Donovan était gentiment en train de te préparer le bain afin de te réchauffer dans l'eau chaude qui était tout de même à bonne température. Vient ensuite la question sur l'instrument que tu avais touché et essayé. « Pas vraiment, je suis plus patin sur glace que piano. » Et cela c'était entendu vu les mauvaises notes que tu avais alignées quelques minutes plus tôt. Tu le cherchais un petit peu en lui lançant quelques gouttes sur le visage. Le blondinet te demande si la température était bonne. « C'est parfait comme ça. » En le voyant préparer tes affaires pour l'après-bain, tu le regardes faire. Le Winthrop était vraiment gentleman et attentionné envers toi. Prenant le doucement la chemise qui tenait entre les doigts. Une chemise ? C'était parfait, mais voulait-il te faire passer un message en disant qu'il avait aucun vêtement de fille dans sa demeure. Une fois que le Français était partie, tu enlèves tes vêtements encore trempés puis te glisse dans le bain ou plutôt dans un jacuzzi avec l'eau à la bonne température. Mettant la tête sous l'eau en retenant en souffle, c'est à ce moment-là que tu craques, mettant la tête hors de l'eau. Pleurant en silence, tu te laves ton corps et ta chevelure rousse. Après de longues minutes, tu sors de l'eau en ayant plus froid. Remettant tes sous-vêtements, tu sèches ta crinière et enfiles la chemise blanche de l'homme de vingt-sept ans qui t'allait jusqu'aux genoux, dévoilant ainsi tes jolies jambes. Mettant tes fringues sur le chauffage. Une fois prête, tu sors de la salle de bains, ayant l'odeur qui devait sûrement venir de la cuisine. Cela te donnait drôlement faim. Une fois dans la pièce, tu lances. « Hum, ça sent bon. » Dis-tu en te haussant sur le plan de travail pour t'y asseoir. Bien sûr, il y avait rien dessus. Ne restant pas trop longtemps sur le plan de travail, tu te diriges près de la fenêtre pour observer les éclairs.

« Je peux te donner des cours si tu veux, à l’occasion… » proposai-je lorsqu’elle expliqua que le piano n’était pas son domaine de prédilection. « Et en échange, tu m’apprendras à faire du patin à glace… » ajoutai-je, avec un petit rire, imaginant d’avance la catastrophe que je pourrais être sur une patinoire... Je rassemblais les affaires pour la demoiselle, du linge de toilette et une chemise à moi… Oui, je n’avais rien d’autre, et non il n’y avait pas d’affaires féminines ici. A l’occasion, Carter ma meilleure amie pouvait parfois oublier une veste ou un foulard, mais ce n’était pas le cas aujourd’hui et de toute manière ça n’aurait pas été ce genre d’habit qu’il aurait fallu pour habiller Millie alors… Je m’éclipsais ensuite, lui laissant son espace, ce moment de détente dont elle semblait avoir besoin au vue de son visage crispé. Je me rendis aussitôt vers la cuisine, commençant à préparer un dîner à mon invitée de la soirée. Casserole en main, j’étais en train de finir de préparer une bolognaise quand des bruits de pas me firent tourner la tête : Millie apparut, dans ma chemise qui comme je l’avais prédis, lui faisait presqu’une robe. « Ca te va mieux qu’à moi… » commentai-je avec un petit rire alors qu’elle, elle soulignait les bonnes odeurs qui flottaient dans la pièce. « J’espère que t’as faim… » J’attrapai deux assiettes, des couverts, posant le tout sur la table avant de la rejoindre près de la fenêtre. Elle avait toujours ce petit air songeur, le regard perdu sur le temps maussade à l’extérieur, et je notais ses yeux rougis, comme si elle avait pleuré. Ma main se glissa un instant dans la sienne et je lui demandai : « Tu veux en parler ? » De ce qui n’allait pas, parce que clairement, c’était la deuxième fois que je la récupérais en larme, au plus mal, alors il y avait surement quelque chose qui clochait dans sa vie et peut être que de tout lâcher, tout raconter, cela la libérerait un peu…

« Oh je préfère laisser le côté artistique à ma sœur jumelle. Mais si tu y tiens vraiment, tu peux essayer, mais tu risques de perdre patience. » Tu le regardes un instant avant de l'imaginer sur des patins à glace. Rien que d'y penser, tu étais en train de te faire un film. Un sourire s'était dessiné sur ton visage. Oui désormais, tu voulais le voir sur des patins à glace. C'était obligé. « Je veux te voir sur la glace » Après avoir pris ton bain et t'être séchée, tu étais allé voir Donovan qui était en train de faire la cuisine. Apparemment, c'était des pâtes à la bolognaise. Ton ventre se mit à parler à ta place en disant que oui en gargouillant. L'observant mettre la table, tu voulais l'aider, mais qu'il avait déjà fini. Maintenant, tu étais proche de la fenêtre observant le mauvais temps d'un air toujours aussi songeur. En sentant la main du blondinet dans ta main, tu observes vos doigts qui étaient entremêlés. « C'est compliqué. Enfaîte, c'est un garçon que je connais depuis toute petite, il a eu un accident de voiture. L'accident l'a plongé dans le coma. Maintenant qu'il est réveillé, il ne se souvient plus de rien. Il est devenu amnésique. Je ne sais pas quoi faire pour l'aider. Je me sens impuissante. » Te retournant vers le Winthrop, tu poses alors ta tête sur son épaule ayant sérieusement envie d'un câlin, et même d'être proche de lui. Peu importe la manière.

« Challenge accepted… » Je perdrais pas patience, pas avec elle… Et puis, m’engager à lui donner des leçons de piano, c’était l’assurance de la revoir régulièrement et cette idée me plaisait. Je n’aimais pas laisser au destin le choix ou non de faire se recroiser nos chemins. Ma proposition qu’elle me rende la pareille avec des cours de patinage l’amusa. « Interdiction de se moquer mademoiselle ! » me marrai-je alors qu’elle jubilait d’avance à l’idée de me voir sur la glace. Je l’abandonnais après cela, pour qu’elle profite de son bain, de ce moment et lorsqu’elle me rejoignit ensuite dans la cuisine, elle n’avait pas l’air complètement détendue. J’abandonnais donc un instant mes casseroles, après avoir tout dressé pour le dîner et je la rejoins près de la fenêtre, mes doigts se liant aux siens pour l’inviter à la confidence. Quelque chose clochait, je le voyais bien… Elle observa un instant nos mains, ce qui me fit me demander si mon geste la mettait mal à l’aise, j’étais prêt même à la relâcher pour ne pas la gêner mais elle prit la parole alors, pour me confier que tout était compliqué, qu’un garçon qu’elle connaissait depuis son enfance était hospitalisé dans le coma suite à un accident, et qu’il s’était réveillé amnésique. « Je suis désolé Millie… » Elle se retourna alors vers moi, sa tête se posant sur mon épaule et mes bras s’enroulèrent naturellement autour d’elle, l’enlaçant doucement contre moi. « Il faut être présente, sans le brusquer… Il faut qu’il se remette du choc de l’accident, ça peut être long à revenir dans ces cas là. » expliquai-je, riche des restes de mes années de médecine, avant que je ne me réoriente. J’essayais de lui dispenser les conseils que j’aurais livré à l’époque aux proches de mes patients, absolument pas conscient qu’elle me parlait en fait de son amour d’enfance… « Je suis là si ça va pas, tu sais que tu peux venir me voir, me parler… » lui soufflai-je en resserrant un peu plus mon étreinte.

En l'entendant dire que c'était un défi qu'il acceptait les défis. Celui de venir et patiner sur la glace. Rien qu'en imaginer galérer, tu ne pouvais pas t'empêcher d'avoir un sourire sur ton doux visage. En plus de devoir t'apprendre à jouer du piano. Du moins, cela te redonnait le sourire. Oui cela t'amuser drôlement, mais tu essayais de te retenir de rire. Alors, tu te mordillant fortement les lèvres, mais finalement tu te mets à rire malgré toi. Mettant tes doigts devant ta bouche « Désolée, c'était tentant. » Pendant que tu étais en train de te confier à Donovan, ton cœur se sentait plus léger comme si t’enlevais un poids. Pendant quelques secondes, tu observes vos deux mains, non pas que ça te gênait. Juste que cela te faisait une sensation d'être autant proche de lui. Tu devais le reconnaître, tu ne pouvais pas te passer de ses contacts physiques. Quelques minutes plus tard, ta tête était posée sur l'épaule du blondinet. Sentant les bras du Winthrop autour de toi, tu souris discrètement. Instinctivement, tes bras viennent s'enrouler autour du bassin de l'homme de vingt-sept ans. « J'essaie d'être patiente, mais c'est dur de l'être. » Tournant la tête vers le coté où il y avait le cou, nichant ton petit minois contre celui-ci. « Je sais, je te remercie, je vais prendre un abandonnement ici alors. » Tu restes ainsi dans les bras du Français, fermant doucement les yeux. Voulant ne plus bouger. Sentant doucement son parfum, une légère odeur de cramer vient gâcher ce moment. « Ta sauce, je crois qu'elle brûle Don. »

L’idée de me voir jouer les patineurs artistiques l’amusa, un rire lui échappa et elle s’excusa. Mais je me mis à en rire aussi, rien qu’à l’idée de me voir m’illustrer avec tout mon manque de grace et de souplesse sur la glace. Je risquais d’être plus que crispé. Je lui soufflai avec humour un petit sermon, bien que à moitié hilare moi aussi : « On ne se moque pas mademoiselle. Tu feras moins la maline quand je serais recouvert de bleus et qu’il faudra me soigner… » Oui parce que j’allais surement bouffer de la glace. Avec mes cours de piano, au moins, Millie ne risquerait aucune blessure. En tout cas, ça faisait du bien de la voir retrouver un peu le sourire et une meilleure mine. Et lorsqu’elle évoqua son ami dans le coma après un accident de voiture, ce n’était pas sans me rappeler Oliver, l’un de mes proches lui aussi hospitalisé et dans le coma suite à des soucis cardiaques. Je fus donc d’autant plus gagné d’un élan de compassion. Et puis c’était Millie, je supportais pas de la voir mal et de rester impuissant à côté d’elle, alors mes bras s’enroulèrent autour d’elle, doucement, l’enlaçant en lui soufflant les seuls conseils que l’on pouvait confier à quelqu’un dans ce genre de situation. Mon pouls s’accéléra sensiblement en sentant son souffle au creux de mon cou… Je voulais la réconforter à la base, mais je ne pouvais pas rester impassible à ce genre de contact, de proximité avec elle… Sauf qu’une odeur se chargea de nous séparer. Je m’écartai aux mots de la jeune femme, filant en direction de la plaque de cuisson pour constater les dégâts. « Ok, bon, je ne suis pas italien, ça se confirme… » commentai-je en passant la casserole sous l’eau froide, la bolognaise ayant complètement noircit. « On se commande une pizza ? » proposai-je donc en attrapant mon téléphone.