J'étais pas bien mais je ne le montrais pas forcément. D'ailleurs, je tentais de reprendre en main ma vie sociale et... ouais non, j'avais du mal à ça aussi. C'était étrange d'ailleurs l'influence qu'elle avait sur moi, Kaya. C'était l'amour visiblement, et je m'en rendais bien compte. J'étais amoureux d'elle. J'étais vraiment amoureux d'elle puisque je ne m'étais jamais senti aussi misérable en fait. Mais personne n'était vraiment au courant de ça autour de moi. Tout ce que je souhaitais, c'était oublier tout ça. Un peu trop souvent, j'allais boire un verre au bar, rentrant chez moi, seul, avant de m'endormir comme une merde dans mon lit, seul. C'était déprimant au possible, parce que je voulais Kaya et elle ne voulait plus de moi. Enfin, sac sur le dos et une bonne gueule de bois, je me dirigeais vers mes cours en passant par le Yard. Sauf que c'était à ce moment là que je le voyais. L'ancien président Winthrop. Celui qui avait foutu la merde dans mon couple. « Oh, toi là! Royce, c'est ça ? » Je le savais très bien, mais je me devais d'avoir confirmation, avant de faire quoique ce soit.

Je venais de terminer un cours et je m'apprêtais à aller à mon entrainement. Les cours ont repris, le football américain aussi. En plus je postule pour être capitaine de l'équipe ! Le coach m'a déjà fait comprendre que j'allais être choisi, que j'avais l'âme d'un leadeur. Je devais vraiment pas louper cette réunion entre joueurs. Je devais faire bonne impression. Oui mais voilà, comme par hasard les imprévus arrivent quand il ne fallait pas. Mon sac de sport sur les épaules, je marchais d'un pas pressé lorsqu'un type m'appela. Je me retournais pour voir à qui j'avais à faire et je lui souriais naturellement. Je souris à tout le monde moi, y'a beaucoup trop de gens qui tirent la gueule ici. T'as déjà vu quelqu'un qui te sourit en le croisant dans la rue? Je connais pas ce type et je ne sais pas ce qu'il veut. « Ouais. » dis-je bêtement en voyant son regard noir. Il doit pas s'être levé du bon pied lui.

Il était là et putain, j'avais juste envie de lui foutre mon poing dans sa gueule. Genre juste comme ça, sans explication. C'était sa faute merde. C'était juste SA. PUTAIN. DE. FAUTE. Et j'osais juste espérer que Kaya ne tombe pas dans ses bras, qu'elle reste... cloîtrée chez elle, à attendre que les choses s'arrangent entre nous. Ouais, j'espérais ça en fait et... peut-être que ça sera le cas. Peut-être pas. Dans ce cas là, je ne sais pas ce qu'il adviendra de moi. Peut-être que j'irai tout péter en fait. Sûrement même. Parce que là, j'étais qu'à 1% de la folie. Et quand je me lâchais, ça pouvait faire vraiment très mal. Alors le Royce là, il confirmait bien son identité. Sourire en coin, me collant presque à lui, je venais attraper son col, bien qu'il ait quasiment la même taille que moi, et je rapprochais mon visage du sien. « Même pas tu t'approches de Kaya. Tu l'fais, je te pète les rotules, t'as compris? » Je pense que le message était clair et précis. Et s'il venait à me provoquer, c'était un coup de boule dans sa tronche. J'vais lui faire bouffer son sourire hypocrite.

Alors attendez, ce mec vient me voir et me menace de ne pas toucher à Kaya? J'ai envie de rire. C'est lui ce Nicholas? Je pensais pas qu'elle sortirait avec un mec violant. Il lui a déjà fait quelque chose? Selon ses dires, elle souffrait plus qu'autre chose dans cette relation. Bref, menace à deux balles, sorry dude mais c'est déjà fait. J'ai déjà eu Kaya que pour moi dans mon propre lit en plus. Je prenais ses bras et je me dégageais de son emprise en ne reculant pas pour autant. Reculer c'est signe de faiblesse. « J'vois pas de quoi tu parles. » répondis-je en restant anormalement calme, toujours avec mon sourire provocateur sur la face. Oh il va me détester oui, s'il ne déguerpit pas je lui lance la bombe et je m'en fous si ça doit me coûter une baston. J'ai juste autre chose à foutre que de m'emmerder avec l'ex de ma rousse préférée.

Son sourire suffisant me donnait envie de l'étriper. Mais bon, j'étais surtout là pour une menace. Même pas il approche ma copine, enfin ex, s'il ne veut pas se retrouver en fauteuil roulant pour le reste de sa vie. Non mais parce que j'étais capable de tout quand les choses n'allaient pas dans mon sens. Capable de tout, pour qu'elles le soient de nouveau. Alors ouais, peut-être que je le frapperai. Peut-être qu'il se retrouvera en sang, j'en avais rien à foutre, tant qu'il ne touchait pas un seul cheveu de la tête de Kaya. « Tu vois pas? Te fous pas de ma gueule mon gars, parce que ça risque d'être pire. » Et là, je me retenais quand même fortement de ne pas le frapper, parce que j'étais quand même un peu bien élevé. Mais bordel, son sourire, je lui ferais ravaler avec de la mort-aux-rats si je pouvais, histoire de l'étouffer. « Elle est à moi, et à moi seulement. » disais-je en le repoussant violemment, histoire qu'il recule de quelques pas.

Je vois à quel type j'ai à faire. Le genre de mec trop possessif et jaloux qui ne pouvaient pas contenir leurs pulsions. Nicholas m'a provoqué une fois, ça suffit, là il me poussa carrément, ce qui me fit éclater de rire. On dirait un gosse à la maternelle qui essaye de montrer qui est le bonhomme dans la cour de récré. « Ah tu veux parler du fait qu'on a passé une nuit torride ensemble? » quel connard je fais haha, mais faut pas me chercher. Je peux vraiment être une crapule moi. « Roh qu'est-ce qu'elle aimait ça. » insistai-je en haussant mes sourcils, limite prêt à verser ma petite larme car ce souvenir était si géniale. « Mais je te rassure, ça c'était après votre rupture... à moins qu'elle m'aurait menti? » et je parle je parle impossible de me la fermer. Je pourrais continuer à le provoquer toute la journée s'il le fallait.

Bien sûr que je jouais au coq. C'était ma poule à moi, Kaya. Et personne d'autre n'avait le droit d'y toucher, encore moins ce sac rempli de MST d'ancien président Winthrop. Ce mec couche avec tout ce qui bouge, alors forcément que j'avais pas envie que Kaya vienne à jouer d'un peu trop près avec lui. Mais quand il venait prendre la parole, c'était pour me parler d'une nuit déjà déroulée. Et là, je me figeais, genre instantanément. Parce que c'était pas possible pour moi, de l'imaginer avec lui, nue et prenant du plaisir. Elle était à moi putain. Il enchainait les phrases, comme pour me pousser au vice. Comme pour me provoquer. Et il y réussissait ce con au final. Parce qu'à peine avait-il fini de parler, je lui envoyais mon poing dans la figure avec une force que je ne connaissais pas. La rage bouillonnait en moi tellement j'étais énervé. Et pour lui faire bien comprendre mon point de vue, je lui en refoutais un, de l'autre main ce coup ci. « T'avises même pas de la toucher sinon, c'est autre chose que j'vais te briser » Je crachais alors à ses pieds, prêt à déguerpir et encore plus en colère contre Kaya, qui avait profité des joies du célibat un peu trop rapidement à mon goût.