Le monde de la politique, j’y étais accoutumé. Depuis mon plus jeune âge, grâce, ou à cause de mon père. Alors, bien sure je connais les filons, les faux-semblants, les tentatives de séduction, les mensonges et les omissions. Aucun des candidats que j’ai interviewé jusque là ne s’est montré tout à fait sincère. Tous parlent du bien qu’ils feraient à leur confrérie, jamais du bien que la confrérie pourrait leur faire, notamment sur le CV. Et quand j’entends le rire de Feryel à l’autre bout du combiné, j’esquisse moi-même un sourire. J’crois que j’aime bien cette personne, j’ai même envie qu’elle soit élue à la Quincy. Et si c’est le cas, je ne manquerais pas d’aller la voir et de lui proposer une belle alliance avec ma maison : « Et toi, encore plus honnête dans tes réponses, c’est plutôt rare, et j’apprécie ». J’éclaircis ma gorge, avant de reprendre, avec cette voix de sympathie : « Je pense que j’ai tout ce qu’il faut pour faire un joli article. A moins que tu veuilles rajouter quelque chose ? »

Elle était sympathique cette petite, vraiment sympathique, elle m’inspirait confiance et j’dois avouer que j’espérais quelque part qu’elle devienne présidente. Et si c’est le cas, je n’hésiterais pas à aller la voir pour lui demander une alliance : « Le monde n’est pas un Quincy World, les gens mordent et mentent en dehors de tes murs oranges », dis-je amusé, avant de la laisser terminer : « C’est moi qui te remercie. N’hésite pas à venir me voir si tu as … besoin d’aide. J’aime bien donner un coup de pouce aux personnes qui me paraissent agréables », ma manière à moi de lui faire comprendre que même si on ne se connait pas, si elle a besoin de moi un jour, je serais disposé à lui filer un coup de main. Et de remerciement en au revoir je la laisse raccrocher, avant de vaquer à mes occupations.