STUNNED BAD JOKE

Le sort s'acharnait, les embrouilles et les emmerdes je les collectionnais depuis que je me trouvais à Boston. Les derniers mois à New York n'avaient pas été des plus faciles, entre le décès de ma mère puis ma relation avec un voyou qui m'avait détruite, j'avais fini par me rendre à l'évidence, New York c'était fini pour moi et je me devais rejoindre mon frère à Boston, ici, dans ce lieu paumé, certes avec une grande université dans laquelle je devrais être fière d'avoir été accepté et pourtant pour le moment je ne voyais que la noirceur de cette ville, trop sombre, avec des gens trop ou trop peu new yorkais. En arrivant à l'aéroport j'avais loué une voiture avant de trouver celle de mes rêves, mais autant dire qu'une voiture c'était un bien grand mot, non elle ressemblait à une sublime voiture, sauf que tout était défectueux, énervait après ma "voiture", je roulais trop vite et voilà qu'un connard de flic venait de m'arrêter. Ni une, ni deux je lui avais répondu dans les dents avec mon humour sarcastique et ma voix non pas des plus aimables, dommage pour lui j'avais les crocs, ou dommage pour moi car voilà que je m'étais retrouvée dans sa voiture, direction le commissariat pour insulte contre agent de police, comme si il ne m'avait pas cherché. Après tout 50km'/h au dessus de la norme ce n'était pas grand chose ... ou peut être, le tout il m'avait saoulé, et je me retrouvais comme une conne ici, sans aucune envie de m'excuser et encore moins de le brosser dans le sens du poils. Il venait de me dire de m'asseoir d'une voix froide et autoritaire que je détestais au plus au point, tapotant de mes talons sur le parquet pour les faire chier, impatiente de pouvoir me barrer d'ici. Ce fut finalement un autre flic qui se présentait devant moi pour régler mon cas, super l'autre était en plus une fillette, aucun cran. Levant les yeux pour me lever et voir le flic qui allait s'occuper de moi, mes yeux s'écarquillaient, se fermaient puis s'ouvraient, je sentais ma respiration se taire, l'oxygène se faire rare et voilà que je tombais à peine levée. « Hooper ?!    » dis je dans un murmure lorsque mon corps faible s'étala au sol.  

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" Hey Cooper." Si Harrisson s'est déplacé du rez-de-chaussée jusqu'à nos bureaux, ce n'est pas pour rien. " C'était pas cette voiture que tu cherchais? " La feuille du pv m'est tendue et même avant que mes doigts ne viennent l'effleurer, je suis dans la capacité de décrypter la plaque d'immatriculation qui y est imprimée en fins caractères. Il s'agit d'un véhicule suspecté d'avoir été utilisé à des fins strictement illicites avant d'être, de toute évidence vu le nom de la société, reconverti en voiture de location. Il n'en dira pas plus, beaucoup trop affairé avec d'autres dossiers qui méritent d'avantage son attention et me laisse la contravention sur le bureau avant de s'éclipser.  

Et tandis que je relis attentivement les lignes concernant la nature de l'infraction, je me vautre dans le dossier de ma chaise tout en murmurant le nom de la fautive: Cléo Bushnell. Inconnue au bataillon, elle ne doit pas être de la région. Je ne suis pas très porté sur les noms de famille, mémoire sélective, bien que ce prénom éveille quelques soupçons. Et étant plutôt physionomiste, ce n'est qu'en allant la voir que j'en aurais la certitude. Pour l'heure, mes doigts pianotent nerveusement sur la chemise d'un dossier fraichement classé puis vont subitement rechercher dans la pile à coté celui de cette affaire qui commence à dater. Le feuillet s'écrase, ouvert à la première page mais rien. C'est donc pourquoi je décide de quitter mon bureau et d'aller à la rencontre de l'imprudente qui collectionne les délits. Papier en main, je ne peux d'ailleurs m'empêcher de sourire au dernier: insulte à agent. La majorité des flics ici sont des cons de toute façon...

Mais un regard vers l'accueil où elle patiente et c'est mon pied droit qui me fait soudainement défaut, figé, refusant tout comme son homologue d'avancer. Elle a changé et pourtant je l'ai reconnue après tant d'années. Quelques secondes d'hésitation et je vais finalement à sa rencontre faute de mieux mais une fois planté devant, même sans avoir prononcé le moindre mot, la jeune femme s'effondre soudainement après avoir murmuré un nom ressorti d'outre tombe. Je n'ai pas eu le temps de la rattraper non plus, surpris par l'émotion que j'ai pu occasionner chez elle et dévisage les agents qui se sont arrêtés.  " De l'eau espèce d’abruti ! " Un ordre craché au premier sous-fifre à ma portée tandis que je la relève, froissant le pv dans ma poche afin de l'emmener dans la salle de repos à quelques mètres à coté. Ce n'est pas comme si c'était la première fois que je la portais mais les choses ont depuis beaucoup changé et une fois passés la porte son corps inerte est précautionneusement installé sur la première chaise trouvée, me tenant à genoux à ses cotés lorsqu'elle semble s'éveiller.

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Mes yeux commençaient à piquer, mes mains à bouger de nouveau, je ne savais pas combien de temps tout cela avait duré, ni même où je me trouvais, j'avais chaud et l'instant d'après froid, et le visage de Hooper me hantaît. Pourquoi était il là devant moi, en habit de flic. Ouvrant doucement les yeux, il se trouvait devant moi de nouveau, alors non ce n'était pas un rêve-cauchemar, il était bel et bien réel. Faible je n'avais même pas la force de soulever ma tête, non je restais allongée sur le flanc, alors que mon regard avait pris le sien en otage, comme une bouée à laquelle je me rattachais malgré l'incompréhension de la situation. « De l'eau ....    » dis je dans un murmure, reprenant un instant ma place de la jeune fille qu'il avait protégé dans mes périodes les plus dures, j'avais trouvé en lui par le passé celui qui me protégeait, et pourtant se pourrait il qu'il m'ai trahi ! Menti ! Sait il même peut être servi de moi, de mon jeune âge, de mon innocence et insouciance ... Voyant le verre s'approcher, j'essayais de le boire, les quelques gouttes dans ma bouche me faisaient un bien fou, même si mon cerveau tournait à mille à l'heure et en boucle. « Dit moi que c'est pas toi ... dit le moi !    » Mes mots mourraient même avant d'être terminés, j'avais besoin de savoir qu'il n'était pas là, que tout ce que j'avais pensé de lui n'était pas vrai, qu'il n'avait pas été mon ami/amant sur des mensonges, des faux semblants ...

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Ses paupières battent en rythme, ses doigts où se distille faiblement la vie s'agitent, elle reprend petit à petit connaissance avant de souffler dans un murmure presque inaudible: « De l'eau .... » Soit, je me relève afin d'aller m'enquérir de ce qu'elle m'a réclamé et reviens me positionner là où nos regards se sont à nouveau croisés, lui tends le verre qu'elle agrippe. Quelques gorgées et elle entonne une nouvelle supplique qui me fait ciller. « Dit moi que c'est pas toi ... dit le moi !   » Et de mes yeux qui roulent sur le verre plutôt que de se confronter quelques secondes de plus aux siens, j'expire, manquant cruellement de temps pour la préparer à la vérité. Non ce n'est pas moi, du moins ça ne l'est plus. Je ne suis plus totalement Hopper mais bel et bien le Lieutenant Cooper, pas ce dealer qui l'a serrée tant de fois mais un homme rangé, honnête ou presque, et droit. Il y a toujours cette possibilité de continuer à s'enliser, lui dire que je ne suis que la copie, sosie, de cet homme qui l'a si souvent sautée. Après tout, les bobards les plus gros sont souvent les mieux acceptés mais pourquoi lui mentir encore... " Qui voudrais-tu que je sois... " Oui, malheureusement c'est bien moi. Inutile de tergiverser, de l'eau a coulé sous les ponts depuis ce temps là et j'espère, au fond de moi, qu'elle me pardonnera. Une main en appui sur sa cuisse, un geste sans la moindre arrière pensée, je me relève et contourne la table pour laisser y pianoter nerveusement mes doigts. " Tu as déménagé alors. " Et tu es venue t'implanter ici, à Cambridge. Étrange comme le monde me parait subitement petit. " Ce ne sont pourtant pas les bonnes universités qui manquent du coté de New York. "  

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J'attends un instant qu'il me tente le verre d'eau, que je me dépêche à boire, j'en veux plus, même si face à la situation l'eau ne semblerait pas être aussi efficace qu'un bon verre de rosé ou de punch. L'alcool m'aiderait surement à reprendre possession totalement de mon corps et mon esprit et surtout à affronter ce qui allait arriver. J'allais me faire interroger, j'allais devoir dire la vérité à un mec qui m'avait alors si longtemps menti, je ne comprenais pas tout, j'avais beau être intelligente et brillante, je ne comprenais pas comment il avait pu me berner de la sorte, s'enliser dans ses mensonges. Sa main sur ma cuisse, me fit sursauter comme si mon esprit repartait des années en arrière, je lui retirais sa main grâce à celle dont j'avais repris le contrôle, non pas de contact ! Même si la simple sensation de sentir sa main sur le mienne, nous déchargea d'un violent coup de jus. « J'voudrais que tu sois un super héros qui m'aiderai à partir d'ici, voir ma vie différemment, me sauver de moi même, un peu comme avant ...    » Je marquais une petite pause alors qu'il se levait pour rejoindre la table. « Fait pas semblant de t'intéresser Hopper !   » Après tout je ne pouvais l'appeler autrement, je ne pensais même pas possible qu'il m'ai menti sur tout, peut être que tout était son vrai prénom, que ce mec en qui j'avais fais confiance par son âge avancé et son côté protecteur. Me redressant pour m'asseoir, je le regardais de haut en bas, incompréhensible, bernée, perdue. « Oui mais mon frère est ici ...   » Et ma mère n'est plus là, mon père est finalement pas mort il a juste fais cocu ma mère et m'a implanté un frère jumeau dont j'ignorais encore l'existence il y a quelques jours, je pourrais tout sortir, sauf que je ne saurais plus lui faire confiance, pourtant dieu sait que j'avais envi de trouver un Hopper, un mec qui m'écoutait et qui pouvait m'aider.

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Fut un temps elle appréciait me sentir l'effleurer et lorsque sa main rejette la mienne subitement, je confesse avoir été indélicat sans même penser à mal. « J'voudrais que tu sois un super héros qui m'aiderai à partir d'ici, voir ma vie différemment, me sauver de moi même, un peu comme avant ...   » La première partie de sa plaidoirie, je peux la comprendre: Personne n'aime à se retrouver ici sauf peut-être ceux portant l'uniforme, et encore... Mais la fin de sa phrase qui me ramène trois ans en arrière change la donne. Je n'ai jamais porté ce costume dont elle me part si ouvertement, lui ai fait troquer un monde contre un autre pas plus glorifiant. Je ne suis en rien ce super héros mais plutôt son antagoniste qui a su suscité chez elle un quelconque intérêt, une certaine forme de sympathie qui au-delà des apparences et de nos âges respectifs s'est transformée en un attachement plus affectueux et physique.

« Fait pas semblant de t'intéresser Hopper !   » C'est instinctif, viscéral quand cela me prend, répondant à ce nom qui jamais ne m'a appartenu, mes yeux la fixant. Elle a raison sur ce point. Incommodé par cette rencontre fortuite, ce tête à tête imprévu auquel je ne me serais jamais attendu, j'essaye de combler le vide de nos langues perdues.  Elle reprend ses aises et me dévisage à son tour pendant que je m'assoie en face d'elle, les bras croisés sur la table. « Oui mais mon frère est ici ...   » Et moi aussi, comme par hasard. " C'est donc pour lui uniquement?  Pas de petit ami ici pour lequel tu serais venue... " Curiosité malsaine et emprunte d'une jalousie sans raison. J'y crois moyen à l'excuse du frère et conjecture plutôt sur l'hypothèse d'un recrutement suite à mon départ. Les hommes de Weyland ont très bien pu la retrouver et l'enrôler pour aujourd'hui me le faire payer. Habilement, mes doigts se délient pour aller rechercher dans ma poche la raison de sa présence: le papier aux inscriptions charbonnées. Il est soigneusement défroissé et glissé, placé sous sa vue. " Tu fais déjà parler de toi. La voiture, c'était la première fois que tu la prenais? "

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Comme si depuis que je m'étais faite arrêtée la journée ne paraissait pas assez merdique qu'il avait fallu que je tombe sur Hopper, ou du moins que je tombe à ses pieds, histoire de bien me ridiculiser. Déjà le ridicule et moi ce n'était pas l'amour mais devant ce menteur, cet escroc, toute la protection qu'il m'avait apporté semblait m'attirer à lui alors que toute la réalité qui venait de m'arriver en face me donnait envie de partir d'une seconde à l'autre.   « J'vois pas ce que cela peut te faire que je vienne pour un mec ou pas ... J'te demande moi si tu es marié, en couple, que tu as un chien dans une belle petite baraque et trois enfants qui foutent le bordel dans la maison !  » dis je avec un brin de colère, de ressentiment, enclin à une jalousie qui pourrait m'envahir si je venais à apprendre que sa vie bien rangée était parfaite. Peut être que j'étais encore plus cash qu'il y a trois, que je fonçais encore plus dans le lard, et encore plus dans ce mec car je me sentais trahie, que je voulais partir le plus vite possible, ne plus revoir sa tête de mec sérieux, sa tête de flic en costume, sa tête de traître tout simplement.  Une fois assise, il se mettait en face de moi, le papier froissé dans ses mains, l'interrogatoire allait commencé et j'étais déjà plus que de mauvais poil. « Non pas première fois ... J'roulais sans permis avec 3,5g dans le sang, quelques fumettes en plus ...   » Après tout c'était plus ou moins comme cela que l'on s'était connu, que nos chemins s'étaient croisés, avant que nos corps ne s'enlacent. Je mettais les coudes sur la table, avant de poser ma tête dessus, postant mon regard sur le visage que je décortiquais dans tous les sens, juste peut être pour m'attacher à l'idée qu'il était le même, qu'il y avait un brin de non mensonge dans toute cette histoire.

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  « J'vois pas ce que cela peut te faire que je vienne pour un mec ou pas ... » Disons que cela m'intéresse juste pour savoir si t'as trouvé quelqu'un de mieux après moi... Chose dont je doute.   « J'te demande moi si tu es marié, en couple, que tu as un chien dans une belle petite baraque et trois enfants qui foutent le bordel dans la maison !  » " Le rêve américain..." Murmuré dans un ricanement et presque inaudible car complètement débile. Personne de notre condition ne peut atteindre ce niveau de perfection parce que même si on vous le vend à tour de bras, le rêve américain n'existe pas. Pour ce qui est du clébard on repassera mais le môme est en route bien que j'ai sauté dans le processus quelques étapes. Pas marié, non, mais il suffisait de mater mon annulaire pour s'en apercevoir.

Une fois assis en face d'elle et ayant posé la première de mes questions, certes très impersonnelles pour l'occasion, elle ne cache pas son irritation sous une certaine forme d'autodérision: «  Non pas première fois ... J'roulais sans permis avec 3,5g dans le sang, quelques fumettes en plus ...  » Ouais, alors çà c'était peut-être à éviter. Pour l'alcool le délit à été établi mais pour ce qui est du canna, il aurait fallu une analyse sanguine. Cet aveu va lui couter un peu plus cher que n'est déjà la note. Et me frictionnant le front des suites de cet aveu à la con, j'argumente à mon tour un peu gêné: " Je vais te programmer une prise de sang ". Ou pas, parce que ça me fait chier qu'elle puisse se retrouver dans la merde juste pour çà. Elle y a gouté plusieurs fois lorsque nous nous retrouvions au lit, fumette de détente après s'être longuement donnés.  Et à ce souvenir déroutant, subitement je me reprends. " 24 ans et toujours pas de permis... " Mais là ce n'est plus le flic qui parle mais bel et bien l'ami, l'ex-amant, surpris et un peu flatté qu'elle n'ait réussi quelque chose d'important dans sa vie depuis que nous nous sommes quittés.

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Je m'en veux en quelques secondes d'avoir laissé ma jalousie mal placée refaire surface, lui faisant au passage comprendre que toute cette situation était plus que perturbante pour moi. J'crois réellement que ce mec avait l'un des rares qui avaient pu me canaliser, me protéger, être important pour moi, non il n'y avait pas eu beaucoup en qui j'avais fais confiance par le passé, et en quelques secondes tout venait d'exploser dans ma tête, c'était à présent le no mans land dans ma tête, ou le no hopper land plus exactement.  « Tu veux pas arrêter tes sarcasmes et qu'on en finisse au plus vite ...   » Oui que je parte d'ici, déjà que le commissariat était le lieu que j'avais bien trop fréquenté pour ma part, mais en plus de cela et de l'oppression qu'il me faisait ressentir, le regard de Hopper sur moi ne faisait qu'accentuer et mon souffle était lent, l'hypoxie grandissante, comme si rien que sa présence me laissait dans une apnée dangereuse.  Voyant sa réaction, un rire presque mauvais s'échappa de ma bouche, il me prenait alors réellement pour une bonne à rien, celle qui avait plongé au plus profond, incapable d'être une femme bien, juste suiveuse de toutes ses conneries, ses mauvaises habitudes. A croire que mon art de comédienne était encore plus développé que je ne le pensais, faire croire à un flic toutes les conneries du monde ... EASY !  « Pardon ?! Les aiguilles ..    » Je détestais au plus au point les aiguilles, comme si cela me ramenait quelque années en arrière, lors de mes moments de grandes solitudes, où je me trouvais dans les méandres de ma vie, dans le grand canyon perdu bien bas, un moment de panique s'empara de moi, non non non tout sauf cela, surtout que merde cela se voyait à mes pupilles que j'étais clean, que j'avais rien à me reprocher mis à part avoir fait un excès de vitesse et insulté un gros connard de flic. J'étais en train de blêmir une nouvelle fois alors que quelques gouttes venaient à perler sur mon visage, et mes mains tremblotantes, en quelques secondes je les fourrais sous la table pour ne pas qu'il me voit ainsi, qu'il n'ai encore de l'influence, du poids sur moi, non je n'étais plus aussi vulnérable qu'avant et encore moins devant lui. « Tes jugements gardent les pour toi ...    » dis je d'une voix froide alors qu'il me rabaissait et que je détestais cela au plus au point, sortant mon permis de mon sac à main je la lui lançais sur la table, un sourire sarcastique sur les lèvres.

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 « Pardon ?! Les aiguilles ..   » Tu l'as bien cherché Cleo, avouons-le quand même. Mais inutile de lui préciser que l'infirmier n'est pas des plus doux lorsqu'il s'agit de piquer des toxicos. Tous les employés de la boutique ont une certaine étique et les délinquants notoires ne font pas bonne figure dans les parages.  Elles glissent ses mains, presque fautive, sous la table et j'en ramasse à la volée le pv pour constater des faits. « Tes jugements gardent les pour toi ...    » Mauvaise et froide ce qui me fait rire parce que pourtant j'ai tous les droits, je suis la loi. Mais c'est vrai qu'à l'époque je ne m'étais jamais posé la question de savoir si oui ou non elle l'avait, conduisant le plus souvent lorsque nous partions en virée dans les pubs des quartiers pourris que New York peut compter. Cependant, elle n'a certainement pas pu louer un véhicule sans avoir présenté son permis.  " Voyons, je plaisantais. "

Du plat de la main le papier est défroissé pour y contempler à nouveau les écarts de conduite qui lui sont reprochés: excès, insultes et ébriété. Il est fort possible que le dernier fut rajouté en supplément, petit bonus pour avoir incendié cet agent. Et ça me fout le sourire aux lèvres naturellement puisque le nom du représentant de l'ordre qui lui a mis l'amende n'est pas n'importe lequel. Il est le flic le plus assidu de sa brigade mais également le plus corruptible par la gente féminine. Il est connu pour avoir déjà eu quelques problèmes avec sa hiérarchie, celle qui se promène souvent en talons aiguilles. " T'as du vraiment l'exciter.... Façon de parler. "  Parce qu'avec deux ou trois sourires et une petite pipe pour étayer le tout, elle serait repartie sans cette contravention. " Mais visiblement, tu ne lui as fait aucun effet. " C'était petit, mesquin et éclaté dans un rire gras parce que je la sais parfaitement amène de faire tourner la situation à son avantage en usant de ses atouts qui n'ont, d'ailleurs, rien perdu de leur charme. Au contraire même, Cleo est devenue une femme et le décolleté qui l'habille le laisse entrevoir suffisamment. Alors lorsque mes yeux s'y attardent légèrement, je réprime cette idée, me condamne moi même d'y avoir songé, et les braque dans une toute autre direction, irrité par cette faiblesse avant d'attaquer :"Alors, dis-moi. J't'ai manqué? "