C’est pas l’alcool qui me manque, c’est l’ivresse
ft. DEVAN & CLAY

Bon. Tout ce que j'ai raconté visiblement tombe dans l'oreille d'un sourd puisqu'il se permet de me fusiller à présent. Merde, j'ai juste omis quelques détails, légèrement embelli la vérité, y'a pas de quoi en faire un drame. Relativisons. Surtout lorsqu'il se permet de me poser la question qui va jeter un froid entre lui et moi. " Très bien Clay, alors expliquez nous maintenant pourquoi avoir accepter cette invitation de la part de votre ami?" C'est donc çà tes réunions Devan? Foutre les gens dos au mur? Pour un peu, on se croirait de retour à l'académie, briser les caractères pour mieux les assujettir. J'en perds alors progressivement l'envie de sourire lorsque mon œil se pose sur mon camarade dont il vient de parler. Si j'ai accepté, c'était avant tout aussi par pure curiosité il faut bien l'avouer. Même si d'un autre coté, j'admets qu'il me faut arrêter ou tout du moins limiter cette consommation devenue presque quotidienne. Alléger toutes mes mornes journées, voilà pourquoi autrefois je buvais. Et petit à petit, j'y ai trouvé une autre utilité: oublier que je ne suis que de passage dans sa vie et qu'il me faudra un jour en sortir.

Mais c'était avant. Avant qu'elle ne daigne le garder et accepter de ce fait un avenir inespéré. J'en murmure de coté à l'attention de Devan: " Il est aimable avec tout l'monde ou seulement avec moi? " Avant de prendre le temps de répondre au Doc en toute franchise. "  Parce que je vais..." Quelques incertitudes encore me coupent dans mon élan, ne réalisant pas encore ce qui dans les prochains mois m'attend. J'en ai même du mal à énoncer le mot, deux syllabes seulement mais qui signifient tant. " Je vais devenir père. J'aurais autre chose à penser qu'à boire. " Penser à boire... Voilà, c'est dit. Il est irréfutable que ce mot me vient souvent tel un refrain à l'esprit. J'en fronce les sourcils, indigné par cette révélation faite contre mon gré et préfère fixer un autre point dans la salle que le médecin, mon attention voguant à présent nerveusement sur tout ce que mes yeux peuvent cibler. " Si ce n'est pas pour lui, c'est pour elle que je le fais. " Pour lui faire plaisir avant tout, qu'elle n'ait un compagnon trop souvent déchiré même si c'est de cette façon que nous nous sommes rencontrés, quelqu'un sur qui elle puisse toujours compter." Et maintenant ? Que va-t-il se passer? Le bon doc va me prescrire une ordonnance pour me sevrer?

C’EST PAS L’ALCOOL QUI ME MANQUE, C’EST L’IVRESSE .
— with Clay & Devan

C'est vrai que là sur le moment je ne comprend pas à quoi joue le Dr, d'habitude il ne fait pas ça, c'est vraiment étrange de le voir réagir de cette façon, j'ai peur que s'il continue Clay va lui rentrer dedans et pour être franc, je compte bien le laisser faire parce que la il devient bien lourd et même moi j'ai envie de lui en mettre une dans la gueule. J'arque un sourcil en regardant le médecin qui met Clay dos au mur et regarde ensuite mon ami pour voir s'il arrive à se contenir. Peut être que Clay a des problèmes avec l'alcool, mais c'est pas en agissant comme cela qu'il avouera son addiction, enfin après tout je ne suis pas médecin mais la c'est vraiment énorme. Je hausse les épaules quand Clay me pose cette question. "C'est étrange, d'habitude il ne fait jamais ça." Sinon il y a longtemps que je serais parti de ce genre de réunion, c'est quand même pas habituel et c'est bien ce qui m'inquiète.

Puis Clay reprend la parole et vide son sac, il avoue enfin ses vrais raison et pas seulement le faite qu'il était curieux de voir à quoi ça ressemblait. Le Doc à eu raison de lui et cette technique différente des autres à réussi à emmené Clay à avoué son problème, d'ailleurs le docteur souris et regarde Clay d'un autre oeil. "Bien Clay, Merci." Quoi c'est tout? Je souffle un coup et le Doc met fin à cette séance peut habituelle, je me redresse et regarde mon ami. "Désoler je pensais vraiment pas que ça prendrait cette tournure."

C’est pas l’alcool qui me manque, c’est l’ivresse
ft. DEVAN & CLAY

" Bien Clay, Merci."  Alors voilà, ça y'est, c'est terminé... J'ai admis devoir faire des efforts mais le soutien n'est pas celui que je m'étais imaginé. Rien, pas de suivi, pas de médicaments prescrits, pas de thérapie... Ah si, de groupe bien évidemment. Mais je jure que si je souhaite réellement en parler de nouveau, ce sera subtilement entre quatre yeux si vous me suivez. Et pas devant ces mères de famille boulimiques qui trouvent dans l'alcool un moyen de mettre un terme à la monotonie d'une vie morose et sans le moindre relief, pas devant ces gars qui pleurent sans arrêt une gloire passée, un boulot perdu pour une question d'indiscrétion lorsqu'ils ont cru bon d'aller sauter la femme de leur patron. J'ai peut-être admis être en légère perdition mais je ne fais décidément pas partie du même monde. Devan quitte sa place et certains font de même, vont même geindre de leur coté à propos de leur sevrage dont ils se félicitent mutuellement. Oui c'est sûr, c'est mérité... Faut bien çà pour supporter une telle séance. " Désoler je pensais vraiment pas que ça prendrait cette tournure." Mes deux mains viennent se planter sur mes genoux pour m'aider à me redresser également, un peu blasé parce qu'il vient de se passer, surtout sous les yeux d'inconnus que je me ferais une joie de cartonner dans la rue si tant est qu'ils s'amusent à me le rappeler. Un regard de travers suffira pour que je ne m'amuse à les plafonner. " Heureusement que c'est gratuit. " Parce que jamais je n'aurais payé pour ce genre de conneries. Première réunion passée avec brio cependant, je dois avouer que même si j'ai du pour la première fois déballer quelques mœurs qui ne choquent d'habitude mon entourage, j'ai pris conscience d'un fait: Annalynne avait raison sur ce point. Mais si le Doc ne juge pas nécessaire de me prendre d'avantage en charge, c'est que mon cas ne doit pas être à ce point désespéré.  

J'agrippe donc ma veste déposée sur le dossier de la chaise et l'enfile, pressé de quitter cette pièce, pour une dernière fois jeter un œil au médecin qui semble parler ouvertement des problèmes d'alcoolémie d'une jeune fille. Forcément, son cas doit être plus intéressant que le mien, à ne pas en douter... Alors sans me retenir quitte à passer pour un enfoiré venu ici se divertir et leur faire penser que j'ai depuis le début menti sur les raisons de ma présence, je me targue, me gausse d'une saloperie dite de vive voix pour que tous entendent dès le pied posé sur le pas de la porte: " C'était pas si difficile. Allez, on va fêter çà. Je te paye un coup. " A bon entendeur toubib, à la revoyure.  

C’EST PAS L’ALCOOL QUI ME MANQUE, C’EST L’IVRESSE .
— with Clay & Devan

Peut être qu'il fait ça avec tous le monde, je ne m'en suis jamais rendu compte, peut être que c'est parce qu'il le fait généralement sur des personnes qui ne me sont pas du tout chère, contrairement à Clay. Je commence a me dire que cette thérapie, n'est peut être pas une très bonne idée, mais je sais que si je ne la fait plus, je vais replongé et ma fille risque d'en subir les conséquences. Clay c'est un peux plus délivré au Dr pour finalement terminé par un "Bien Clay Merci." Je comprend pas vraiment ou il veux en venir, mais je sais que mon ami ne reviendra pas ici et je peux le comprendre. Je m'excuse donc suite à ça et quand il me propose d'aller boire un verre je hoche la tête. "Avec plaisir ça va nous faire le plus grand bien."

Je souris tout content de partir de cet endroit, même si je sais que j'en est besoin, lorsque je sors d'ici c'est toujours un soulagement. Cela me fait bizarre de savoir que je me suis foutu à poile devant Clay, je ne parle jamais de moi aux personnes qui me connaisse, mais aujourd'hui j'ai pas vraiment eu le choix. Je sais très bien qu'il ne me jugera pas, puis Clay est l'un de mes meilleurs amis, pourquoi me cacher de tout ça. On arrive enfin au bar et regarde autour de moi tout en soufflant un coup, généralement quand je viens ici c'est ou du moins c'était pour me prendre une bonne cuite. Je me souviens pas y avoir remis les pieds depuis longtemps. "Aujourd'hui c'est une première pour tous le monde."

C’est pas l’alcool qui me manque, c’est l’ivresse
ft. DEVAN & CLAY

Et je suis pour le moins surpris quand Devan accepte mon invitation parce que même si j’ai fait le premier pas d’une longue traversée vers la modération, il est évident que je ne vais pas du jour au lendemain me stopper net. Non, après tant d’émotions et à cette heure, une petite bière n’est pas de refus. Blonde, rousse ou brune, peu m’importe tant qu’elle a du caractère et distille ses arômes le long de ma langue acerbe. Comme une femme prête à se donner entre mes doigts, je la déshabillerais et elle marquera mon esprit de son empreinte plus ou moins licencieuse. Arrêter çà ? C’est un énorme sacrifice que je suis prêt à faire pour elle, pour eux, parfois. Mais les vieilles habitudes ont la vie dure et ne demandez pas à un junkie de se sevrer en un seul jour. C’est tout bonnement impossible.

Alors bon train, nous nous rendons dans le premier bar du coin dont la terrasse est un peu peuplée : pas par les habitués car la clientèle en journée n’a rien à envier à celle qui vient se saouler une fois la nuit tombée. Une petite vieille assise près de la porte d’entrée boit son café en faisant ses mots croisés entre deux volutes de fumée. "Aujourd'hui c'est une première pour tous le monde." Un sourire, c’est ce que sa petite réplique me tire au moment même où nous scrutons l’enseigne ainsi que la vieille. Ma main vient soutenir mon ami d’une légère frappe dans le dos. " A chacun son tour, mais la tienne sera certainement plus agréable " Parce que mon dépucelage a été assez marquant je dois dire bien que maintenant, une fois l’épreuve passée, je m’en fous complètement. Premiers pas à l’intérieur et c’est le barman qui le reconnait immédiatement même si cela fait longtemps qu’il n’y a pas foutu les pieds. Pour ce genre de boulot, mieux vaut être physionomiste histoire de savoir à qui correspond chaque verre commandé. Je me demande si Annalynne dispose de cette qualité… L’homme derrière son comptoir le gratifie évidemment d’un geste de la main tandis que je prends place en premier face à lui. " Une George killian’s ". Suite à quoi, après avoir hoché de la tête, il lance à mon ami : «  Devan, Ça fait un bail ? Que deviens-tu l’ami ? »  De mon coté, pendant qu'ils se mettent à parler, je me rends compte de la gaffe, que sans le vouloir je viens de merder. Trop habitué, je n’ai pas songé une seconde que me voir en boire pourrait tenter mon compagnon. Alors un peu couillon, je décline mon attention vers lui et lui pose LA question qui me travaille depuis un bon moment : " T’es jamais tenté d’en reprendre une ? "

C’EST PAS L’ALCOOL QUI ME MANQUE, C’EST L’IVRESSE .
— with Clay & Devan

Normalement je ne passe pas dans les bar parce que c'est quelque chose de difficile pour moi, mais aujourd'hui j'ai envie de voir si je peux aller à ce genre d'endroit sans avoir l'envie de picoler. Je pense que ça va être pour moi un grand pas et surtout quelque chose dont je pourrais être fière, parce qu'il n'y a pas beaucoup d'ancien alcoolique qui pourraient faire ce que je suis en trin de faire. Puis c'est surtout une bonne occasion de passer un moment avec mon ami. Je pense que Clay, lui ne devrais pas fréquenté ce genre d'endroit, mais je ne peux pas non plus joué son père et lui refuser une bonne occasion de boire une bière. Après tout si je vois qu'il en abuse la j'interviendrais, mais si c'est une ou deux pas de problème.

J'entre donc en compagnie de mon ami dans ce bar que j'ai pas fréquenté depuis bien longtemps et annonce à Clay que c'est une première pour moi depuis que j'ai arrêter de boire. D'ailleurs quand on s'installe le barman ne manque pas l'occasion de me rappeler que ça fait bail. Je souris un peux timidement et lui répond. "Effectivement ça fait longtemps. Je suis devenue prof à Harvard." Je pense que ça risque de le choqué, parce qu'il y a un ans, jamais personne n'aurais parié que je pourrais devenir professeur à Harvard. Je laisse Clay commander sa bière et de mon côté je prend une red bull, c'est la boisson qui à pris la place de la bière quand j'ai envie de picoler. Je tourne ensuite la tête vers mon amis et hausse les épaules. "Si bien sur que si, mais je résiste."

C’est pas l’alcool qui me manque, c’est l’ivresse
ft. DEVAN & CLAY

"Effectivement ça fait longtemps. Je suis devenue prof à Harvard."  La réaction du barman ne se fait attendre et il hausse les épaules en lâchant un son de surprise qu'il avorte lui même suite à sa gêne. Certes, Devan a remonté la pente d'une manière que nul n'aurait pu imaginer apparemment, quoique je n'arrive pas toujours à le concevoir puisque boire n'est pas pour moi un problème flagrant. Il devait être vraiment tombé dedans pour que cet homme se soit à ce point étonné de son revirement...
Mais Devan porté sur la bouteille? J'ai vraiment du mal à l'imaginer autrement que ce que je ne connais de lui à l'heure actuelle. Il a toujours été à mes yeux respectable, avenant et de bons conseils avec autrui. Alors ivre et sans maitrise de soi, non je ne crois pas... Je lui pose donc cette question histoire de savoir s'il serait capable de relâcher ses vieux démons et juste après avoir commandé sa boisson, il me répond: " Si bien sur que si, mais je résiste." Çà, c'est de la volonté, bravo. Mais je ne dis mot et préfère sourire bêtement à sa réplique parce que de mon coté, je ne sais si je serais capable de me défaire aussi facilement de mes vieilles habitudes.

Les conso ne tardent pas à nous être plantées sous le nez et perso, je ne me fais pas prier d'avantage pour empoigner la mienne et la lever à bonne hauteur vers le bon samaritain qui en a mouché un. " T'as fait forte impression. " Et ce n'est pas peu dire puisque le gérant n'a plus osé lui adresser la parole depuis sa surprenante révélation pour repartir aussitôt servir d'autres clients un peu plus loin. " A tes amours mon pote. " D'ailleurs qu'en est-il exactement? Je sais qu'il a une fille mais la mère.... C'est encore un mystère.