Ivy paraissait remontée plus que jamais contre Wade. Je baissais un peu ma garde en m’asseyant près d’elle sur son lit, oubliant un peu ma méfiance. Si au début j’avais cru que cette invitation était un piège, pensée renforcée par les sms provocateurs de la demoiselle, j’en étais désormais bien moins sûr. Elle avait surtout l’air fâché contre l’autre crétin et je pouvais peut être tirer avantage de leur différent. Je l’invitais donc à se confier, avouant regretter la façon dont s’étaient passées les choses la première fois. Peut être que cette fois, elle pourrait me donner d’elle même, volontairement, de nouveau élément contre Forbes. « Il s’est passé quoi ? Vous avez… couché ensemble ? » compris-je lorsqu’elle parla de leur discussion sur leur attirance mutuelle et le fait qu’elle était saoule et lui sobre. Ce type était vraiment un salopard : laissez sa nana enceinte jusqu’au cou en ville pour venir sauter sa meilleure amie… Gosh. Faudrait que je raconte ça à Kyla, si un jour elle me ré-adressait la parole. Elle me verrait peut être un peu moins comme le pire petit ami de la planète ainsi. Bref, Ivy ajouta que pire que tout, ce qui l’énervait encore plus, c’était la façon dont Wade la faisait passer pour la pétasse de l’histoire, alors qu’il avait également découché, en allant dormir chez une mather… « Ok… » Waw, palme du pire mec et du pire futur papa, Wade Forbes sans aucun doute. L’ASE ne jugerait pas sur ses adultères, mais le fait qu’il est de multiples partenaires et qui butine ainsi de fleur en fleur risquerait sans aucun doute d’alourdir son dossier et la mauvaise impression que les services sociaux allaient avoir sur lui. « Tu m’ennuies pas Ivy… » Surtout si c’est pour balancer des éléments pertinents contre lui, je signais moi ! Elle voulait donc lui faire payer, me rejoindre dans mes plans contre ce dernier. Et elle se troubla en s’éloignant, se levant pour aller jusqu’à la fenêtre, avouant sa douleur de l’aimer… Je me levai à mon tour, m’approchant dans son dos, ma main se posa doucement sur son épaule, petit geste de réconfort… « Hey… Ca va aller… On va s’arranger pour lui enlever ce qu’il a de plus cher, il va regretter ce qu’il t’a fait, ce qu’il m’a fait. » soufflai-je alors, dévoilant ainsi le plan que j’avais en tête. « J’ai enregistré notre discussion l’autre fois, celle où tu me parlais des problèmes de drogue de Wade. Mais si tu peux venir témoigner en personne avec moi, toi qui est l’une de ses plus proches amies et qui le connaît si bien, je suis sûr que le dossier sera encore plus chargé et que les services sociaux seront d’autant plus concernés. »