Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility« All that you could be. » Pv. Annalynne.
I LOVE HARVARD
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
AccueilAccueil  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • -21%
    Le deal à ne pas rater :
    LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
    39.59 € 49.99 €
    Voir le deal

    « All that you could be. » Pv. Annalynne.
    Page 1 sur 2 1, 2  Suivant
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 27 Nov - 17:19
    taggercitereditionsupprimeradresse

    « All that you could be. »
    annalynne & lily




    Cela faisait plusieurs semaines, mois peut-être qu’elle n’avait pas revu Annalynne. Elle se souvenait de sa silhouette, contrastant avec les murs blanchâtres de l’hôpital. Avec son ventre rond, et cette expression si singulière sur ses traits, mêlant l’inquiétude, l’effroi, et une forme de lassitude dont elle n’avait pas eu le temps de comprendre toutes les subtilités tant leur échange avait été bref.  En y repensant, elle se disait qu’Annalynne était de ces lueurs évanescentes qui traversent les existences. Chaque fois qu’elles se croisaient, elle en ressortait enrichie d’une touche supplémentaire, de pouvoir distinguer les lueurs dans son caractère si particulier. Mais le temps qu’elles passaient à se côtoyer depuis quelques mois se comptait sur les doigts d’une seule main. Les circonstances n’avaient pas permis de développer cette amitié comme elle l’aurait souhaité. Et maintenant que les tortures d’un quotidien trop compliqué s’étaient apaisés, que les tourments semblaient derrière elle plutôt que devant, elle se sentait l’envie de renouer avec cet être qui n’avait fait que traverser son existence comme une comète furtive. Alors en apprenant qu’elle avait finalement donné naissance à son petit garçon, Lily s’était saisie de l’occasion pour aller la voir. Quittant les affres de son appartement encore en plein ravalement intérieur, elle s’était arrêtée chez un fleuriste, y achetant un jasmin dans un petit pot. Elle avait toujours préféré les fleurs en pots à celles que l’on offre coupées, pour les voir mourir ensuite. Allez savoir, elle trouvait le cadeau plus poétique dès lors qu’il n’était pas voué à disparaître, et qu’il pouvait finalement être maintenu en vie pour peu que l’on prenne le temps de s’en occuper un instant. Quant au petit, elle avait trouvé quelque chose de moins symbolique, de plus banal. Un petit lapin en peluche duveteux, d’un blanc immaculé, qui allait sans doute rejoindre l’amoncellement de ceux qu’il avait déjà dû recevoir … Mais bon. Difficile de faire très créatif pour une naissance.

    Après une hésitation indéchiffrable, ayant revérifié l’adresse qu’elle lui avait envoyée plusieurs fois sur l’écran tactile de son cellulaire, elle finit par poser son index sur la sonnette en bas de l’immeuble. Un bip sonore. Puis deux. La jeune femme oscillait d’un pied à l’autre, son petit pot de fleurs sous le bras, et la mine légèrement déconfite à cause du vent froid qui venait lui fouetter le visage, et lui donnait une envie pressante de s’engouffrer à l’intérieur. Quand enfin une voix lui répondit, elle eut presque un hoquet de surprise : « C’est mooi ! » avait-elle répondu avec entrain sans savoir si elle l’avait entendue.




    © ACIDBRAIN
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 11 Déc - 4:36
    taggercitereditionsupprimeradresse

    « All that you could be. »
    annalynne & lily





    Sans vie. Aseptisé. Un appartement qui ne m'a jamais ressemblé. Les meubles, le canapé … Rien ne paraît être vraiment à moi, puisque je sais que c'est mon père qui le contrôlait avant cela. Cet endroit il est la représentation même d'une cage que j'avais cru pouvoir quitter. Et ma surprise de trouver le verrou répondre par la positive à ma clef hier me surprend encore. Hier … J'en ai déjà trop pleuré, et mes yeux en sont abîmés. Mes gestes je les fais par des automatismes que j'ai du mal à comprendre et ce trou béant à mon intérieur me murmure comme une rengaine la moindre de mes erreurs. Pourtant c'est bel et bien sa faute, non la mienne, mais je me sens fautive de ces choix, de ceux que j'ai revendiqué contre un monde tout entier, contre un univers et destin qui devait me revenir de droit. Et mes phalanges tremblantes malaxent mon visage quand j'ai encore ces flashs … Les mêmes qui m'ont hanté toute la nuit. Ses mots, notre vie. Balancée aux oubliettes. Et cette souffrance, ma foutue errance. De toutes les choses qu'on m'a fait subir un jour, jamais je n'aurai pensé être capable de souffrir à ce point. Quel est le remède contre le chagrin ?

    Et dans le silence ambiant mes prunelles détaillent ce qui se trouve autour de moi, mon sac que j'ai fait hier, en catastrophe et d'où dépasse quelques vêtements. Celui de Tobias qui m'observe juste à côté, dans son couffin. Ses petits doigts balaient la mesure dans un vent inexistant, et j'en parviens à esquisser un sourire sans envie. C'est un réflexe, ça aussi. Je ne contrôle absolument plus rien à ma vie. Et j'en ai oublié de dire à Lily-Rose de ne pas passer aujourd'hui. Alors quand la sonnerie de l'interphone retentit, j'avoue en avoir un sursaut, et en calcule une seconde le pourquoi c'est entre ces murs que ça sonne et non dans les siens. Ce la fait tellement longtemps que je n'ai pas vu Lily-Rose qu'elle ne sait même pas que j'avais aménagé avec Clay, qu'il avait promit de me supporter … Encore un mensonge que j'aurai du deviner. Et je me lève pour lui ouvrir, demande d'un « Oui ? » qui est là, bien que je le sais déjà. « C’est mooi ! » Son entrain m'électrise, j'ai l'étrange impression qu'il s'éternise. Par avance, je le hais. Je n'ai pas envie qu'à mon visage elle vienne le cracher, et mon fils gazouille me rappelle au réel lorsque j'ouvre la porte et retourne déjà à lui, Annalynne ou zombie. Ses pas fracturent finalement l'espace temps muet, et presque dans ces derniers je devine sa joie, et c'est pour cette raison puisque je la devine patienter derrière cette porte que j'ai ouverte pour elle, que je m'entends lui intimer. « Rentre. » Mais fais semblant, pour moi, de ne pas voir que rien ne va.  




    ©️ ACIDBRAIN

    @Lily-Rose S. Hopkins désolée du temps de réponse :fear:
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 11 Déc - 6:19
    taggercitereditionsupprimeradresse

    « All that you could be. »
    annalynne & lily




    La froid la mord, le froid l’étreint, tandis que sur le trottoir elle attend qu’elle lui ouvre enfin.  Et quand le grésillement de l’interphone retentit, c’est une sorte d’appréhension, mêlée de joie, qui l’étreint. Furtivement, dans un élan de conscience maintenu en respect à l’orée de son esprit, elle se souvient de leur dernière entrevue à l’hôpital. De cette lueur qu’elle avait dans le regard, oscillant entre une crainte mortifère, et une appréhension troublée, et troublante. Lily s’en veut, car depuis quelques semaines, égoïste qu’elle a été à ne se préoccuper que d’elle, de sa vie, de ses perspectives renouvelées, elle en a oublié de prendre des nouvelles, de s’enquérir de l’état de celle qui ponctuait sa vie comme un mirage étrange. Tandis qu’elle monte les marches, son pas trahit l’enthousiasme, cette envie indescriptible de renouer avec une entité dont les nuances l’interrogent encore. Depuis qu’elle savait son existence insoumise aux ombres, il lui semblait distinguer les couleurs de ceux qui l’entouraient avec une infinie délicatesse. Une joie naissante, tapie au fond de ses entrailles, qui se traduisait par une spontanéité et des élans désarmants par leur vivacité. Elle étouffait de ses sourires, écrasait de cette envie de mordre, de griffer une existence qui jusqu’alors l’avait toujours accablée de son joug. Pourtant, elle sait qu’avec Annalynne, il lui faudra maîtriser ses ardeurs. Elle la sait, la devine plutôt, moins prompte à subir les affres de son caractère que d’autres. Alors, sur le seuil de sa porte, elle se tempère, espère ne pas débarquer au cœur des tourments d’une jeune maman qui ne sait pas encore se départir de ce rôle qu’elle aura à jouer. Avec prudence, elle frappe, attends qu’elle lui ouvre. Lointain, presque indistinct, elle perçoit un « Rentre. » dont elle reconnaît à peine la fragrance. Son esprit s’alarme, se contracte, obtempère alors qu’elle se permet enfin de franchir le seuil, doucement, d’un pas plus mesuré. « Bonjour … » glisse-t-elle avec douceur, un sourire en demi-lune éclairant ses traits mutins, alors que son regard dérive sur la silhouette de la jeune femme. Sans avoir vraiment besoin de chercher à résoudre le mystère, elle ne tarde pas à comprendre, à concevoir qu’elle tombe peut-être mal. Ses yeux portent les stigmates de tourments inavoués, ses paupières, elles-aussi, marquent la mesure de blessures qu’elle ne comprend pas, mais qu’elle devine sans savoir besoin d’en démêler les rouages. D’un geste mécanique, Lily pose le petit pot de fleur sur la console de l’entrée, y place juste à côté la peluche, et laisse le jasmin embaumer l’entrée de sa douceur. « Pour toi, et pour ton petit bonhomme. Je te les pose là. » Sous-entendu, elle pourrait les apprécier plus tard, si elle en avait envie. Ou les laisser là, sur le seuil. Cela lui était égal.

    D’un pas feutré, elle s’avance, s’approche de la silhouette de la jeune femme comme le dompteur cherche à amadouer le fauve, acculé contre les barreaux de sa cage. C’est la première image qui lui vient lorsqu’elle la regarde, lorsqu’elle observe les contours de son appartement aussi. « Finalement, je ne tombe peut-être pas si mal. » glisse-t-elle à son intention, avec un sourire penaud, tout en ayant conscience que son regard ne lui demande qu’une seule chose : partir, maintenant, la laisser aux affres de la solitude. Mais peut-être sa présence pourrait-elle faire taire ses pensées parasites ? Peut-être pourrait-elle l’arracher aux tourments de son âme le temps d’un instant ? Elle ne sait encore si elle aura ce pouvoir, ou cette force. Elle est prête à se brûler en essayant. Prudemment, elle s’avance, s’abaisse jusqu’à sa hauteur. Sa paume rendue glacée par le froid extérieur se pose sur le dessus de sa main tiède, y effectue une légère pression avant de la libérer tout à fait. « Je suis contente de te voir, Annalynne. Ça faisait longtemps … Et la dernière fois … Nous avions d’autres préoccupations. » Elle lui offre un sourire doux, son regard dérive vers le couffin où gazouille le petit bonhomme. Son sourire s’agrandit, elle effleure sa main minuscule avec son index, est fascinée par la texture d’une douceur infinie de sa peau, si fragile. « Alors c’est toi le petit Tobias ? J’espère que tu ne tourmentes déjà pas trop ta maman. » Elle effleure sa joue pleine, presque potelée. Enfin son regard revient sur Annalynne, la détaille sans se montrer intrusif. Elle la sent au bord de l’implosion, ne voudrait pas déclencher un raz-de-marée incontrôlable. Alors, par égard pour elle, elle ose enfin : « Si tu préfères que je m’en aille, tu peux me le dire. Je comprendrais. » Elle marque un temps de pause, suspendu dans le silence ponctué des gazouillis du nourrisson.

    PS : Pas de soucis, prends le temps qu'il te faut  « All that you could be. » Pv. Annalynne.  1839924927




    ©️ ACIDBRAIN
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 18 Déc - 8:03
    taggercitereditionsupprimeradresse

    « All that you could be. »
    annalynne & lily




    Automate, incapable de réaliser. J'ai l'esprit obscurcit, totalement flouté. Comme s'il m'était impossible de chasser de son intérieur ce brouillard épais. Je me passe en boucle ses paroles, parce qu'elles se sont plus ancrée que les miennes. Parce qu'elles avaient plus d'impact, parce qu'elles ont tout provoqué. Je ne parviens plus a distinguer ce qui est faux, ce qui est vrai, je suis dans cet étrange aparté, depuis hier je suis enfermée. Il y a ce poids dans ma poitrine, qui m'écrase, m'éreinte … et me blesse dans une usure frénétique. Un refrain pathétique. « Bonjour … » J'en redresse le visage, presque surprise alors que je viens de lui demander de rentrer. J'ai mal partout, Lily, et j'ignore comment faire pour me rafistoler. Je me suis perdue, j'ai envie de m'oublier. J'ai ma colère qui s'éprend de ma peine, j'ai ma rancœur, un véritable foutoir à l'intérieur. « Pour toi, et pour ton petit bonhomme. Je te les pose là. » Mon regard voilé se pose sur les deux choses désignées, l'intention est gentille, sauf que pourquoi le moment je n'ai envie de rien, pas de cadeau qui respire un bonheur que je ne saurai effleurer. Je ne sais pas ce que j'ai cru, Annalynne Malcolm capable d'aimer et de l'être en retour. Les Malcolm ne sont pas forgés pour l'amour.

    Elle s'approche, toujours fluette, et il faut dire que ça me donne un tantinet mal à la tête, c'est plus simple de l'accuser plutôt que d'avouer que c'est Clay qui a tout cassé dans mon crâne déjà si bien aliéné. « Finalement, je ne tombe peut-être pas si mal. » Personne ne saurait tomber aussi mal que toi, Lily, à ce moment précis. Mais c'est la fraîcheur de sa main qui se pose sur la mienne qui me sort enfin de cette torpeur, j'en ai une nausée, parce que j'ai tellement de peine à me dire que ça va être ça maintenant ma réalité. Seule, sans jamais vouloir vers lui me retourner. « Je suis contente de te voir, Annalynne. Ça faisait longtemps … Et la dernière fois … Nous avions d’autres préoccupations. » Son opération, ma grossesse, il est vrai que nous n'avions pas prit le temps, mais j'en ai largement maintenant. D'une main frêle je vais essuyer mes paupières que je ressens pleines d'une lourdeurs qui me travaille, de ses larmes qui ne me détrempent plus, de cette force pour le faire qui me manque.

    Son attention se pose finalement sur le seul qui justifie ma présence ici, mais aussi celle de Lily. Sur cet enfant que je ne sais comment aimer, qui possède en lui cet infime espoir de me permettre encore de respirer. « Alors c’est toi le petit Tobias ? J’espère que tu ne tourmentes déjà pas trop ta maman. » Une main tremblante apposée sur ma bouche quand je songe au fait que ce n'est pas lui mais son père qui m'a achevée. Jamais je n'aurai pensé qu'il pourrait autant me blesser … « Si tu préfères que je m’en aille, tu peux me le dire. Je comprendrais. » J'ai des envies de crever. Je m'insupporte, si tu savais. Et je m'en veux, mon dieu ce que je m'en veux. Que je regrette, que je me sens stupide, complètement débile. Je suis murée dans ce silence, je ne sais plus comment parler, les sentiments m'ont brisé, je n'ai plus aucune candeur, je ne suis plus rien, quand je repense à hier et quand j'envisage demain. « J'n'en sais rien. » J'avoue tout simplement, parce que je ne saurai pas quoi dire d'autre. J'ignore ce que je désire, j'aimerai pouvoir remonter cette courbe du temps, j'aimerai me dire qu'il est mon seul et unique amant. Je voudrai penser que je n'ai fait qu'un rêve que ce n'est pas vrai. Que c'est un cauchemar quelque chose dont je peux me sortir, je souhaite m'arracher le coeur pour ne plus rien ressentir. M'exploser le crâne pour ne plus savoir à quel point il a pu me trahir. Tout était une erreur. Et sentant la fatigue à nouveau peser sur mes épaules, je prononce en me levant, robotisée « Je vais faire du café. » Et la tristesse, et ma faiblesse … Mes pas me conduisent jusque la cuisine, dans cette solitude, fausse forteresse. Ouvrant tous les placards, j'enrage en claquant ses portes que je ne connais plus, ces objets qui ne sont pas à leurs places, qui diffèrent de celles qui sont définies chez lui. Je m'énerve à presque crier. « Bordel. »


    © ACIDBRAIN

    @Lily-Rose S. Hopkins
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 12 Jan - 5:43
    taggercitereditionsupprimeradresse

    « All that you could be. »
    annalynne & lily




    Avec cette douceur étrange, qui masque souvent les lueurs craintives de ses traits comme une seconde nature, Lily l’observe, la détaille, la dérange. Elle se permet cette intrusion illusoire dans son existence, s’arrime à la douleur léthargique de ses réactions. Annalynne la rejette. Elle le sait, elle le sent. Il faudrait être un fou, ou bien un imbécile, pour ne pas s’en apercevoir. Mais la rouquine ne s’en offusque pas. Pas pour l’instant du moins, préoccupée qu’elle est par les raisons tues de cette hostilité latente. Car il y en a forcément, cela ne peut être autrement. Délicatement son regard dérive, dessine les contours de l’équation imparfaite que compose cet appartement. On dirait qu’il manque une entité, une inconnue qui se cache et se dérobe. Vit-elle toute seule ou avec le père du petit ? Si c’était le cas en tout cas, elle soupçonne que cela ne soit plus vrai aujourd’hui. Est-ce là la raison de cette lueur lointaine, meurtrie, au fond de son regard ébène ? Sa réponse la cueille à l’orée de l’incertitude, alors qu’elle ignore si elle doit demeurer ou bien la laisser, là, toute seule, à ruminer des tourments dont elle ne connaît pas la teneur. Une fois encore son regard se pose sur le petit bout à ses côtés. Lily sourit doucement. Cette réalité-là est si loin de celle qu’elle connaît, de celle qu’elle a toujours apprivoisé. C’est une perspective qui l’enchante pour les autres, la terrorise pour elle-même. Jamais avant elle n’avait à se soucier de ce qui pourrait advenir. Quand vous vivez avec un pied dans la tombe, les questions d’avenir sont moins oppressantes : vous savez que de toute façon, vous n’en aurez pas. Mais désormais tout a changé. Plus rien n’a la même saveur, et ses choix déterminent celle qu’elle sera, peut-être, un jour. A son « J’n’en sais rien. », Lily se mure dans un silence statique. Elle attend, mutique, resserre la bride autour de la gêne qui aurait pu l’envahir face aux incertitudes grandissantes de l’indienne. Son juron la tire d’une torpeur naissante, et elle s’élance, vers elle, armée d’une détermination nouvelle, d’une volonté farouche qu’Annalynne nourrie sans s’en rendre compte de ses attitudes presque amorphes. « Laisse-moi faire. » Avec douceur, ses mains s’animent, se posent sur les siennes qui farfouillent dans les placards, les guide jusqu’à les poser prudemment sur la surface lisse du plan de travail.

    La voir dans cet état devient presque insupportable. Il faut souligner que Lily était parfois d’une nature empathique, à souffrir à l’unisson des autres, à se projeter dans les abandons d’autrui jusqu’à ce que cela l’atteigne elle-même. Un peu trop, sans doute. Pourtant à aucun moment elle ne la toise avec pitié.  Cette pitié-là, dégoulinante, que l’on accorde à ceux que l’on ne comprend guère et dont la situation nous navre la débecte au plus haut point. C’est celle dont on l’a gratifié toute sa vie, lorsqu’on la voyait déambuler, trop maigre, maladive, avec cet air d’appoint sans lequel elle ne pouvait vivre. Pour Annalynne elle est sans pitié, et son impériosité devient presque farouche lorsqu’elle frôle des accents autoritaires. « Tu ne peux pas rester ici. » déclare-t-elle comme une évidence. Elle ne peut pas continuer à se terrer ainsi, à frôler un apitoiement qui ne lui ressemble guère, ou du moins, qui jure avec tout ce qu’elle lui a déjà montré de sa personnalité. Où est passée l’Annalynne qu’elle connaissait, à la droiture étrange, au port de tête superbe et à l’assurance absolue ? Où est-elle ? Pas là, en tout cas. Certainement pas. « Prends tes affaires.  Et le petit. Je vous invite à boire un vrai café. » Sa tonalité ne chante pas comme une requête, ou comme une réelle invitation. C’est presque un ordre. Annalynne ne sait rien ? Tant mieux. Lily, elle, sait. Ou du moins, elle essaye.

    @Annalynne Malcolm







    ©️ ACIDBRAIN
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMar 31 Jan - 9:46
    taggercitereditionsupprimeradresse

    « All that you could be. »
    annalynne & lily




    Je suis complètement perdue, égarée en pleine forêt, n'ayant plus la force de faire face à toutes les hostilités. Le monde me semble évidé, mon univers en a délavé toutes ses couleurs. Il y a cette force qui me hurle sans cesse de continuer que ce n'est pas grave, que bon sang, une peine de cœur, c'est une chose qui peut arriver. C'est un murmure perfide qui tourne en boucle, qui s'invente en ritournelle et ne saurait abréger mes souffrances sentimentales diluviennes. Hier … tout allait, et aujourd'hui je ne sais plus comment on fait un café. C'est dingue avec quelle force ça me donne encore envie de pleurer. Je n'ai pas la force, Lily, de surmonter ça. Je pensais que je pouvais parce que je suis Annalynne Malcolm, tu vois ? Mais à la vérité je ne suis qu'une infime Anna. Et j'ai mal, putain, j'ai mal à en crever. Lorsque ses mains effleurent les miennes que je réalise tremblantes, j'en ai un étrange mouvement de recul, parce que c'est affolant à quel point je refuse que quiconque me touche à présent.

    Ce n'est pas une guerre Anna, Lily est là pour toi. Je résiste avec difficulté à l'envie de me tordre, de me rouler en boule, et de la laisser m'épauler pour que je puisse juste pleurer. Je suis seule, ça me brise, ça m'effraie. Je n'ai jamais ressenti ça, je ne sais pas ce qu'on doit faire dans ces cas. Abandonnée, comme un chien qu'on laisse sur le bas côté. Et ça même je suis celle qui l'a quitté. En s'épanchant aux lèvres d'une autre, en la touchant, remplissant … C'est limpide que c'est lui qui l'a fait le premier. « Laisse-moi faire. » Sa douceur, ma léthargie ploie en sa faveur. Latente agonie qui s'éprend de ma vie. S'amourache et s'entrelace. « Tu ne peux pas rester ici. » Je sais, je trépasse. C'est tout mon monde que ça fracasse. « Prends tes affaires.  Et le petit. Je vous invite à boire un vrai café. » Électrochoc. Abaissée sur le plan de travail où elle m'a forcé à me calmer, je relève le visage difficilement, me heurte à son expression et tente de définir notre étrange relation. Lily est plus assurée, je ne saurai dire ce que ça me fait. J'ai connu une fille affaiblie, rêveuse d'une meilleure vie, d'un monde qui lui offrirait des poumons, une raison de respirer sans artifice, et à présent que c'est le cas, je ne réalise que maintenant à quel point elle a grandit. Elle est telle qu'elle aurait toujours du être, et je ne supporte que trop mal l'idée qu'elle pense devoir m'aider. Je n'ai jamais eu besoin de personne, je pensais me suffire à moi même pouvoir sans cesse manipuler, jouer, briser. Jamais je n'aurai pu penser qu'un jour je serai aussi blessée. Besoin de personne … sauf de lui. Et mes lèvres s'entrouvrent pour glisser en un souffle défait … « Ok. » D'accord, je ne me laisserai pas crever, je veux bien tenter, essayer.

    A pas trop feutrés, je me dirige dans le salon, et je le sais sur mes talons, c'est Tobias qui accroche mon entière attention, mes doigts qui le soulève pour l'installer dans sa poussette, qu'elle aussi j'ai embarqué avec moi hier dans ma folie furieuse de vouloir me détacher de Clay. Fuir son appartement et tout ce qu'on a pu vivre à l'intérieur de ce dernier. Je souffre tellement que je suis au paroxysme de l'avilissement. Je sers ma peine, je m'enchaîne tandis que les enfers sous mes pieds se déchaînent. Je le couvre, d'un duvet un brin polaire où encore une fois, les initiales de son surnom sont brodés. M.T … Et mon coeur n'a de cesse de pleurer, de se saigner. Dans mon sac de voyage laissé sur le côté, je cherche une veste, de quoi couvrir mon échine, par habitude, parce que je sais que ce froid ressenti ne s'en ira pas. Une fois ça fait, je regarde finalement celle que je considère comme une amie, sur le bords de mes lèvres se trouve un « tu as changé Lily. » tu es loin de celle qui a troqué son téléphone contre le mien. Nous avons changées, toutes les deux, mais toi je le jure, que c'est pour le mieux que tu l'as fait. Moi j'ai voulu apprendre à aimer, je me suis trompée, et j'aurai du mal à m'en relever, à redevenir la princesse qui peut glacer. « On peut y aller. » Ca va aller, je tiendrais sur mes pieds. D'un regard je la souligne, en synonyme d'un « merci » muet. Je recherche mon assurance en allant vers la porte d'entrée, la perd lorsque je l'ouvre et que j'aperçois juste en face de moi, la porte de Clay, que je sais scellée.


    ©️ ACIDBRAIN

    @Lily-Rose S. Hopkins « All that you could be. » Pv. Annalynne.  1001568715
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMar 21 Fév - 18:28
    taggercitereditionsupprimeradresse

    « All that you could be. »
    annalynne & lily




    On se relève de tout. Il suffit d’un rien. Lily le sait parce que c’est ainsi qu’elle vit. Qu’elle essaye tout du moins. Il y a toujours eu une constance dans ce qu’elle éprouve au quotidien. Celle qui lui murmure qu’il y a encore des choses à dire, à partager, à écrire, à peindre aussi. Celle qui lui permet de tenir quand les quatre murs fragmentés de son esprit se teintent de sombre. Ce sombre poisseux qui a la texture de la mort et qui en revêt parfois même l’odeur. Ce sombre qui l’appelle, parfois, à l’orée de la nuit, pour lui montrer avec des détails infinis ce qu’elle cherche pourtant à oublier depuis des années. Mais c’est gravé là, quelque part, dans sa chair. Ça se tapi, ça se tait, mais ça existe pourtant. Ça attend. Ça attend le prétexte parfait pour se déchaîner. Fissurer encore l’esprit qui à chaque morsure se recompose. Car c’est ainsi, éternel et cruel recommencement de l’existence : on se casse, on se brise, on se morcèle, mais on se recompose imparfait, fragile, debout pourtant puisqu’il ne peut en être autrement. Et ça lui fait mal de la voir ainsi, empathique qu’elle peut être quand cela touche à ceux auxquels elle tient. Mais elle sait au fond qu’elle ne peut pas faire grand-chose. Etre là, se composer un rôle, une présence, la laisser la rejeter si elle le désire, et ne pas lui en vouloir. Ou lui en vouloir un peu, mais ne pas la repousser si elle décide de revenir.

    D’un regard en biais elle toise, jauge cet appartement mystérieux dont elle foule le sol pour la première fois. C’est un territoire étrange, presque proscrit. Que fait-elle là déjà ? Ah oui. Annalynne vient de consentir, et déjà elle réajuste son manteau sur ses épaules, prête à affronter le froid extérieur. De gestes mécaniques et trop précautionneux sans doutes, elle l’aide avec la poussette sur l’étroit pallier, histoire d’éviter d’arriver en bas par des voies détournées. Le silence est incisif, pesant. Et ce ne sont pas les tonalités urbaines qui changent quelque chose lorsqu’elles se retrouvent enfin sur le trottoir. Elle a cru apercevoir un café non loin de l’immeuble, à quelques rues seulement. Elle ne sait pas ce qu’il vaut ni si c’est un territoire qu’Annalynne a l’habitude d’emprunter mais en tout cas elle décide de s’y diriger, lui emboîtant le pas sans se dérober. Ses mains glacées plongent au fond de son manteau rouge. Elle hésite. Finalement l’inéluctable question vient fendre le silence en deux pour laisser deux fragments béants d’incertitudes, de part en part. « Que s’est-il passé ? » Elle ne lui dira sans doute rien. Elle la prévoit ainsi. Tant mieux, tant pis. Elle se serait sentie impardonnable de ne pas avoir demandé. Elle aimerait lui dire, lui prouver. Non ce n’est pas de la curiosité malsaine, c’est juste que je m’inquiète. Je m’inquiète pour toi Annalynne, et je n’aime pas te voir ainsi. Mais Lily ne dit rien pendant un temps trop long, demeure mutique jusqu’à entrevoir la porte d’entrée du café qu’elle tire pour la laisser entrer la première avec la poussette. A l’intérieur elles s’installent. Et comme la première fois qu’elles se sont rencontrées, la rouquine commande un thé. A croire que l’on change sans se défaire totalement des vieilles habitudes.


    @Annalynne Malcolm  « All that you could be. » Pv. Annalynne.  3997999705

    ©️ ACIDBRAIN
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postSam 4 Mar - 16:15
    taggercitereditionsupprimeradresse

    « All that you could be. »
    annalynne & lily




    Léthargique, alors que je me voudrai amnésique, je m'accorde encore un regard en direction de cet appartement qui ne sera – je le sais – plus jamais le mien. De tout ce qu'il aurait pu me faire subir, il semble parfaitement évident qu'il a choisit le pire. Et je ne pense pas que ce soit seulement mon orgueil qui parle, mais bel et bien tout le reste, c'est tout l'amour que je lui ai porté, que je lui porte encore … Ca me dévore si bien que je suis certaine que c'est plus doux, la mort. Je m'en deviens totalement mécanique lorsqu'on descend les escaliers, lorsqu'on galère avec cette poussette, cet enfant qu'hier en hurlant je lui ai arraché. Revendiqué intérieurement comme mien, alors que lorsque j'ai apprit sa présence en moi, je l'ai rejeté plus encore que l'on ne pourrait l'imaginer. Le froid claque mon visage, quand je réalise combien les temps ont changé, et sont en train de le faire sans que je n'ai aucun pouvoir sur ces derniers. Quand je me questionne sur comment me relever. J'en regarde Lily, de biais, je me sens quelque peu ridicule, puisqu'elle s'est remise de bien plus qu'une peine de cœur, elle a survécu à ce qu'on décrivait d'insurmontable. Piètre Anna, qui se vantait de pouvoir survivre à tout et n'importe quoi. Assez forte, blindée, pour tout assumer, pour tout prendre et renvoyer en plein visage de qui le voudrait. Meilleure que le monde dans son entièreté. Personne n'a du autant que moi, dans l'histoire de l'humanité, se fourvoyer. Ridicule tant c'est vrai. « Que s’est-il passé ? » J'en ai un haut le coeur, un sursaut non-maîtrisé, une envie de me terrer dans un silence duquel personne ne pourrait me sortir. J'ai tellement envie de vomir. Je ne veux pas laisser les mots s'échapper de ma bouche, je me refuse de rendre toute cette mascarade plus vraie qu'elle ne l'est déjà. Comment dit-on que l'homme qu'on aime nous a trahit ? Comment expliquer à quel point il a mentit ? Quand j'avais cru à toutes ces conneries de « trouver le bon », d'amour et de chocolat, toutes ces choses que j’exécrais avant qu'il ne soit là, et qui va me hanter tous les jours à présent qu'il ne l'est plus. L'amour toujours … oui, mais jusqu'au limite d'un bar où se taper une étudiante semblait plus plaisant que d'attendre que sa compagne se remette totalement de la mise au monde de son enfant. Je ne répondrai pas Lily, je ne le peux pas, parce que je ne sais pas, si je vais réussir à me contrôler, si je suis capable d'expliquer, je veux cuver mon chagrin, comme on le fait avec le vin, le lendemain d'une soirée arrosée de laquelle on ne veut plus jamais se rappeler.

    Mais au fil de mes pensées, nous nous retrouvons dans un café, elle s'assoit, en face de moi, elle commande un thé, et cela ne m'étonne pas. Quand la serveuse abaisse son regard sur ma personne, j'en perds mes envies d'invisibilité, et prononce d'un ton monocorde. « Un café, le plus noir que vous ayez. » Je n'ai pas dormi de la nuit, j'ai jonglé entre mes propres pleurs et ceux du petit. J'ai galvanisé ma haine, ma tristesse, je me suis foutue dans un état dans lequel je ne me reconnais pas. J'en tortille entre eux mes doigts, je cherche quoi dire, pour ne pas sembler trop folle à lier. Pour ne pas me dire que Lily est en train de me juger. Des paroles sur moi, il y en a eu des milliers, qui ont fait couler l'encre des magazines, agrémenter le quotidien de ma famille, de mes parents. Mais venant d'elle, cela me dérangerait, des amies, je n'en ai que très peu, résultat de tant d'années à me protéger, à vouloir conquérir et allouer le monde. Les boissons sont finalement déposées devant nous, j'en baisse le regard sur la mienne, fond noir que je remue, sachant pertinemment que cela ne sert à rien puisque je ne sucre pas. Je me morfonds encore, mais relève ma vision sur elle, qui ne mérite pas que je lui inflige ça. « Parle moi de toi. » Un jour je te dirai ce qu'il s'est passé, si tu n'as pas encore deviné, mais pour l'instant, je prends conscience que puisque je suis ici, autant que mes idées soient changées. Et je ne doute pas que pour cela, elle va être douée. La douceur et l'optimisme liés. Savant mélange parfait.


    @Lily-Rose S. Hopkins
    © ACIDBRAIN
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postLun 24 Avr - 16:21
    taggercitereditionsupprimeradresse

    « All that you could be. »
    annalynne & lily




    Elle ne dit rien, mutique qu’elle est. Et Lily, à côté, ne sait plus bien sur quel pied danser. Il n’est pas question de la forcer à mettre des mots sur l’indicible, cet indicible qui semble la révulser. Alors en filigrane, elle s’efforce de deviner, d’imaginer les raisons qui marquent sa figure d’une incommensurable fatigue. Les hypothèses s’accumulent, se dispersent. Certaines semblent plus plausibles que d’autres, comme le fait que le père doit avoir un rôle à jouer dans toute cette fracture qu’elle incarne. Doit-elle savoir ? Doit-elle comprendre pour lui être d’une quelconque utilité ? Pendant quelques instants Lily y songe, finit par arriver à la conclusion qu’il lui faut ne pas insister pour garder une amie à défaut de satisfaire sa curiosité. Elle lui emboîte le pas alors, se modèle dans un silence qui lui pèse mais dont elle finit par s’accommoder. On entend les babillements du bambin dans sa poussette futuriste, bruit étrange pour ses oreilles dans la mesure où elle côtoie peu, voire pas d’être aussi petits que lui. Le café apparaît comme un havre de paix illusoire, où Annalynne a peut-être des habitudes qu’elle ignore. Tant mieux, tant pis. Il est trop tard pour reculer quand elles sont déjà assises et qu’il leur faut commander. Veut-elle un café aussi noir que le sont ses humeurs ? Son existence a-t-elle la même saveur qu’un café corsé aux arômes subtils ? Il y a presque de la poésie à se dire que c’est le cas. D’un air faussement distrait, Lily trempe le sachet de thé vert dans la petite théière brûlante que la serveuse vient de disposer sur la table. Elle s’en sert une tasse, précautionneuse.

    « De moi ? » Sa voix se réverbère en fond sonore. Lily l’observe un instant entre ses cils, incertaine. Pourquoi parler d’elle quand il y aurait tant d’autres choses à dire ? Est-ce le prix à payer pour son impertinence, et le fait d’avoir cherché à s’immiscer dans une intimité qui ne la concerne en rien ? Peut-être bien. Ses mains se posent autour de la tasse, en quête de chaleur. Elle ne l’aurait pas jugée si elle avait décidé de lui parler. Non, elle ne l’aurait pas jugée. Bon gré mal gré elle finit par consentir au silence incertain qu’elle lui impose. Le choix est fait, celui d’essayer de lui changer les idées. Et si sa vie l’intéresse sincèrement, pourquoi ne pas en parler au moins un peu, après tout ? « Il y a quelques semaines, j’ai vendu ma première toile. Un homme passionné, il a vu des photos de l’un de mes projets, cela lui a plu, il a passé commande. Si on m‘avait dit un jour que ces toiles pourraient me rapporter un peu d’argent, sincèrement, ça m’aurait bien fait rire. Mais comme quoi … » Esquissant un sourire en demi-lune, elle porte la tasse fumante à ses lèvres un instant, jetant un coup d’œil circulaire autour d’elle avant de reposer son regard sur les traits d’Annalynne. « A part cela, je me remets bien de l’opération. On est jamais à l’abri d’un rejet fortuit, c’est comme une épée de Damoclès, mais pour l’instant tout va bien. On dirait qu’on m’accorde bel et bien un sursis … » ironisa-t-elle, s’efforçant de ne pas penser à l’éventualité d’un rejet. Elle se sentait tellement mieux depuis quelques semaines, de pouvoir respirer par elle-même sans souffle extérieur. Elle ne voulait plus que cela cesse, non, plus jamais. « Quant au reste … Hmm … » Elle hésita à en parler. Se lança finalement. Après tout, que pouvait-il y avoir à cacher ? « Tu vas peut-être dire que je suis inconsciente mais … je crois que j’ai des sentiments pour un homme plus âgé … beaucoup plus âgé même. Je le connais depuis des années … Il m’a toujours perçue comme une enfant. Je doute que cela changera un jour. »



    @Annalynne Malcolm  

    © ACIDBRAIN
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postVen 12 Mai - 14:56
    taggercitereditionsupprimeradresse

    « All that you could be. »
    annalynne & lily




    « De moi ? » De toi, oui, de tout et de rien, de ce que tu veux tant que cela s’éloigne de mon chagrin. Hier encore, tout allait bien, hier matin je pensais qu’ils seraient toujours beaux, mes demains. Et je ne saurai mettre des mots sur ma peine, je ne peux apprivoiser cette intense haine. Comme je l’aime. J’ai des envies d’ailleurs, d’un moment où pourra s’apaiser mon coeur. J’ai une impression que je ne guérirai jamais, que c’est bien trop douloureux pour être réparé. Que la plaie est béante, pour ne pas dire horriblement géante. C’est affreux de souffrir autant, cette impression intense de crever. Bon sang Lily, je n’arriverai jamais à m’en relever. « Il y a quelques semaines, j’ai vendu ma première toile. Un homme passionné, il a vu des photos de l’un de mes projets, cela lui a plu, il a passé commande. Si on m‘avait dit un jour que ces toiles pourraient me rapporter un peu d’argent, sincèrement, ça m’aurait bien fait rire. Mais comme quoi … » Mes pensées s’envolent, le café n’est pas assez noir, il ne parvient pas à dépenser les abysses de mon esprit éreinté. J’ai mal, j’ai mal, et je ne cesse de me le ressasser. Tes toiles le méritent, tu sais, voilà ce que je voudrai lui dire, avoir la force de prononcer, mais rien, rien ne sort, c’est comme si déjà à l’intérieur tout était mort. « A part cela, je me remets bien de l’opération. On est jamais à l’abri d’un rejet fortuit, c’est comme une épée de Damoclès, mais pour l’instant tout va bien. On dirait qu’on m’accorde bel et bien un sursis … » Et voilà, l’espace de quelques secondes je me sens stupide, ridicule à souhaits, parce que je me dis être en train de crever alors que la mort, c’est elle qu’elle a frôlé. Mon égoïsme me brûle les yeux, et la langue aussi lorsque je bois une gorgée. Là encore, j’essaie de parler, je relève le regard vers elle, et réalise que ma vue est floutée, comme une envie indomptable de pleurer. « Tu vas peut-être dire que je suis inconsciente mais … je crois que j’ai des sentiments pour un homme plus âgé … beaucoup plus âgé même. Je le connais depuis des années … Il m’a toujours perçue comme une enfant. Je doute que cela changera un jour. » Non, s’il te plaît, ne fais pas ça … ne me parle pas de sentiments, oublie l’amour, aide moi. Fais quelque chose, empêche moi de sombrer. Je ne suis pas la bonne personne aujourd’hui pour parler de ça. C’est comme un poignard, une lame qui s’enfonce en moi. Les autres aiment, vivent … et moi. Mon regard balance, entre elle et le bébé, je ne sais plus comment fonctionner, je cherche mes mots, je veux rentrer. Je désire tout et rien à la fois, c’est plus difficile que ce qu’on le croit. « Je suis heureuse pour toi ... » que je prononce simplement, mais j’espère qu’elle comprendra que je le suis pour ses toiles, certes, mais surtout pour sa santé, la savoir bien est une chose unique, un côté miraculeux que la vie veut bien parfois nous donner. « Tu le mérites. » c’est certain, Lily est quelqu’un de bien. Et c’est peut-être pour cette raison que moi je mérite aussi ce qui m’arrive, après tout, je n’ai jamais été l’altruisme personnifié. Bien au contraire … alors qu’est-ce qu’elle m’a donné la vie à moi ? Un incroyable « c’est bien fait. Prends ça et apprécie la torture qui t’aura à l’usure. » Mais quand mes paupières battent un peu plus, j’observe son visage si doux, cette expression qui lui appartient, cet air si tendrement mutin. Elle est belle, putain. Si parfait contraste avec la laideur que j’incarne en l’instant. « Plus vieux ? » parce qu’il faut savoir le nombre d’années, parce que je ne sais pas vraiment combien pourraient transformer la chose en une chose « incorrecte » aux yeux de la société. « C’est un homme, tu sais. » et forcément, il ne te voit pas comme une enfant. Si moi je vois ta beauté, assurément que lui le fait. « Mais … l’amour ... » c’est un des sujets auquel je ne suis plus prête à croire, tu sais.


    @Lily-Rose S. Hopkins
    © ACIDBRAIN
    Contenu sponsorisé
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas

    Page 1 sur 2 1, 2  Suivant
    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum