Margot Weasley & Eliot Llewellyn

Back on campus.

Une semaine depuis mon retour, et pour l'instant, j'estime ne pas m'en sortir particulièrement mal. Personne ne m'a reproché mon départ, j'ai intégré la meilleure maison, maison dont ma soeur vient de devenir la présidente, et je renoue des liens progressivement, doucement, que ce soit avec des gens que je connaissais d'avant la Corée, ou des gens que je rencontre depuis mon retour. Et entre les deux ? Y a encore ce petit bout de papier que j'ai précieusement gardé entre mon iphone et la coque de mon iphone - ooh come on, qui ne l'a pas déjà fait ? - avec une adresse, un numéro. Eliot. Ou le gars qui, inconsciemment, m'a motivée à revenir à Boston. Constatant qu'il n'habite pas bien loin de chez moi, après les cours, au lieu de filer à la maison en sortant du métro, je bifurque, emprunte quelques rues. Je sais pas trop comment amorcer la présentation, je sais même pas comment il va réagir, à vraie dire, vu la relation relativement ... Originale qu'on a eue, en Asie. Well, déjà, faudrait que je sonne, parce que ça fait cinq minutes que je reste devant sa porte comme une con sans oser frapper. Allez, je finis par me jeter à l'eau, cognant quelques coups, et rapidement la porte s'ouvre, dévoilant son visage. J'en perds mes mots. Qu'est ce que j'voulais dire, déjà ? Au final, j'agite simplement le petit bout de papier, faisant une moue enfantine à l'adresse du jeune homme: « Un type m'a laissé son adresse en Corée, c'était un peu loin de Séoul, j'me suis pas trompée j'espère ? » C'est toujours plus original que "surprise, bitches", on l'entend à toutes les sauces, celle là. Mais well.. Surprise, quand même.

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Back on campus.

Après avoir passé deux mois à voyager entre les deux bouts du monde, loin de la civilisation occidentale - tout ce dont il avait besoin, Eliot était revenu. Et autant dire que le retour à la réalité avait été brutal.  Il s'était adapté aux voyages, aux cultures, aux visages familiers, ne serait-ce que pendant deux mois et s'était sans doute fourvoyé en pensant que ce n'était pas assez pour créer des affinités. Mais preuve est que les paysages, les personnes lui manquaient. D'où sûrement sa difficulté à se replonger pleinement dans sa vie actuelle à Boston. A l'appartement, son envie plus que superficielle de reprendre le cours de son existence de petit étudiant ne pouvait pas se louper : des cartons, dont il était propriétaire, à peine déballés, gisaient un peu partout dans l'appartement, au plus grand damne de ses colocataires. Et il avait prévu de les ranger, vraiment, mais l'envie n'y était vraiment pas. Il avait spécialement pris sa journée pour s'organiser pour ça. Mais en début d'après-midi, alors qu'une grosse partie de la journée était déjà passée et qu'il n'avait toujours rien fait, il commença à désespérer. Et le monde entier ne semblait clairement pas vouloir l'aider car après une visite impromptu d'Elias et Maxence ce matin, on toqua encore une fois à la porte. Oh, parfait, juste parfait. Rapidement, il jaugea le bordel autour de lui et alla ouvrir, pariant sur une connaissance particulière de l'université. Mais bien tenté Eliot, bien tenté. Une tête rousse apparut devant lui, il resta interdit quelques millièmes de secondes, choqué. En effet, c'était une connaissance particulière, très particulière. « Margot ? » Question idiote Eliot, question idiote. Il enregistra petit à petit ce qu'elle lui dit, en plus du papier qu'elle agita devant son nez et reconnut vaguement son écriture. Oh. Oui. True. « Tu prends souvent cette habitude de traquer un type lambda qui te donne son adresse située à l'autre bout du monde ? » Sourit-il légèrement, toujours sous le choc. Elle n'était pas censée revenir avant, hm, longtemps ? Il ne savait pas, il ne savait plus, ne réfléchissait plus. Il tentait encore d'avaler le fait qu'elle se trouvait devant lui, devant son appartement, à ce moment-même, à Boston.

Margot Weasley & Eliot Llewellyn

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Y a pas tellement de façon appropriée d'annoncer un retour déjà de base, mais alors à Eliot ça relevait de la mission impossible puisque bon, à notre rencontre,  littéralement au bout du monde, j'avais laissé entendre ne pas être franchement décidée sur quand est ce que j'allais revenir aux États unis. Disons qu'il a un peu aidé à m'ouvrir les yeux sur la réalité, à savoir le fait que ma famille, ma vie ici me manquent. J'avais peur de regretter en revenant à Harvard, et jusque maintenant tout semblait se dérouler plutôt bien... du moins jusqu'à ce que je voie la mine décomposée du brun qui ouvrait sa porte, visiblement en état de choc. A son premier mot - à savoir mon prénom - je baisse la tête pour me regarder, puis je l'observe à nouveau. « Je crois? » Que je tente histoire de caler un peu d'humour, mais il a l'air de s'en sortir plutôt bien sans moi puisque zou, il cale une petite boutade qui m'arrache un sourire, si bien que je secoue la tête pour rétorquer, amusée : « Quand bien même je suis sûre que ça flatterait ton ego que ce soit le cas, je ne suis pas venue jusque Boston juste pour voir ton appartement. » Ça, c'est typiquement le genre de truc qui se passe que dans les films et qui du coup fait croire aux jeunes filles naïves que ça peut se produire un jour en vrai. Nope. Je range le petit morceau de papier dont je ne risque plus d'avoir besoin, adressant un sourire désormais plus simple à Eliot. « En fait je viens de revenir et j'habite pas loin, alors je me suis dit que quitte à reprendre contact avec mes anciens copains de Boston, je pouvais aussi aller voir le gars que j'ai croisé en Corée. » Le gars, parce que je sais même pas quels mots mettre sur nous deux. Potes ? Connaissances? Ouais ça c'est léger vu qu'on a passé l'été à parler et plus si affinités. Du coup c'est perturbant haha, meme avant qu'il parte on s'est pas tellement dit au revoir comme des copains, si vous voyez ce que je veux dire. Mordant ma lèvre inférieure, je hausse les sourcils, recule d'un pas. Je fais quoi, je me barre ? « Bref. Ben... du coup contente de voir que t'as pas filé une fausse adresse, c'était un peu pile ou face pour me décider à frapper j'avoue. »

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Non, il était loin d'être mécontent ou déçu de la retrouver ici-même. Vraiment loin de là. Mais juste choqué. Choqué, c'est le mot. Aux dernières nouvelles, quand il l'avait quitté à Seoul, à des milliers de kilomètres d'ici, elle avait plutôt l'air déterminée à ne pas remettre un pied aux Etats-Unis malgré les nombreuses tentatives d'Eliot de la convaincre de rentrer, retrouver sa famille etc. Il y avait même mis du cœur le petit, sans doute un peu trop, et souvent, leurs séances de tête-à-tête, qui commençaient par une simple discussion finissaient ailleurs et dans une autre position. Hm. Au moins il y avait mis de la volonté le p'tit Eliot, hein. Et au final il ignorait s'il avait réussi à être convaincant, mais le fait est qu'elle était là, aujourd'hui. Souriante, gênée, resplendissante. Et sortant un débit de paroles impressionnant pour une petite chose aussi menue. « Tu parles affreusement beaucoup quand t'es nerveuse, hein ? » Rétorqua-t-il, sur un ton qu'il voulait plus à l'aise, ne serait-ce que pour la rassurer elle mais aussi et surtout pour se calmer lui.  « Tu peux dire ce que tu veux, mais ton retour, j'en fais une affaire personnelle et je suis persuadé que je suis la raison première de celui-ci. » Evidemment, il riait, blaguait, mais espérait tout de même au fond qu'une part de vérité s'y trouvait. Il l'admira ensuite de la tête aux pieds, tentait toujours de se mettre en tête qu'elle n'était plus à 10 942 kilomètres. Il ne savait pas comment réagir, agir, et elle non plus apparemment. Elle avait fait un pas en arrière comme prête à prendre les jambes à son cou et il avait paniqué, légèrement, et la retint plus brutalement qu'il ne l'aurait voulu en s'écriant :  « Attends, Margot ! »  Qu'est-ce que tu veux mec, exactement ? Il lança un rapide coup d’œil derrière lui et grimaça en vue des cartons, du bordel instauré à l'appartement. Rien n'était prêt parmi ses affaires, il ignorait pourquoi, mais il avait une certaine honte à l'inviter dans un boxon pareil. Elias, Maxence, ça passait, large. Mais Margot...  « Si tu me promets de ne pas me juger après tout ce que tu t'apprêtes à voir, je te laisse la permission de pénétrer dans ma luxueuse demeure. » Son souffle revenait à intervalle plus régulière, il s'autorisa à respirer normalement, et à redevenir le petit mec drôle et rigolo qu'il est. D'un geste théâtral, digne d'un majordome de grand hôtel, il invita la jeune femme à rentrer dans l'appartement, comme prévu. « Alors comme ça, je suis simplement "le gars que t'as croisé en Corée ?" » La taquina-t-il, ne pouvant pas s'en empêcher ; c'était un petit détail qui ne l'avait pas échappé dans son monologue nerveux. Simplement. Si tout avait été si simple.

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Je débite un flot dingue de conneries, quand je sais plus où me mettre, c'est un fait. Et si retrouver des amis à Harvard s'était avéré bien plus simple, avec Eliot, ça a été un peu plus original... Plus spécial, comme lien, le genre de lien où tu sais pas tellement comment te comporter, te risquer à un câlin, un baiser, agir cordialement. Au final, il observe de lui-même que je parle énormément, et je souris, gênée, tamponnant mes joues rosies sur le coup. « Ouais, j'ai du mal à être concise dans ces moments là. » Que j'avoue en fronçant le nez, esquissant une moue enfantine. Il se vante d'être responsable de mon retour, et il n'a pas tort. Disons qu'il a mis du coeur à l'ouvrage, aussi bien verbalement que physiquement, ça a fini par me convaincre. Néanmoins, je préfère rester énigmatique, répondant simplement: « T'as peut-être bien aidé à me decider. » Mais j'en admettrais pas plus! De toutes manières, je commence à rebrousser chemin, ne sachant vraiment pas quoi dire, mais à peine commençais-je à m'éloigner dans le corridor que la voix d'Eliot me retient. Volte face, je le regarde, partagée entre la curiosité et un certain soulagement qu'on ne termine pas sur une note aussi gênante. Après tout, tout aurait pu être différent d'en Corée, et au final, on se serait plus jamais parlé. Tirant une de ms boucles rousses en arrière, j'avance à nouveau de quelques pas dans sa direction. « Je suis pas du genre judgy, Eliot, mais si tu veux, soit, promis! » C'est pas comme si on avait vécu dans le grand luxe non plus à Seoul, même si certes, l'appartement que je louais était ordonné. J'entre alors en riant devant les courbettes du beau brun. Y a des cartons, quoi. « Tu emménages ? Déménages ? Ou alors tu fais du fétichisme sur les cartons. » J'avance sagement dans le couloir, me tournant face à lui en pinçant les lèvres suite à son observation. Alors comme ça, ça lui a pas échappé. Hey, certains mecs ont tendance à chercher à enterrer leurs histoires de vacances, mais ça n'a pas l'air d'être la motivation d'Eliot. « Croisé, et re-croisé, et beaucoup croisé et plus si affinités. » Que j'admets en relevant mes yeux verts vers les siens, d'un bleu limpide. « Et me semble qu'y avait plutôt affinité avec ce "gars". » Voilà, satisfait?

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Il était gêné, faut dire ce qui est, il ne savait vraiment pas comment agir, comment l'accueillir. Il fut un temps où un simple baiser - qui tournait vite au drame, soyons honnête - sans grande signification leur suffisait pour simple salutations, mais ce temps paraissait être révolu dès le moment où Eliot est parti. Du coup, aujourd'hui, il ne savait pas comment agir face à elle, c'était un territoire nouveau, un chapitre nouveau. Et ce qui le rassurait, c'est qu'elle paraissait tout aussi nerveuse et gênée. « J'avais remarqué, c'est mignon. » Oups, c'est sorti tout seul, clairement, il ne voulait pas rendre la situation encore plus gênante. Mais clairement, c'était trop tard. Evidemment, il avait commencé à la connaître, elle et ses petites habitudes, certains dont il trouvait justement mignon et d'autres un peu moins, mais c'était pas quelque chose dont il avait l'intention de dévoiler, vous savez. Y'avait une genre de limites. Du coup, il se racla la gorge, en type vraiment idiot, et tenta de passer à autre chose. « Je t'ai aidé à te décider ? Comment ? » Maintenant, il était clairement intrigué. Même s'il se doutait un peu de la réponse. Et s'en amusait d'avance, un peu. Mais cette discussion n'allait sûrement pas se faire dans la couloir, surtout qu'il avait davantage plus de questions à la bombarder. Il l'invita à entrer, quand bien même l'appartement semblait dans une pagaille pas possible. Ses colocataires vont réellement l'achever. Margot le taquina d'ailleurs. « Fétichisme sur les cartons, évidemment, tu me connais. Mes colocataires me tannent depuis mon retour pour ranger, je repousse à chaque fois, tape-moi. » Il referma la porte derrière elle et la suivit dans le couloir, avant qu'elle ne fasse un vote-face pour répondre à sa question. Question dont il aurait dû taire sur ce coup-là parce qu'il s'avançait sur un terrain miné, mais il en prenait conscience qu'une fois que Margot semblait décrire leur, hm, relation ? Merde mec, il y avait tant de chose basique tu t'aurais pu poser comme un simple "ça va ?" ou "ton poisson rouge est encore vivant ?" et toi t'as choisi la solution la plus ardue, évidemment. Surtout qu'il n'aimait pas parler de ce genre de choses, les étiquettes, les relations, etc, etc. la preuve avec Orysia. Alors, il se passa la main derrière la tête, gêné, pour changer et tenta de lui lancer un sourire colgate. « A force de se croiser autant, tu m'étonnes que les affinités se créer. T'en as pas trop eu marre de lui ? J'espère au moins qu'il était beau garçon. » Oh bordel, la ferme. Fais semblant de te racler la gorge encore et passe à autre chose, encore. « Hm, sinon alors, t'es de retour depuis longtemps ? » Bonne idée, sujet stable et sans craintes.

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Doit y avoir un truc spécial dans l'air aux Etats Unis, pour qu'on soit aussi gênés tous les deux. Le climat est vraiment différent du jour où on s'est quitté, mais au fond, ça ne m'étonne même pas. On s'est pas vus depuis quelques semaines maintenant, et en Corée, Eliot et moi, on s'était fait une bulle un peu. Et paf, la rentrée elle a fait exploser la bubulle. Le brun finit par observer que ma tendance à parler sans arrêt était mignonne. Et paf, les joues rouges. « Bon, c'est un point positif alors.. » Parce que bon, autrement, j'aurais arrêté de parlé et ne me serais plus exprimé que par monosyllabe. Une fois entrés à l'intérieur de son appartement, il ne manque pas de soulever ma phrase à propos du fait qu'il a aidé à me décider à revenir sur Boston. Oh allez, Margot, depuis quand tu joues les timides devant Eliot ? Il te connaît littéralement sous tous les angles. « Tu sais te montrer convainquant faut dire. Il se passait pas un jour sans que tu me parles d'Harvard. » Ça, et le reste, sous la couette, mais ça, c'était pas tant pour Harvard, c'était plus pour autre chose. Avançant dans le couloir, je remarque vite la pile de cartons, et me contente d'un bref coup d'épaule lorsque Eliot me demande de le "taper" pour ne pas avoir encore rangé. « Je suis rentrée depuis trois semaines, j'ai ouvert qu'une valise, et j'ai même pas encore sorti les fringues, je prends au fur et à mesure tous les jours, alors tu sais... » En gros, je suis loin d'être un exemple, c'est pas moi qui vais pouvoir le moraliser. C'est mon âme d'artiste qui me rend désordonnée, la voilà, mon explication.

Je finis par atterrir dans le salon, et me tourne vers Eliot plus franchement en l'entendant me dire que forcement, à force de se croiser, des affinités se créent. Ah ça, c'est sur. « A vraie dire non j'en ai pas eu marre, j'ai même trouvé la Corée bien fade quand il est reparti en fait. » C'est vrai, y a pas tant d'américains que ça en Corée, et avoir Eliot, même ne serait-ce qu'un bref instant, ben ça m'a fait du bien. Me mordant l'intérieur de la joue, heureusement il détourne le sujet, et mon sourire devient plus prononcé, moins gêné. Allez, on peut le faire! « Deux semaines! Enfin, trois, en tout, le temps d'arriver, de m'installer, de faire les formalités pour Harvard... Je fais mon retour tout doucement. » Ca fait bizarre de retrouver sa maison après tant de temps. Passant une main dans mes mèches rousses, je finis par demander: « Et toi, comment se passe ta rentrée ? La bouffe coréenne te manque pas trop ? » Parfois on passait des heures à grignoter, allongés dans le canapé, et je le regardais essayer désespérément de comprendre la télé. Bordel, faut que j'arrête de ressasser, wtf.

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'Tu sais te montrer convaincant'. Eliot haussa le sourcil droit, feignant de ne pas comprendre, mais il était pas idiot, loin de là, et s'enchantait intérieurement. Il se retenait même d'afficher un sourire  en coin, joueur, mais ça aurait été poussé le vis et la gêne déjà bien installée confortablement. C'était étrange. Mais pas désagréable cela dit. Après tout c'était Margot, pas une inconnue qu'il venait de rencontrer et avec qui il a couché sur un coup de tête, non, au contraire. Mais peut-être aussi, la gêne s'expliquait par là. Reprends-toi mec.  « Je sais me montrer convaincant ? Tu ne me desservais pas le même discours quand on s'est quitté, madame je-veux-vivre-à-jamais-en-Corée. » La taquina-t-il. Oui, elle avait paru plus que décidé à rester à l'autre bout du monde. Il ne pensait sincèrement plus la revoir avant un bon moment. « Mais je suis vraiment content que tu sois là. » Pour appuyer ses paroles, il lui lança un sourire jusqu'aux oreilles, éclatant digne d'une publicité pour dentifrice. « Aussi organisée que moi, je vois. Toujours plus de points en commun. » Toujours, ouais. Et dans pas mal de domaines. « Peut-être que si tu m'aides à ranger aujourd'hui, je viendrai chez toi te rendre l'appareil. » Est-ce que c'était un sous-entendu pour qu'il vienne chez elle, un de ces jours ? Peut-être, peut-être bien. Mais pour l'instant, ils étaient chez lui, et dans son bordel immonde, Eliot suivant Margot. Wren allait le frapper, il le savait. Et ils pénétraient tous les deux dans l'enceinte de l'appartement pour finir dans le salon, dans lequel les cartons semblaient être plus ou moins en ordre. Ouf. Enfin bordel, pourquoi tu t'inquiètes pour un appart rangé mec ? C'est pas comme si elle avait vu pire. Mais heureusement, elle ne semblait vraiment pas préoccupée par les alentours, elle semblait plutôt être concentrée sur Eliot, ce qui ravit ce dernier, soyons honnête. Mais vu la tournure de la conversation, il n'en attendait pas moins. 'J'ai même trouvé la Corée bien fade quand il est reparti en fait'. Encore une fois, il se retint de sourire bêtement, et se passa la main dans les cheveux pour ne pas trahir quelconque émotion. « Il devait vraiment mettre du piquant dans ta vie. » Booon, encore une fois, calme-toi mec. Il n'aimait vraiment pas la tournure de la conversation, quand bien même il l'avait cherché, mais il continuait quand même. Parce que peut-être au fond, il en avait envie. De connaître les réelles pensées de Margot sur son cas, parce que là-bas, ils n'en discutaient pas vraiment. Voire pas du tout. C'est peut-être l'occasion de remettre les choses à plat ? Ou peut-être attendre un peu. Après une bonne petite discussion basique sur leur retour mutuel. Son retour à elle qui date de deux, trois semaines apparemment. « Et t'as attendu trois semaines avant de venir me voir ? Je suis outré, blessé, mademoiselle Weasley ! » Il porta dramatiquement une main à son cœur pour appuyer sa boutade.   « J'espère que t'as l'intention de rester pour te rattraper. » Et on repart pour un autre tour. Bon tant pis, faut croire qu'il ne savait pas se retenir sur les souvenirs de cet été. Mais heureusement, elle lui retourna la question avant qu'il ne continue, encore et encore. « Ma rentrée se passe bien, rien de bien neuf comparé aux cinq dernières années. Ça fait juste plaisir de revoir mes proches, Elias, Maxence, mes colocs, Orys- ... » Il s'arrête net, plus que conscient du danger de la direction de la conversation et surtout la personne avec qui il a cette conversation. Pendant l'été, il lui avait tout dit par rapport à Orysia, à Margot, et au début, il n'y avait pas de problèmes. Mais maintenant, il avait l'impression de trahir quelque chose en emmenant le sujet sur le tapis à chaque fois. Il se racla la gorge pour la énième fois avant de passer devant elle et la mener vers la cuisine, pour un verre. « Bref, oui, tout se passe bien. Et oui, la Corée me manque, évidemment, surtout une petite rousse. » Ouais, rattrape-toi. « Tu veux à boire ? » Demande-t-il simplement une fois qu'ils ont atteint la cuisine. Ouais, passe à autre chose, encore.

Margot Weasley & Eliot Llewellyn

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Ok ok certes, quand il est parti et qu'il m'a demandé une énième fois si j'étais sûre de mon choix, j'ai confirmé que je voulais rester en Corée. « Disons qu'en réalité, t'avais réussi à me donner le mal du pays, j'ai juste pas voulu l'admettre. Une semaine après j'étais décidée. » Que j'avoue finalement, sans trop oser regarder Eliot dans les yeux en disant ces mots. Mais ouais, après son départ, j'ai commencé à tourner en rond, à réaliser qu'il m'apportait, en plus de sa personne et de ce caractère auquel j'ai directement accroché, un peu de ce pays que j'avais quitté presque deux ans auparavant. Et ouais, un an et demi, c'est beaucoup, pour une gamine de dix neuf ans, alors j'ai craqué, et j'ai fini par revenir. Puis bon, au moins j'ai pu fêter mes vingt ans avec mes parents grâce à ça. Je finis par lui retourner un sourire lorsqu'il avoue être content de me savoir de retour, et la conversation se tourne bien vite sur les multiples cartons qui jonchent le sol de son appartement. Ouais, je suis pas bien mieux, je l'avoue d'ailleurs, et je lève vers Eliot un regard intrigué lorsqu'il propose une sorte d'aide à double sens. Est-ce qu'il insinue qu'il passerait donc chez moi? Incapable de retenir mon sourire en coin, je hausse une épaule, regardant l'amas de cartons tout en avançant dans l'appartement. « Sounds like a deal. Je retiens ça. » Ben quoi, je peux juste l'inviter pour manger chez moi, après. Enfin, plutôt à la Lowell, ou alors, quand mes parents sont pas à la maison. Ew, j'devrais peut-être me trouver un appart moi aussi un de ces jours.

Est-ce qu'on arrivera un jour à se sortir de cet espèce de dialogue awkward? Malgré moi, j'avoue avoir trouvé la Corée un peu triste après son départ. « Il devait vraiment mettre du piquant dans ta vie. » Ah ça, pour mettre du piment... Malgré la gêne palpable entre nous deux, je répondis malgré moi en passant une main dans mes cheveux pour les tirer en arrière. « C'est le cas de le dire. » En fait, il a carrément fait mon été, puisque j'ai pratiquement passé mes vacances à le voir à l'occasion. Genre occasion tous les deux jours. Voir presque tous les jours, même, ne serait-ce que pour manger ensemble, boire un café... Bref. Vite, changeons de sujet. Il me demande quand je suis revenue, et alors que je dis être arrivée trois semaines auparavant, il semble sous le choc. « Eh, revenir du bout du monde ça fait un emploi du temps de ministre, sois flatté que je sois venue jusqu'ici de mon propre chef! » Que je rétorque, outrée à mon tour. Puis, il me coupe un peu le sifflet en me disant que j'ai intérêt de rester pour me rattraper. La question m'a brûlé les lèvres. Me rattraper de quelle façon? Au lieu de quoi, je la garde sous silence, m'efforçant de lui faire un sourire. « C'est pas un peu ce que je fais là? » Je bats des cils, innocence incarnée. On arrive au niveau de la cuisine, le temps qu'il me parle de son propre retour. Et son petit bug sur un prénom en particulier, prénom dont il m'a parlé cet été, ne m'échappe pas. « Toujours compliqué avec mademoiselle, hm? » Que je demande, sans trop chercher de réponse. J'ai cru comprendre qu'il a du mal avec cette histoire, alors j'insiste jamais, puis bon, je lui avait bien donné mon point de vue cet été : Oublier les soucis, et se changer les idées. En l’occurrence, il l'a fait avec moi, quoi. Ahem. « Tant mieux si tout se passe bien. Et tu m'as manqué aussi, tu sais. » Je lève les yeux vers lui, avec un sourire fin. C'est pas un pic, c'est pas niais, c'est sincère. En peu de temps, à se voir si souvent, il avait gagné une place assez "unique" dans mon entourage, faut l'avouer. Et voilà qu'il rechange le sujet. « Quelque chose de chaud, si t'as, café, thé.. J't'avoue que j'ai du mal à me faire aux températures en chute libre de Boston. » Surtout après mon été en Corée, ou les températures étaient franchement agréables. Je pris la liberté de m'adosser à un meuble, demandant en regardant vers le salon: « Si tu veux vraiment un coup de main pour tes cartons, j'ai tout mon après midi de libre, tu sais. »

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Il lui avait donné le mal du pays ? Très bien, il ne savait définitivement plus comment réagir, parce que plus ils parlaient, plus ils dévoilaient chacun leur ressenti sur leur relation, ou ex relation (?), et il ne savait vraiment pas s'il était prêt à jouer aux révélations aujourd'hui. Mais mec, tu l'as cherché, tu l'as trouvé. « J'ignorais que je te manquais à ce point ? » Une question. Il la taquinait, mais il était réellement intrigué maintenant. Pourtant, elle se tuait à lui dire depuis tout à l'heure qu'il était une des principales raisons de son retour à Boston, mais c'est comme si son cerveau n'avait pas totalement enregistré, ou cru, jusqu'à là. Ou peut-être qu'il s'était refusé à le croire en fait, il refusait de croire qu'il avait pris une si place si importante dans sa vie qu'elle en avait décidé d'achever son séjour en Corée, le pays qu'elle paraissait aimer et aduler, pour lui. C'était possible ? Non. Ou sûrement. La question était plutôt du coup, est-ce qu'elle, elle avait pris une place aussi grande dans la sienne ? En deux mois ? En un temps assez court ? Il avait peur de la réponse, parce qu'il avait du mal à l'avouer, à se l'avouer, mais il lui avait également manqué cette petite chose depuis son retour à Boston. Petite chose dont il n'avait pas réussi à mettre d'étiquette dessus avant qu'elle se pointe devant sa porte : Margot. Bien, mec, t'es foutu. Agis, fais quelque chose, vite. « Tu m'invites quand tu veux, je suis paré à tout moment pour venir en aide à une demoiselle en détresse. » Lança-t-il d'un sourire léger, malaise évident sur son visage lorsqu'ils parlaient de venir chez elle. Pourtant, il avait lancé le sujet, mais il se sentait plus d'assumer, étrangement. Enfin, il voulait vraiment la revoir, autre part que chez lui, aujourd'hui. Et c'était ça qu'il n'arrivait pas à assumer. Pas encore. Ok, calme-toi. Enfin, honnêtement, il pouvait difficilement se calmer quand elle, elle lui balançait aveu sur aveu, en affirmant qu'il avait été le piment de son été. De son séjour. Encore une fois, démerde-toi pour encaisser ça mec, parce que tu l'as encore et encore et encore cherché. Mais c'était pas la personne que t'attendais en plus ? - Oh, la ferme. Evidemment, c'était la réponse qu'il attendait, mais, non, enfin, bref. « J'avoue, je suis flatté mademoiselle la Ministre. Remercie-moi de t'avoir donné mes coordonnées, je n'ai pas eu cette chance, moi. » En même temps, elle habitait en Corée, mec. Mais il ne pouvait s'empêcher de la taquiner, encore et encore, pour tenter d'oublier le fait que même là-bas, il avait déjà eu envie et la détermination de la revoir, en lui passant son adresse. Ah ouais, merde. Depuis ce temps là, t'étais dans la merde en fait. Cool. Et tu t'enfonces encore plus en l'invitant à passer l'après-midi avec toi, bravo. « Tu pourrais rester jusqu'à ce soir, si je te le demandais ? » Il lui haussa les sourcils, joueur. Qu'est-ce qu'ils pourraient bien faire jusqu'à ce soir, dis donc ? « J'ai pas mal de cartons à débarrasser, j'avoue. » Bien sûr, débarrasser des cartons, ça occupe jusqu'au point d'heure.

« Assez compliqué, ouaip. » Il avait eu le malheur d'emmener le sujet Orysia sur le tapis, alors qu'il avait horreur de parler de ça, de une et de deux, la conversation était déjà assez gênante avec Margot. « Enfin bref, n'en parlons pas, on sait très bien comment ça se termine. » Ajouta-t-il encore taquin. Ouaip, ils savaient un peu trop bien. Un déprimé par une première fille, une deuxième fille présente pour lui qui l'encourage à passer et à l'oublier la première fille et un lit, ça s'additionnait jamais bien. Bon, cela dit, dans la cuisine, il n'y avait pas de lit, mais, euh, merde, ta gueule. « Hm, je pense qu'il doit avoir du café ou du thé quelque part dans ces placards. Je ne fais pas souvent les courses, ça se voit ? » Dit-il ensuite, pour jouer les bons hôtes, une fois dans la cuisine. Enfin 'bon hôte', il ignorait vraiment où se situait les choses dans cet appartement, après deux trois mois parti à l'autre bout du monde, il avait l'impression de revenir sur un terrain inconnu. La preuve, c'est seulement après deux ou trois placards ouverts au hasard qu'il tomba sur du thé. Enfin, il pensait. Pendant qu'il avait cherché, Margot avait définitivement proposé son aide pour les cartons. Il eut un sourire en coin, dos tourné à elle. « Etant donné que je t'ai emprisonné ici jusqu'à ce soir, faudra bien trouver un moyen de s'occuper, donc les cartons, je ne refuse pas. Tiens, du thé. » Il lui tendit un sachet, une tasse et il prit de l'eau dans la bouilloire déjà pleine et chaude. L'avantage d'habiter avec que des filles. « Je te laisse finir, et on ira faire un tour de l'appartement. On finira par ma chambre. » Il s'arrêta, sans préciser ses pensées, et se rendit compte deux secondes trop tard de l'énorme sous-entendu. « C'est là où il y a le plus de boulot avec les cartons. » Evidemment, pour quoi d'autre finiraient-ils dans sa chambre ? « Sinon, contente de retrouver tes sœurs ? » Enchaîna-t-il sans lui laisser le temps de réagir avec un énième raclement de gorge.