Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility« You jump, I jump. Right ? » Clay et Annalynne.
I LOVE HARVARD
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
AccueilAccueil  
  • RechercherRechercher  
  • MembresMembres  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • Le Deal du moment :
    Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
    Voir le deal

    « You jump, I jump. Right ? » Clay et Annalynne.
    Page 1 sur 2 1, 2  Suivant
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 8 Sep - 17:00
    taggercitereditionsupprimeradresse
    Clay m'a quittée ce matin, comme d'habitude en un sens, sans que je ne pense au côté insécure de demain. « Mademoiselle Malcolm ? » J'ai décroché, je ne saurai dire pourquoi, parce que le numéro, je ne le connaissais pas. Mais j'ai décroché par … instinct. Par celui là même que je dis ne pas posséder, un instant de protection, d'intérêt. De vouloir à tout prix savoir où se trouve l'être aimé. Il m'a laissée, après avoir dit une de ses bêtises, avant d'embrasser mes lèvres, d'effleurer de ses doigts ma joue, et je l'ai gratifié d'une phrase à l'eau de rose, sur fond de blague détournée. Pourtant je ne me suis pas étonnée quand je ne l'ai pas tout de suite vu rentrer, après tout, il est de ceux qui aiment de trop leur travail, un acharné qui prend à coeur les missions qui lui sont désignées.

    « Vous êtes bien Annalynne Malcolm ? » Voix inconnue. Et mon coeur qui bat trop vite. Qui s'arrache de ma poitrine. Une impossibilité de parler, devant le côté solennel de ce son qui n'a de cesse de répéter mon prénom. C'est un refrain qui n'augure rien de bien. Je le ressens, dans les parties de mon être qui sont en train de me délaisser. Je le vis, comme j'ai cette intense sensation que je ne le fais pas. Je subis au moment où je m'entends – de loin – dire ; « Oui, c'est moi. » Que peut-on dire d'autre dans ces cas là ? Etat d'urgence de façon non officiellement déclaré. « Ici l'officier Thomas, madame. » Officier, j'ai du mal à assimiler. Quelque chose est vraiment arrivée.

    « Je me trouve à l'hôpital, il y a eu un accident. » Temps de réaction ralentit. Il y a tout en moi qui s'amoindrit. Un accident, je pense à lui, directement. Parce qu'il est la continuité de ma personne, celui qui sans le savoir me fait. J'existe par et pour cet homme qui ne m'était pas destiné. Ardemment liée. « Le lieutenant Cooper. » Et si dans le fond de mon crâne se trouvait mon père, j'accuse le choc réel en crachant un soupir douloureux. Incapable de dire quoi que ce soit. « Nous vous avons envoyé une voiture. » Pour venir me chercher, aller le rejoindre sans me dire ce à quoi je dois m'attendre. J'ai la sensation que je vais rendre.

    Je ne sais pas ce que j'ai mit sur mon dos, mais quelques secondes après avoir raccroché, ce sont les lumières du gyrophare qui m'ont à nouveau forcé à m'animer. Comme une automate. Comme quelqu'un qui ne sait plus faire, qui subit. Qui voit devant ses yeux défiler toute sa médiocre vie. On ne sait jamais, lorsqu'on prend un tournant. Jamais quand le monde s'en devient plus petit, ou alors si grand. Le conducteur m'a parlé, mais je n'ai pas entendu, ce n'est qu'une fois à l'hopital que j'ai redoublé d'intérêt. Assise dans une sale d'attente, presque trop bichonner. Avec l'envie suprême de leur hurler de me laisser tranquille, agacée face à leur incapacité à me dire clairement ce qui a pu arriver. Pourquoi, Annalynne Malcolm, enceinte de presque six mois, patiente alors que le crépuscule extérieur termine de tomber.

    Une blouse blanche s'approche alors, femme d'une vingtaine d'années, elle s'abaisse, se met à ma hauteur, quand je lui lance un regard plein de noirceur. « Nous pouvons vous trouver un lit. » Elle me prend en pitié, assurément, pauvre femme apeurée pour laquelle il me fait passer. Que je suis, je le sais, même si j'en ai la nausée. J'ai envie de lui hurler, que personne n'a prit le temps de m'expliquer, de me dire en version détaillée ce qui a bien pu se passer. J'ai entendu le mot balle, plusieurs fois, en priant mes dieux pour que ça ne soit pas le cas. « L'opération est terminée, madame Cooper. » Ca me fout en vrac, ça me fend de l'intérieur. « La balle a été retiré, aucune fonction vitale n'a été touchée, elle s'était logée dans son bras. » Pourquoi alors ça ne me rassure pas ? « Mais il ne sera réveillé que dans quelques heures. » Mes prunelles ébènes toujours sur elle, je reste sans mot dire, et elle en détourne une à deux fois les siennes sur mon ventre de plus en plus arrondit. « Venez. » Je ne veux pas d'un lit, je veux juste arrêter d'avoir cette sensation de crever.

    Conduite par ses soins dans la chambre de réveil qu'on lui a attribué. Je dois me retenir pour ne pas flancher, pour ne pas pleurer. Il semble juste dormir, presque sourire. De ma main, j'exerce une pression sur le bras de l'infirmière, aide soignante, je ne sais pas. Et m'approche, encore marionnette, pour aller me lover contre son être du quel j'en écoute cette respiration, ce rythme régulier. J'en ferme les paupières, appose ma paume sur son torse, et me fonds dans le silence. Si petite. Si minuscule. Insignifiante et dépendante. Répondant muettement à la question que je n'ai jamais osé me poser. « Comment pourrais-je survivre un jour à son absence ? » Je n'en sais rien. Clay m'a quitté ce matin, comme d'habitude en un sens, sans que je ne pense au côté insécure de demain.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postVen 9 Sep - 16:23
    taggercitereditionsupprimeradresse
    " You Jump, I Jump. Right? "
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    Ca n'arrive qu'aux autres... Jusqu'à ce que cela nous affecte aussi finalement. A trop jouer avec le feu on finit toujours par se bruler et j'ai volé un peu trop près, me suis cru un instant tout puissant en pensant que tout irait. Un bruit de roulement et le piétinement des urgentistes tout autour du brancard qui me supporte jusqu'au bloc, voilà tout ce que je suis dans la capacité de discerner, les yeux clos et somnolant à moitié puisque déjà sous sédatif.  Il y a aussi cette voix qui n'ira pas plus loin que ces deux battants mécaniques, lesquels se referment sur son écho, un tout ira bien, je me charge de la prévenir qui se tut presque aussitôt. C'était, j'en jurerais, un ami de confiance, tenu dans la confidence, sans doute l'un des seuls à savoir vers qui aller en cas de nécessité. C'est un détail que je n'ai que depuis très récemment précisé, à lui et à nul autre puisque faire un enfant sans être marié tient dans mon cas de l'hérésie, bon à châtier pour l'avoir une fois de trop baisée.  

    Brusquement soulevé après avoir marqué un bref temps d'arrêt, mon presque quintal est installé sur la table où nombre de doigts viennent me palper, me préparer, couper les tissus qui recouvrent mes plaies. Dommage, j'y tenais à cette chemise bleue charron mais pas autant que celle que j'ai laissée chez moi ce matin, regrettant déjà - même si je ne me sais condamné - ce que j'ai pu lui souffler. Une connerie tout simplement parce que malgré tous ces mois, je suis toujours incapable de les ressortir .. " Elle n'aime pas..." " Il divague déjà ". Et sur cette phrase presque incompréhensive, je roule la tête de chaque coté, cherchant vainement à me dégager bien que le reste ne suive plus, limité dans mes mouvements. Elle n'apprécie pas ce genre d'élan, trop imbue de sa personne pour s'entendre recevoir de telles éloges. Pas de débordement affectif en public, pas de mots tendres dans l'intimité parce que très réservés. Alors que nous reste-t-il mis à part la plaisanterie pour les faire passer?  Piqure de rappel dans le bras opposé, le perfusion est posée, soigneusement piqué par une infirmière dont j'imagine les traits cachés derrière son masque en papier. Et le sentiment d'inconfort bientôt.... disparait.

    Je sais que me suis assoupi durant un bon moment, état d'éveil non prononcé lorsque je reprends mes esprits progressivement, les paupières fermées. La douleur a cessé en faveur d'une gêne presque permanente, comme compressé sur un coté de l'abdomen et une partie du ventre.  Avec un peu de recul, je sais d'où provient la première mais l'autre reste encore un mystère jusqu'à ce que je m'arme de courage pour braver ma flemme et ouvre les yeux pour entrevoir une marre obsidienne se déverser sur les draps, vision étrangement familière. De ma main valide qui peine à aller jusqu'à elle, mes doigts fébriles esquissent sur ce fleuve sauvage un estuaire et surnagent jusqu'au lit de son doux visage pour finalement retomber mollement sur le lit. Je ne quitterais ce monde aujourd'hui, ni demain.

    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMer 14 Sep - 16:31
    taggercitereditionsupprimeradresse
    " You Jump, I Jump. Right? "
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    Mes tremblements me tyrannisent, je peine à me calmer, à me dire qu'il est juste là, que c'est sur lui que repose mon bras. Que ce n'est pas aujourd'hui que je devrai trouver une réponse à cette question qui me hante encore, qui me dévore. J'ai mal partout, extérieur, intérieur, j'ai l'impression que rien ne pourra éradiquer cette douleur. Et se saigne mon cœur. A mesure que ma propre respiration ralentit, ne tangue plus vraiment sur un tempo meurtrit, je réalise que mes paupières closes renferment de ces larmes qui violent les remparts de ma vulnérabilité. Et durant plusieurs minutes je ne bouge pas, j'entends les gens qui passent dans les couloirs, qui courent parfois, sons si lointain qui me font penser que je suis plongée dans une étrange réalité, dans un autre système solaire qui ne ferait pas parti de notre vie.

    Et Morphée s'épuise à venir me chercher, me force à tomber dans ses bras, quand je ne me soucie que ceux de Clay. Je m'agite, a demi consciente, torturée. Mes songes se teintent de scènes que je ne comprends pas, et je m'y entends hurler, plusieurs fois. Je n'avais jamais eu peur de cette manière là. Jamais je n'ai cru qu'on pouvait ressentir cela. Comme si on m'arrachait tout à la fois. Mon coeur, mes tripes, entrailles piétinées. Et je devrai lui en vouloir de m'avoir autant transformées, si loin de cette gamine qui se pinçait si fort en étant enfant, pour essayer de ne rien ressentir, d'à tout jamais s'endurcir. A des années lumières de tout ce qu'à pu m'enlever mon père.

    C'est une sensation minime qui me tire lentement de mes rêves transformés en cauchemars que je n'ai pu contrôler. Difficilement,j'ouvre les yeux, et retire ma paume de lui, effrayée à l'idée de lui faire peut-être mal en le touchant de trop. L'abîmer encore, et encore. Alors je me redresse, m'assoie, et avant de le regarder pour de bon, c'est de mes deux mains que je frotte mon visage, efface les vestiges de liquide lacrymal écoulé. En inspirant longuement, je finis par relever le regard vers le sien. Pourtant certaine de l'avoir ressentit bougé, je le constate encore peu éveillé. Sûrement les cachets, les perfusions, que je me mets à penser. « Je ... » ne sais pas quoi dire. Ne sais pas comment expliquer ce que ça a pu me faire d'envisager ne serait-ce qu'une seconde un monde où il ne serait pas là. Où on me l'enlèverait après tout ce qu'on a pu vivre avant d'en arriver là. « Ils ont dit que tu avais prit une balle. » Et j'en ai à le réaliser, toujours du mal. Et les mains encore convulsives, je tente de remettre en place mes cheveux, de reprendre une contenance. « Tu veux que j'appelle quelqu'un ? » Que je fasse quelque chose, n'importe quoi. Tout pour qu'il aille mieux, et que s'apaisent ses sentiments d'insécurité qui ne peuvent s'arrêter de me violer. En essayant de contenir les tressauts de mes doigts, j'ose à peine les avancer vers lui, pour aller effleurer sa mâchoire que je distingue malgré l'obscurité dans laquelle nous sommes plongés. Délicat touché, frôlement mesuré. Jamais je ne pourrai imaginer une vie sans être à ses côtés.

    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 25 Sep - 12:12
    taggercitereditionsupprimeradresse
    " You Jump, I Jump. Right? "
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    C'est sa main la première qui déleste de son poids léger mon corps encore inerte, incapable de lui prouver un tant soi peu de ma vivacité si ce n'est par mes doigts venus la chercher en un fébrile contact charnel. Elle s'éveille à son tour, s'extirpe de ses songes en frottant la partie la plus creusée de ses joues, preuve qu'elle a du me veiller à mon chevet malgré sa santé qui laisse à désirer. Les mois se sont succédés, les nausées matinales dissipées mais je ne comprends pas pourquoi elle est toujours autant fatiguée. Je la sais au quotidien harassée par les efforts que son corps doit fournir, tant sur le plan émotionnel que physique, et je m'en veux naturellement de lui avoir imposé cette perpétuelle malédiction juste pour avoir voulu répondre à un besoin biologique. Avoir un héritier faisait évidemment partie de mes projets mais je prévoyais plutôt sur du long terme et non dans un futur immédiat, un peu trop monopolisé par mon travail pour penser pouvoir m'occuper d'eux deux.

    Les paupières à peine relevées, elle prend conscience de ma léthargie et bégaye un  « Je ... » comme elle peut, s'étant redressée. Tu... es venue pour si peu, partageant déjà le pire sans t'être officiellement devant Dieu engagée, comme le ferait n'importe quelle épouse aimante et attentionnée. La différence est là, Amy ne se serait jamais déplacée jusque ici en ne me sachant que légèrement blessé. Ou plutôt si, mais pas aussi rapidement. Je n'aurais jamais eu l'agréable surprise de la retrouver à mon réveil assoupie sur le lit. « Ils ont dit que tu avais prit une balle. » Un petit accident comme il en arrivera encore, assurément. Mes yeux la délaissent pour aller voguer sur le bandage à l'opposé, cinglant d'atèles un muscle d'où les points de font ressentir lorsque dans un vain effort je tente de le bander. J'ai merdé mais inutile de le préciser, je crois suffisamment m'être ridiculisé en ayant été hospitalisé. « Tu veux que j'appelle quelqu'un ? »  Seulement que tu arrêtes avec cette foutue manie qui consiste à toucher tes cheveux dès que quelque chose te gêne... Et sans avoir à me faire comprendre, elle obtempère à ma silencieuse requête, effleurant des ses doigts ma joue dans un geste qui s'éternise. Une preuve d'affection qu'elle ne me témoigne que lors de moments particuliers, ce qui me surprend agréablement d'ailleurs parce que nous sommes dans un lieu public et que tout cela va à l'encontre de ses principes moralistes. Mais jusqu'où son attachement va-t-il? " Tout ce dont j'ai besoin est ici. " Elle, lui, nous trois ici, parfait cliché de la petite famille réunie, pensée qui me fait sans conteste sourire faiblement alors que je ferme les paupières et soupire tandis que dans un geste discret,  libère mon doigt de la pince du monitoring qui s'excite.


    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMer 28 Sep - 12:34
    taggercitereditionsupprimeradresse
    " You Jump, I Jump. Right? "
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    A mesure que mes iris le détaillent, je réalise que je ne l'avais jamais vu sous cet angle là … Le grand Clay, vulnérable. Au tapis. Il n'en est pas moins cet homme qui est venu un jour foutre un bordel incroyable dans ma vie. Néanmoins, j'avais cette certitude qu'il était inébranlable. Que rien ne pouvait l'atteindre, si fort face aux épreuves, à ce qui nous a conduit jusqu'ici, et cette intense sécurité que je ressens lorsqu'on se prélasse dans le même lit. Lorsqu'on se querelle pour mieux se retrouver. Je n'avais jamais perçu son travail aussi dangereux que cela. Capable de me l'enlever. D'arracher à mon coeur toutes ses envies d'aimer. Même après ses combats, cela ne m'a jamais fait cet effet là. Comme si la peur avait prit possession de tout mes membres, intensément ankylosés, alors que j'en achève mon effleurement, patientant pour recevoir de sa part un réponse, qu'importe laquelle, j'accéderai, docile, je le sais, à la moindre de ses requêtes. Les secondes s'éternisent tandis que j'attends encore, que ma vision se refuse à le lâcher, comme s'il avait à présent le pouvoir de disparaître au moindre battement de paupières. " Tout ce dont j'ai besoin est ici. " Un presque sourire imprègne mes lèvres, quand il le fait lui aussi avant de clore ses yeux, je le devine encore éreinté, et c'est bien pour cette raison que je ne dis rien de plus, pas pour l'instant. Profitant de la saveur de sa phrase. Heureuse de savoir que je représente ce qu'il désire … Parce que l'inverse est plus que vraie. C'est inscrit en moi, partout, ça et là. Je l'aime comme je respire. J'en crève, c'est ça le pire.

    Quand le battement machinal de l'appareil tend à changer, je fronce les sourcils sans savoir ce qui est en train de se passer. Une peur nouvelle de le voir sombrer. J'en avale difficilement, et après un laps de temps succinct, c'est l'infirmière, la même qui m'a donnée le droit de rester qui fait son apparition dans la chambre. Elle regarde notre scène, d'abord Clay, forcément, puisqu'il est le patient, elle décline sa vision vers ses mains, et j'en fronce les sourcils, avant qu'elle déporte son attention sur moi. Alors au final, elle hausse les épaules avant de s'approcher de notre étrange tableau, rattrape la pincette de l'instrument avant de prendre avec délicatesse la main libre de Clay, choisissant son index, tout en lui disant ; « Monsieur Cooper, si vous ne voulez pas déclencher un état d'urgence dans tout l'hôpital, il va falloir rester branché. » Coinçant son doigt avec un sourire bienveillant. Avant de se retourner vers moi. « Ce bébé n'a pas faim ? » Peu coutumière qu'une tierce personne s'intéresse à cet enfant qui grandit en moi, j'en ai un réflexe idiot, de replier mes bras contre mon ventre, protectrice. J'en secoue la tête, négativement, et elle fait de même avant de repartir en direction de la sortie, cependant, elle se stoppe pour préciser. « Ne faîtes pas de la résistance, et dites à votre femme qu'elle devrait manger, c'est toute la nuit qu'elle vous a veillé. » Bizarrement, je n'avais pas forcément l'envie de voir ce détail précisé. Mais lorsqu'enfin elle disparaît, je me sens presque coupable, non pas de l'adjectif dont elle m'a gratifié, mais de cette nuit, passée à pleurer, alors en un murmure … « J'ai cru te perdre. » Ma  justification, toute mon affection.


    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 23 Oct - 9:41
    taggercitereditionsupprimeradresse
    " You Jump, I Jump. Right? "
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    La blague tourne court puisqu'au final je n'ai même pas la satisfaction de la voir ne serait-ce paniquer que déjà des crocs en plastique font leur entrée. Les hôpitaux et leur personnel aux petits soins que lorsque vous commencez à crever... Sans ménagement et après un temps de silence, l'infirmière se rapproche à pas vifs et replace la pince à mon doigt tandis que je commence à pouffer les yeux fermés de ma petite connerie. « Monsieur Cooper, si vous ne voulez pas déclencher un état d'urgence dans tout l'hôpital, il va falloir rester branché. » Y'a un autre moyen aussi: moi, cul nu, qui erre dans le couloir pour effrayer toutes les petites vieilles de l'étage encore clouées dans leurs lits. " Et si je vous branche? " Un peu comateux, je n'ai même pas eu la délicatesse de songer aux réactions d'Anna mais j'espère qu'elle sait que ce n'était que pour plaisanter et qu'il n'y a rien de ce que je recherche chez une femme en elle. Les yeux mi-clos, j'observe la blouse blanche, décrypte grossièrement ce qu'ils me traduisent, une image légèrement floutée. L’immaculé a toujours eu le don de forcir les gens mais là, inutile de chercher, ce n'est pas un effet d'optique, la vérité seulement. Au juger je lui donnerais, allez, à peu de choses près une bonne trentaine de kilos en trop parce que même si elle dispose d'une blouse qui couvre en grande majorité son corps, c'est son rire caverneux qui trahit sa déviance pour la bonne chère. Diva dans une autre vie, mais c'est plutôt à Anna d'en constater, elle qui croit en la réincarnation des âmes et autres balivernes du genre.

    Une fois qu'elle m'a épinglé le truc suffisamment fort à l'extrémité du membre, elle se retourne vers ma brune d'ailleurs et lui propose ce qui va sans doute être une révélation pour elle. « Ce bébé n'a pas faim ? » Pas le bébé, elle. C'est un rituel ancré dans ses habitudes maintenant, de se ruer tout en finesse sur les biscuits qui n'ont après, d'après elle, jamais existés mais qu'il serait sympathique d'acheter. Curieusement elle garde le silence, ses mains quittant le contact de la mienne en faveur de son ventre, étrange vision mais très rassurante de la voir comme vouloir protéger ce qui sommeille en elle. C'est sur ce refus silencieux que l'infirmière nous abandonne, s'en retournant vaquer vers d'autres mourants - ou pour ne rien branler de sa journée, ce que je soupçonne - sur une mise en garde, un conseil que je vais me faire une joie de lui répéter, déconnant à moitié:  " T'as entendu... Ma femme doit manger, " surtout si elle est restée toute une nuit à mon chevet. Elle n'aurait pas du venir dans son état ou quand bien même, aurait du demander au personnel un lit d'appoint, de quoi se reposer convenablement et pas voutée sur moi. Pour le coup, je regrette un peu de l'avoir mentionnée lors de mon arrivée aux urgences. Mais le remord s'évapore aux suspends de ses lèvres. « J'ai cru te perdre. » Ne l'a-ton pas renseignée juste après l'opération? N'y a t'il eu personne pour la rassurer? Alors avec un peu plus de vigueur, ma main retrouve la sienne et l'étreint fortement. " Un accident sur cinq seulement se termine vraiment mal. Ils t'auraient appelée à mon réveil. " Statistiques que je viens d'inventer mais dans les faits, c'est à peu près ce qu'il se passe dans la réalité.
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMer 26 Oct - 10:54
    taggercitereditionsupprimeradresse
    " You Jump, I Jump. Right? "
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    " Et si je vous branche? " Et là, Anna, tu les ressens tes larmes encore plus piquantes ? J'en soupire, en baissant le regard, je me sens comme amoindrie, comme si on avait arraché quelques parties de moi, que ceux qui ont fait ça s'amusent de plus en plus à les éparpiller ça et là. Que les extractions de tout ce qui me caractérisent tendent à ne pas s'achever, alors que je voudrai la tristesse une bonne fois pour toute en train de me quitter. Ce n'est pas la jalousie qui me rend encore plus faible, parce que je sais qu'entre elle et moi, il n'y a rien à voir, rien à comparer, nous ne faisons pas parties du même pedigree. Cependant, cela reste brûlant, c'est comme un venin qui se fait une place très lentement. Comme une phrase lancée au vent mais qui un jour fera des dégâts. Parce que sous analgésique, il lui propose, mais une fois sobre, aux autres, celles qui peuvent lui plaire, il s'essaie à quoi … ? Putain, ce n'est tellement pas le moment de se prendre la tête avec ça, et ça me rend encore plus malade. Et ça me dérange, parce que je le sais des plus attirant, bourru et charmant. Clay est l'idéal d'un masculin, et je sais que certaines voudraient de beaucoup avoir pour lui la place de première putain.

    Seulement mes pensées courent à leur perte quand l'infirmière nous gratifie de ses dernières recommandations, pour lui, de se calmer, et pour ma part de m'alimenter. Tout cela en me positionnant dans le rôle de femme que je ne suis pas. Pourtant, ce n'est pas si stupide, il suffisait de regarder ma main, mon doigt. " T'as entendu... Ma femme doit manger, " Paupières plissées, jaugeant son amusement du au fait de répéter ce qu'elle vient d'insinuer, je me demande si je dois vraiment lui préciser que je ne suis pas celle qui importe ici et maintenant. Dans d'autres circonstances, évidemment, je lui aurais dit, j'aurais aussi sûrement rit. Relever cette appellation, qui est con mais qui enjôle ma raison. Puisqu'à défaut d'avoir épousé Alan, il serait tellement bête de penser que je ne voudrai pas signé pour toute une vie avec Clay. Mais une fois encore, là n'est pas le vif du sujet, je n'ai présentement aucune envie de me fondre dans des envies de mariage à l'eau de rose, ou de destins si intimement liés. Ce qui est étrange, c'est qu'avant lui, je voyais une cérémonie telle une connerie, un simple papier à signer, magicien ayant réussi à réinventer dans ma bouche et mes songes, le mot aimer.

    J'en reviens finalement à l'importance de l'instant, celui de lui montrer, une nouvelle fois, d'une manière qui diffère des autres, combien le monde serait fade sans lui. Lui dire combien, j'ai été perdue dès que les gyrophares ont allumé en rengaine cette rue où l'on vit. Et quand je le fais, c'est sa main qui vient reprendre son contrôle sur la mienne, m'arrache un faible sourire étant donné que j'aime à penser que ce contact est l'un de ceux qu'on considère comme particulier. " Un accident sur cinq seulement se termine vraiment mal. Ils t'auraient appelée à mon réveil. " Ah … mais tu sais, je n'y connais rien, moi. Je ne suis pas experte en ce qui concerne son travail, bien au contraire, j'en ignore les côtés obscurs, je les ai peut-être même sous-estimé, maintenant c'est tous les jours que je vais penser qu'il va se faire tuer. Encore quelques instants, je reste silencieuse, je médite sur ses propos, quand j'entrelace mes doigts aux siens, aussi bien fortement qu'amoureusement. Je suis d'une dépendance telle à cet homme que tout semble se mélanger. Avant, j'aurais crié, j'aurais hurlé qu'il est fou, que c'est du mal qu'il veut pour nous. J'aurais cru à son hérésie, et elle aurait répondu à la mienne. On se serait battus, de manière diluvienne. Je lui aurais demandé d'arrêter, lui aurais dit à quel point cela peut m'affecter. On aurait commencé une guerre … Et j'aurais perdu. Bien trop d'ailleurs, ça aurait lacéré mon foutu coeur.

    Mais en un soupir je repense à cette soirée où nous avons décidés d'essayer. Je le vois encore m'avouer son passé, me dire que pour son travail il est partit, il a choisit de se faire oublier afin de devenir l'homme qu'il est. C'est une chose que j'ai accepté, c'est ce qui l'a forgé. Fermant mes yeux, je ressens encore cette chose là, cette sensation de vide incroyable quand j'ai réalisé que même si j'avais été là, il l'aurait fait. L'évidence est des plus brûlantes, son travail passera toujours en premier, cette ambition qui ne peut le quitter. « Parce que tu crois que ça va me rassurer ? » Ses paroles, mes rêveries. Rien ne le fait. C'est un bordel incessant, qui me glace le sang. C'est comme robotisée que je me relève, après une dernière pression sur sa main, en colère mais aimante, c'est certain. Je m'approche, de deux pas, vers l'unique fenêtre de sa chambre, scrute un extérieur que je ne distingue pas à travers le volet à demi fermé. Et mes mains sur mon ventre, j'accuse quelques maux dû à ce manque de nourriture, sûrement. Androïde stoïque qui se retourne à nouveau vers lui. « Et si je te demandais d'arrêter ? » Malgré tout ce que j'ai pu croire, tout ce que j'ai voulu analyser, c'est simple, les mots, ils sont sortis de ma bouche comme une diarrhée verbale, impossible à maîtriser.  

    Spoiler:
    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postDim 30 Oct - 20:16
    taggercitereditionsupprimeradresse
    " You Jump, I Jump. Right? "
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    Peut-être suis-je parvenu à la soulager, à réduire ses appréhensions presque à néant, du moins pour un temps. Éphémère puisque ses doutes et peurs je les connais et que son naturel reviendra au galop dès les premiers jours qui suivront la fin de ce repos forcé. C'est ce que j'ose croire lorsque ses doigts viennent fortement à la rencontre des miens chercher une vitalité recouverte que je n'ai pu, depuis mon réveil, lui démontrer.  « Parce que tu crois que ça va me rassurer ? » Bon raté, j'aurais dû miser sur une bien plus faible probabilité histoire qu'elle le soit, mais après ce n'était plus vraiment crédible. Elle s'écarte subitement et s'éloigne en direction d'un tout autre décors, sans doute plus gai à ses yeux et se perdrait dans la vision d'un parc si ce n'était sans l'ombrage que ce store fermé peut occasionner.

    Réparer cette erreur à présent m'est impossible, enjoliver d'avantage les petits dérapages une utopie. Elle accroche ses phalanges à son ventre en plus de souligner son geste d'une faible mimique qu'elle me pense sans doute dans l'incapacité de discerner. Mais c'est ce bruit si particulier d'un estomac à l'agonie qui me tire de mon petit délire, de cette pensée d'une Annalynne agacée par les futilités de la vie, et la dévisage lorsqu'elle s'en détourne vers moi juste après ce son auquel je ne ferais aucune allusion. « Et si je te demandais d'arrêter ? » Les yeux ronds pour après quelques secondes les refermer, acculé par cette demande qu'elle n'aurait jamais dû me poser. Mon travail est toute ma vie et en changer serait m'effondrer. Elle a, peut-être, tout abandonné pour me suivre comme souvent elle se plait à me le souligner mais elle n'a jamais réalisé la portée de ses dires car contrairement a elle, rien ne m'a jamais été promis. Je me suis fais seul et suis parti de rien, de cendres ai tracé mon destin, ai peut-être dérapé deux-trois fois en chemin. Mais pour ma décharge, je n'ai jamais eu une main pour me guider sur la bonne voie. Alors tirer un trait sur ces cinq dernières années, c'est me demander beaucoup, beaucoup trop surtout pour une bévue qui ne m'aura couté que quelques points de suture. " Anna.." C'est délicat et naturellement, mon regard fuit déjà le sien par crainte dans un moment d'égarement de lui céder pour lui confier dans un soupir: " Je s'rais plus prudent à l'avenir, " mais je ne peux le garantir. En attendant, il est bien évidemment hors de question d'abandonner bien que je comprenne pourquoi elle me l'a, d'après son ton, presque imposé. A mon tour d'exiger d'elle une attention toute particulière lorsque de la paume je frappe le matelas pour l'inviter à me rejoindre, me redressant péniblement afin de lui laisser un peu de terrain.  

    Mes doigts retrouvent alors de cette liberté lorsque je redécroche pour la seconde fois le petit objet qui y était clipsé. De nouveau, le son régulier émane de la machine qui jusque là battait d'une cadence rassurante et j'en lève un doigt vers Anna qui est posée près de moi, murmure d'une voix voilée d'espièglerie : " Regarde. J't'ai trouvé de nouveaux laquais, " pour remplacer ceux qui sont tombés, perdus dans cette bataille pour laquelle elle n'a pas reculé. Elle mettra un peu plus de temps que la dernière fois à venir mais la même infirmière déboule finalement et reste plantée là, à l'empâtement de la porte dans le but de nous dévisager, plus moi qu'Annalynne assurément, et soupire en s'engageant dans la pièce, totalement dépitée.  J'annonce dès lors la couleur avant que l'envie ne lui reprenne de me houspiller parce que je n'ai eu la délicatesse de suivre le protocole, sa recommandation faite lors de notre première entrevue." Nous n'serions pas contre une petite collation, " exigeant et sérieux comme jamais avant qu'elle ne se mette à me rire presque au nez.

    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postMer 9 Nov - 16:21
    taggercitereditionsupprimeradresse
    " You Jump, I Jump. Right? "
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    N'étant pas dupe, je sais ma question posée dans le vent. Face à sa surprise, à ses paupières qui se closent, j'entends déjà le « non » sortir de sa bouche. Jamais Clay n'abandonnera ce pour quoi il s'est battu, il a sacrifié des années de sa vie pour atteindre son objectif. Je le sais, parfaitement et plus encore. Cependant en mon for intérieur, il se trouve ce poids, celui de ma peur qui jamais ne me quittera. Je ne crois pas qu'il réalise ce que ça pourrait me faire de le perdre, et je ne pense pas seulement à notre enfant à venir, mais égoïstement, seulement à moi. Je serai anéantie, défaite, désarticulée. Obligée à vivre. Coincée dans une carcasse qui en serait devenue rien. Mon corps me portant, marchant, oubliée dans des automatismes, dans un instinct de rester. Une blessée de guerre, à qui on a amputé les membres, mais qui se tient là. Bloquée. Ma vie cassée en deux. " Anna.." Non, ne te donne pas la peine, je le sais déjà. " Je s'rais plus prudent à l'avenir. " Parce que tu es capable de le prédire ?

    Comment pourrais-je lui en vouloir dans le fond ? Car je l'ai toujours aimé son ambition. Même si j'estime ma question justifiée, je ne peux nier de se stupidité. Je ne saurai dire s'il faut blâmer mes hormones ou mes véritables sentiments, mais j'ai une nouvelle envie de pleurer, une véritable et prenante vague de larme qui me menace encore. J'inspire lentement, dépitée, et légèrement honteuse de ce que je viens de demander. J'inspire profondément, longuement tout en ne quittant pas son visage des yeux, et lorsqu'il tente de se relever, je laisse tomber la rancoeur, et quand sa main tapote le lit afin de m'intimer de le rejoindre et d'arrêter les hostilités. Mes bras finissent ballants, totalement défaite et sous son emprise puisque je m'approche déjà, à petits pas. Je ne peux me résigner à la guerre quand je vois combien j'ai pu souffrir cette nuit, à travers lui.

    A nouveau à ses côtés, je reste silencieuse, un tantinet soucieuse quand il enlève la pince de son doigt, et que je le soupçonne de devenir le pire des malades possibles pour cette infirmière, petit chieur dont on apprécie si bien les manières. " Regarde. J't'ai trouvé de nouveaux laquais, " Il s'amuse de cette tentative de me détendre, de me faire relativiser. Comment pourrais-je lui dire que les laquais ne sont rien à côté de trou béant que j'ai ressenti quand je l'ai su en train de se faire opérer. Le manque de mes privilèges semble ne jamais avoir existé. Des besoins factices que j'ai troqué contre quelque chose de plus concret. Mais les secondes ne s'attardent pas vraiment et la blouse blanche refait irruption dans la chambre, et observe le joyeux luron contre lequel je suis calée. " Nous n'serions pas contre une petite collation, " Mais je n'ai pas faim, je te promets … Et le rire de l'infirmière m'arrache un presque sourire. Sa bêtise … Encore je soupire. Alors elle lève les mains pour opiner, en secouant le visage moqueuse et prononce avant de se retourner. « Rebranchez-vous. » Et s'en va à la recherche de ce qu'il vient de demander et de ce dont d'après elle je me dois d'avoir envie.

    Désireuse d'être encore plus proche, je vais poser mon visage sur son épaule, entoure son torse de mon bras, et je respire longuement son odeur que je connais, qui me rassure, que l'hôpital n'a pas entachée. Il est vrai que je ne suis pas des plus affectueuse en temps normaux, que j'en suis loin même, mais je ne peux m'en empêcher, parce que si « Je n'ai pas faim. » j'ai besoin d'éprouver mon corps proche du sien. Machinalement ma main redessine les stries que je parviens à deviner en dessous de sa blouse austère, et dans les méandres de mon esprit, je me perds. Je suis tellement partagée, mais sur un baiser dans le creux de son cou, j'abdique pour de bon. « D'accord ... » Tu seras plus prudent, et j'essaierai de ne pas me ronger les sangs. D'accord, tu continueras à exercer ce métier, et je ferai des concessions, je t'attendrai. J'accepte, parce que je ne pourrai aimer une autre personne comme toi, que toi. « Mais je t'en prie, » et ce n'est pas souvent que je le fais, que je quémande de cette façon là, que j'implore. Alors de ce fait il sait que je ne suis pas en train de prendre les choses à la légère. Cette balle, c'est une sonnette d'alarme. Une inquiétude. Un épée de Damoclès posée sur ma tête, mais surtout sur celle de celui que je porte. « Fais en sorte qu'il ne soit jamais orphelin. » Pas encore, pas demain. Ne me quitte pas, jamais, parce qu'il y a des choses que l'être humain ne peut supporter. Et que c'est ta faute si j'en suis devenue une. Alors tu n'as pas le droit de tout reprendre comme ça. Juste pas le droit.

    Quand soudain, l'infirmière revient, et nous annonce d'un ton si tonitruant qu'il tranche avec le mélodrame de l'instant. « C'est pas un quatre étoiles, mais j'ai réussi à vous trouver deux portions de chaque. » Avec un petit clin d'oeil à mon intention. Deux portions ... Chose qui n'est sûrement pas autorisée, mais à une femme enceinte apeurée on ne peut rien refuser.

    InvitéInvité
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Anonymous
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas
    Lien du postJeu 1 Déc - 17:31
    taggercitereditionsupprimeradresse
    " You Jump, I Jump. Right? "
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    « Rebranchez-vous. » Un souhait que la mégère en blouse blanche formule avant de tourner les talons et de repartir sans un regard jeté à notre attention. Ok... Je m'exécute alors sans broncher, cède à son caprice et reglisse le doigt dans cette pince en plastique pour me raidir lorsqu'Anna s'abandonne sur mon épaule. Tiens, voilà qu'elle profite de l'absence de notre public privilégié pour me faire preuve d'une timide affection, angoissée, ce qui n'est pas pour me déplaire je dois dire. « Je n'ai pas faim »  qu'elle glisse mine de rien, calfeutrant son doux visage dans le tissage et s'amusant de ses graciles phalanges à me redessiner par-dessus le textile. Et ce que je prenais pour de l'amusement au début se transforme progressivement en une émotion nouvelle, mon sourire s'effaçant lorsqu'elle appose une marque de tendresse du bout des lèvres. « D'accord ... » Et très étonnamment, pour la première fois depuis longtemps, elle lâche prise et consent à ma demande. « Mais je t'en prie, »Mais peut-être que je me suis un peu trop avancé parce qu'elle semble vouloir parler d'un tout autre sujet. « Fais en sorte qu'il ne soit jamais orphelin. » Elle soulignait subtilement le fait que je ne veuille pas changer mes habitudes et déroger à mes engagements. Certes... Je ne suis pas un mutant qui continue de marcher fièrement après m'être pris une balle, pas de ces gars - agents secrets et militaires de mes deux - gros clichés tout droit sortis de films à gros budget qui perdent toute crédibilité lorsqu'ils se relèvent sans le moindre mal, clauquediquant à peine et continuant à se battre, ou même de ceux qui en parlent sans savoir... La douleur et l'impuissance, la chair tétanisée par les vibrations et ce même si le métal qui l'a rongée n'est plus présent, la nécessité de réapprendre, je les connaissais déjà ces sentiments déplaisants et m'y essaye une nouvelle fois, plus serein qu'Anna visiblement.

    Mais comment savoir ce que nous réservent nos lendemains? Autant je pourrais la perdre dans un accident des plus courants... Puis le bruit de pas lourds me tire de mes réflexions tandis que je la dévisageais silencieusement. « C'est pas un quatre étoiles, mais j'ai réussi à vous trouver deux portions de chaque. » Et alors que je tends mon unique bras pour recevoir ma pitance - que j'ai amplement méritée et surtout demandée... - elle surélève le plateau pour faire le tour et à Anna le proposer, soulignant cyniquement d'un regard déjoué que " Vous, vous attendrez l'avis du médecin avant de manger. " Je suis sous perf depuis mon arrivée, n'ai eu rien d'autre que du chlorure de sodium - à en croire la poche au hauteur qui doucement ballote - et c'est sans compter cette envie de répondre à un besoin naturel et de plus en plus pressant dans la pièce adjacente.  Une cause à effet...

    Le plateau est rapidement déposé sur une tablette qu'elle a adroitement tirée du pied et le fait coulisser jusqu'à son homologue féminin, presque à ma portée... Et nous quittant, elle n'a même pas fait deux mètres que je me tente à lever la main vers ce qui ressemble à un yaourt nimbé d'une compote jaunâtre que je suis pris la main dans le sac. " Non! " qu'elle crache sèchement, s'étant retournée juste à ce moment là avant de s'en aller vaquer à ses autres occupations. J'ai tenu tête à plus carré qu'elle dans ma vie, plus dangereux aussi. Mais étrangement et c'est un constat bien dérangeant, je n'irais pas d'avantage contre sa volonté et dépose les armes, mon bras regagnant les courbes de la femme qui est restée à mes cotés. Et la nurse une fois écartée de notre petit aparté, je n'ose recommencer, préférant user de cet échec comme raison valable à ce qu'elle ingurgite la totalité des mets. " T'as pas le choix, c'est pour toi. " Et pour le grand blessé? Rien hormis le simple plaisir de la regarder.


    Contenu sponsorisé
    feat
    Arrivée
    Multicomptes
    Crédits
    Discord
    Pseudo & pronom IRL
    Informations
    participer à veritas ?les secrets à ne pas révéler
    Veritas

    Page 1 sur 2 1, 2  Suivant
    Permission de ce forum:
    Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum