They don't care about us
ft. OLIVER & CLAY

- Vois-tu je préfères encore ressembler à un Furby que de risque de retrouver ce genre de vidéo qui se balade sur Youtube! Mine de rien, mon cul, j'y tiens... Une œillade furtive sur le télétubies fluoré. Et oui, à l'époque nous ne nous faisions pas de cadeau entre confréries, loin des petits bizutages à la mords-moi-le-nœud qui leurs sont proposés aujourd'hui. Encore fallait-il en avoir le courage et les idées, l'imagination - ou plutôt le vice - faisant atrocement défaut à la nouvelle génération. Pourtant, c'est pas faute de les avoir malmenés, peut-être un peu traumatisés d'ailleurs par ce qu'il leur est arrivé... - ...je tiens à ce que mes histoires restent privés. Ça c'est un argument un peu plus raisonnable même si depuis peu et aux vues de ce qui a été publié par un certain CS, il ne tient plus vraiment la route.  J'ai, sur ce, lâché un léger rictus succinct et étouffé, quelque chose de bref mais de moqueur parce que cette phrase aura eu le don de me faire sourire. Privé est un terme qu'il vaut mieux bannir de son vocabulaire surtout lorsqu'on côtoie de trop près un président de fraternité.

Mais il serait vraiment futile de lui tenir rigueur pour cette petite boutade concernant ma mésaventure parce que cela est du passé, un passé qui tend à présent à me faire rire quand je sais que j'ai pu, par vice moi aussi, filmer Anna le premier soir où elle s'est offerte.  - Non, les Lowells, c'était des plus tranquille : soirée d'accueil, participation à une collecte de fonds pour les deux premiers, avouer à un mec qu'il me plait et ce tout en rimes. Tiens, par curiosité, j'aimerais bien connaitre le nom du gars à qui il s'est déclaré juste pour savoir s'il a fait passer le privé à la postérité. Mais ce qu'il va dire après m'interpelle vraiment et j'en délaisse presque les stores, mes doigts se figeant. - L'initiation de la formation de policier, même si encore c'était pas super difficile, était déjà plus étrange. Étrange. J'avais cru comprendre qu'il n'avait jamais osé malgré des parents un peu trop déterminés à lui faire suivre les traces de son ainé. Une âme d'artiste et un corps trop frêle pour pouvoir supporter les examens d'entrée. - Le service à la cafet à moitié habillé, c'est bien ça? Et de leur petit aparté, je continue l'introspection de mes pensées.

Bref, c'est comme crevette l'a qualifié, un bizutage des plus aisés. Rien à voir avec le notre, une garde de nuit avec un thermos remplacé à la dernière minute par un étrange mélange de café et de laxatif, le but étant d'opprimer les jeunes recrues sans que cela ne se sache des supérieurs sous peine de se prendre un blâme. L'art délicat de la guerre... Mais très efficace cependant, une purge garantie. Après cela, le bleu naturellement se méfiait de ses ainés, porté par la crainte et le respect. Il y avait aussi la corde graissée qui le faisait échouer à ses examens sportifs, la bouteille d'alcool glissée dans ses affaires personnelles et découverte malencontreusement durant les revues de chambre par un cadre. Pour les plus récalcitrants, nous avions toujours la possibilité de payer le chef de section pour qu'ils les rencardent curieusement toujours sur les corvées les plus ingrates des TIG: chiottes et douches qui chaque matin étaient retrouvées complètement salopées. " T'aurais du venir à l'école de Boston. " C'était autre chose... Un autre temps, une autre mentalité où seuls survivaient les plus déterminés.