❝La nécrohilie ne branche pas forcément les médecins légistes❞

feat Clay & Capucine ✖ C'était étrange comme voie de prendre médecine légale mais Capucine aimait beaucoup ce qu'elle fait. Elle aurait pu se lancer dans la chirurgie réparatrice comme son père mais à quoi bon côtoyer des gens à qui elle ne voulait pas parler ? Au moins, les morts ne l'embêtaient pas. C'était toujours très étonnant de la voir, elle, avec son visage d'ange, dans une profession aussi morbide que la médecine légale. L'étudiante s'amusa légèrement de la façon dont Clay voyait ses soirées et secoua doucement son visage. « Oh non, pas la soirée ! La journée ! La soirée je la passe devant ma console ou mon PC ! Parfois devant un film ou une série ! » Si quiconque doutait encore de la sociabilité de Capucine, désormais elle démontrait qu'elle l'était réellement. Elle préférait végéter tranquillement dans son lit plutôt que de courir de soirée en soirée pour retrouver des gens qui se disaient être ses amis mais qui n'étaient que des connaissances. La jeune femme n'avait pas une foule d'amis véritables, ils se comptaient sur les doigts de la main et ils étaient bien suffisant. La médecine pouvait sembler compliquer aux yeux de ceux qui n'étaient pas attirés par elle mais Capucine dévorait ses livres de médecine avec un intérêt presque effrayant.

Alors qu'ils marchaient dans la rue, Capucine demanda alors où est ce qu'ils devaient aller puisqu'il semblait tant avoir besoin d'elle. La demoiselle posa son regard intrigué sur le flacon et haussa les sourcils. En quoi ça la concernait vraiment ? Pinçant les lèvres en sentant qu'elle allait cruellement regretter de l'aider, la jeune femme le suivait sans prononcer le moindre mot. Il n'était pas très avenant cet homme. Capucine profita de ce silence pour admirer ses traits, tentant d'imaginer divers secrets sur son compte. Elle se lança alors dans un monde imaginaire où Clay était marié mais il avait une passion aussi dévorante qu'honteuse. Le jeune homme était adepte du fétichisme des cuissardes en cuir noir et à talon aiguille. La jeune femme esquissa un léger sourire en tentant d'imaginer Clay dans une posture de soumission, se faisant écraser sous le poids d'une dominatrice qui lui ferait lécher le cuir recouvrant ses mollets. Ses pensées s'envolèrent rapidement quand ils entrèrent dans une pharmacie, intriguée.

Les mains dans les poches de son manteau, la brune suit l'homme sans broncher, observant les étalages entre lesquels elle passait. Clay se stoppe si soudainement qu'elle manqua de lui rentrer dedans, devant faire un écart sur le côté avant de poser ses yeux sur la pharmacienne. La phrase de Clay lui fait hausser les sourcils et, d'un geste vif, poser son regard sur lui. Qu'est ce qu'il venait de dire là ? Sa petite sœur ? Capucine repose son regard sur la pharmacienne et hausse les épaules. « Désolée, crise de nerfs ! Je me soigne pourtant ! On est pas tous très sains dans cette famille ! » D'un geste rapide, elle glisse son bras autour de celui de Clay et sourit à la pharmacienne, ne cessant de la fixer. « N'est ce pas Big Bro ?? C'est une tare maternelle ! » Sortant sa main de sa poche, Capucine l'agita doucement près de sa tempe comme pour signaler qu'ils n'étaient pas tous bien. Elle ne lâchait pas Clay de son bras, attendant que la pharmacienne s'éloigne pour se tourner vers lui, le fixant en clignant des yeux. « Alors, mon cher grand frère, je pense qu'à ce niveau là, tu peux même me payer un resto ! » Oui, elle se mit à le tutoyer parce qu'après tout, ils étaient frère et sœur non ? Pas trop de politesses entre eux.

❝La nécrohilie ne branche pas forcément les médecins légistes❞

feat Clay & Capucine ✖ Sourire à la pharmacienne comme si tout était normal. Oui parce que devenir la petite sœur d'un parfait inconnu en l'espace de moins d'une heure n'était pas quelque chose d'habituel. Du moins, pas pour la brune. Dans un sens, ça l'amusait. Et si ça pouvait aider le policier, elle n'allait pas se priver. Après tout, c'était un peu de sa faute s'il n'avait plus son traitement. Mais c'était surtout sa faute à lui, quelle idée d'avoir des mains comme des passoires. La pharmacienne était enfin partie et Capucine réclama un restaurant. Mais en guise de réponse, elle n'eut le droit qu'à un McDo. Haussant les sourcils en fixant Clay, Capucine cligna plusieurs fois des paupières, presque choquée. « Tu m'as prise pour une gamin de cinq ans ? T'es radin ? » Puis, elle croisa les bras contre sa poitrine, se demandant si elle pouvait jouer sur le chantage. Comment Clay serait il réceptif à ça ? « En fait, je me demande ce que dirait la pharmacienne si finalement je lui lance un appel de détresse et que je dis que tu m'as forcé à venir ici parce que tu as revendu tes cachets pour arrondir tes fins de mois. Je ne sais pas si elle apprécierait qu'un agent des forces de l'ordre use et abuse de son pouvoir pour forcer une pauvre étudiante à faire ce qu'elle n'a pas envie de faire ! Et puis en plus, t'es coincé parce qu'il y a des caméras partout et je suis douée pour jouer les tragédies ! » Un sourire moqueur se dessina mollement sur son visage. Elle ne le ferait pas, elle voulait juste le tester. Peut être qu'au final, elle avait bien cinq ans à agir de la sorte. Mais elle s'en fichait, tout ça l'amusait. L'étudiante détourna le visage, les bras toujours croisés contre sa poitrine. « Toute façon McDo c'est de la merde et je suis végétarienne... »

La pharmacienne fit une apparition éclair. Capucine finit par soupirer doucement. « Franchement, elle veut pas non plus ton acte de naissance ? » Ça commençait à durer et Capucine se mit à observer un peu ce qui l'entourait. Elle avait envie d'acheter alors qu'elle n'avait besoin de rien. Des bonbons pour la toux ? Juste parce que ça portait le nom de bonbon Capucine avait envie de faire main basse dessus et de sortir sa carte bancaire. Mais ça ne lui servait à rien du tout. Si jamais elle tombait malade, ce n'était certainement pas des bonbons pour la toux qui allait la calmer. Son regard se reposa sur Clay, glissant ses mains dans ses poches. « Pourquoi tu as un traitement ? » Son ton était simplement curieux. Elle n'émettait aucun jugement, pas de dégoût ni rien. Elle était juste curieuse de connaître les raisons qui poussaient un flic comme lui, qui semblait être bien sous tout rapport, à sombrer dans un traitement de ce genre. Si Capucine se faisait assez observatrice, elle remarquerait qu'il ne portait pas d'alliance, donc qu'il n'était pas marié. Elle se demandait quelle genre de femme attirait le regard d'un homme comme lui. Elle se demandait s'il avait des enfants. L'étudiante l'imaginait aisément vivant dans une petite maison en banlieue, bordée par un jardin juste derrière une voie ferrée désaffectée. Elle le voyait sourire en soulevant un petit garçon ou une petite fille, jouant avec sa descendance comme si rien n'avait plus d'importance dans son monde. Sa femme serait une de ces femmes belles et parfaites, à la peau lisse, au corps entretenu. Le couple idéal avec une vie parfaite. Ce que Capucine n'aurait plus jamais.