- « C'est pas comme si tu avais le choix, je te rappelle que c'est bon pour toi, mais aussi pour moi. » Sans rire, me marier ? C'était pas dans mes projets, ça ne l'a jamais été. Je me foutais de la gueule de ceux qui rêvait de ce genre d’événement. Qui croit en 2016, en la fidélité et en l'envie de passer sa vie avec une seule personne, toute sa vie ? Arrêtez, vous me faites rire. Même nos grands parents s'ils pouvaient ne referaient pas la même erreur de se marier aussitôt. Ceux qui y croient encore sont des rêveurs, ou bien des fou. Soupirant, ça m'emmerdais de foutre ma signature sur ce papier. Je m'engageais pendant un an à être son époux et à me comporter comme tel. C'est à dire fini les soirées alcoolisées, et ma passion pour les femmes sublimes. Soit un an sans coucher avec la moindre femme. Putain, c'était carrément la galère. Je m'étais réellement calmé à la fin de mes études, j'avais arrêté mes conneries pour une femme avec qui ça n'avait jamais aboutit. Depuis, j'étais clairement dubitatif face à l'amour, enfin, là on ne parlait pas d'amour. C'était juste une année. 365 jours. C'est long. Mais j'avais pas le choix. J'avais tout de même de l'argent à la clé, et de quoi vivre un petit moment tranquille.
- « A une seule condition. Je prends le côté gauche dans le lit. » J'avais gardé un sourire narquois, et même quelques répliques d'un humour douteux. Il était clair que ce n'était pas sans conséquence, mais je le faisais pour ma famille, mes études et pour moi. Je signais pour mon avenir, la fin des galères et une femme superbe. Avec un caractère horripilant, mais j'avais au moins l'option de me vanter de sa beauté. De toute manière c'est tout ce qu'elle avait. A si, et sa richesse. Quand sa famille va apprendre pour son mariage avec le type le moins noble du pays, il vont surement boire leur thé de travers. Surtout devant l'homme le plus amoureux que je n'ai jamais pu le faire auparavant. Je vais adorer cette année, je le sens. Je savais qu'en cas de coup de mou, j'avais toujours l'option de pouvoir prendre cette morue dès le réveil. Et ça, c'était carrément fun à s'imaginer.
- « Si tu veux, tout ce que je veux c'est ta signature, Wilcox. » Dit-elle tranchante en posant sa main sur le petit bloc de papier. C'est qu'elle est pressée la demoiselle. « Mais n'oublie pas que tu vas devoir te conformer aux règles. » On se croirait dans 50 nuances de Grey, sauf que je n'ai pas Anastasia en face de moi et que le sadisme c'est pas trop mon délire. Voir pas du tout. Son petit contrat ruisselait de règles en tout genre que je devais respecter. Ma manière de me comporter en société. Les règles à table. Ce que je devais faire ou pas. C'était très contraignant pour quelqu'un comme moi qui avait besoin de liberté. Mais j'avais de quoi effacé ce point négatif, je ne le faisais pas pour moi. Je pris le stylo sur la table, me penchait vers la feuille et y déposait ma signature. Une nouvelle Wilcox. Ça allait plaire à ma mère tout ça.
★
Mes études, mes précieuses études que j'allais enfin pouvoir retrouver, sans oublier mes amis, et ma demi-soeur. C'était tout un monde que j'aimais passionnément que je retrouvais. Même si je n'allais pas leur montrer le Charlie qu'ils avaient connu pendant ses années, j'étais content de pouvoir les voir. Ils m'avaient manqué mine de rien. Je risquais carrément de me faire tirer les oreilles pour mon départ sans prévenir mais je le méritais un peu. Je n'avais même pas pris de nouvelle les concernant. Enfin, je comptais pas revenir du tout de base ici, c'est comme une chance inouï qui m'est tombé dessus sans que je ne puisse crier garde. C'était une obligation de terminer mes études d'Histoire ici, je m'y étais habitué et puis c'était comme toujours bien réputé. J'étais en bonne voie pour avoir cette fois-ci mon diplôme. J'avais tout de même une pointe d'appréhension, parce que je ne revenais pas seul, mais accompagné, et je ne savais pas encore ce que le couple fabriqué de toute pièce que je formais avec elle, allait donner. Ce que j'allais être aujourd'hui à Harvard. J'étais pas mal perdu, mais ce mensonge devait perdurer. C'était ma seule chance.