Ça y'est Nate s'était enfin réveillé de son coma. Mais il y a toujours un, mais dans cette histoire ou plutôt situation. Puis le Winthrop ne souvient plus de sa vie d'avant dont toi. C'était dur à vivre. Tu essayais de faire revenir les souvenirs du moins, apprendre à ce qu'il sache plus sur ta petite personne, son entourage. Chose qui n'est pas facile à vivre du tout au quotidien, mais tu faisais de ton mieux en restant le plus longtemps possible s'il voulait de toi. Voilà, mais tu avais besoin de sortir de ton appartement où tu vivais avec Royce. Prendre l'air ne te ferait pas de mal. De plus, tu adores te promener par un temps nuageux. Pour dire la vérité, tu ne savais pas où tu te dirigeais laissant tes pieds pensant à ta place, en allant vers tu ne sais quel lieu. La pluie commence alors à tomber. Laissant les gouttes tombaient sur tes vêtements, ainsi que ton visage et tes mains. Les minutes passaient plus tu devenais trempée. Peu importe le temps, tu faisais tout pour ne pas rentrer chez toi. Soudain, tu entends une personne te klaxonnait. Te retournant, tu vois alors que Donovan qui s'arrête à ta hauteur sûrement pour te ramener.

 Y’avait de ces gestes qui allaient me manquer… Toute comme l’odeur incomparable du cuir de siège, le contact du volant sous mes doigts, le ronronnement du moteur sous le capot. Conduire. Bordel qu’est-ce que ça allait me manquer le jour où… J’actionnai la clé, coupant court à ma réflexion, refusant, même en pensée de m’imaginer cet avenir qui m’attendait, le déclin de mes yeux, la perte de ma vue, et je me repris en me focalisant sur le moment présent. Tournant le contact, je ne tardais donc pas à démarrer ma luxueuse maserati et à faire vrombir les chevaux. Et quelques minutes plus tard, la pluie commença à se déverser dans la rue, brouillant mon pare brise. Malgré le temps maussade, je repérai sur le trottoir une silhouette qui ne m’était pas inconnue. Ses cheveux roux dégoulinants, trempée jusqu’aux os, Millicent arpentait la rue sous l’averse, l’air ailleurs. J’appuyai sur le klaxon afin d’attirer son attention, épris d’un soudain besoin de l’avoir près de moi, de lui parler, de l’aider… Comme à chaque fois que nos chemins s’étaient croisés et sans que je n'explique cette attraction qu'elle avait sur moi. Je ralentis, descendis la vitre pour l’interpeller : « Millie ? Monte, je te ramène. » lui soufflai-je alors avant de la questionner, une fois la jeune femme plus proche de moi : « Qu’est-ce que tu fabriquais sous la pluie, ça va pas ? »

Plus tu marchais, moins tu avais envie de rentrer dans l'appartement de Royce. Non que tu ne t'y sentes pas bien, mais tu n'avais surtout pas envie d'aller te coucher, de penser, de faire les cent pas. Cette situation te rendait folle et tu ne savais pas comment t'y pour résoudre le problème. Ton attention était ailleurs, quand une personne appuie sur le klaxon dans le seul but d'attirer ton attention. Ta longue crinière était trempée ainsi que ton corps jusqu'au aux os. Tournant la tête, tu vois alors une voiture qui était au ralenti, roulant presque à la même allure que toi. Puis reconnaît Donovan qui avait baissé la vite, tu montes alors dans la voiture malgré l'eau qui avait absorbé les habilles. « Merci. Si, si juste amène moi dans un endroit loin, celui que tu préfères tant que je ne rentre pas chez moi. » Tu tournes la tête vers le Winthrop en lui lançant un regard de pitié. Tu commences alors à trembler puisque tu commences à avoir froid. Regardant alors à travers la vitre. « Je commence à sérieusement croire que tu me suis ou que tu veilles sur moi. » Un sourire commence doucement à se dessiner sur ton visage.

 Elle allait tremper la voiture mais j’en avais rien à faire… Dès l’instant où je l’avais reconnue, il avait fallu que je freine, que je range la voiture sur le côté et que je l’interpelle. C’était plus fort que moi, ce besoin de l’avoir prêt de moi, de la protéger aussi… Alors forcément que j’étais ravi de la voir s’engouffrer dans la voiture, de la voir prendre place sur le siège passager. Même si, fidèle à moi même mon visage resta un peu froid. Inexpressif. Je l’interrogeai intrigué, m’inquiétant si elle allait bien, elle me rassura : elle voulait juste s’éloigner d’ici, ne surtout pas rentrer chez elle. Son envie de fuite, de déguerpir, je pouvais la comprendre. « Ok. » cédai-je devant son regard. Je retins donc mes questions, redémarrant, restant silencieux quelques instants. Mon regard capta son tremblement et je relevai la vitre alors qu’elle reprenait la parole, m’accusant de la suivre ou bien de veiller sur elle : « Harceleur-traqueur ou bien ange gardien ? Tu préfères quelle version ? » répliquai-je avant de rajouter, quand elle frissonna à nouveau : « T’as froid. On n’est pas très loin de ma villa. Tu devrais aller te mettre au chaud. » Oui, après cette petite phrase chargée d’attention, je m’illustrais clairement plus comme un ange gardien que comme un psychopathe, c’était certain.

Donovan aurait très pu t’engueuler d'avoir mouillé sa voiture, mais il ne dit rien. Pourquoi il te protégeait tout le temps ? Alors que tu étais une petite jeune, ayant sept ans de différence. Tu ne le savais pas. Oui, c'est ce que tu voulais. Aller le plus loin possible, ne pas rentrer chez toi. Tu lui lances un regard doux une façon de lui dire merci en quelque sorte sans parole en plus de ne pas poser des questions. Pendant que tu tremblais comme une feuille, tu poses tes mains sur tes bras et te frottes très vite ces derniers de haut en bas pour tenter de te réchauffer à ta façon. « Je préfère ange-gardien. » Pendant qu'il roulait, ton expression du visage n'avait pas changé si ce n'est que tes lèvres étaient crispées, tandis que ta gorge n'arrêtait pas de bouger pour te retenir de lâcher un sanglot. « Super encore merci. » Tu le regardes un instant, ne pouvant pas le lâcher du regard puis pose ton bras sur l'accoudoir, histoire d'être à l'aise. « Je peux rester chez toi ? Promis demain, je pars à la première heure. » Oui tu n'avais pas envie de le déranger ou de l'envahir dans sa vie.

 Je n’avais pas envie de la faire flipper, qu’elle me prenne pour un espèce de taré obsédé qui la suivait à la trace, alors je lui suggérais deux interprétations de mon comportement : ange gardien ou psychopathe harceleur. Elle opta pour le premier choix. « J’ai oublié mes ailes tu m’en veux pas j’espère, c’était pas très pratique pour conduire. » répliquai-je, façon de lui souffler que j’acceptais donc ce rôle d’ange bienfaiteur. Au fond de moi, je savais bien que ce n’était pas simplement mon côté protecteur qui se manifestait. Il y avait quelque chose d’autre, un truc chez Millie qui m’attirait, qui m’intriguait, qui me poussait à prendre soin d’elle. Je lui lançais quelques coups d’œil, détachant par moment mes prunelles de la route pour l’observer elle, alors qu’elle essayait de se réchauffer, je notais le tremblement de sa gorge, de ses lèvres, comme si elle était sur le point de craquer, les yeux humides… Je profitais d’un arrêt à un feu rouge pour retirer ma veste en cuir et venir la lui poser sur elle, ne supportant pas de la voir grelotter. Mes mains s’attardèrent un instant sur ses épaules avant que le feu ne repasse au vert, me faisant reprendre ma conduite, prenant la direction de ma villa, dans laquelle je l’avais invitée pour qu’elle s’y réchauffe et s’y change. Elle avait accepté, et me demanda ensuite si elle pouvait rester chez moi, qu’elle partirait le lendemain à la première heure. « Il te plait l’hôtel restaurant Donovan Biamonti ? » ironisai-je alors avant d’accepter : « Ma porte t’est ouverte, tout le temps, à toute heure… » Mes phares éclairaient la pluie qui continuaient de tomber à grosses goûtes dehors. Je garai ma voiture dans le garage en arrivant chez moi et je sortis en premier pour aller ouvrir galamment la porte à la demoiselle, lui tendant la main : « Vous êtes arrivée à destination mademoiselle. »

À croire que Donovan était vraiment ton ange-gardien. Il était toujours là au bon moment, où tu allais toujours mal. En entendant que le Winthrop avait oublié ses ailes, cela te décroche un petit sourire. « Je vois, j'espère que tu pourras me faire voler plus tard. » Il n'y avait pas de mal entendu mais juste qu'il te fasse oublier le fait que Nate était réveillé, mais ne se souvient plus rien. Chez Donovan, tu retrouvais une chaleur humaine, un peu de réconfort chez lui. Pendant que la voiture arrêtait ou roulait, tu fixais un point pour éviter de te mettre à pleurer, tandis que tu te réchauffais en frottant tes bras de haut en bas. En sentant la veste de l'homme de vingt-sept ans sur tes épaules qui t'avais passé pendant un feu rouge, tu tournes alors la tête vers lui, sentant ses doigts sur tes épaules. Rien avec ce contact, tu commençais à avoir des frissons. Heureusement pour toi, tu pouvais mettre ça sur le compte du froid. En entendant l’ironie du blondinet, tu regardes le plafond d'un air presque désespéré, mais il accepte de t'ouvrir une nouvelle fois la porte de sa demeure. « Oui, il est très reposant l'hôtel restaurant de Donovan Biamonti. Non plus sérieusement encore merci Don. » Quelques minutes plus tard, tu étais dans le garage du rouge, t'ouvrant la porte et tendance la main comme un parfait gentleman. Attrapant les doigts du Français, tu te lèves pour être débout sur tes deux jambes. Tu te diriges alors à l'intérieur de la très grande maison, laissant Don te dirigeait en ne lâchant pas sa main de sitôt. « Je pense qu'un bon bain chaud me réchaufferai. » C'est alors que tu poses ta tête sur son épaule.

 Je ne voulais pas la voir à nouveau s’effondrer, comme lors de notre première rencontre. Je voulais réussir à lui remonter un peu le moral alors quand je réussis à lui soutirer un petit sourire, je le pris comme une petite victoire. Si j’avais eu l’esprit mal placé, j’aurais pu voir là, dans sa réponse, une allusion quelque peu tendancieuse, mais je préférais me contenter de lui servir moi aussi un petit sourire en répliquant : « On verra ça… » Parce que pour le moment, ce qui me tracassait surtout c’était son air bouleversé. Lui prêtant ma veste, j’acceptais avec ironie de jouer une nouvelle fois les maîtres d’hôtel. Elle leva les yeux au ciel avant de me remercier… Une fois chez moi, c’est en ouvrant sa porte et lui tendant la main que je jouais le parfait hôte. Lorsque ses doigts se posèrent sur les miens, je sentis aussitôt une onde de chaleur remonter le long de mon bras. Un simple contact, innocent et chaste, avait ce pouvoir de m’embraser, de mettre mes sens en éveil et de changer l’atmosphère entre nous. Surtout que la demoiselle ne retira pas sa main ensuite, une fois descendue du véhicule, comme elle aurait pu le faire. Nos doigts restèrent liés, et je l’attirai ainsi à l’intérieur de la villa où, une fois à l’intérieur, elle souffla que l’idée d’un bain chaud la séduisait… Je chassais aussitôt la pensée de m’y glisser pour lui tenir compagnie… C’était Millicent, elle avait la vingtaine, et je ne voulais surtout pas profiter de la situation, profiter de sa détresse ou de son innocence… Et pourtant, lorsqu’elle posa sa tête sur mon épaule, ma main libre alla se perdre un instant sur sa joue, caressant son visage avec douceur, tournant ensuite la tête vers elle, mon regard se perdant dans le sien, avec la furieuse envie de l’embrasser… Elle venait de me désigner comme son ange gardien, quel genre d’ange fantasme sur sa protégée ? Ma main se détacha alors de la sienne, et je m’écartais un peu, comme si rompre ce contact allait m’aider à reprendre une attitude plus détachée : « Je vais te faire couler ton bain… Prends tes aises, fais comme chez toi. Tu connais la maison. » fis-je alors en désignant le grand salon avant de m’échapper dans la salle de bain pour m’occuper de son bain, prétexte parfait pour essayer de dissiper mon trouble.

Il est vrai que ta première rencontre avec Donovan n'était pas conventionnelle. Donovan t'avait retrouvé en larmes par terre n'arrivant plus à te relevant devant un sac de boxe. Bien sûr, il n'y avait pas d'arrière-pensée en disant qu'il aimerait te faire voler. Dans le sens oublier le temps de quelques heures. Il est clair qu'à un moment donné, tu allais craquer, mais quand tu seras toute seule pendant ton bain par exemple. Tu ne voulais pas lâcher ses doigts que tu avais recouverts de tes petites phalanges pour t'aider à tenir debout en sortant de la bagnole. Tu tiens alors sa main jusqu'à l'intérieur de sa maison comme si tu avais besoin de sa peau collée contre la tienne. Alors que tu avais la tête posée sur l'épaule de Donovan, la main de celle-ci vient de poser sur ta joue. Tu n'oses plus bouger, voulant apprécier ce moment comme ci, c'était le dernier. Depuis que le Winthrop était entré dans ta vie, il avait tout bousculé. Tu ne serais expliqué ce sentiment. Ton regard croise alors celui du blondinet en sentant tes joues devenirs rouges au contact des doigts du français posé sur cette partie du visage. Tu en avais presque le souffle coupé ne pouvant plus le lâcher du regard, mais l'homme de vingt-sept ans vient à rompre le contact physique pour faire couler ton bain. Tu restes un moment placé dans le salon avant de te diriger vers le salon où tes yeux se posèrent sur le piano, t'asseyant devant l'instrument, tu appuies sur quelques touches où sonnèrent de fausses notes. Grimaçant, tu te remets sur tes deux jambes, pour te diriger vers la salle de bains où se trouver Don. T'appuyant contre le mur, tu le regardes faire puis s'approche doucement de lui, mettant la main dans l'eau. Ressortant celle-ci presque aussitôt, tu bouges tes doigts de façon à ce qu'il ait des gouttes sur son visage d'ange avec un petit sourire amusé. « Pourrais-je avoir des vêtements chauds s'il te plaît ? Le temps qu'ils sèchent. » Dis-tu en levant légèrement les bras en ayant des gouttes qui sortaient encore du bout desmanches.

 L’espace d’un instant, là, une main dans la sienne, l’autre s’égarant sur son visage, mes yeux se noyèrent dans les siens et je ne pus ignorer la vague de chaleur que ces quelques secondes de connexion parfaite entre nous provoquèrent en moi, me donnant la terrible envie de plus, plus de contact, plus de proximité, mes lèvres sur les siennes… Mais je réprimais ce désir de l’embrasser tout aussi rapidement qu’il était venu, me rappelant ce rôle qu’elle venait de m’attribuer, dans lequel depuis notre première rencontre je m’évertuais à rester : ange gardien, protecteur… La protéger donc, prendre soin d’elle sans profiter de ses faiblesses, et clairement, ce soir, bouleversée comme elle avait l’air de l’être, tenter quoi que ce soit serait profiter de la situation et ce n’était pas ce que je voulais. Alors je m’écartais, me détachais d’elle, expliquant que c’était pour répondre à sa demande, même si c’était aussi en grande partie pour donner une chance à mon trouble de se dissiper. Dans la salle de bain, je me passais un peu d’eau froide sur le visage avant de l’essuyer, reprenant mon self contrôle pour ensuite me diriger vers l’immense baignoire. J’actionnais les robinets eau chaude, eau froide, et je le laissais couler, me retournant vers la porte en entendant les pas de la jeune femme. « Tu joues du piano ? » lui demandai-je comme j’avais entendu quelques notes me parvenir depuis le salon. La rouquine plongea ensuite sa main dans l’eau : « La température convient à mademoiselle ? » demandai-je, taquin, avant qu’elle ne m’envoie quelques gouttes au visage. « Hey » protestai-je avant de me diriger vers l’un des rangements de la pièce pour en sortir un peignoir et des serviettes de toilette. « Ca, c’est pour après… » expliquai-je avant de me diriger vers un autre placard, cherchant des habits secs pour la demoiselle. « Je sais pas si je vais avoir grand chose à ta taille… » Je saisis l’une de mes chemises et la lui tendis finalement : « Ca va te faire une robe… » commentai-je. Vu nos différences de stature c’était fort probable, mais je n’avais guère autre chose à lui proposer. Je n’avais aucun vêtement de filles ici… Au moins, comme ça, elle savait que je vivais seul…