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I LOVE HARVARD
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    « What the day owes to the night. » Pv. Lawrie.
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    Lien du postMer 7 Déc 2016 - 18:09
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    « What the day owes to the night. »
    lawrie & lily




    Le souffle altéré par l’émotion qui cisaille peu à peu sa contenance, son teint blêmit à vue d’œil, son regard s’égare à chercher un point d’ancrage qu’elle ne trouve pas, sauf dans cette prise que ses mains impriment autour de son costume. Elle n’ose même pas les observer tandis qu’ils se toisent, voudrait simplement disparaitre, se dérober. Et si une petite voix impétueuse tapie au fond de sa chair s’insurge des paroles de Montgermont, aimeraient pouvoir le briser et savoir lutter contre son arrogance, elle sait le combat perdu d’avance, et ses bras trop faibles pour se heurter à la colère viciée d’un homme trop grand, rendu à l’amertume de l’alcool. Encore trop percluse de failles, si Lily commençait doucement à évoluer et se modeler dans un esprit plus retors, et moins docile, elle ne s’était pas encore totalement départie de ce corps fragile dont elle était prisonnière. Raison pour laquelle elle craignait tant les injures, cherchant à se dérober sous leur joug plutôt que d’avoir à les affronter de ses mains. Admirant intérieurement la maîtrise dont il faisait preuve, tout en notant qu’il était vraiment à l’extrême limite du précipice, ses doigts continuaient d’imprimer le mouvement, ne se heurtant qu’à une surface statuaire qui ne consentit à bouger qu’au bout d’un temps trop long. Rassurée de l’entendre approuver sa suggestion de partir, son cœur eut un loupé dans sa poitrine et sa gorge se serra un instant lorsqu’il fit volte-face, pour fondre sur sa proie tel un rapace. Inconsciemment, Lily avait fait quelques pas en avant, prête à bondir s’il le fallait si la conversation tournait à la joute. Joute dans laquelle ce cher henry n’aurait aucune chance, elle le prévoyait d’avance. Et la teinte blême, presque livide qu’avaient pris ses traits suite à leur petit « échange » n’avait fait que confirmer ses soupçons, même si elle n’avait pas entendu ce qu’il lui avait dit.

    Pressant le pas dans le couloir jusqu’à être à bonne distance, et que leurs deux silhouettes disparaissent enfin de la scène du drame, Lily s’arrêta brusquement, soudain rattrapée par des émotions maintenues jusqu’alors en respect. « дерьмо, я дрожу (Bordel, je tremble) … Juste, deux minutes. » ses mains cherchent un support quelconque, trouvent finalement refuge contre le mur, où elle s’appuie le temps de retrouver un souffle régulier, et que les battements de son cœur soient lus mesurés. « Je vais finir par croire que je les attire … Les ennuis … » murmura-t-elle avec ironie, riant presque jaune face à cette triste vérité. Bon d’accord, parfois, c’était de sa faute. Mais d’autres fois … Qu’avait-elle fait pour provoquer sa colère au juste ? « Ça ne te fatigue pas, de toujours assurer mes arrières ? A ta place, je serais épuisée … » Elle en rit. Sans spontanéité cependant, d’un rire forcé, alors que sa silhouette se redresse pour mieux jauger d’un regard lointain l’entrée de la salle de réception un peu plus loin. « Je … je n’ai pas envie d’y retourner … » Un souffle qui vient se perdre dans l’écho du brouhaha. Cette soirée était un véritable désastre. Et si elle avait accepté jusque-là de se modeler à un carcan qui ne lui sied guère, s’en était trop. Elle n’en pouvait plus des sourires factices, des silhouettes hors de prix, et des conversations sans profondeur. Elle n’en pouvait plus de ces gens qui riaient sans rire, qui n’affichaient aucune passion qui ne soit pas contrôlée. « Lawrie, ça te dis … De changer de lieu de perdition ? » Consciente de la tournure tendancieuse de sa phrase, elle ne la précisa pas pour autant, se contentant d’esquisser un sourire espiègle. « Allez viens, je t’embarque pour des contrées moins … Moins surfaites. » glissa-t-elle alors que sa main se refermait consciencieusement autour de la sienne, et que sa silhouette l’entraînait déjà vers l’extérieur, prenant tout juste le temps de passer par le vestiaire pour récupérer son manteau. Elle avait un lieu en tête. Un lieu où elle se perdait souvent avec des amis, parfois même avec son paternel. Un petit pub irlandais à quelques pâtés de maison, avec des bières excellentes, des whisky à tomber, une musique traditionnelle entêtante, et un esprit bon enfant des plus délicieux. N’y allaient que des habitués, ou des égarés, qui aimaient partager un verre avec des inconnus, danser sur des airs endiablés et apprécier une atmosphère traditionnelle perdue en pleine urbanisation contemporaine. En y songeant, elle n’était pas sure que Lawrence apprécie l’endroit, son ambiance très singulière, et sa chaleur communicante. Il était parfois si … Si peu enclin à se laisser aller. Peut-être serait-ce un moyen de le dérider un peu … Ou non. Dans tous les cas, cette soirée-là ne pouvait pas être pire que celle qu’ils venaient de délaisser. Elle avait besoin de se changer les idées, de se laisser entraîner dans un tourbillon qui lui ferait oublier pourquoi elle tremblait, et le froid qui lui enserrait la poitrine. Et puisque se retrancher chez soi n’était pas une option … cette alternative-là lui paraissait un bon compromis.





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    Lien du postJeu 8 Déc 2016 - 23:22
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    Récupérant son souffle alors que nous nous étions arrêtés dans un coin à l'écart, mon regard se perd quant à lui dans les méandres de mes souvenirs. La conscience de ma condition et de mes aptitudes me revenaient en plein visage. Si Lily n'avait pas été présente...probable que Montgermont ne serait plus de ce monde lui non plus. Intérieurement ravagé par des sentiments contradictoires, avec d'une part l'envie d'y retourner pour en finir une bonne fois pour toutes et de l'autre l'incrédulité d'une conduite que je jugeais non proportionnelle à l'agression de la jeune femme, ce qui me renvoyait à mon non-professionnalisme, je me rendais alors compte de l'importance qu'elle tenait à mes yeux. Dangereuse perspective que de se dire que l'on tuerait par jalousie. Cela ne m'était jamais arrivé. Ou plutôt, pas depuis longtemps. En apparence détendu, je fermais les yeux au moins deux fois en humidifiant ma lèvre inférieure, perdu dans ma propre confusion et jugeant ma maladie soudaine et brutale comme un obstacle dans la poursuite d'une potentielle relation. L'amour vous rend idiot, parait-il. Je venais d'en apporter la preuve. « A moins que ce ne soit toi qui sois attirée par eux. » ironisais-je à demi-mot. Plus sérieux qu'on ne pourrait le croire compte tenu des circonstances troublantes dans lesquelles elle avait toujours vécu, je décide de ne pas oser aller plus loin dans cette réflexion, observant en de brefs instants les serveurs de l'hôtel rapporter le reste des plats presque entièrement vidés de leurs contenus, pour en ramener quelques secondes plus tard de nouveaux remplis de mets sucrés et exotiques. « Je suppose que non. » Assurer ses arrières faisait comme partie de mon quotidien. Plus qu'une mission que je m'étais obligé à remplir, c'était un besoin vital de la savoir en bonne santé et en toute sécurité. Appelons cela l'instinct parental. Même si, depuis deux semaines que j'étais rentré, cet instinct là avait viré en une forme bien plus pernicieuse, sentiment que pouvait ressentir un homme pour non plus une enfant comme je l'avais toujours considérée jusque-là, mais une jeune femme dont le simple contact suffisait à briser la muraille que mon cœur avait construit durant toutes ces années de solitude. Croyait-elle que je m'étais rendu à cette soirée pour la vision de ces pingouins endimanchés ? Certes je reconnaissais qu'au départ, mon envie de la rejoindre avait été guidée par mon souhait de faire plus amples connaissances avec sa mère et son beau-père, avec pour conséquences immédiates de la protéger de ce couple que je préjugeais éphémère dans sa vie. Craignait l'abandon que cette femme pouvait à nouveau lui faire endurer, mon instinct protecteur avait pris le dessus sur la raison, et je m'étais arrangé pour obtenir l'un des fameux cartons d'invitations me donnant accès à cette soirée chic. Sauf que je ne m'attendais à...cette robe. Ce dos échancré...ses boucles... Pourtant, elle n'avait pas tellement changé, c'était toujours la même Lily que je connaissais. J'en avais donc déduit que c'était mon regard à moi qui s'était modelé. Passant de celui d'un père à celui d'un homme, j'oserais même ajouter d'un...prétendant. Aussi, voilà la raison pour laquelle j'avais vu rouge en remarquant ces coqs qui se pavanaient devant elle. Une raison que j'avais cherchée à repousser, inavouable pour un homme de ma trempe et de mon âge que je trouvais bien trop éloigné du sien pour avoir la moindre chance de la conquérir, et pourtant, ce soir, sur ce balcon...nous étions si proches. Mes sourcils se froncent tandis que je la contemple en cherchant à deviner ce qu'elle avait derrière la tête. Changer de lieu de...perdition ? J'ignore pourquoi mais cela ne m'inspire rien qui vaille. Enfin, n'ayant pas plus envie d'assister à cette célébration qu'elle visiblement, je répondis par l'affirmative avant que ses doigts ne m'emportent avec elle loin de cette nuée de paillettes. Rajustant le col de mon manteau une fois à l'extérieur, j'attendis patiemment que le voiturier appelle la compagnie de taxis – si j'avais su que Lily serait à mon bras, sans nul doute serais-je venu à cette soirée au volant de ma propre voiture, une erreur que je ne commettrais plus à l'avenir – jusqu'à ce que le véhicule jaune conventionné s'arrête au devant de l'entrée et que son chauffeur vienne nous ouvrir la portière arrière, un sourire charmeur étirant ses joues rosées. Visiblement, Lily avait su capturer son attention. « Alors, où m'emmenez-vous miss Hopkins ? » lui demandais-je, taquin, une fois assis sur les sièges arrières du taxi, jetant un regard amusé à ce gamin qui l'observait, il le croyait, discrètement à travers son rétroviseur tandis que le rouge de ses joues devenait de plus en plus marqué.




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    Lien du postVen 9 Déc 2016 - 5:56
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    « What the day owes to the night. »
    lawrie & lily




    Alors qu’elle marche vers le vestiaire, sa première phrase se réverbère encore au fond de sa conscience. Bon sang. Et s’il avait raison ? Si au-delà d’une malchance surréaliste, elle était simplement attirée par les personnalités éclectiques ? Se fondre dans les abîmes destructeurs d’autres, était-ce un moyen de se dérober aux siennes ? Si tel était le cas, les ennuis ne risquaient pas de la lâcher de sitôt. D’ailleurs, son attachement à un personnage tel que Lawrence était révélateur. Il était imprévisible, trop courtois pour que ce soit totalement normal, protecteur à un point parfois … terrifiant. Et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’être happée par ce qu’il dégageait, comme un aimant contre une plaque glacée de métal. Se glissant dans sa veste, s’enroulant dans son écharpe, la vivacité du froid au dehors lui fit cligner les yeux jusqu’à les rendre humide, et c’est avec précipitation qu’elle s’engouffra dans le taxi hélé comme un courant d’air, s’échouant sur la banquette arrière avec un soupir de soulagement. Sans attendre, elle avança sa tête entre les deux sièges, donna leur point de chute au chauffeur sans remarquer son regard insistant sur sa personne, avant de s’enfoncer de nouveau dans la banquette, un sourire énigmatique au coin des lèvres. « Si je te le dis maintenant, tu vas vouloir déguerpir. » En même temps, elle semblait s’agiter, ses cheveux s’éparpillant alors qu’elle se baissait péniblement pour … Enlever ses chaussures. Un juron lui échappa dans un virage, elle avait failli perdre l’équilibre, et s’affaler sur le côté comme un sac. « Ah, bon sang, c’est une torture ! Plus jamais tu m’entends ? Plus jamais on n’engoncera mes pauvres petits pieds dans des trucs pareils ! » A bout de bras, elle tendit l’une des deux chaussures, victorieuse, les observant comme des fruits du démon exposés à l’œil cruel de Satan lui-même. Sans demander son reste, elle les fourra dans son sac à main, bien trop grand pour que ce ne soit pas suspect. Et, telle la boîte de Pandore, elle en sortit à la place une paire de ballerine noire qu’elle glissa dans ses pieds qui la remerciaient déjà. Oui, elle avait déjà prévu que ses pieds allaient crier au scandale avant la fin. « Dites donc vous … » Enfin, elle venait de noter que le chauffeur regardait davantage dans son rétroviseur, surtout depuis qu’elle s’agitait partout, à se pencher en avant pour offrir une vue pigeonnante sur son décolleté. Affichant une moue mécontente, son index traça une arabesque invisible dans le vide entre les deux sièges, pointant la route devant eux. « Regardez donc la route, qu’on ait pas un accident en prime parce que vous vous serez rincé l’œil. » Etait-il devenu rouge tomate ? Peut-être, le fait est qu’il s’était renfrogné dans ses épaules, regardant à présent la route avec intensité sans oser jeter de nouveau un coup d’œil dans le rétroviseur, au risque de s’attirer des foudres.

    Enfin le taxi s’arrêta non loin du pub, qui, comme souvent, était plein à craquer. Des petits groupes s’étaient formés dehors, certains fumant avec leur verre à la main, d’autres riant trop fort. Juste avant de descendre du taxi, sa main retint Lawrence par le pan de sa veste. « Attends … Tu permets ? » elle scruta son visage, puis son regard descendit légèrement, jusqu’à l’orée de son cou. Sans attendre sa permission, elle glissa ses doigts avec prudence autour de son nœud papillon, en défit les rouages, et le tira hors de son col de chemise. « Tu te sentiras mieux sans … Là où on va. » elle le fourra à son tour dans son sac, lui offrant un sourire désinvolte avant de se hisser à l’extérieur. Leurs tenues allaient déjà dénoter dans le décor, donc autant ne pas en rajouter. Glissant sa main autour de la sienne, menant la danse jusqu’au fameux lieu de perdition, on ne manqua pas de leur jeter des regards amusés à l’entrée, alors qu’elle leur frayait un sillage entre les corps. Ça s’agitait pas mal à l’intérieur. Visiblement, un groupe fêtait quelque chose, tandis que d’autres devaient être en train de s’adonner à un jeu de défis. Un groupe de musicien mettait de l’ambiance. Certains dansaient, d’autres se contentaient de discuter arrimés autour des tables en bois disposées ici et là. « Salut Connor ! » lâcha-t-elle à l’intention d’un grand (et plutôt potelé, un beau bébé) barbu, roux jusqu’aux sourcils, d’une cinquantaine d’années qui essuyait une pinte derrière son comptoir de bar. Avec ses bras menus, elle s’était hissée légèrement par-dessus le comptoir, sa main venant frapper la sienne dans une salutation amicale. « Oh tiens ! Salut Minipouce ! » (elle détestait quand il l’appelait ainsi, ne savait même plus quand il avait commencé, mais ne pouvait pas lui en vouloir tant il était adorable). « C’est quoi cette tenue, t’as cambriolé une boutique de luxe, t'essayes de te trouver un vieux riche pour assurer tes vieux jours ? » - « Et que veux-tu, il y en a qui ont des responsabilités et un rôle à jouer dans le monde, parfois … » ironisa-t-elle en posant son coude sur le rebord en bois. « Tu m’présentes pas ton ami ? » - « Ah si, bien sur ! » fit-elle en tirant brusquement Lawrence qui semblait s’être mué en un poisson rouge dans un bocal sans eau. Là pour sur, si elle n’arrivait pas à le dérider avec ça, elle n’aurait plus qu’à démissionner. « Connor, j’te présente Lawrie. Lawrie, Connor. C’est le gérant du pub. Avec sa femme. Et il lui fait régulièrement des infidélités avec des pintes de Guinness, je l’ai vu. » Il afficha un petit air coupable, une main sur le cœur, juste au-dessus de sa bedaine. « Elle est si tendre avec moi, et je ne suis qu’un faible homme face à ses charmes délicats. » Elle étouffa un rire, ajoutant à mi-voix dans un murmure : « Je préfère te prévenir, Lawrie est … de l’autre camp. Tu sais … de l’autre côté … » Elle mima avec ses doigts ce qu’elle voulait signifier, et en guise de réponse, sa bouche forma un o parfait. « Ne me dis pas qu’il est … ? » - « Si si si. » - « Je me disais bien. Le petit côté rouquin, l’accent, ça ne trompe personne … » Il haussa brusquement le ton. « Mon cher Lawrie, vous allez me goûter ce millésime que je garde précieusement. De la crème de whisky irlandais, même les écossais n’en font pas de meilleur. » Et ça y’est, première petite pique, alors qu’il lui souriait de toutes ses dents, et lui servait un verre. « Et toi, qu’est-ce que je te sers mini-pouce ? » - « J’ai pas le droit à ton millésime moi ? » - « Penses-tu, tes papilles sont encore trop délicates pour un breuvage racé comme celui-ci. C’est réservé aux hommes, aux vrais, aux vikings ! » Il bombe le torse, remballe sa bouteille. « Mufle. » - « Petite nature. » - « Bon, tu me sers une bière ou quoi ? » - « Évidemment. » termine-t-il en riant, plaçant une chopine de bière blonde devant elle, avant qu’ils ne soient interrompus par des éclats de voix du groupe sur le côté. « Qu’est-ce qui se passe ce soir ? Ils sont déchaînés … » - « Le match de rugby. On a gagné. » - « Ah, tout s’explique … » Elle porte son verre à ses lèvres, jette un regard circulaire dans la salle, repère finalement une table libre dans un coin, un peu à l’écart de toute l’effusion du groupe et des danseurs pour l’instant peu nombreux. « On va aller s’asseoir … » - « T’as raison, profitez, le calme ne va pas durer. » Elle lui adresse un sourire jovial, reprend la main de Lawrie dans la sienne pour se frayer un chemin jusqu’à la table qu’elle avait repéré, s’installe en déposant sa veste sur le dossier. « Cette robe n’est vraiment pas discrète … » murmura-t-elle pour elle-même en réajustant discrètement ses bretelles, son décolleté. Puis jugeant le tout un peu trop « voyant », elle se saisit de son écharpe et la passa autour de ses épaules comme s’il s’agissait d’un châle.





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    Lien du postDim 11 Déc 2016 - 13:07
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    Etrangement, sa remarque eut l'effet estompé. Trop curieux pour m'enfuir alors même que la raison me criait que la soirée n'allait pas se terminer sous de bons auspices – non non, je n'oserai jamais remettre en question les goûts de Lily, voyons ! - un sourire amusé étira mes lèvres tandis que j'observais par la vitre arrière, le paysage défiler sous mes yeux. « A dire vrai, c'est en te gardant de me dire ce qu'il en est que je suis tenté de déguerpir. » soupirais-je en songeant à des théories farfelues toutes plus folles les unes que les autres. Elle n'oserait tout de même m'emmener dans un cirque ? Ou à un party ? Non, les femmes pouvaient se montrer cruelles mais pas à ce point, tout de même. Le sifflement de la brise d'hiver résonne par moment à l'intérieur du taxi, dont le chauffeur semblait s'intéresser davantage au bustier de Lily qu'à la route. Un virage à gauche l'entraîna d'ailleurs malgré elle dans sa chute alors qu'elle s'était baissée pour défaire ses talons hauts, tandis que je la contemplais, jambes croisées, mes mains confortablement posées sur mes cuisses, se débattre en ruminant. « Ces trucs, comme tu les appelles, te donnent pourtant l'allure d'une reine. » lui susurrais-je, mi amusé, mi désolé de la torture que ses chaussures lui infligeaient. Ma bouche s'entrouvre un moment, devant la paire qu'elle enfonce rapidement dans son...sérieusement ? Son sac à main ? Je savais que je devais me méfier de cette chose à anses. Un homme n'a jamais eu besoin d'un tel attirail, et pourtant, je suis persuadé que le diable s'habille en prada. Evitant un commentaire, ma main  recourbé en un poing serré s'abat sur mes lèvres pour étouffer un rire discret. Pauvre pauvre Lily, obligée de se débarrasser de magnifiques escarpins, tout en veillant à ce que son décolleté soit à l'abri de tous les regards. Vraiment ce chauffeur, quelle impudence. J'aurai même émis quelques réserves sur son cas et...son avenir en ce bas monde s'il n'avait pas été aussi jeune et, soyons sérieux, un rival affranchi de toutes suspicions de ma part.

    Lorsque le véhicule s'arrête enfin, mes bras semblent s'enliser derrière moi. Le contact de Lily me dérange, mais d'une manière agréable. Stoïque malgré mon pouls qui avait brusquement pris de la vitesse, je rehausse légèrement le menton afin qu'elle ait accès à ce nœud papillon qu'elle cherche, pour une raison qui m'échappe encore, à me retirer. Mon col aussitôt dénudé, je défais rapidement de mes doigts les trois premiers boutons de ma chemise, afin d'éviter l'allure scandaleuse à mes yeux d'un prêtre ou d'un intellectuel quelconque. La sensation du vent effleurant mon torse à présent à demi découvert me fait sourire, le temps de payer notre moyen de transport nocturne, et de me retourner. Ce que j'ai fait bien trop tard pour ma propre santé mentale, je le crains. Croyant d'abord en une plaisanterie, une mauvaise, délibérée et fourbe farce de la part de la petite poupée rousse qui m'avait conduite ici, mes sourcils se creusent à mesure que j'observe les alentours, écarquillant les yeux par deux fois devant l'établissement qui se dressait devant moi. « Lily, je ne trouve pas ça drôle. » Un pub. Nous étions devant un pub. Et si au moins il y a la moindre chance qu'il existe des pubs britanniques dans le coin, j'aurais encore pu accepter l'idée de me pervertir dans ce lieu de classe moyenne, mais non. Irlandais. Ce pub était...irlandais. Tuez-moi tout de suite. Incapable d'articuler la moindre parole sensée, sans doute qu'une partie de mon cerveau croyait encore que Lily voulait me faire une blague, je la suis tel un zombie à travers les embranchements sinueux que forment les individus présents à l'intérieur du pub, jetant des regards à la fois méfiants, atterrés et pour finir blasés à mesure que nous rejoignions le bar. Tiens, et il semblerait que ce soir ne soit pas le premier pour la demoiselle. Un ogre, pardon...un homme je voulais dire, barbu roux, bref le portait d'Obélix venait de faire son apparition derrière le comptoir. Le fameux Connor. God, qu'est-ce que je fais encore ici !! Minipouce ? Mon corps exprimait à lui seul tout l'intérêt que je portais à cet établissement et à ceux qui le côtoyaient. Raide comme une tige, le regard sévère, une moue presque boudeuse sur les joues, et les bras allongés le long du corps. Bref, un mur de briques aurait été plus expressif.

    Difficile de réfléchir dans un endroit aussi bruyant, pourtant le mot « ami » parvint à me sortir de ma torpeur. Un regard rapide et agacé se posa aussitôt sur le propriétaire des lieux lorsque Lily crut bon me présenter. « Lawrence, en fait. » énonça, les lèvres pincées. Pas Lawrie, sûrement pas. 'Monsieur', à la rigueur, m'irait aussi très bien. Devant leurs babillages, visiblement s'appréciaient-ils sincèrement, je gardais malgré tout une mine austère. Peu intéressé par l'homme qui me faisait face, je cherchais un moyen discret de me faire oublier, tout en gardant un œil protecteur sur ma jeune amie qui avait osé me jouer ce mauvais tour. A charge de revanche, fillette. « Comment ça...de l'autre camp ? » La question était sortie, poignante et contrariée alors que je la fixais comme si elle était devenue complètement folle. JE NE SUIS PAS GAY ! Hurlais-je intérieurement. Quand à ce Connor, s'il persistait sur cette voie... Ah non. Autant pour moi, ma tension venait de redescendre d'un cran. Ce n'était qu'un quiproquo. « Mon cher, je puis vous assurer, qu'il n'y a pas meilleur whisky que celui fabriqué par les Ecossais. » Non, je ne rageais pas. Malgré le sérieux dans le timbre de ma voix et mon air impénétrable, mon ego se sentait flatté de recevoir pareil traitement de la part d'un Irlandais, et de pouvoir lui rendre la pareille en retour. Attrapant la chope qu'il me tend, je fais mine d'en humer le parfum, avant d'y plonger les lèvres. Mmmhh...bon, je dois reconnaître qu'il n'avait pas totalement tort. L'arum donnait envie, le goût était fin et subtilement corsé, la consistance ni trop veloutée ni trop légère...un régal que ceci dit, il ne m'entendrait jamais complimenter. Allons bon, un Ecossais qui complimenterait un Irlandais, ce serait le début d'une nouvelle guerre assurée. Encore une fois, Lily m'entraine au loin, sa main retenant la mienne comme si le naturel devenait habitude. « Non, en effet. Mais...que fais-tu ? » Une écharpe ? Il faisait au moins 25° à l'intérieur ! « Ne sois pas ridicule. » Mes dents se découvrent, je lui souris avec la tendresse qu'aurait eu un père pour sa fille, toute rouge devant son premier amour. « Pourquoi refuses-tu que l'on t'admire ? » lui demandais-je alors très sérieusement en déposant ma chope sur la table basse située devant nous. « Tu en as le droit, et tu devrais en profiter. » Même si ma jalousie se réveillerait sûrement en constatant l'état d'excitation dans lequel un homme pouvait se trouver en la contemplant, j'estimais que la flatterie et le flirt faisaient partie de l'apprentissage de la vie, et qu'au vu de son jeune âge, elle avait le droit et le « devoir » de jouer de ses charmes comme toutes les jeunes filles – toutes les femmes même quand on y pense – de son âge.

    Autour de nous, le bruit amplifiait. La faute aux spectateurs du match de Rubgy, qui, fidèles à leurs habitudes et à leurs origines irlandaises, hurlaient déjà à qui veut l'entendre la nouvelle de leur victoire. Quant à moi, je songe à l'erreur que j'avais commise, que je ne reproduirais plus à l'avenir : toujours avoir une arme sur soi, ne serait-ce que pour avoir un peu de silence. Surtout...de la part des Irlandais.



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    Pendant un instant, Lily s’arroge le droit de jouer les guides au sein de l’enfer. Enfin enfer, surtout pour lui, car elle devinait dans ses pieds qui rayaient le parquet que cela n’allait pas être une partie de plaisir. Mais elle avait d’autres desseins en tête en réalité, plus maligne qu’elle ne semblait l’être, à simplement l’entraîner dans les déboires alcoolisés d’une soirée bruyante et sans saveur.  En réalité, elle connaissait plutôt bien l’ambiance de ce pub. Il y avait régulièrement de jeunes groupes talentueux qui s’y produisaient, on y dansait, chantait parfois, et la clientèle d’habitués qui s’égarait entre ces murs n’avait rien à voir avec celle qui hantait les boîtes de nuits urbaines, branchées, et aux élans électroniques entêtants. D’ailleurs, si l’on observait la tranche d’âge des personnes fréquentant le pub, il y avait peu d’étudiants, ou alors, des étudiants aux allures décontractées. Entre ses cils, Lily avait observé avec une certaine délectation l’échange entre Lawrence et Connor. Pourquoi aimait-elle tant le malmener ? Essayer de rendre moins lisse cette carapace derrière laquelle il se retranchait ? A moins qu’il ne soit que cet être très guindé, carcanté dans des principes aussi serrés que l’était ce nœud papillon. A l’image de ce dernier, elle avait bien envie de voir ce qu’il pouvait être sans. Sans les principes, sans les carcans, juste lui, et ses élans inconséquents et amusés d’homme. Elle n’était pas sure d’y parvenir, voyait cela comme une sorte de défi à relever qu’elle savait, au fond d’elle-même, perdu d’avance. Mais pourtant elle ne perdait pas espoir, se plaisant à l’entraîner dans les méandres du bruit et du whisky, juste pour voir jusqu’où il était capable d’aller. Mais déjà, alors qu’elle le sentait s’indigner de ses sous-entendus orientés, elle le voyait répondre à la pique, jouter à son tour. Elle étouffa un rire en se mordant la lèvre inférieure, s’enlisant encore dans les méandres du pub jusqu’à trouver un point de chute. « Quoi ? ça n’a rien de ridicule … » bougonne-t-elle en plaçant consciencieusement l’écharpe sur ses épaules, tout en sachant pertinemment qu’elle n’y restera probablement pas très longtemps. Il faisait une chaleur étouffante là-dedans. « Admirer, c’est un bien grand mot. » Ses lèvres se modèlent en une moue espiègle, trouvent finalement du réconfort dans sa bière dont elle se délecte d’une gorgée, ses lèvres s’ourlant pour retirer la mousse nichée sur sa lèvre supérieure. « Je n’ai pas forcément envie qu’ils soient tous à … Me regarder. C’est flatteur c’est sur … Mais en même temps … Leur regard à eux ne m’intéresse pas. » Sur la fin de sa phrase, elle avait posé dans le sien un regard appuyé, désarmant d’espièglerie, presque empreint de sous-entendu alors qu’elle portait de nouveau son verre à ses lèvres pour s’y dérober. « Je suis sure que tu commences déjà à regretter le champagne, les petits fours, et le parfum acidulé de miss Delacour. » Bon sang, ça rimait presque. Et la voilà qui riait, de le voir se hérisser chaque fois qu’une salve de voix graves déferlait sur eux comme une vague. Le match était terminé. Ils avaient gagné. Et à présent, ils chantaient un hymne, tous agglutinés les uns à côtés des autres avec leurs pintes à la main, à rire trop fort et parler à gorges déployées. « Alors quoi, les écossais ne savent pas danser ? C’est vrai que le rythme est rapide … Difficile à suivre … Ces irlandais sont des pointures. » Est-elle en train de le défier à présent ? Peut-être un peu. En attendant, autour d’eux, le monde s’agitent, les esprits s’échauffent. Il faut dire que la soirée commence à être bien entamée, et les verres depuis longtemps vidés. Elle-même ressent toujours les effluves du champagne, conjugués à ceux de la bière qu’elle est en train de boire. Le tout lui donnant des ailes, et une aisance joviale peu commune.  Se perdre dans le bruit pour oublier celui que fait son âme, glisser sur les chemins tortueux et brûlant des soirées enfiévrées, pour ne pas ressentir encore le glas qui l’a saisie lorsque Montgermont a placé ses doigts indélicats sur sa jugulaire, pour l’étreindre de ses élans mortifères. C’est pour cela aussi, qu’elle est venue se terrer ici. Car c’est le seul endroit qui fasse suffisamment de bruit, pour faire taire les cris enfouis.





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    Lien du postLun 12 Déc 2016 - 23:56
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    Une robe de luxe échancrée avec une écharpe en laine dans un lieu où il faisait au moins 30°, non effectivement, pas ridicule du tout. Un soupir dépité s'échappa de ma gorge à l'idée que j'allais ENCORE devoir m'expliquer pour la convaincre. Bon sang que cette fille était bornée ! D'accord peut-être que le terme n'était pas tout à fait approprié, trop 'artistique' ou 'romanesque' pour peser dans ce contexte, mais Lily ne pouvait pas me faire croire qu'elle ne voyait pas où je voulais en venir. Car si tel était réellement son objectif, elle avait du souci à se faire. Ce soir, rien que par cette soirée mondaine, elle m'avait montré un autre visage. Plus...femme dirais-je. Le plus étonnant qu'elle n'avait pas besoin de s'habiller comme une lady pour que mon regard ne change. Il avait suffi de quelques mots, des regards échangés, et de son corps se rapprochant sensiblement du mien pour que le temps s'inverse. Surpris de constater combien des circonstances, l'effluve du champagne et la jalousie aidant pouvait disperser des doutes que je percevais déjà depuis plusieurs semaines quant à la relation que je croyais entretenir avec la jeune femme depuis tout ce temps, je me figeais aussitôt son allusion parvenue à mon oreille. Une douce provocation sans doute destinée à me faire réagir, et qui avait suffi à me laisser pantois. Incapable d'articuler un mot et manquant presque de m'étouffer dans mon whisky, je tournais vivement la tête vers le comptoir, vers n'importe quoi, n'importe qui en fait qui pourrait me faire oublier le sens de ses paroles, et leurs conséquences si j'y répondais positivement. Censé me dérider, du moins était-ce l'une de mes supputations, l'alcool embrasait mes sens et paradoxalement, je luttais contre cette sensation étrange de tournis qui m'envahissait peu à peu. « Je te revaudrais ça, sois-en sûre. » répliquais-je avec un sourire malicieux en reprenant le contact visuel. « Mais ta compagnie m'est plus agréable que nulle autre. » murmurais-je ensuite. Fronçant les sourcils, je jette un regard suspicieux dans le fond de ma chope, comme si Lily avait eu l'audace d'y glisser une pilule quelconque à même de me désinhiber. « Et toi ? Aucun regret d'avoir abandonné ce cher Cyprien ? » articulais-je en épelant chaque syllabe de son prénom comme s'il m'écorchait les lèvres. Ma chope désormais vide, je sens en moi monter l'insuffisance, titillant mes nerfs de savoir que finalement, le whisky irlandais valait sans doute autant que celui de ma chère patrie. Evidemment, je ne l'avouerai jamais. Seul un regard en direction du comptoir, et un signe du menton en soulevant ma chope vers le barman répondit à mes attentes, tandis qu'il osait s'esclaffer avant d'aller me resservir. Ces Irlandais. J'avais de plus en plus l'impression de me trouver au sein d'un souk. La musique, les rires à gorge déployée, l'atmosphère étrange de convivialité mêlée à celle de l'alcool qui rendait certains plus chaleureux ou agressifs que d'ordinaire. Une ambiance que nous autres Ecossais avions l'habitude de partager, même si cet apprentissage de la vie, étant réservé généralement aux plus jeunes d'entre nous, je l'avais oublié depuis longtemps. « Ils dansent comme les leprechauns qu'ils sont. » répliquais-je de mon plus fort accent écossais. Mon regard la rattrape, méfiant et amusé à la fois. « tu crois que je ne sais pas ce que tu essaies de faire... » Mes lèvres se fendent en un sourire qui ne laissait plus aucun doute sur ma capacité à survivre à ce type de boisson. Oui, je te le revaudrai, Lily-Rose Hopkins. Me levant de mon fauteuil, retirant tout à coup ma veste de smoking et relevant mes manches de chemise jusqu'aux avant-bras, ma main se tend alors vers elle, toute confiante. « Si je dois me ridiculiser en public, j'aimerais que tu sois ma partenaire. » lui fis-je observer.



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    Lien du postMar 13 Déc 2016 - 9:48
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    « Mais oui mais oui, si tu le dis. » Oh ça, elle y comptait bien. Mais elle n’avait pas froid aux yeux, et était d’une ouverture d’esprit presque sans limites tant que l’on ne touchait pas  aux principes inculqués par son éducation. Et elle supposait la sienne beaucoup plus stricte que celle que Jonathan lui avait fournie. Raison pour laquelle elle ne craignait pas le revers. Où pourrait-il bien l’emmener, qui soit pire que cet endroit pour lui ? Aucun risque. Alors, emplie de certitudes illusoires, grisée par l’alcool au point d’en devenir plus hardie encore qu’à son habitude, Lily s’enfonce dans son siège, et dans les méandres d’une ivresse mesurée. Il fait si chaud dans ce pub. La faute aux corps qui s’entassent, s’agglutinent, et s’agitent davantage depuis quelques minutes. Certains se lèvent, vont rejoindre un groupe qui sautille au centre de la pièce au rythme d’une musique dont le tempo lui donne le tournis. Son écharpe glisse déjà sur ses avant-bras, n’ayant pas tenu cinq minutes. Ses paupières balbutièrent un instant, à ce compliment déguisé qu’il venait de lui offrir sans fard, avec un sourire … Était-ce de la malice ? Elle l’aurait juré, s’en sentant presque désarmée alors qu’un sourire espiègle naissait au coin de ses joues. Était-ce l’alcool qui le faisait oser ? Qui l’amenaient à s’affranchir de ses carcans le temps d’un instant ? Peut-être bien. Certainement même, mais elle trouvait cela délicieux, se repaissant de cette image qu’il lui offrait sans s’en rendre compte avec une délectation à peine voilée. « Il m’a laissé son numéro. Je pourrais toujours le recontacter … Si j’ai envie. De toute façon, il m’a invité à venir visiter son atelier, à New-York … Il faudra bien que j’y aille. Par … Conscience professionnelle ! » murmure-t-elle sur un ton des plus sérieux, levant sa chope d’un mouvement volontaire en fronçant les sourcils. Oui, elle l’avait fait exprès. Oui, elle aimait s’enliser dans une désinvolture à peine voilée, juste pour … Pour quoi au juste ? Le tester ? Voir quelle serait sa réaction ? Garder une emprise illusoire ? Allez savoir. Ses yeux s’écarquillent encore, à observer sa chope qu’il vide plus vite qu’elle ne se remplit. C’est qu’il avait une bonne descente, le petit Lawrie. Elle n’essayait même pas de le suivre, sinon, à ce rythme-là, elle allait rouler par terre d’ici une heure ou deux. Ou agir inconsidérément. Ou devenir incontrôlable. Ou les trois ensembles. « Comme des quoi ? » les yeux ronds comme des soucoupes, dévoilant toutes ses dents à l’écoute de ce qualificatif prononcé avec un accent guttural, elle plonge son nez dans sa chopine, l’air de rien, toute innocente qu’elle est face à ses accusations infondées. « Quoi ? Je ne fais rien voyons … Je ne vois pas de quoi tu parles. » Ses prunelles viennent un instant scruter le plafond, son sourire qui s’est agrandit la trahit totalement, et c’est un regard surpris qu’elle pose sur lui alors qu’il se … Lève ? Pourquoi se lève-t-il ? Et pourquoi ôte-t-il sa veste à présent ? Quoi, mais non, il ne s’agissait que de pure provocation … Juste ça … rien d’autre. Inutile d’en venir aux mains … « Qu’est-ce que tu … ? » Son regard oscille entre cette main tendue, la piste qui s’agite, la main tendue encore. Oh bon sang, elle n’est plus certaine que ce soit une bonne idée. « Qui a dit qu’on serait ridicules ? Ça peut pas être pire que la troïka ! » Troïka, danse traditionnelle russe en trio qu’elle avait appris à l’école primaire. Pour sûr, ça ne pouvait pas être pire. Ses doigts se referment autour des siens, quand son autre main balance son écharpe sur le dossier de la chaise. Arrivés dans le troupeau, elle ne sait plus trop où donner de la tête. Entre ceux qui dansent en groupes de plus de 6, et ceux qui dansent en duo, ça n’a ni queue ni tête. Mais son esprit tournoie jusqu’à ne plus savoir où, ni comment se poser. Ses pieds impriment déjà la mesure, quand sa main vient attraper furtivement le bas de sa robe pour éviter qu’elle ne traîne par terre, et ne la fasse trébucher. Elle s’agrippe fermement à la main de Lawrie pour ne pas le perdre dans la cohue. Mais la salve est trop puissante, la poigne d’un grand gaillard qui l’entraîne brusquement dans une ronde aussi. A peine le temps de dire ouf, et elle est déjà encadrée de deux corps qui battent la mesure à droite, puis à gauche. Les partenaires s’interchangent. Elle sent même ses pieds qui quittent le sol, parfois, dans des élans d’autres qu’elle ne contrôle pas.  Des éclats de rire lumineux lui échappent, à trop se laisser entraîner dans un rythme effréné qui lui coupe le souffle. A force que les duos s’interchangent, elle finit, presque avec surprise, par retomber sur la silhouette de Lawrie sur laquelle elle s’affale presque. « Ah, te voilà ! » crie-t-elle pour que sa voix passe par-dessus le raffut. Maintenant, elle ne le lâche plus. Son bras glisse autour de ses épaules, sa main se referme dans la sienne. Elle ne sait pas trop qui de lui ou d’elle mène la danse, mais finalement, ils ne se débrouillent pas si mal. Et les tournoiements son si rapides, qu’elle perd conscience de tout, à part de la prise que sa main imprime autour de sa taille, et de la musique qui ne s’arrête jamais, prend des élans presque impérieux. Sa peau se teinte de rougeurs, ici et là, parce qu’elle a chaud, et qu’elle rit beaucoup trop. Mais elle s’est rarement sentie si légère, à virevolter comme une enfant sans contraintes, seulement parée d’une innocence débridée par l’alcool, et les élans de jig irlandaise.




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    Lien du postVen 16 Déc 2016 - 7:15
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    J'étais si ravi d'apprendre que cet ...que Cyprien avait pris le temps de lui fournir son numéro que je manquais de m'étouffer dans ma chope. Détournant les yeux pour prendre le temps de reprendre des couleurs et...contrôler à nouveau cette émotion si singulière qui s'emparait de mon être dès qu'il était question d'un autre homme dans la vie de la jeune femme, je fais mine d'esquisser un sourire en apprenant la nouvelle tout en hochant positivement la tête. « Mais oui, par conscience professionnelle, biensûr. » répétai-je en vidant d'un trait le reste du fond de ma chope tout en lui jetant un regard noir. A quoi jouait-elle au juste ? Parce qu'il était clair à mes yeux que Lily s'amusait avec moi, ou...contre moi, tout dépend du point de vue. Une situation qui avait autant tendance à m'exaspérer qu'à m'exciter, je dois le reconnaître. « Des farfadets. Des farfadets avec un trèfle sur un chapeau vert. » traduisis-je d'un air absent en faisant signe au barman de m'apporter une autre pinte d'un geste de la main. Moi, raciste ? Allons bon, qu'allez-vous penser là ? « C'est cela, oui. » Tu ne vois pas de quoi je parle. Ma main à couper que tu mens, fillette. Et je vais pas tarder à dénicher de nouvelles preuves, crois-moi. « La tro quoi ? » Oui, j'avais compris qu'il s'agissait d'une danse russe par le nom, et le fait qu'elle y faisait référence dans ce contexte précis alors que je l'invitais à me suivre sur la piste. Et certes j'avais des notions de cette langue. Mais des notions excluent naturellement de tout connaître de la culture, plus encore la danse. Parce qu'en règle générale, je ne me rends pas en Russie pour danser, non. Quoiqu'il en soit, je n'ai plus le temps de réfléchir, je n'en ai même plus envie. La danse nous entraîne et déjà nous changeons de partenaire. Ma air dramatique habituel a laissé place à une franche partie de rigolade, embrassé, collé de tous les côtés, je m'élance, m'avance et virevolte comme ces farfadets que je critiquais quelques temps auparavant. Mon rire résonne, et mon cerveau se déconnecte. Les battements de mon cœur s'affolent, j'apprécie de retrouver la sensation oubliée d'avoir été jeune homme moi aussi. L'alcool me monte peu à peu à la tête, mais ce soir, cela n'a plus aucune importance, tout ce qui m'importe c'est qu'elle s'amuse. La voir rire comme jamais je ne l'avais connue par le passé me fait fondre. J'aime la sentir heureuse, épanouie, libre. Oubliant les contacts plus que rapprochés moi qui ne suis pourtant pas d'un naturel tactile, encore moins vis à vis des irlandais étrangers, lorsque ma partenaire me revint, je ne la quitte plus. Mes yeux s'immobilisent, ma gorge s'assèche, et la musique reprend. Son innocence me rassure et m'inquiète à la fois. Si seulement j'y pensais, rien qu'un instant. Mais non, concentré sur l'effort rythmé, je m'exécute, rigole avec elle, avant que tout  ne cesse d'un coup. La musique, les pas, les rires fusent et nous enlacent comme si tout était parfaitement organisé. J'entends des voix qui vantent nos exploits et je les félicite à mon tour, l'esprit retourné par la boisson. « Pas mal pour une gamine de 25 ans... » susurrais-je à son oreille en l'entraînant jusqu'à notre canapé fétiche, là où son écharpe nous attendait toujours. « Hey garçon, de l'eau pour la demoiselle, je crains la combustion spontanée ! » m'exclamai-je à l'égard d'un des rares serveurs qui hocha la tête en pouffant dans sa barbe devant les rougeurs significatives du visage de Lily. Je me laisse pratiquement tomber dans le sofa, expirant et inspirant plusieurs fois pour reprendre mon souffle, sans la quitter des yeux pour autant. « C'était ce que tu voulais pour ton anniversaire ? Me punir par une jig irlandaise ? » repris-je en riant. « Tu sauras à l'avenir que je suis un excellent danseur, et ce, quelle que soit le type de danse. » Modestie, quand tu nous tiens. Mon sérieux revint au pas de course, alors que je penche vers elle et écarte une mèche collée à son front en âge. « Je suis désolé de ne pas avoir été présent ce jour-là, pour ton anniversaire. » Dire que je devais la nouvelle à sa mère, c'est d'un pathétique. « Demande-moi ce que tu veux, Lily, je suis sérieux. Je comptais t'offrir un bijou ou...enfin, quelque chose qui te plairait mais maintenant que j'y pense, étant donné que je n'ai pas été là et que je ne te l'ai même pas souhaité à l'heure, j'estime que tu as le droit d'avoir ce que tu veux. Pour me faire pardonner. Alors, dis-moi, qu'est-ce que tu veux pour ton anniversaire en retard, ma Lily ? » murmurais-je à nouveau en lui souriant de toutes mes dents, inconscient de la tournure de ma question, particulièrement de l'emploi du terme « ma » qui symbolisait bien mon affection grandissante à son sujet que les apparences ne lui permettaient de croire.



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    Lien du postSam 17 Déc 2016 - 12:06
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    Le sang pulse à ses tempes jusqu’à l’étourdir, les battements de son cœur se conjuguant peu à peu au rythme de la danse, dont elle ne parviendrait même pas à identifier le nom. Etait-ce une danse de groupes ? De couples ? Tout le monde se mélangeait avec un tel naturel qu’elle avait pris le parti de ne pas leur imposer d’étiquettes, se contentant de suivre le rythme dans un même élan que les autres. Grisée et désinhibée par l’alcool, elle en oubliait de respirer à intervalle régulier, ne prenant une respiration que lorsqu’un rire lui échappait, ce qui arrivait assez souvent pour lui permettre de ne pas devenir rouge tomate. Quoique. Les joues en feu, toute sautillante qu’elle était à tournoyer comme une luciole danse dans l’obscurité, elle observait Lawrence avec un mélange de délice mêlé d’étonnement. Jamais elle ne l’avait vu si … Si spontané. Si naturel aussi peut-être, à rire sans se soucier du regard que l’on pourrait jeter sur lui, à se démener comme un beau Diable pour prétendre rivaliser avec la cadence effrénée de la danse. Et plus elle le regardait, plus cette lueur d’amusement, sans doutes déployée par les effluves de l’alcool grandissait dans son regard bleuté, plus elle le trouvait transfiguré. Il paraissait même … Plus jeune, à se départir de son air statuaire habituel pour ce visage rieur. Ses paupières balbutièrent à l’observer ainsi, discrètement, sous couvert d’une agitation incessante. Et elle continuait de le regarder, sans se montrer intrusive, juste parce qu’elle ne pouvait plus en détourner le regard, comme happée par ce qu’il dégageait en cet instant précis. Elle était contente d’elle quelque part, elle avait réussi à le sortir, ne serait-ce qu’un peu, de son carcan habituel. Et il était vraiment séduisant dans la désinhibition. Elle pouvait même aller jusqu’à dire qu’elle le trouvait beau, au sens littéral et figuré du terme. Alors que la musique se calme enfin, et que la danse se termine, les laissant tous pantelants, c’est une moue mécontente qui répondit à sa remarque. Visiblement l’âge devenait entre-deux rapidement un sujet tabou, et un outil idéal pour la taquinerie. Aussi ne se laissa-t-elle pas démonter, en lui répondant du tac-au tac, avec un petit air espiègle : « Je ne suis pas déçue. Tu te démènes plutôt bien … Pour un homme d’âge mûr. » Son sourire se fit carnassier. Volontairement, elle n’avait pas utilisé le terme de « vieux », trouvant l’affront trop facile. Non, « âge mûr », c’était beaucoup plus subtile, beaucoup plus délicat, beaucoup plus malin aussi. Pour sûr il allait apprécier.  « Quoi ? J’suis rouge c’est ça ? » fit-elle en poussant un soupire indigné, encore pantelante, s’affalant à son tour sur le sofa alors que ses mains s’apposaient sur ses joues brûlantes. Ah oui, en effet, il ne devait plus y avoir de réelle différence avec le rouge de sa robe à présent. « Moque-toi ! Figure-toi qu’avant, je n’avais pas besoin de respirer à intervalle régulier, l’appel d’air se faisait tout seul ! » déclara-t-elle en pouffant de rire, sa respiration retrouvant peu à peu un rythme régulier, même si son cœur, lui, se déchaînait toujours dans sa cage thoracique. « La punition est douce je trouve, tu t’en sors bien ! » lâcha-t-elle dans un même élan, avant de sourciller légèrement, se rappelant quel était le début de sa phrase. « Comment tu sais que c’était mon  anniversaire ? » Il y a peu en fait, elle était du 27 novembre, et le fêtait rarement en réalité. Ce n’était pas une période qui depuis quelques années lui inspirait beaucoup de joie. Et fêter une année supplémentaire avait toujours été synonyme, avec son père, d’un rapprochement inéluctable vers le dénouement funeste. Elle avait presque oublié de se réjouir en cette année si singulière, qui marquait un tournant décisif dans sa vie et ses perspectives. A présent elle n’avait plus à craindre les années qui passent, bien au contraire. Il lui arrivait de l’oublier parfois, tant les vieilles habitudes ont la vie dure. « Tu te débrouilles c’est vrai. Mais … Un soupçon de modestie ne te ferait pas de mal non plus ! » Plaisanta-t-elle en lui donnant une tape légère dans l’épaule, son teint ayant à présent presque retrouvé sa teint diaphane initiale. « Ce n’est pas grave Lawrie. Je ne le fête presque plus de toute façon. » le rassura-t-elle en battant l’air avec sa main, l’air de rien, remerciant le serveur qui venait de lui ramener un verre d’eau. Elle fut quelque peu surprise de la « demande » qui suivit, esquissant un sourire attendri, quoique lointain en demi-lune. Son esprit s’arrêta un instant sur son expression … « Ma Lily ». C’était bien la première fois qu’il l’appelait ainsi. Son cœur fit une embardée dans sa poitrine, et elle dissimula son attendrissement derrière un sourire énigmatique, réfléchissant un instant à ce qu’elle pourrait lui demander. Elle n’avait besoin de rien en réalité. N’était pas assez matérialiste pour « réclamer » quoique ce soit, surtout lorsqu’il s’agissait de bijoux, ou d’objets quelconques. Elle était beaucoup plus attachée à la valeur sentimentale des choses qu’à leur valeur pécuniaire. « Je ne veux rien. Que tu sois resté avec moi ce soir, et que tu te sois amusé, c’était déjà un joli cadeau. » Elle lui adressa un sourire complice, à se rappeler ce petit air débridé qu’il avait affiché tout à l’heure. Avec aplomb, elle osa même ajouter avec tendresse : « J’en étais sure … Que tu étais beaucoup plus séduisant quand tu riais. » Elle haussa un sourcil, ne voulait pas le gêner plus que de mesure, avec ses remarques sans fard. Mais c’était bien aussi de dire les choses telles qu’on les pensait, avec spontanéité. « Ah si, il y a peut-être quelque chose, que je voulais te demander … Sans oser réellement. » elle s’interrompit, ne sachant comment lui divulguer sa requête sans plomber l’ambiance, ou qu’il s’insurge pour de mauvaises raisons. Elle prit le parti d’y aller avec des pincettes, n’osant le regarder tout à fait alors que ses mains se tortillaient nerveusement entre elles. « Je me demandais si tu accepterais de … de … » Elle zyeute le fond de son verre vide d’un air de dépit, se redresse finalement sur le siège. Arrête de faire durer le suspense Lily, tu sais que tu dois demander … c’est la personne la mieux placée à ton sens … « M’apprendre à me défendre. » sa phrase avait été si décousue, si incertaine. Impossible de discerner sa demande avec exactitude. Aussi la reformula-t-elle plus clairement : « J’aimerais que tu m’apprennes à me défendre. Si tu es d’accord. » Pour sûr, il allait refuser. Mais elle ne demandait à apprendre à devenir une brute, juste connaître des gestes élémentaires pour se prémunir. C’était le seul moyen qui peut-être, permettrait d’apaiser les terreurs nocturnes qui l’empêchaient de trouver le calme depuis des mois. Elle n’avait jamais la sensation d’être en sécurité. Cela en devenait maladif, et il lui fallait trouver un remède. Quel qu’il soit. Il ne serait pas toujours là pour assurer ses arrières. Et même si elle préférerait largement passer son temps avec lui plutôt que d’avoir à apprendre à se prémunir des autres, elle avait ben conscience que c’était impossible. « Ne dis pas non tout de suite, s’il te plaît. » Prends au moins le temps d’y réfléchir, n’osa-t-elle ajouter, en grimaçant légèrement à présent. Venait-elle de plomber l’ambiance ? Peut-être bien.  Et sa demande arrivait comme un cheveux sur la soupe pourtant jusqu'à présent délicieuse. Tant pis. Trop tard, le mal était fait.



    @Lawrence H. Austen

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    Lien du postSam 17 Déc 2016 - 22:55
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    Qu'elle en profite, car jamais plus Lily ne me verrait me ridiculiser de la sorte. Certes, ce soir le rire avait fait partie de mon vocabulaire, de mes gestes, de mes pensées. L'amusement avait empli chaque partie de mon âme, mon souffle altéré dans cette jig irlandaise m'avait rendu mes années de jeunesse perdues loin des frasques des adolescents de mon âge. Et sans doute devrais-je ne profiter davantage, tant qu'il en est temps, tant qu'à mes côtés siégeait une personne en qui je plaçais une confiance aveugle et qui jamais ne se moquerait de ce côté enfantin qui ressurgissait par moments. Sauf que mon incapacité demeurait malgré moi, à juger ses souhaits comme profitable pour ma propre personne. La voir heureuse me suffisait amplement, pourquoi devrais-je y prendre part ? Le problème résidait là justement. Quoiqu'il en soit, ma remarque a fait mouche, elle semble un peu vexé, mais me répond sur le ton de la plaisanterie, ce à quoi je lui souris de toutes mes dents blanches, haussant le menton comme pour affirmer ma valeur en tant que danseur d'exception. Comprenant que par le terme subtil d' « homme mûr », elle cherchait à me taquiner à son tour en évitant poliment celui de « vieillard sénile » même si je suis persuadé que ces mots lui ont traversé l'esprit à un moment ou à un autre, mes pupilles se dilatent sous la jubilation que je retirais de notre échange. « Rouge est en dessous de la vérité. Une tomate est rouge. Toi tu es plutôt... » Je l'observe longuement, les sourcils froncés comme si la réflexion demandait que l'on s'y attarde. « Tu as déjà vu une citrouille qui a mûri trop vite ou pas ? » Je sens que je vais le payer cher, mais je n'avais pas pu me retenir. Avec sa tignasse rousse, la ressemblance avait été frappante. « Me moquer ? Moi ? Je n'oserai jamais. » Retour au fond de ma chope, afin de pouffer entre deux gorgées. Le sujet de son anniversaire ramené sur le tapis par mes soins, j'hésite une fraction de secondes à peine à me confier. Honte sur moi de l'avoir oublié, et humiliation de l'avoir appris par une personne que j'exécrais, j'avoue pourtant dans un sourire dépité au possible. « Ta mère a eu la délicatesse de m'en faire part tout à l'heure. » soupirais-je en reposant ma chope vide sur la table basse. Charmante attention, ne trouvez-vous pas ? « Par le passé, il arrivait à ton père de m'en parler et j'avais fini par emmagasiner l'information dans un coin de ma tête. Sauf que cette fois-ci, j'ai complètement oublié. » Et pour cause : lorsque vous êtes traqué et chasseur à la fois d'individus louches, traversant les frontières et manquant de vous faire tuer à chaque angle de rue, votre quotidien n'est plus exactement ce qu'il fut. Cependant, cette raison me laissait un goût d'amertume au fond de la gorge, ce pourquoi j'avais pris la décision d'en parler à la principale concernée. « La modestie n'existe que pour ceux qui n'excellent pas dans un domaine particulier. » répliquais-je en levant mon index comme un professeur apprenant une leçon à l'une de ses élèves. Bien évidemment que je ne pensais pas un mot de ce que je lui disais, et oui, j'avais conscience de mon arrogance par moments. « Comment tu ne le fêtes plus ? » Les sourcils froncés, les lèvres closes, je comprends après un court instant la raison de son mutisme. Des années passées à souffrir d'un appareil respiratoire déficient à se demander quand viendra la fin, à l'espérer même parfois...Si sa naissance avait été la cause d'une joie incommensurable pour ses parents, et moi-même puisque sans elle je ne l'aurais jamais connue, la vie de Lily ne lui avait pas consacré suffisamment de bonheur jusqu'ici pour qu'elle se donne la peine de la fêter véritablement. Mais tout cela allait changer. Désormais que ses poumons fonctionnaient à plein régime, j'avais bien l'intention de lui faire découvrir ce qu'elle avait manqué, même si je devais la convaincre du bien-fondé de ma nouvelle mission pour se faire. A ce propos, est-ce que le regard blasé que je lui lance suffit à lui faire comprendre à quel point je n'allais pas en rester là ou les mots seraient plus persuasifs vous pensez ? Bien que le compliment m'alla droit au cœur et qu'un sourire énigmatique envahit mes joues au moment précis où mes oreilles enregistraient l'information, mon regard s'illumina presque instantanément lorsqu'elle reprit la parole. Ainsi, il y avait bien quelque chose... L'écoutant sans l'interrompre, ma jambe droite ploie sous sa consoeur qui l'a rejointe alors, tandis que mon bras droit se déployait de tout son long sur le dossier du canapé sur lequel nous étions installés. Plus elle balbutiait, et plus je m'inquiétais, ayant l'impression que la nouvelle était suffisamment illégale, étrange ou vexante pour qu'elle se sente aussi mal à l'aise à l'idée de m'en faire part. Finalement, le couperet tombe. D'abord interdit, mes yeux restent ancrés aux siens, la dévisageant comme si je cherchais une ultime trace d'humour sur son visage. Il n'y en avait aucune. Mes lèvres s'entrouvrent, j'expire et inspire deux fois, cherchant mes mots en abaissant les yeux, clignant des paupières avant de l'observer à nouveau. « Lily...est-ce que tu as des ennuis ? C'est à l'université c'est ça ? Quelqu'un t'embête ? » lui demandais-je alors comme si le parallèle entre sa demande et une potentielle agression fut évidente. Mes doigts s'étaient d'ailleurs serrés en un poing, furieux de penser que mes suppositions puissent s'avérer exactes. Si quelqu'un avait osé... En attendant, je n'avais pas répondu. Pas encore, et elle y tenait visiblement, d'où sa dernière remarque. Encore une fois, je réfléchissais en la dévisageant. Pour être honnête, j'estimais que toutes les femmes, quelle que soit leur profession, leur statut social ou matrimonial, devaient avoir quelques notions de self-defense. Loin de vouloir paraître macho, une femme attire davantage l'attention des salops en tous genres et son poids ainsi que sa morphologie sont des inconvénients majeurs si elle ignore comment les utiliser pour y faire face efficacement. Non mon problème résidait ailleurs, dans le fait qu'il s'agissait de Lily justement. Je n'avais jamais songé être son coach un jour. Pourquoi ne demandait-elle pas à son père d'ailleurs ? J'inspire à nouveau un grand coup. C'est à toi qu'elle a demandé, Lawrie. A toi et à personne d'autre. Ce motif demeurait un mystère et me dérangeait le plus. Paradoxalement, je n'aurais fait confiance à personne d'autre si ce n'est Jon, pour lui apprendre de bonnes passes et ne pas profiter de sa « fragilité » et de son ignorance en la matière pour obtenir d'elle ce que bon me semble. « D'accord. » Pratiquement inaudible, j'avais fini par céder, espérant ne pas avoir à le regretter plus tard. « J'accepte. » repris-je avec plus d'intonation, lui lançant un regard où curiosité, gravité et défi se mélangeaient dans un bleu électrique. « Tu me diras quand, en fonction de ton planning de cours, et je te dirais où. » terminai-je en songeant déjà à la manière dont j'allais m'y prendre dans mon enseignement.



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