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Le voyage avait été long. Très long. Déjà que je détestais l'avion là, c'était encore pire. J'avais passé tout le vol à me poser plein de questions, à me prendre la tête et en même temps, je ne vois pas comment j'aurais pu faire autrement. Je n'avais même pas essayé de faire une sieste, parce que c'était peine perdue d'avance. Je redoutais mon retour. Briony me manquait, énormément, même si au début du séjour je ne faisais que me poser des questions en me demandant si elle n'allait pas profiter de faire des conneries pendant mon absence, même si elle m'avait gonflé avec cette histoire de boulot. Elle me manquait, je n'y pouvais rien. Et en même temps, je redoutais terriblement nos retrouvailles. Parce que j'avais merdé. Comme à chaque fois que je repensais à ce qu'il c'était passé avec Ivy, je sentais mon ventre se nouer par réflexe sous la culpabilité. Je me sentais mal putain. Et les quelques sms que nous avions échangés dernièrement avec Briony m'avait fait me sentir encore plus coupable. Elle n'avait même pas cherché à savoir si cette conne sur son blog disait la vérité ou non. Elle en avait juste rigolé, comme une petite amie normale qui faisait confiance à son mec et qui n'avait pas de raison de s'inquiéter face à des ragots à la con. Tout ça me donnait la nausée. Je hurlais au fond de moi, me rendant compte qu'au moment où j'avais enfin ce que je désirais, que Briony me faisait enfin entièrement confiance en arrêtant de devenir parano au moindre truc... j'avais tout gâché. J'en voulais énormément à Ivy pour ce qu'il c'était passé. Mais je m'en voulais encore plus. Ayant enfin les pieds sur la terre ferme, j'avais récupéré ma voiture et je roulais en direction de l'appartement. Je ne savais pas si Briony travaillait aujourd'hui. J'aurais pu lui demander, mais je n'avais pas osé, bien trop partagé entre l'envie de la voir et de la fuir. Au bout de longues minutes, j'arrivais chez moi, sentant mon rythme cardiaque s'accélérer malgré moi. Je n'étais même pas encore arrivé que je me sentais lessivé. Je sortais mon trousseau de clé et déverrouillais l'entrée en silence, se sachant pas vraiment à quoi m'attendre.

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Deux semaines que Wade n'était pas à la maison, mais loin d'ici en train de profiter de ses deux mois de vacances avec les autres étudiants. Il me manquait. Enormément. Je ressentais les effets de son absence sur mon corps. Cela mélangeait avec la grossesse qui arrivait bientôt à terme donnait une Briony vraiment fatiguée. J'étais bien contente que mon copain m'ait forcé à demander un congé plus tôt que ce que je pensais faire à la place, car dans le fond, je n'aurai pas été capable de tenir jusqu'au terme mais ça, je n'allais certainement pas lui dire. Ma fierté était en jeu voyons rho. Mon congé commençait Vendredi soir, c'est à dire quelques jours avant le retour de mon homme, ce qui allait me permettre de me reposer un peu avant qu'il soit de nouveau ici et être ainsi en forme dès qu'il sera dans mes bras. J'avais envie de le retrouver, qu'on se fasse des câlins, des papouilles, qu'on parle de la famille qu'on allait être dans un peu plus d'un mois maintenant, de notre avenir, du prénom de notre bébé, de tout en fait, de la vie, des arbres, des animaux je sais pas. Parlant de bestiole, le chat se ramenait près de moi. J'étais couchée sur notre lit, me reposant un peu, surtout qu'il avait fait chaud aujourd'hui. Et j'entendis finalement les clés tourner dans la serrure de la porte d'entrée me faisant immédiatement sourire comme pas possible. Il était là. Wade était de nouveau là. Je me relevais, détachant mes cheveux pour ne pas être trop moche non plus et j'allais le retrouver, l'embrassant tout de suite, ne cherchant même pas à faire la discussion. Bonjour mon amour. dis-je en me reculant un peu pour le regarder. T'as bien bronzé dis donc. Il était beau mon dieu. Il m'avait manqué. Je me reculais pour qu'il puisse voir l'appart. Je n'avais pas fait grand chose. Juste un ménage de printemps, j'avais acheté des fleurs, ses gâteaux préférés qui étaient mis sur une assiette, pensant qu'il aurait faim en rentrant.

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Deux pensées, deux supplications faisaient bataille en ce moment dans mon crâne. L'une qui espérait que Briony ne serait pas là, me donnant encore quelques minutes ou quelques heures pour faire le point. L'autre qui espérait tellement qu'elle serait là, pour retrouver son sourire, sa bouche, son air malicieux lorsqu'elle m'attrapait par la taille avant de venir se blottir contre moi. Je ne savais pas quoi faire. Devais-je cacher la vérité à Briony comme me l'avait dit Ivy ? Ne rien dire, épargner notre couple et notre enfant de tout ça, du bordel monstre que cette révélation pouvait engendré. Je devais faire ça, je le savais. J'avais même commencé à le faire en ne lui disant pas la vérité par sms en parlant d'Ivy. Sauf que je n'étais pas sûr d'être capable de la regarder en face, tous les jours, en sachant pertinemment que je lui mentais. C'est le crâne bouillonnant que j'entrais dans l'appartement à première vue désert. Mais très vite après avoir posé mon sac qu sol, j'entendais les bruits de ses pas venant de la chambre. Elle était là. J'avais de nouveau cette sensation que mon ventre se nouait malgré moi, et je fus saisi en même te mps de voir à quel point j'étais soulagé de la retrouver. Est-ce que c'était mal si je la prenais dans mes bras ? Si je l'embrassais ? Je n'eus même pas le temps de réfléchir car la seconde suivante, elle était déjà contre moi pour m'embrasser. Une sensation de douce chaleur m'envahissait en même temps que ma culpabilité se renforçait alors que je la serrais contre moi, trop heureux de la retrouver. Salut toi dis-je avec un sourire tendre, mes doigts glissant vers sa main pour les entremêler aux siens. Ah, ouais.. grâce à Alaska qui faisait l'étoile de mer tous les jours dis-je en essayant de rester moi-même et de ne pas laisser mon mal être me bouffer. Je pensais pas que tu serais là, tu bosses pas ? demandai-je tout en regardant autour de moi, voyant que tout était clean et propre, avant de remarquer les gâteaux sur l'assiette qu'elle m'avait préparé, montrant clairement que j'étais attendu. Et hop, encore un peu plus mal au ventre. Merci dis-je avec un sourire, sauf que je n'avais pas du tout faim. Au contraire, j'aurais été incapable d'avaler quoi que se soit.

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J'étais fatiguée mais je sentais enfin le bonheur que les femmes évoquaient en parlant de leurs grossesses. Je me sentais bien plus en accord avec mon ventre désormais et je pense que me retrouver un peu seule pendant que Wade était parti au summer camp m'avait permis de m'accepter. Depuis, j'aimais mon enfant encore plus qu'avant, j'aimais mon corps déformé et j'attendais patiemment le jour j, en touchant du bois tous les jours pour ne pas avoir un prématuré ce qui me ferait bien trop stresser. Je passais même ces derniers jours à feuilleter des magasines. Avec mon copain, nous n'avions pas vraiment eu le temps entre mon boulot et sa fin d'année de chercher de quoi faire une chambre pour notre enfant. Il fallait qu'on change d'appart aussi peut être.. Bref, on avait encore un tas de trucs à prévoir pendant le mois qui nous restait à deux et j'étais impatiente qu'il me revienne. J'étais d'accord qu'il devait souffler, voir ses amis mais il était à moi le mather et je voulais pas qu'il parte trop longtemps. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'une fois rentré, je me dépêchais vers lui pour aller l'embrasser. Car ça faisait bien trop longtemps. Salut toi J'avais des papillons dans le ventre. SOn sourire malicieux m'avait manqué, sa tendresse en serrant mes doigts entre les siens m'avait manqué, absolument tout son être m'avait manqué pour faire court. Ah, ouais.. grâce à Alaska qui faisait l'étoile de mer tous les jours Je rigolais à cette remarque, imaginant bien Al faire tout pour ne rien faire justement avec Wade. Je pensais pas que tu serais là, tu bosses pas ? Un nouveau sourire aux lèvres, j'étais ravie qu'il remarque ça car je savais pertinemment que ça allait lui faire plaisir. Mon congé maternité a commencé Vendredi dernier.. Je déposais un baiser sur sa joue avant de me rapprocher de la table pour prendre l'assiette avec le gâteau que j'avais fait pour lui un peu plus tôt dans la journée. Merci Je fronçais des sourcils. Il est tellement moche que t'en veux pas ? Le bougre. Je reposais donc l'assiette sur la table. Faut que tu me racontes un peu tout ce que tu as fait. T'as pris des photos ou pas ? J'étais tellement heureuse de le retrouver. Vraiment.

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Elle m'avait manqué, et ce que j'aurais aimé pouvoir vraiment être moi-même. La prendre dans mes bras pour ne plus la relâcher jusqu'à demain matin, profiter d'elle à cent pour cent, lui racontant mes vacances tout en la câlinant et en la gardant contre moi. Sans plus me soucier de toutes nos disputes, de toutes ces questions ridicules qu'on peut se poser alors qu'au fond, on avait juste à profiter de ces instant partagés à deux. J'aurais aimé pouvoir être comme ça, simple, juste bien avec celle que j'aime. Mais je n'avais pas confiance. Je n'avais pas eu confiance en elle.. ni en moi. Ce qui nous amenait à la situation actuelle. L'écouter rire me faisait sourire par automatisme, tellement c'était un son que j'aimais entendre. Elle avait l'air épanouie, et contente de me voir, c'était même écrit en grand sur son visage, imprimé dans ses gestes. Et ça me faisait d'autant plus mal. Mon congé maternité a commencé Vendredi dernier.. Elle avait donc fini par m'écouter. Mon coeur fit un bon dans ma poitrine en sentant le baiser qu'elle déposait sur ma joue et... putain de merde. Je me sentais tellement, tellement coupable à cet instant. Je ne me souvenais pas de m'être mis dans un état pareil un jour pour une fille et pourtant, j'avais fait bien pire qu'échanger un baiser avec une autre par le passé. Parce que je tenais à Briony. Et que je savais que j'allais gâcher tout ça. C'est top, j'suis content que tu l'aies fait dis-je avec un sourire en essayant de reprendre mes esprits et de cacher le trouble dans ma voix, mais je savais qu'elle n'allait pas être dupe. Je remarquais ensuite le gâteau qu'elle avait fait pour moi, sa petite moue lorsqu'elle dû voir que je ne me jetais pas dessus comme à mon habitude. Mais non il est pas moche dis-je en lâchant un rire que même moi je percevais comme nerveux. Je craignais putain. Autant pour me poser que pour essayer de retrouver mon calme, je tirais la chaise de la cuisine et m'asseyais, regardant Briony qui me demandais l'air joyeux ce que j'avais fait pendant les vacances. J'ai fait.. commençai-je en prenant un ton décontracté, mais je n'y arrivais pas. J'arrivais pas à lui mentir. ...de la merde. J'ai fait de la merde répétai-je en enfouissant mon visage entre mes mains pendant quelques secondes avant de lever à nouveau mon regard vers elle.

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Wade avait l'air ailleurs et c'était bizarre. Il était pas totalement heureux d'être de retour à la maison, comme si il était décalqué. C'était peut être la fatigue qui s'était accumulée au cours de ces quelques jours passés au summer camp. Je l'avais déjà remarqué dans les sms qu'il avait pu m'envoyer y a quelques jours. C'est qu'il devient vieux mon mather, il arrive pu à tenir le rythme de toutes ces soirées je crois. Et dire qu'il va encore rester un peu de temps avec les verts. Je n'ose même pas imaginer dans quel état j'allais le retrouver en juin prochain. Dans tous les cas, il avait intérêt à être capable de s'occuper de son enfant. C'était le deal pour pouvoir refaire une année. Sinon, il travaillait directement en entreprise point. Je voyais la surprise dans les yeux de mon copain en lui annonçant que j'avais arrêté de travailler et j'étais fière de moi. Pour l'instant, le boulot me manquait pas trop mais on allait bien voir dans les prochains jours comment j'allais me comporter. C'est top, j'suis content que tu l'aies fait Je lui présentais mon gâteau par la suite, qu'il n'avait pas l'air de trop apprécier mais encore une fois, j'me disais que ça devait être l'avion qui le rendait nerveux et qui l'empêchait de manger. Après son accident y a deux ans maintenant, c'était normal qu'il réagisse de cette façon, j'allais pas en faire un scandale. Mais non il est pas moche Je prenais son compliment et je lui demandais ensuite ce qu'il avait fait pendant ses vacances, histoire de me renseigner un peu, c'est normal non ? J'ai fait.. Je prenais une chaise pour me mettre face à lui après avoir pris un verre d'eau. ...de la merde. J'ai fait de la merde Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas tellement ce qu'il souhaitait me dire, à dix mille lieux d'imaginer ce que ce connard avait fait pendant que je n'étais pas apte à venir car je portais SON enfant. Bah.. t'en fais toujours de la merde avec les mathers, non ? dis-je en rigolant un peu pour le décontracter. T'as pas eu d'ennuis avec la police au moins cette fois ?

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Ah quoi bon faire encore plus le con hein ? Puisque de toute manière, je savais très bien que j'étais incapable de lui mentir là dessus. Parce que je l'aimais putain. J'étais pas capable de faire semblant, de la laisser m'embrasser et me donner toute sa gentillesse alors que je la méritais pas. J'allais tenir quoi, une heure ? Trois jours ? Et je savais que ça serait encore pire. Si j'avais été plus fort, j'aurais peut-être été capable de lui cacher la vérité pour préserver ce "nous" qui n'allait plus rien signifier d'ici quelques minutes. Mais est-ce que ça serait encore nous dans ce cas ? Ou une espèce de couple fake et hypocrite qui ne ressemblait plus à rien avec un gosse pour seul lien commun ? C'était qu'un baiser. Et c'était déjà beaucoup trop. Bah.. t'en fais toujours de la merde avec les mathers, non ? T'as pas eu d'ennuis avec la police au moins cette fois ? Pourquoi est-ce que cette fois, elle arrivait pas à voir le mal où il était putain ? Pourquoi est-ce qu'elle semblait si sereine, si loin de penser que j'avais pu la tromper ? J'avais envie de tout péter autour de moi. Non, c'est pas ça Bri dis-je en soupirant. Je la regardais quelques secondes, sachant au fond de moi que je n'allais plus voir cette expression sur son visage quand elle me regardait avant longtemps. Voire plus jamais.. ? Mais je n'arrivais pas à accepter cette échéance. J'ai vraiment été coincé dans l'ascenseur de l'hôtel avec Ivy. J'avais l'impression que mes mots claquaient dans l'air, que ma langue était comme du plomb. Même l'horloge de la cuisine semblait s'être arrêtée de tourner. Je prenais mon courage à deux mains, décidant de tout lui raconter d'une traire car je savais qu'autrement, je n'allais pas y arriver. Elle était bourrée, énervée, la totale. On s'est disputés. Et puis elle a commencé à me parler de ses plan culs, à me dire qu'elle... qu'elle s'imaginait elle et moi, qu'elle voulait coucher avec moi. Genre qu'en gros ce qu'il se passait là bas resterait là bas de toute manière. On s'est denouveau disputés, je lui ai dit d'arrêter et de me foutre la paix parce que j'étais avec toi mais elle.. elle me poussait à bout. J'osais pas regarder la tête de Briony, je voulais pas voir ce qu'il pouvait y avoir sur son visage. Et en même temps je savais que je devais continuer, car ce serait certainement le seul moment après ça où elle accepterait de m'écouter. Quand l'ascenseur c'est débloqué je me suis barré. Mais elle m'a rattrapé et elle m'a embrassé. Et.. je me sui slaissée faire, je l'ai pas repoussée. Ma gorge était tellement sèche. Je levais enfin mon regard vers elle. Elle voulait m'amener à sa chambre mais je suis parti. Bri je.. J'avais envie de me défendre, de lui dire que j'avais résisté, mais que j'étais un putain de con, un faible, et que non au final, j'avais pas su résister quand elle s'était jetée sur moi putain. J'ai aucune excuse. Je suis désolé, je regrette.. dis-je plus coupable que jamais.

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Le mather avait fait des conneries et ça m'faisait même sourire parce que ça voulait dire qu'il avait bien profité de son summer camp, qu'il revenait pas aigri ou j'sais pas, que son enterrement de vie d'étudiant était bien fait. Alors j'attendais qu'il me raconte un peu tout ce qu'il avait fait, assise sur ma chaise. Non, c'est pas ça Bri Je l'observais, essayant d'être la plus neutre possible étant donné que l'expression sur le visage de Wade était assez bizarre et que ça m'inquiétait un peu en fait maintenant. J'ai vraiment été coincé dans l'ascenseur de l'hôtel avec Ivy. Et c'était maintenant que je commençais à mettre en lien les pièces du puzzle. Parce que ce genre de moments, je les connaissais. Ce moment où tu avoues à l'être aimé que tu as merdé, que tu t'en veux, que tu te cherches des excuses, mais que t'en as aucune. Peut-être que je m'affolais pour rien. Peut-être. Mais la culpabilité sur le visage du mather était bien trop flagrante pour que ça ne soit pas ça en fait. Elle était bourrée, énervée, la totale. On s'est disputés. Et puis elle a commencé à me parler de ses plan culs, à me dire qu'elle... qu'elle s'imaginait elle et moi, qu'elle voulait coucher avec moi. Genre qu'en gros ce qu'il se passait là bas resterait là bas de toute manière. On s'est de nouveau disputés, je lui ai dit d'arrêter et de me foutre la paix parce que j'étais avec toi mais elle.. elle me poussait à bout. Je l'entendais me parler de sa meilleure amie, mettre absolument toutes les fautes de l'univers sur elle pour être sûrement une blanche colombe après et ça me dégoûtait. Car ouai, après cette description, le but était que je sois plus occupée à détester sa connasse de lowell plutôt que d'imaginer ce qu'il avait pu faire lui à côté. Mais non. Désormais, Ivy était passée en black list avec déjà des scènes de torture autour du feu imaginées dans ma tête.. et Wade, je savais pas trop encore. Car pour l'instant, il n'avait rien fait d'après ses propos. Quand l'ascenseur c'est débloqué je me suis barré. Mais elle m'a rattrapé et elle m'a embrassé. Et.. je me suis laissé faire. Ma gorge se sécha. Tout de suite. Mon coeur se serra dans ma poitrine. Et puis pu rien. Je ne laisserai pas les émotions venir à la surface et me faire perdre le contrôle de la situation. Mais j'avais mal. J'avais l'impression que du plomb m'était tombé dessus, que je venais de recevoir un coup violent dans le ventre qui me faisait perdre la respiration. J'étais mal. J'étais blessée, mise à terre, déçue du comportement de Wade. Elle voulait m'amener à sa chambre mais je suis parti. Bri je.. Comment je suis censée le croire ça ? J'ai aucune excuse. Je suis désolé, je regrette.. Je l'observais, distante, tentant d'évaluer la situation. J'en ai rien à foutre de tes excuses. Si tu voulais pas avoir de regrets, t'aurais rien du faire. lâchais-je avec une froideur que je ne me connaissais pas. Je ne laisserai pas la douleur de la trahison me prendre le contrôle que j'avais sur moi même. Si je résume.. tu m'as trompé, c'est bien ça ? Je ne bougeais pas, continuant à le regarder, blessée, appréhendant ce qu'il allait pouvoir me sortir.

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C'était pas facile de balancer tout ça, de lui expliquer les yeux dans les yeux que j'avais merdé, que j'avais fait le con. Je savais que j'allais la perdre, et cette échéance qui me paraissait inévitable faisait mal. Et en voyant son visage se fermer petit à petit, en parfait couard, je me demandais si je n'aurais pas mieux fait de choisir la facilité et de ne rien dire. Mais je savais très bien que j'en étais pas capable. Je terminai mon récit dans un silence de plomb, frappé par la distance qui semblait soudain s'être installée entre nous, et l'aura glaciale qui émanait d'elle. J'en ai rien à foutre de tes excuses. Si tu voulais pas avoir de regrets, t'aurais rien du faire. J'acquiesçai en silence, tout simplement parce que je savais qu'elle avait raison. Et bordel je comprenais cette réaction. A sa place, je ne voudrais même pas l'entendre me dire qu'elle serait désolée. J'en aurait tellement rien à foutre. Alors j'avais juste à fermer ma gueule. Le pire, c'était sûrement qu'elle ne s'était pas encore mise à me gueuler dessus. Qu'elle n'esquissait pas un geste, qu'elle ne m'avait même pas giflé. Elle me regardait avec une froideur à me glacer le sang, me pétrifiant sur place. Si je résume.. tu m'as trompé, c'est bien ça ? Je déglutissais avec difficulté, mais décidai de ne pas faire le con, une seconde fois. Oui dis-je dans un murmure, bouffé par les regrets qui me torturaient depuis des jours, et qui me torturaient encore. Je sais que t'as pas envie de m'écouter, que t'as sûrement juste envie que je ferme ma gueule mais.. je regrette Bri, ça n'aurait pas dû arriver dis-je en soupirant. Je m'en veux parce que je t'ai trompée, mais aussi parce que j'ai pas été capable de la repousser. Je m'en veux parce que même si je t'aime, elle a ce pouvoir sur moi, et j'aurais dû pouvoir y mettre un terme..

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J'avais l'impression de revivre cette scène, j'avais l'impression de me prendre cette gifle continuellement. La confiance, à quoi est-ce que ça servait de la donner ? A tous les coups, qu'importe la personne à qui on la confiait, elle était bafouée. Les confidences de Wade me rappelaient inévitablement Andy. Andy qui n'avait jamais pu oublier Apple, qui avait eu un lien beaucoup trop fort avec elle et qui était en train de vivre avec elle de superbes moments je suppose. Wade et Ivy étaient peut-être des âmes soeurs. Peut-être que je n'étais qu'une étape avant que les deux là se retrouvent totalement, un peu comme dans Love Rosie finalement. Peut-être qu'ils se sont loupés et qu'ils arriveront totalement à se retrouver que dans.. trois ou quatre ans ? Peut-être moins si on fait accélérer les choses. J'avais posé par réflexe la main sur mon ventre, près du bébé qui était censé être aimé dès sa naissance par deux parents heureux d'être ensemble, qui voulaient vivre la fin de leurs jours ensemble. Est-ce que c'était encore le cas maintenant ? Je ne savais pas. En Wade, je revoyais Andy qui me confiait également pendant un de mes moments de faiblesse, à l'époque après mon accident de voiture, qu'il avait embrassé quelqu'un d'autre. Si ça avait été quelqu'un de lambda, ça aurait pu passer mais ça avait été son ex femme et mère de son enfant. Symbole. Tout comme Ivy l'était pour le mather. Notre relation était vouée à l'échec, c'était certain. Mais notre famille peut-être pas. Je restais froide pour ne pas laisser mes émotions prendre le dessus et me faire perdre le contrôle. J'voyais bien Wade qui était perturbé face à ma réaction, s'attendant peut-être plus à une tempête. Mais pour avoir rendu cocu déjà plusieurs fois mes ex, je savais que ce qui faisait le plus mal c'était la distance imposée, voir la déception dans les yeux de l'être aimé, voir que quelque chose s'était détruit entre les deux personnes. Je voulais que Wade sente cette cassure, je voulais qu'il s'en veuille, qu'il me supplie de le pardonner, qu'il ait mal. Oui Son murmure me prenait aux tripes. Il était définitif. Il m'avait trompé. Lui même l'estimait. Alors que ce n'était qu'un baiser. Sauf que ça avait engagé bien trop de choses de son côté. Alors c'était plus loin qu'un simple baiser. Yep. J'étais cocue. Enceinte et cocue. Enceinte, cocue et en congé maternité, donc dépendante de Wade car c'est lui qui avait voulu fonctionner comme ça. J'allais vivre aux crochets d'un mec qui en avait rien à foutre de moi. Great. Je sais que t'as pas envie de m'écouter, que t'as sûrement juste envie que je ferme ma gueule mais.. je regrette Bri, ça n'aurait pas dû arriver Ca allait arriver un jour ou l'autre de toute façon. Ivy avait toujours été la faiblesse de Wade, je l'avais senti depuis toujours. Puis devinez vers qui il était allé quand on avait rompu, qui il avait embrassé.. Ivy. Voilà. Faut pas chercher plus loin. Je m'en veux parce que je t'ai trompée, mais aussi parce que j'ai pas été capable de la repousser. Je m'en veux parce que même si je t'aime, elle a ce pouvoir sur moi, et j'aurais dû pouvoir y mettre un terme.. C'était horrible d'entendre ça. Horrible de savoir que je n'étais pas la première, que j'avais beau être la mère de son enfant, Ivy passerait toujours au dessus de moi, que je resterai toujours le second choix, car si la lowell se présentait face à Wade, ce dernier prendrait la blonde. Je comprenais tellement mieux la position d'Apple désormais, la souffrance qu'elle avait dû emmagasiné durant les longs mois où j'avais été avec Andy. Mais également la position de Wade quand je lui parlais de l'Eliot. J'avais envie de tout casser, d'hurler, de le taper lui et Ivy, de tout détruire autour de moi c'était horrible. Okay. Qu'est-ce que tu veux que je dise d'autre pour le moment ? C'était fini lui et moi. On pouvait pas fonctionner comme un couple, qu'on s'aime ou non, qu'on ait ce gamin ou non, si Ivy était aux alentours, si elle était prête à mettre le grappin sur lui. Je pense qu'on va partir toi et moi sur quelque chose de très simple. Je réfléchissais à mille à l'heure et j'étais pas vraiment certaine que ce que j'allais proposer était la meilleure des choses. On continue ensemble pour le bébé et d'habiter sous le même toit, de partager les frais. Pour le bébé uniquement. Le reste c'est chacun pour soi. Je refuse que mon bébé naisse et que j'ai à m'en occuper toute seule. Il aura ses deux parents présents, de façon égalitaire. Il allait certainement pas dégager de son rôle de père, oh que non, je ne serai pas une mère célibataire. Pour notre couple à proprement parlé, je pense que le temps que t'auras pas baiser Ivy, seul s'entend, on pourra pas avancer. finis-je par dire, froidement. Je restais silencieuse quelques instants le temps de le laisser assimiler ce que j'étais en train de lui annoncer. Et qui devait lui faire bizarre. Si vous ne concrétisez pas, votre cercle vicieux va perdurer. Alors couchez ensemble. Après c'est quitte ou double. Soit ça va tout assouvir et peut-être que toi et moi on pourra reprendre. Soit, le bébé aura une belle-mère dès le début de sa vie. J'avais mal. Mon coeur se brisait en mille morceaux en prononçant ces quelques mots. J'étais en train de pousser Wade à devenir vraiment volage. J'étais en train de le pousser à me tromper pour qu'on puisse mieux recommencer. C'était certainement crétin, mais c'était la seule idée que j'avais en tête. Mais en attendant, toi et moi, je pense que t'es d'accord qu'il vaut mieux qu'on mette en pause ? Car passer derrière une autre nana, c'est pas forcément bon pour notre équilibre. J'me levais, bien trop rapidement et du coup avec des vertiges, et je me posais contre le lavabo. Je prenais la fin de mon verre d'eau, avant de fixer le gâteau sur la table, celui que j'avais fait pour Wade avec amour. Et c'est là que mes émotions commençaient à revenir à la surface. Si le mather m'énervait là maintenant, ça pouvait partir en baston.