I'm never changing who I am

Romy & Aaron

Je hoche la tête en silence quand Aaron me dit de ne plus monter dans un kayak. En réalité, on sait bien lui comme moi que c'est pas le genre de choses qui vont m'arrêter. Je suis née pour vivre, pas pour attendre dans un coin. Je ne veux pas vivre par procuration, je veux expérimenter moi-même, frôler la mort si cela peut me permettre de ressentir ce frisson d'adrénaline me courrir dans le dos. J'ai pas peur de me blesser, j'ai pas peur de finir dans me coma. J'ai pas peur d'avoir des ennuis. C'est pourquoi j'ai pas chercher à couper les pons avec Lewis quand nos conflits ont finit par mettre ma vie en danger. C'est pourquoi je reste là, assise à côté d'Aaron alors que je sais que c'est une mauvaise idée. L'est-ce vraiment ? J'en sais rien. Je suppose que si j'avais une conscience, je me dirais que c'est mal. Sauf que j'en ai pas. Je me fiche un peu de faire souffrir les gens autour de moi tant que moi j'y trouve mon compte. Je suis du genre à m'excuser parce que je me suis faite attraper et non pour mes actions. « Je t'avoue que c'est largement plus intéressant que de te regarder manger un plat de pâtes. » je lui lance alors qu'il feint de s'étonner de ma remarque. « Fais pas comme si t'étais différent. » je rajoute même. C'est vrai quoi, je commence à le connaître Aaron, on a jamais cherché à nier qu'on se plaisait bien. Je vois pas pourquoi je mentirais à ce propos. Puis le voilà qui tombe dans notre petit jeu et j'esquisse un sourire amusé, tenté. Tiens, ça m'avait manqué. L'insouciance, la tentation. « Ca le pourrait ... » je répète à mon tour. Il est pas le seul à être dans la capacité de taquiner. « T'es toujours en couple ? » je finis par dire, intriguée. Aux dernières nouvelles, il sortait avec ma meilleure amie. Un pari qu'il avait dit, seulement pour deux semaines. C'est dommage car à cette époque j'étais entrée par effraction dans sa chambre, et l'idée de faire un sale coup à ma meilleure amie m'avait complètement refroidie. Aujourd'hui, je ne sais pas vraiment ce qu'il en est de sa vie. Il reste toujours autant évasif, il se permet même de dire que sa vie est banale. « Franchement, tu me déçois là. Moi qui m'attendais à ce que tu me vendes du rêve. » je dis en croisant les bras sur ma poitrine. Une vie banale, un simple étudiant. J'ai pas envie d'entendre ce genre de trucs. Je fantasme sur Aaron depuis notre rencontre. Aaron le videur de boîte de nuit, Aaron le danseur de salsa. C'est pas aujourd'hui que je veux voir mon fantasme s'écrouler à cause de banalités.

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I'm never changing who I am

Romy & Aaron

Au final, peu de personnes ont été mises au courant de mon passage à l'hôpital. En tout cas pas directement. C'est pas comme si j'avais énormément d'amis, énormément de personnes dans mon entourage qui s'inquiéteraient vraiment pour moi. J'ai toujours été une solitaire à flâner par ci par là sans jamais vraiment m'attacher. J'ai donc pas reçu beaucoup de visites dans ma chambre d'hôpital, seulement Lewis, mes parents, ma soeur, puis quelques autres. J'aurais pu prévenir Aaron mais il faut dire que lui non plus n'est pas si facile à trouver. Puis, n'est-ce pas tout le principe de notre relation ? Un enchaînement de purs hasards. On ne se cherche pas tellement, on se croise souvent. Il y a quelque chose dans cette idée qui me séduit, comme si c'était pas pour rien que nos chemins se croisaient, comme aujourd'hui. Je souris quand il dit de manger un plat de pâtes tout nu. Sincèrement, si un jour il se retrouve nu face à moi, je peux assurer que ce sera pas pour manger des pâtes. Mais ça je me garde bien de le dire, j'pense qu'il le sait déjà, puisque je ne décline pas son offre de rendre mon mensonge réel. Pourquoi pas ? D'accord c'est le meilleur ami de Lewis, mais il n'y a rien entre nous. Il a dit lui même qu'on avait abusé à laisser la jalousie s’immiscer entre nous. Un nouveau sourire apparaît sur mon visage alors qu'Aaron me dit qu'il est à nouveau célibataire. Je devrais pas être contente de ça puisqu'il "sortait" avec ma meilleure amie, mais je peux pas m'empêcher de m'en réjouir. J'avoue que je serais un peu jalouse de la fille qui mettrait le grappin sur Aaron. « Pff, moi ? Certainement pas, c'est pas mon genre. » je lâche d'un air moqueur. Non, c'est pas mon genre d'être en couple, d'appartenir à qui que ce soit. Je suis même pas sûre que j'en serais capable car je manque cruellement de maturité. Peut-être qu'un jour, quelqu'un me fera changer d'avis, m'ouvrira les yeux sur je ne sais quoi et que j'aurais un déclic. Mais ce ne sera pas le cas avant un bon moment, si ça arrive. J'essaye alors d'enquêter sur sa vie, d'en apprendre plus. Qu'il me raconte même un mensonge s'il veut, je m'ennuie et j'ai envie qu'il me fasse rire, qu'il me vende du rêve comme je lui ai dit. « J'ai pas peur du danger. » je dis en riant. Je me demande bien ce qu'il va me dire. « Allez, raconte, j'en peux plus d'attendre ! » je m'exclame. Je suis franchement curieuse pour le coup.

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