « Cooper, dis moi que tu sais piloter ?! » Pardon? Tu m'as pris pour qui? Un agent à la con ? Ca n'existe que dans les superproductions Anna, ces gars qui savent tout faire de leur dix doigts. Redescends sur Terre voyons... Pardon, mauvaise formulation.

    Son gus s'approche alors, ne sachant vraiment que faire hormis rester auprès de celle qui l'a convié  avant de m'emboiter le pas précipitamment vers la cabine d'où il était. Ici et là, les aiguilles des cadrans dégringolent lentement lorsqu'encore une fois, d'un coup sec, la carlingue tangue de gauche à droite, faisant balloter le corps d'un homme encore assis juste devant. " Toi là, aide-moi. Tiens le manche! " pendant que je m'évertue quelques secondes à dégrafer son col afin de caller ma main sur sa gorge, un geste qui sera à plusieurs reprises répété, ne trouvant ce que je souhaite palper. " Inconscient, tu parles, " il a passé l'arme à gauche et Dieu seul sait depuis combien de temps avant qu'Anna ne me réveille. " Qu'est-ce que je fais? " Son interrogation met fin à l'examen pratiqué sur le pilote dont le corps est allongé au beau milieu de cette cabine exigüe. " " Anna! " " Vous êtes mécano non!" La chemise est arrachée dans l'urgence, dévoilant une musculature largement dissimulée par le poids des années et par les excès commis durant une vie de péchés, un bon vivant qui n'a su se maintenir. " ANNA!" Elle émerge enfin du reste de l'avion dans une autre secousse, les mains calées de part et d'autre du passage étroit que forme le sas. " Tu t'assoies et tu t'attaches! " Parce qu'une Géraldine en talons aiguilles ne nous sera d'aucune utilité alors autant te mettre en sécurité. Quant à l'autre con qui lutte perpétuellement pour garder ce coucou en l'air, le regard ne sachant où s'endiguer sur le tableau de bord, complètement paumé, de façon énergique il est alpagué. " On t'a appris à sauver une vie?! " à défaut d'en préserver trois. Il hoche de la tête mais sans grande conviction et cela se voit rien qu'à son visage, défroqué qui ne souhaite que s'éloigner de ce qu'il tient actuellement entre les doigts. En quelques secondes, malgré un fragile équilibre, les places sont échangées et me voilà à visualiser sommairement les différents manomètres. Les plus inquiétants sont évidemment les deux plus imposants dont les indications ne cessent de dégringoler. L'un se traduit en miles/h et l'autre plus dérangeant ne fait part d'aucune légende mais il n'est pas difficile de constater que l'avion pique de plus en plus du nez. " Vous trouvez?! " Laisse-moi réfléchir une seconde ducon. Mais l'un des modes opératoires vient de chuter sur le plancher. Le temps est un luxe que nous ne pouvons nous offrir et le manche entre les mains, je tente rétablir la trajectoire, en vain.

    Les efforts ne payeront pas, pas cette fois. Le pilote avant sa crise a du toucher à quelque chose dans la panique et pour un néophyte, il n'est rien de plus frustrant que de se voir aussi impuissant. Une dernière fois, mes doigts tâtonnent et enclenchent les différents boutons présents dans le fol espoir de trouver la solution. Trop tard. " Laissez-le. Allez la retrouver! " Et s'il n'est pas trop con, il pensera à s'attacher et à s'assurer qu'elle aussi l'est.  

     MAY

       
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    Lien du postDim 9 Avr - 16:31
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    Cast Away. six jours, sept nuits.
    Clay et Annalynne.

     
    Difficilement, il émerge de son sommeil bien trop profond dans l'urgence de la situation. Mais dans son regard voilé par les songes, je comprends bien trop rapidement que ma question n'a qu'une seule réponse, un effroyable « non ». On va tous mourir. C'est limpide dans mon esprit, et déjà, il y a bien trop de choses qui défilent dans ses méandres assurément embués. Tobias … esseulé. Orphelin alors qu'il était déjà mal né. J'ai des envies de vomir, une incommensurable nausée, dans tout ce que l'on m'a inculqué jamais la mort n'a été la première sur la liste de mon destin étriqué. Il se lève finalement, et j'en reste sans bouger, les deux hommes se dirigeant vers l'avant de l'appareil, et moi, potiche, incapable de faire quoi que ce soit. Tympans obstrués, tellement paumée. Mes pensées tout à mon père qui aurait certainement du me faire prendre des cours de pilotage plutôt que de vouloir m'apprendre la rigueur dans une salle de danse.

    Mes prunelles courent partout, mon être encore bloqué. Comment sort-on d'une telle tétanie ? A quel moment se ravive-t-on ? Retrouve-t-on un brin d'espoir ? " Anna! " Un instant charnière où l'on se dit « non, je me refuse à crever ici. » ? J'ai cru en la perte totale de ma raison, le jour où j'ai apprit sa trahison. A présent je sais … Je sais que je me suis bercée d'une détestable illusion. " ANNA!" Boom. Sa voix. Et je m'anime, je me réanime, j'accours presque pour venir m'appuyer sur les parois du passage qui semblent se refermer de plus en plus sur nous trois. D'un regard significatif je l'interroge, parce que l'évidence est telle qu'on sait autant lui que moi, que je ne sais absolument pas ce qu'il faut faire dans ces cas là. Et bien que ma langue soit perfide à souhait, je doute qu'il souhaite me voir l'emmerder là tout de suite, ou de l'amuser. " Tu t'assoies et tu t'attaches! " Sur le coup, je le prends comme une attaque personnelle, et puis … je réalise qu'il a raison, que tout ce qu'il me reste à faire c'est d'attendre qu'il nous mette en sécurité. Sur ses épaules, c'est plus qu'un poids qui vient de se déposer.

    Alors, forcée je disparais, m'assoie dans le premier rang, totalement oppressée. Percevant les choses qu'il lui hurle dessus, la tension de son être se trouvant dans le mien. " On t'a appris à sauver une vie?! " Je fulmine de ne devoir me contenter que de mon imagination afin de savoir ce qu'il peut se passer de l'autre côté, entend mon invité le questionner, paniqué. " Vous trouvez?! " Les secondes s'égrainent, et tout semble s'obscurcir … " Laissez-le. Allez la retrouver! " Il ne lui en faut pas moins pour obéir et que je le vois revenir à moi. D'un battement de cil, je l'observe, de haut en bas. C'est sans perdre son temps qu'à côté de moi il s'installe, et me décoche un « Il va ... » hésitant qui m'énerve plus que ça ne le devrait. « Il est ... » Non, non et non. Tais toi. Fébriles, mes phalanges vont s'acharner sur la boucle de ma ceinture de sécurité que j'avais précédemment attachée. Bien trop docile alors que je ne l'aurai pas du. Dans ma hâte, je m'agace parce que je n'arrive pas … « Anna. » Qu'il m'interpelle, quand j'ai envie de ne plus jamais entendre le timbre de ses cordes vocales. Enfoiré, dégonflé, bordel, jamais je n'aurai du lui dire de m'accompagner, je le hais si fort. Je parviens à mes fins, arraches ce qui me retenait.

    Comme s'il était à des kilomètres, je m'essouffle et retourne dans la cabine de pilotage. Enervée de savoir qu'il a voulu m'évincer dans ce moment … affable. Et c'est sur le siège réservé à celle que je devine comme l'hôtesse de l'air manquante aujourd'hui, que je m'assoie, et souffle dans son dos, si bien qu'il observe les tableaux de bord auxquels je n'entends rien. « Je crèverai pas sans toi. » faiblesse dû à mon amour, encore plus puissant en ce jour. Un court laps de temps, j'oublie tout. Je ne pense à rien, parce que s'il n'a pas la faculté de nous sauver, je me refuse à penser que je pourrai mourir loin de ses côtés. Mais alors que mes mots viennent de tomber comme des pierres, une turbulence nous indique que nous en avons presque fini de planer, que l'appareil s'apprête à piquer du nez … Un haut le coeur, une montagne russe, une explosion en mon intérieur. J'en ferme les paupières, implore qu'importe le dieu, d'exaucer mes muettes prières.  

       
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    « six jours, sept nuits.
    " CAST AWAY ► South Africa "
    Annalynne & Clay

    Dans la précipitation, son don juan de mes deux s'accroche dans les pieds du siège destiné au copilote, m'arrache à la vision des deux cadrans affolés le temps de jeter un œil dans sa direction pour le voir se rattraper à ce qu'il peut. Il s'extirpe rapidement et tant bien que mal du cockpit, me laisse seul, livré à moi même entre toutes ces invariables sonorités qui viennent brusquement de s'enclencher, des alertes bruyantes au rythme particulièrement déplaisant. Il ne faut pas être né de la dernière pluie pour s'imaginer la suite des événements puisqu'elles n'annoncent rien de très réjouissant. Tout n'est plus qu'une question de temps, de minutes certainement, baignées d'incertitudes auxquelles viennent se mélanger l'insécurité et l'impuissance, même cet absurde regret d'avoir toujours privilégié les jeux d'auto aux simulateurs de vol. Quelle drôle d'idée durant ces derniers instants...  Toutes ces heures d'entrainements, ces titres accumulés au cours des années au prix de sacrifices, les efforts d'une vie balayés parce qu'une autre a faibli. Mais les regrets s'envolent très vite face à cette voix venue se perdre dans mon dos, celle de la brune que je m'imaginais plus en sureté en dehors de cette cabine. Elle s'assoit mais je ne prends même pas la peine de la regarder, encore acculé face à cette fatalité, à savoir que Tobias saura par delà les années se forger sans nous deux à ses cotés. Pourtant un pensée me réconforte quelque peu, celle de le savoir sous la tutelle de ses grands-parents, qu'il ne manquera de rien malgré notre absence.  « Je crèverai pas sans toi. » On dirait que pour une fois, tes souhaits vont être exaucés Anna parce qu'il serait miraculeux que ne serait-ce que l'un de nous en réchappe. C'est inéluctable. Et quelques secondes avant d'apercevoir le ressac en aval, le silence me revient enfin, faisant fi des bruits environnants pour fermer les yeux et accepter la volonté de Dieu. " Désolé Anna. " De n'avoir su me montrer à la hauteur de tes espérances.

    [...]

    1er jour.

    Le bruit de la houle effleurant le rivage, la caresse d'un rayon sur une peau tannée par les vents iodés et cette douleur irradiante qui me cuit le mollet à chaque fois qu'une vague vient le lécher. Ce sont les battements d'ailes puis la chute d'un oiseau pas loin qui me réveillent, ouvrant les yeux fébrilement sur un ciel dégagé alors que tout n'est que chaos à coté. Je n'ai plus le moindre souvenir de ce qu'il s'est passé depuis que mes yeux se sont refermés sur ce mur d'eau contre lequel nous nous sommes écrasés. Il me faudra bien des minutes avant de pouvoir bouger, m'écoutant pour la première fois au risque d'attrister de là haut le vieux Sulli. Inclinant le visage malgré les haut-le-cœur que chaque mouvement occasionne, mon regard se pose sur cette plage désertique où se sont amoncelés certains débris. Il y a peu de chose et à vrai dire je peine à reconnaitre ce qu'il reste du jet: la porte que je n'aurais jamais dû emprunter, quelques affaires de valises éventrées, un ou deux gilets et ce qui ressemble à l'arrière de la carlingue, le nom de la compagnie aérienne partiellement bouffé.

    Et peu à peu ce que je prenais pour le fruit de mon imagination se fait de plus en plus limpide: des râles à quelques mètres en amont, un appel à l'aide d'une voix masculine. Il attendra que je prenne déjà soin de moi, la main tâtonnant jusqu'à cet endroit d'entre les pans d'un jean lacéré et empourpré.  A peine mes doigts ont-ils effleurés la chair qu'une brulure dans les tissus m'assaille, telle une décharge. D'instinct l'étoffe est retournée pour m'apercevoir que je me suis fais légèrement bouloté par quelque chose qui ne m'a pas assez apprécié pour en terminer. C'est bénin mais suffisamment profond pour saigner et laisser dans le sillage des vagues une écume à la couleur cuivrée. Comme quoi, je dois vraiment être dégueulasse en bouche, Anna n'avait pas tort à ce sujet. Et à cette pensée d'ailleurs, à peine redressé que j'élague vainement le rivage à sa recherche, déchirant maladroitement et à bout de forces ce patchwork recouvrant mes chairs rongées. Une fois rincées, les plaies sont sanglées à l'aide des plus longs bouts de tissus récupérés pour me trainer jusqu'au plus proche des rochers, souffler, récupérer quelques secondes, le visage tuméfié par je ne sais combien d'heures passées dans l'eau à dériver. Il n'y a rien ici. Il n'y a que la mort et les plaintes de celui avec qui elle a voulu me contrarier. Après quelques pas saccadés, boitant à chaque fois que je porte mon poids sur la jambe esquintée, je le retrouve allongé derrière un roc les deux mains portées sur son flanc et sur ce qui en git: une tringle venue s'y planter. Sans chercher à comprendre, je m'affale à coté, désirant trouver dans la noirceur un moment de répit avant de l'assener d'une question: " Elle est où? " Comme s'il pouvait le savoir, lui que la douleur tient éveillé depuis bien plus longtemps. Face à mon indifférence à son égard, il finit par lever un doigt vers l'océan. Non...
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    Lien du postMer 31 Mai - 10:33
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    Cast Away. six jours, sept nuits.
    Clay et Annalynne.

     
    Je n’y ai jamais pensé. Absolument jamais. Pas même une minute, une seconde, une infime fraction … Je n’ai jamais envisagé de mourir. Je ne vis pas avec cette hantise, celle de voir mes demains achevés. Bien au contraire, je m’entends à croire que de mon quotidien je pourrai pour toujours en profiter. Je m’éternise sans cesse à perpétuité.
    Mais aujourd’hui, ici et maintenant, alors que mon être tout comme la carcasse de l’appareil n’ont de cesse de trembler, je sais, inutile de le nier. Je nous sais en train de glisser sur cette sinueuse pente qu’est celle de la mort. C’est dans tous les sens que vacillent mes pensées, mon esprit est à l’envers et j’ai le coeur en vrac, j’ai des envies de vomir, je me constate si peu courageuse, quand tout mes pores suintent la peur. Mon âme s’apparente à celle de Tobias, l’imagine, malgré moi, bien heureux entourés de ses grands-parents, qui n’apprendront la nouvelle que dans quelques heures, ou jours. Combien de temps cela prend d’annoncer le crash d’un avion ? Mais c’est sa voix, son excuse balancée qui me ramène dans cette étrange banalité. " Désolé Anna. " Non, merde, Cooper, ne fais pas ça. Ne sois pas désolé, pour n’importe quoi. Ne le sois pas maintenant, pas alors que je me dis qu’a se détruire on a gâché tous ces mois … Parce qu'on va mourir et que j’emporte mon amour avec moi.

    Tout a été fracassé, je me souviens du bruit, des moteurs affolés, de ce cris, que j’ai poussé, de ma volonté à vouloir me lever pour pouvoir une dernière fois le toucher. Le choc qui a assourdi mes tympans. L’affolement, me rongeant. Mais tout ce qu’il me reste maintenant … C’est le froid. L’incroyable froid que je ressens, et mes ongles abîmés d’avoir trop voulus à ce morceau de je ne sais quoi m’accrocher. Je me pensais morte et puis … l’eau me mordant le corps dans son entièreté m’a petit à petit réanimée.
    Une main se décroche, s’écrase sur mon visage, alors que je tangue toujours. Les particules salées déposée ça et là sont essuyées de façon veine avant que ma paume ne retourne sur mon point d’ancrage. Plus aucune force. Vidée. Et même mes paupières semblent si difficiles à relever. Comme si l’on avait passé des heures à me frapper. J’ai cette sensation d’être totalement contusionnée. A la force de mon instinct de survie, mes pupilles se confrontent finalement à la clarté de l’azur qui m’entoure. Mais envers et contre toutes choses, le plus que j’ai de mal à réaliser, c’est que je suis vivante. Ce sont ces douleurs qui me le prouvent, puisque ne pensent-ils pas, tous, qu’importe la religion, que le paradis reste cet endroit où l’on ne souffre pas ? Alors c’est bel et bien la seule évidence possible … Je suis vivante, perdue au milieu de nulle part, d’un océan qui me bouffe et qui, si je ne bouge pas, ne tardera aucunement à m’avaler.

    « Merde. » que je prononce la bouche pâteuse, difficilement. Face à ce constat terrible du fait que je ne sais pas comment me sortir de là. C’est un véritable piège, un foutu traquenard. Faute de mourir dans l’avion je vais le faire ici. Comme un écho j’entends alors ma propre voix, comme un lointain souvenir d’un « Je ne crèverai pas sans toi. » Clay. En panique c’est tout mon corps, avec rage, qui s’anime pour mieux regarder autour de moi. Mes mouvements dans l’eau présentent le seul bruit brisant ce silence pesant. Il y a des débris, des restes et tout autour seulement moi. Prise d’une hystérie si peu illusoire, je cris de prime abord « Clay ! » mais le son semble ricocher sur l’eau. Mon regard se posant finalement plusieurs mètres au loin sur … ce qui ressemble à une plage, priant pour que ce ne soit pas simplement un mirage. Et puisque c’est mon seul échappatoire, ma seule possible issue, je m’arme de véhémence afin de battre des jambes, toujours accroché à mon radeau de sauvetage, afin d’atteindre l’endroit, quel que sera le prix que je devrais payer. Hurlant de plus belle, un enragé et strident ; « CLAY ?! » je vais me noyer.  

       
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