Je roule des yeux, laisse un souffle épais s'échapper de l'antre de mes lèvres comme la fumée de ces usines sur le côté des routes aux tissus abîmés. C'est sans surprise que j'adopte à nouveau ce rôle imaginaire, celui du grand-frère quand seulement quelques secondes séparent nos naissances respectives, un temps minime qui au fond ne détermine aucunement lequel des trois est le plus âgé, le plus vieux à proprement parler. Alors que ma main glisse avec délicatesse le long du meuble, mes doigts se resserrent sur la matière spongieuse bicolore. « C'est bon les truies, je m'en occupe, je vois bien que vous ne comptez pas bouger ne serait-ce qu'un petit doigt alors... » Le mépris sur le visage comme un masque, j'astique, frotte, nettoie jusqu'au moment où je décide qu'il est temps de reprendre le contrôle. Comme une pulsion, je jette l'éponge humide et mousseuse sur Neptune, un sourire moqueur aux lèvres comme un maquillage longuement préparé.