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I LOVE HARVARD
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    « Careless whisper. » Clay et Anna.
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    Lien du postDim 10 Juil 2016 - 9:43
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    Careless whisper
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    17 mai
    Je ne peux le nier, le voir perdre contenance à l'attente du mot papa me réjouit un tout petit peu, parce que savoir que je ne suis pas la seule à être totalement à l'aise m'aide à mieux appréhender la situation. Alors que je n'ai de cesse de regarder celui qui partage de façon non officielle ma vie, lui se contente de rester fixé sur le médecin, qui patiente, lui, l'air serein. Si parler de mon adoption est quelque chose qui me répugne, ne supportant pas l'idée de ne pouvoir revendiquer Omnicom mieux qu'une véritable Malcolm, ou encore me dire sans cesse que l'on a pas voulu de moi à l'origine, je me dois d'avouer que Clay aussi reste sur sa famille plutôt discret. J'en deviens soucieuse, sans trop définir pourquoi, on est l'un avec l'autre, on s'apprête à devenir trois, et pourtant, on laisse le monde en dehors, on est ancré dans une réalité qui n'existe pas, c'est ma faute, je le sais, je nous pousse à nous cacher, à vivre une relation qui ne porte pas de réel nom.

    Alors il prend la parole, coupe mes réflexions, je le remercie, dans le fond. " Ma mère fait de l'hypertension, " Et j'en sonde le gynécologue, histoire de tenter de déterminer si c'est dangereux pour mon enfant, que sa mère souffre de cela, un mal que je ne connais pas, tout du moins auquel je n'ai jamais été confronté, incapable de dire à quel point ça peut être oui ou non compliqué. Il griffonne sans pour autant rajouter quoi que ce soit. Et moi je m'inquiète, plus que je ne le devrai, plus encore à vrai dire que je ne l'ai jamais fait. C'est douloureux de le constater, peu coutumière de me faire du souci pour une autre que moi, c'était déjà un grand pas que de prendre conscience avoir autant besoin de Clay, alors maintenant … " Rien d'autre. " J'imagine que c'est une bonne nouvelle, qu'il n'y a tout de même pas grand-chose à craindre. Et je n'ai pas le temps de me réjouir longtemps puisque très vite, le médecin reprend. " Je vous laisse passer à coté " J'en déglutis, le moment fatidique est donc finalement arrivé. Ce n'est plus vers le docteur, ni même vers Clay, que je me mets à regarder, encore moins dans la direction indiquée, c'est sur moi, mon ventre à demi plié tandis que je suis toujours assise sans bouger.

    Nous allons donc savoir ce que je suis en train de porter, et pour l'avoir tant de fois qualifié d'alien et autres monstruosités, j'en viens à croiser les doigts pour que ce soit un bébé, juste ça, et qu'il soit bien là. Que cette connerie ne soit pas que dans ma tête. Putain, on est aux frontières de rendre tout cela bel et bien réel. Soupirant, une, deux fois, je me lève et de ma main je vais exercer une légère pression sur l'épaule de Clay, lui intimant de façon détournée, que je ne vais nulle part sans l'avoir à mes côtés. Au milieu de notre interlude Shakespearien, dramaturges réinventés, il y a cette certitude, celle de ne plus vouloir vivre quoi que ce soit sans qu'il ne soit avec moi, c'est donc pour cette raison que je me permets de préciser, au cas où il n'aurait pas compris. « Tu viens, après. » Une fois que je serai en position, prête à me faire martyriser. Et je me dirige vers l'à côté, sans que les deux hommes présents n'aient encore bougé.

    J'entends juste un ordre alors que mes yeux détaillent les instruments de torture détournés. « Déshabillez vous. » Super … Impudique par habitude, j'ai aujourd'hui le sentiment d'avoir développé une gêne implacable, l'idée de quitter le bas devant ces deux là n'est pas ce qui est le plus attrayant, n''est-ce pas ? Encore j'avale difficilement, avant de me déchausser, quitte ensuite ce qui précédemment couvrait mes cuisses. Et reste en sous-vêtements, le temps de les voir apparaître. C'est le docteur, qu'il le fait en premier. J'en serre les mâchoires quand je l'entends clarifier autant à moi, qu'à Clay. « On va commencer. » Et désigne la table d’auscultation, sur laquelle je vais me positionner après avoir retiré la dentelle qui cachait mon intimité. Mes pieds sur les étriers, j'ai présentement l'envie de me pendre, vraiment, et accueille avec une satisfaction non dissimulé le linge stérilisé d’hôpital qu'il positionne sur mes jambes pour me rendre un peu de mon intimité.

    « Venez. » qu'il propose à Clay. Alors mon regard l'espère une minute avant de le voir apparaître et j'esquisse un faible sourire. Il vient jusqu'à moi, au niveau de mon visage, et ça me soulage, n'aimant pas franchement l'idée qu'il reste lui aussi vers mon antre et mes cuisses. « Détendez-vous. » Lui lançant un regard noir, je me demande si il est vraiment sérieux en m'ordonnant cela. Il a déjà essayé de se détendre alors qu'une personne totalement inconnue s'apprête à le visiter ? Mais avant qu'il ne fasse quoi que ce soit, c'est la main de Clay que je m'en vais attraper. Aucun autre homme depuis notre rencontre ne m'a touché, et même s'il n'est pas question de plaisir, ça reste incommodant à souhait, putain de compliqué. Il m'écarte, à l'aide de je ne sais quoi, et j'en crache de douleur, surprise et détestant ça, ancrant mes ongles dans la paume de mon amant que je n'ai pas lâchée. Avant qu'il ne me fouille, trop longtemps à mon goût, forcément, et prononce satisfait. « Col long et fermé. » Dois-je comme lui jubiler ? Je connais absolument pas la signification de ce qu'il vient de m'annoncer. Je n'ai jamais eu la foutue intention d'enfanter.

    J'envisage très fortement de le frapper. Et il attrape une sonde qui me coupe subitement l'envie de frapper qui que ce soit, après la main, je devine qu'à ça aussi je vais y avoir droit. Il allume l'écran, et me lance un regard déterminé. « Et si on regardait celui qui nous a réunis ? » C'est un humour de gynécologue que je ne comprends pas. Cependant, malgré l'envie de lui cracher au visage, littéralement, c'est vers le père de mon enfant que je me tourne, savoir si lui aussi, il est prêt à voir ce qui grandit en moi actuellement.


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    Lien du postMer 13 Juil 2016 - 7:51
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    17 mai

    Inutile de lui demander des précisions sur ce qu'elle s'apprête à faire lorsqu'elle se relève et va en direction de la table à coté. Ça vient tout doucement, ce sentiment de fragilité qui paralyse mes extrémités les unes après les autres au fil de secondes nous rapprochant du dénouement de tant de questions restées encore sans réponse. Évidemment qu'elle est enceinte mais tant que je ne l'aurai pas vu de mes propres yeux, j'aurais quelques doutes sur la nature de ce qui grandit en elle. C'est viscéral, illogique parce que grâce à ce bout papier qu'elle m'a presque jeté à la figure il y a un peu moins de trois mois de cela, toute autre possibilité est écartée. Mais c'est la première fois que nous seront tous les trois présentés et j'avoue ne pas savoir comment me comporter, si je vais oui ou non bien le prendre selon ce qui va nous être révélé. Jusqu'ici, il n'a toujours été question que de nombres, taux d'hormones et contrecoups sur sa santé. Là, c'est une image en temps réel, portrait abstrait d'un embryon en plein développement mais qui n'aura rien d'humain cependant.

    Elle m'extirpe brièvement de mes préjugés par une fébrile sollicitation, en appui sur mon épaule et me glisse « Tu viens, après. » me réclamant à ses cotés une fois la chose entamée. Bien sûr que j'irais la voir se faire doigter par un inconnu qui, parce qu'il en a le diplôme, peut se permettre de toucher au plus sacré et qui m'était jusque là réservé. Une inclinaison en guise d'approbation malgré mes traits crispés et elle disparait de notre vision pour faire ce qui lui a été demandé. « Déshabillez vous. » Pas la peine de la regarder non plus se défaire de ses vêtements, je reste les yeux rivés sur le paysage que laisse entrevoir cette vitre floutée pour le bien de ses patientes, horizons déformés tout comme l'est notre perception de cet enfant à laquelle il va apporter un peu plus de clarté. Ses talons tombent, je les entends de l'autre coté effleurer le carrelage bon marché et lui laisse quelques secondes de plus avant d'officiellement m'impatienter lorsque je le vois lui se relever. Le toubib se dirige donc vers la table d'auscultation à coté de laquelle elle doit patienter, j'imagine, et l'incite en une parole à écarter les cuisses. « On va commencer. » Qu'est-ce qu'ils font tous les deux là dedans, je n'en sais foutrement rien et mon ignorance me contraint à me relever sans pour autant avancer vers cette zone qui ne m'est pas réservée. Malgré ce qu'a pu dire Anna, je ne m'y sens vraiment pas à ma place et c'est tout autant par respect pour elle et son intime que pour moi que je ne fais pas un pas jusqu'à ce que je ne n'y sois convié une seconde fois, « venez », par lui cette fois-ci.

    Derrière ce rideau que je contourne, j'entrevois petit à petit une femme allongée les jambes écartées, les talons fermement plantés dans ce qui ressemble à des étriers et lui placé devant l'antre que j'ai tant de fois honoré. Il a en quelque sorte pris ma place et c'est certainement ce pourquoi je n'apprécie pas vraiment ce que je vois, nourris une haine à l'égard de ce gars qui s'amplifiera plus il la touchera. D'un pas lent le détaillant, c'est vers le visage d'Anna que je m'arrête, ne pouvant distinguer ce que ses mains effleurent concrètement sous ce voile dont il l'a drapée. « Détendez-vous. » Si elle elle y arrive, moi pas. Jusqu'à ce que ce soit Anna qui vienne me soulager de son contact, main saisie vivement lorsqu'elle doit, j'imagine, se faire effleurer légèrement. La suite est beaucoup moins douce puisqu'elle resserre son emprise y incrustant ses griffes lorsqu'elle se crispe de surprise à la fouille experte du praticien.  Le dos courbé malgré qu'il soit assis sur son tabouret, il met un certain temps à l'examiner, trop, jusqu'à annoncer:  « Col long et fermé. » Je n'y connais strictement rien mais à ce que je sache, ce n'est qu'au moment de l'accouchement qu'il est dilaté alors à trois mois même pas... Il aurait put s'en passer.  

    Mais il se redresse finalement quittant son entrecuisse pour se pencher vers le moniteur et y agrippe l'un des ustensiles entreposés que je ne saurais définir clairement. C'est long, la longueur d'une queue mais plus fin cependant, blanc, rigide et relié par un câble à cette machine. Une sonde qu'il recouvre d'une protection en latex lentement déroulée ce qui renforce ce sentiment d'inutilité, surtout lorsqu'elle aussi disparait sous ce drap et qu'il s'adonne à une blague de mauvais gout. « Et si on regardait celui qui nous a réunis ? » Maintenant qu'on y est, que le plus dur semble être passé... Enfin je veux dire qu'elle a déjà vu pire la pénétrer... La pression de ses doigts se fait alors plus douce et plus mesurée lorsque son regard s'appose sur le mien un tant soit peu anxieux par ce qu'il va dans quelques secondes s'afficher. Ne voyant rien venir à l'écran, c'est sur Annalynne qu'il se pose, mon pouce caressant nerveusement sa peau à laquelle il est accroché, puis sur le toubib. Allez-y,  qu'on soit fixé.

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    Lien du postJeu 28 Juil 2016 - 9:58
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    17 mai

    Mes yeux toujours sur lui, j'espère trouver dans la beauté céleste de son visage, de quoi rassurer mes peurs, apaiser celle que je suis en faveur de celle que je voudrai pouvoir être lui. Bien loin d'être, je le sais, la future mère parfaite. La tension est presque trop palpable, sur chacun de ses traits, une anxiété qui se doit de ressembler à la mienne, je le sais, cependant, il y a cet attouchement, cette tendresse obtenue en plein milieu de notre détresse. De son pouce, la douce caresse. Alors je tente un faible sourire, me détournant finalement de lui, pour sonder à nouveau le nouvel ustensile, inspirant lentement quand je le vois s'abaisser, le docteur, et quand son instrument prend une place forcée entre mes cuisses, indésirable et douloureux. J'en avale avec difficulté, ne pouvant étouffer totalement un « Mhm » de déplaisir.

    « Alors ... » Il observe l'écran, sur lequel est apparu un je-ne-sais-quoi qu'encore je ne comprends pas. « Il y a bien un fœtus. » J'exulte un soupir de soulagement, peut-être un peu bête, mais tellement satisfaisant, après avoir pensé des centaines de fois qu'il n'était pas vraiment là. « Pas de grossesse jumelée. » Non, merci, de toutes les façons, un seul, c'est bien assez il faut l'avouer. Plissant les paupières j'essaie de voir ce qui est mon, non, notre, enfant au milieu des déclinaisons de noir, gris, blanc. Mais rien, j'ai cette impression étrange que tout ce confond. Que rien n'est distinct. Et il continue à inspecter tournant la sonde d'un côté, puis de l'autre. « Nous sommes déjà à … 13 semaines. » Je le savais, puisque tout avait été calculé pour pouvoir avorter avant la date butoir, le point de non retour possible. Celui que nous avons transgresser. Il n'est plus question de se débarrasser de quoi que ce soit. Cet enfant, il est à lui, il est à moi. C'est une part de nous, la révélation même de la nature importante de notre relation, de la véracité de nos émotions.

    « Il est bien développer. » Il commente tout en cliquant sur son écran, mesure des organes que je ne reconnais pas, et moi j'en suis toujours à chercher ce qu'est mon bébé au milieu de son foutoir qui paraît au médecin absolument organisé. Les minutes s'étiolent dans un silence à présent, il réfléchis, ne parle pas, ou plus, taciturne pour le besoin de son travail, je le sais dans le fond, même si je rumine intérieurement le manque d'information. Pour la première fois depuis quelques secondes, je laisse mes pupilles voguer sur Clay, essaie en un sourire, une question destinée à nous dérider, à mi-voix, juste entre lui et moi. « Tu vois quelque chose, toi ? » A part une bulle noire, un étrange haricot, un écran qui semble crypté, incompréhensible à souhait. Et quand je commence à rire doucement, railleuse autant que moqueuse, je fanfaronne de mon idiotie, quand un son arrache tout à mon esprit.

    Je me décompose, littéralement. Je frissonne, tremble à la fois. Lentement je retourne mon visage, comme si je le faisais trop rapidement la berceuse étriquée allait s'arrêter, et dans un soupir, je scrute l'écran. Une courbe régulière s'est immiscée en dessous de la représentation noire et blanche de mon utérus. Un tempo, aussi chronique qu'harmonieux, ça se met à piquer au travers de mes yeux. J'ai l'impression de ressentir les sons jusque dans mes entrailles, dans chacune de mes veines, dans mon palpitant, dans mon âme, c'est chimérique. Totalement unique. J'assure entendre pour la première fois de ma vie, la plus étrange et belle des mélodies. Et jamais encore je ne me suis sentie aussi proche du sentiment de vie. Mes doigts entrelacés à ceux de l'homme qui avec lequel je traverse cela, j'amorce ma fébrilité, mords ma joue pour ne pas me rendre compte d'à quel point je suis détraquée. « Son coeur bat bien. » C'est un magnifique refrain. C'est en moi, il grandit en moi, vit en moi. Ce ressenti implacable que rien ne sera jamais plus comme avant. Que mon avenir vient de prendre incontestablement un nouveau tournant. Omnicom n'a jamais moins compté. Dans les fabulations monstrueuses de la personne que je suis et que je ne sais plus être d'un effleurement de doigt, je vais essuyer une larme échappée. Poupée chiffonnée, entre bonheur et être attristée.

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    Lien du postJeu 4 Aoû 2016 - 10:07
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    17 mai

    Et même si j'en étais certain jusque là, qu'elle soit fécondée, le doute s'installe et persiste depuis l'instant où nous avons foutus un pied dans cette salle. C'est la crainte, l'appréhension de le voir en 2 dimensions seulement sur cet écran, mitigé entre désir de le découvrir réellement et le fait de se confronter à la vérité pourtant souhaitée. Basculer officiellement vers une future paternité, une vie à laquelle nous n'aurons que quelques mois pour nous préparer parce qu'il est hors de question de nous foirer. « Mhm » A la réaction d'Annalynne j'imagine qu'il la sonde déjà et je me surprends même à ne plus éprouver cette jalousie, cette possessivité qui peu à peu s'amenuise, comprenant face à la situation que c'est une expérience à laquelle elle ne voudra encore être confrontée, de mon coté plus captivé par ce qu'il tente de nous faire découvrir que par ce qu'il est en train de profaner de ses gestes indélicats.  

    « Alors ... » Il ne fait même pas preuve de concentration pour détailler rapidement ce qui s'affiche sous nos yeux à l'écran, bien trop familier de ce genre de nature morte qui s'anime pourtant selon ses mouvements. « Il y a bien un fœtus. » J'en clos les paupières un court instant, soulagé et pas peu fier de mon travail. « Pas de grossesse jumelée. » Je ne serais donc pas à l'instar de mes deux cousines père simultanément de deux mouflets mais c'est une nouvelle que j'accueille avec plaisir, ne sachant vraiment à quoi m'attendre avec un seul déjà. . « Nous sommes déjà à … 13 semaines. » Et involontairement mon esprit décompte les jours, les semaines pour vérifier de la date de conception. Ce n'est pas tant que je doute d'Annalynne mais ce n'est qu'une question de principe, d'un besoin soudain. 13 semaines, soit 3 mois si je compte bien... Mai, Avril, Mars, le Chili c'est bien çà. Songeur et hébété face au tableau qu'il nous dépeint de cet enfant qui ne ressemble pour le moment à presque rien, je ne fais vraiment cas de sa phrase jusqu'à me ragaillardir soudainement et le voir cliquer ici et là sur les représentations monochromes de sa matrice. « Tu vois quelque chose, toi ? »  Ce n'est qu'à sa question que je me permets à nouveau de croiser son regard empreint de tendresse avant de me concentrer d'avantage sur l'écran, cherchant dans les nuances marbrées la présence de cet embryon qu'il a mentionné. Il y a bien une tache sombre sur le centre et une forme à l'intérieur pas grande dont la largeur a été mesurée puis enregistrée. Alors face à mon ignorance, je me joins à sa douce hystérie. " Je n'en suis pas certain " et perds l'usage de la parole au son d'une nouvelle mélodie.

    C'est d'une lourdeur familière bien que trop rapide, d'un tempo décomposé mais pourtant bien huilé et sur l'écran une nouvelle courbe apparait, faite en dents de scie striées. Il est bien là en son ventre et il vit, constat poignant qui m'émeut subitement. Je n'ai plus réellement conscience sur le coup des doigts de ma compagne qui viennent s'enlacer aux miens, affecté par ce que j'entends. « Son cœur bat bien. » Bouleversant refrain. C'est à mon tour de soupirer, pas par soulagement mais bel et bien parce que je suis un peu dépassé par les évènements. Alors reprenant contenance, je souris bêtement, réprimant de mon coté ce qu'Annalynne se permet d'essuyer discrètement. Nous n'avons jamais été aussi proches de la parenté, de ce rôle dans lequel nous avons eu, jusque là, bien du mal à nous projeter. Il est toujours à l'écran et je jurerais qu'il vient de bouger, ce mélange savant de nos deux meilleures moitiés. C'est elle et moi à la fois, réunis en un bel ouvrage, œuvre unique que je n'aurais jamais cru réalisable. Pas à mon âge. Bien que beaucoup de mes collègues soient à ce jour père de famille, je ne me suis jamais vu compter parmi eux, beaucoup trop axé sur le coté professionnel de ma vie jusqu'ici. Mais ceci dépasse toutes mes espérances, tous les objectifs que je m'étais fixé...

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    Lien du postDim 14 Aoû 2016 - 15:32
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    17 mai

    Et même essuyé, mon regard n'en finit pas de s'embuer, à répétitions. Touchée par ce qu'on m'a offert de plus beau. Comme si je me trouvais réellement dans cette étrange position ; A fleur de peau. D'une fébrilité sans pareille, et connectée directement à ce que j'entends. J'ai cette sensation de ressentir les battements dans mon propre intérieur, et c'est une chose qui me déchire le cœur. Je suis à l'envers, bouleverser par un phénomène que je n'aurai jamais pensé possible pour la femme que je suis. Et bien que je me sente bien loin d'être capable d'être mère, de me sentir à l'aise, dans ce rôle là, je me complais dans ce sentiment de plénitude qui s'installe à mesure que continue ces réguliers heurts, bruyants. J'en omets la tristesse, mise aux oubliettes, au plus profond de mon être, si loin dans la perspective de mon avenir, comme Omnicom. Il n'est rien de plus important que Clay, l'enfant et moi. Aquarelle qui tend a s'ancrer dans le réel.

    Alors que je m'habitue à la présence de ce rythme dans notre étrange trio transformé en quatuor, il s'atténue petit à petit, pour s'éteindre finalement, en même temps que l'écran. « Tout me semble parfait. » Sans se rendre compte qu'il vient de gâcher l'instant. De façon soudaine je n'apprécie guère le mot sembler mais je me garde de le préciser, encore sous le choc de ce que je viens d'entendre. Peu certaine de bien réaliser. Me savoir être enceinte était un fait, mais ça … pour la première fois de ma vie, j'ai l'impression d'avoir été confrontée à un être plus grand que moi. J'en reste encore chamboulée lorsque je réalise, de manière peu appréciable, que ça sonde se trouvait encore en moi, avant qu'il ne l'enlève sans faire preuve de grande délicatesse. Et serrant des dents, je me contiens pour ne pas l'envoyer se faire voir, sachant que c'est juste son métier. Puis, quand j'y pense, j'en ai rien à faire, il y a plus bien plus important. C'est si géant, et mes joues humides me le rappellent, ça me rend si dingue, d'avoir été aussi faible. « Vous pouvez vous rhabiller. » Après sa phrase, il se relève, se dirigeant – je pense – vers son siège, derrière son écran, pour attendre de nous parler de la suite des événements, et nous laisse pour une seconde d'une infime intimité.

    Gênée par mes émotions nouvelles, je n'ose pas vraiment le regarder, il est rare que je me permette autant d'humanité, il le sait. Bien différente de la femme maternelle qu'il aurait pu se souhaiter. J'en viens à me partager entre l'envie d'être Malcolm plus que jamais et feindre l'indifférence sur ce qu'il vient de se dérouler, ou bien lui dire, à quel point, j'en ai la conviction d'être cassée. Alors je reste taciturne, l'espace de quelques secondes, le temps de me relever, toujours cachée par le drap stérilisé. En récupérant mes affaires, du bout des doigts, c'est dos à lui que je me rhabille, avant de l'affronter pour de bon. Les mots viennent encore à me manquer, alors j'esquisse un sourire fin, caresser sa joue aussi longuement que lourdement de ma main. Mon geste est accompagné d'un soupir qui se mélange à son souffle, et je me persuade du fait qu'il sait, ce que cela peut signifier. Que je suis fière, d'être pleine de lui, que mes espérances sont renouvelées. Que c'est peut-être un peu trop beau pour moi. Que je ne les mérite pas.

    Un raclement de gorge de l'autre côté me fait sortir de ma torpeur, devinant le médecin en train de s'impatienter, sûrement qu'il a en d'autre à visiter avant de finir journée. Alors je me hausse sur la pointe des pieds, pour aller déposer mes lèvres sur la mâchoire que ma paume vient de caresser, avant de ne murmurer à son oreille, taquine comme jamais. Pour nous sortir de ce solennel et de ses sentiments compliqués pour nous autres, pauvres handicapés. « T'as intérêt de me faire oublier ses doigts. » Un défi qui concrètement n'en est pas un, il sait parfaitement qu'il n'y avait aucun plaisir dans le contact dégueulasse que je viens de subir, et d'ailleurs ma phrase sonne plutôt comme le synonyme d'un « Faut qu'on fête ça. » et je te jure que mes hormones ne veulent que de toi.

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    Lien du postLun 29 Aoû 2016 - 14:38
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    17 mai

    Le pesant couplet se ponctue en une fraction de secondes et disparait lorsque de ses doigts, le praticien appuie sur l'une des nombreuses touches de son clavier, l'autre main toujours fourrée sous le tulle blanc qui camoufle son orée. Il conclue l'examen dans la foulée par un « Tout me semble parfait. » et retire enfin son bras de là où je me croyais le seul à pouvoir y paresser, jette le latex lubrifié, range l'instrument de torture qui l'a faite grincer pour sans plus la presser à se relever. « Vous pouvez vous rhabiller. » Quant à lui, il ne perd pas de temps et retourne s'installer derrière son plan de travail au-delà du voile nous séparant de son bureau, écran d'ordinateur dernier cri, extra plat d'une marque que seule Annalynne serait en droit de s'offrir si tant est qu'elle soit intéressée par les avancées technologiques aussi.

    Ayant retrouvé un peu de cette intimité dont nous étions privés depuis notre arrivée, je m'accorde le droit de la contempler quelques secondes tandis que de dos elle se rhabille, enfile son jeans et ses bottines. Un brin amusé par cette soudaine pudicité qu'elle affiche, mes yeux se détournent d'elle comme pour respecter ce choix, ce vœux de chasteté passagère qui n'est pas sans me frustrer. Une fois la boucle de sa ceinture fermée, elle revient sur ses pas près de la table où elle était couchée, affiche un sourire franc et me flatte de sa main venue s'étendre sur une joue, une peau lui étant totalement dévouée. Instant propice à la simplicité, à la douceur silencieuse d'une heureuse nouvelle partagée, c'est le médecin de sa gorge qui en un raclement met un terme à notre aparté. Peu importe pour moi le temps que ça aura duré: le message de ses lèvres riantes, je l'ai imprimé. Béate de se savoir véritablement enceinte, c'est une vision que je ne risque pas d'oublier. Mais le temps nous est à présent compté, il faut nous représenter devant celui qui nous l'a confirmé et c'est Annalynne qui la première fait un geste en ce sens, ses doigts quittant ma chair en faveur d'une autre attention qui me grise littéralement. Ses lèvres pulpeuses ne s'apposent là que très brièvement mais me laissent déjà entrevoir une esquisse très prometteuse d'un autre moment. « T'as intérêt de me faire oublier ses doigts. » Arrogante invitation à un doigté délicat. " Jamais contente... Pourtant, c'est pas l'expérience qui doit lui manquer. " Ironique lorsque je lui tiens ce discours bucolique. De la tête aux pieds elle est examinée, cherchant - même si c'est futile je le sais maintenant qu'il l'a à proprement dit fouillée - si elle n'aurait omis un détail avant qu'elle ne se représente devant lui. Non, Annalynne est impeccable, d'une sublime prestance bien que je l'imagine légèrement irritée. Pourtant elle doit avoir, j'imagine, déjà subit ce genre d'examen plus d'une fois, lourd tribut des femmes qui se doivent de surveiller leur intimité. Je me souviens lorsque mère avait emmené Cléa pour sa première fois et moi, patientant devant une série télé, je n'attendais qu'une chose: pouvoir me foutre d'elle une fois les femmes rentrées. Inspectée soigneusement, elle s'était directement refermée sur elle-même durant quelques jours, gênée par ce viol imposé.

    " Et puis..." Second râle de l'autre coté du voile suspendu à la tringle et mon regard s'éternise alors sur de dernier, sifflant à Anna, railleur,"  qui te dit que je serais plus doux que lui. " Alors après une œillade vers l'écran à présent vidé de toute substance, c'est dans ses deux opalines que les miens se réfugient, quelques secondes, temps suffisant pour y relire cette soudaine et même envie que je réprime de mon coté: au mauvais endroit et mauvais moment pour y songer. Mais d'un regard complice, sourires partagés, nous nous dirigeons à notre tour de l'autre coté du voile lorsque je m'incline vers elle et lui murmure, amusé, avant de devoir à nouveau nous confronter au praticien. " Sous un drap aussi...?" Plaisanterie anodine, certes un peu déplacée et qui n'amuse que moi manifestement.


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    Lien du postDim 11 Sep 2016 - 15:35
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    Careless whisper
    ft. ANNALYNNE & CLAY

    17 mai

    " Jamais contente... Pourtant, c'est pas l'expérience qui doit lui manquer. " Et mes prunelles directement s'élèvent au ciel, synonyme d'un « n'importe quoi » que je tais ne voulant pas décrire de façon directe les sensations désagréables que peut provoquer un rendez-vous de ce genre. De toutes manières, peu importe, il ne comprendrait pas. C'est un homme, et de fait, ce genre de spécimens sont bien loin de pouvoir entendre ces choses là. Les secondes s’amoncellent tandis que ses propres pupilles parcourent mon corps, me détaillent et j'en envisage ce moment où il nous sera permis de nous retrouver un peu plus, en toute intimité. Une esquisse de sourire sur les lèvres, et cet apaisement qui ne veut quitter les particules de mon corps. Etrangement plus léger, alors que je le sais bien plein. Et de Clay de surcroît, c'est ce qu'il y a de mieux, je le crois.

    " Et puis..." J'imagine facilement le praticien, derrière son ordinateur, en train de s'impatienter. Puisqu'il nous le démontre par ce raclement de gorge, le deuxième durant cette consultation. Mais mes yeux ne sont posés que sur Clay, comme hypnotisés, sachant infiniment que le reste de sa phrase va plus me plaire que tout ce que le docteur pourrait rajouter à notre entrevue. "  qui te dit que je serais plus doux que lui. " Si pernicieux combien cela me ravis. J'en craque un sourire, plus vif que le précédent quand il m'en offre un nouveau avant de prendre le sens de la marche, moi à ses côtés. Quand son corps tout proche du mien se rapproche au moment où l'on aperçoit à nouveau le médecin pour l'entendre me glisser une confidence qui me pique comme si je venais d'être marquée, comme un animal apeuré. " Sous un drap aussi...?" Mes paupières se plissent quand je pense à ses délices. Hors de question de cacher quoi que ce soit, c'est avec une vicieuse envie, que j'aime à y penser. Lorsqu'il me touche, c'est tout que j'aime observer. Ses iris bleutées, voilées par le désir qu'il relève vers moi quelques fois. L'adresse de ses mains, leur capacité extrême à me faire frissonner. Son corps tout entier, s'imposant au mien, l'épuisant à souhait.

    « Il vous faudra suivre ce régime ... » Brusque retour à la réalité quand la tierce personne ici présente s'irrite pour de bon. Au moins, nous ne devrons plus subir ses blagues à la con. J'en attrape les papiers, sans trop les regarder. Je ne me suis pas rassise, impatiente de filer, de me retrouver qu'avec Clay. De le fêter. « Faire une prise de sang. » Pourquoi ? « Tous les mois, pour surveiller. » Je ne suis pas censée juste couver jusqu’à expulsion de la chose qui possède un coeur en mon intérieur ? Mais je prends l'ordonnance, sans sourciller. Parce que je suis tellement novice que ça me donne à nouveau la nausée. Je me demande, dans tout ce qu'on a pu m'inculquer, pourquoi le chapitre devenir mère a été éradiqué. Mais je me permets une oeillade vers mon amant, autant perdu que moi, et ça me rassure, presque malgré moi. Dans cette galère, nous sommes deux. Et bien que je ne me suis jamais vue devenir maman, avec lui, je veux bien tenter le coup de nous transformer en parents. « En sortant, prenez un nouveau rendez vous, dans un mois. » Et ce n'est, je le sais, que le second à prendre parmi d'autres que l'on ne pourra pas éviter. Mais je me lève, et tends la main vers celui avec lequel je choisirai un jour de suivre le même chemin. Inévitable choix, dans le lequel je l'ai, par avance, déjà, couronné roi.

    Et ce coeur qui bat, cette prochaine vie à trois.


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