I'm not a gay
ft. JAY, ANNA & CLAY

C'est pourtant vrai, ce n'est que de l'esbroufe bien que l'idée de le marquer m'ait traversé l'esprit. Entre étudiants, il devrait y être habitué à moins qu'ils ne sachent plus comme avant rigoler. D'un autre coté, j'avoue avoir quelque peu merdé lorsqu'il a saisis quel genre de lien nous unit... unissait. Irrité contre ma propre stupidité, j'accuse le coup lorsqu'il assure à l'autre emmanché après m'avoir jaugé: "Oui, il dérange." Le contraire m'aurait étonné. Petite catin qui n'assume rien et qui cherche à se protéger derrière la moindre occasion qu'il peut trouver, loin de vouloir franchement se mesurer.  C'est Annalynne qui contre toute attente se range de mon coté et prend mon parti, comme si ces derniers jours n'avaient été que songés, imaginés et toute querelle pardonnée. « Monsieur Cooper est un habitué. » Je ne sais si c'est un compliment ou pas... Être traité de pilier de comptoir d'habitude ne m'aurait pas dérangé mais être aux yeux du gringalet traité de pervers notoire... Je garde en réserve tout jugement quant à sa phrase mais la seconde ne tarde pas à sceller la vérité. « Il n'a jamais eu de problème avant cela. »  Elle vient de confesser à l'autre connard qu'il y a bien eu une altercation entre l'étudiant et moi et à ce fait, je roule lourdement du regard en sa direction à elle. " Merci..." N'étant pas con non plus, le videur doit se douter de la nature de ce rapprochement qui se voulait tout sauf amical.

Et même si Annalynne tente une dernière fois de souligner la cause des problèmes que nous venons de rencontrer, à savoir l'autre blonde à coté qui se targue d'être une référence en matière de vertu, lui glissant devant le videur qui ne cesse de nous dévisager un : « Le problème, c'est toi. » , ce ne sera pas suffisant pour me blanchir. " Les mains sur le comptoir. " Alors nous y voilà, inutile de discuter avec puisque les jeux sont faits. J'obtempère calmement et me retourne face au bar, fusillant l'étudiant au passage avant de planter mes paumes sur le bois vernis où résident encore les traces de notre petit accroc. C'est à présent Annalynne que je jauge tandis qu'il me fouille et sort de ma poche un paquet de clopes qu'il dépose violemment devant nous, suivit du fameux briquet. Et oui Anna, je n'ai pas totalement arrêté mais inutile de me regarder avec ses yeux là, tu devais t'en douter. " La prochaine fois, contente-toi de ton putain tapis de course. " Parce que si t'étais restée en salle ce jour-là, rien de tout cela ne serait arrivé. J'incline alors mon visage sur celui qui se tient à coté depuis le début, pendant que l'autre continue dans sa recherche non exhaustive, pour lui glisser : " Alors ça t'excite? " De me voir me faire palper? A me coincer à mon propre jeu, avoir réussi là où d'autres ont échoué... Mais la sensation devient de plus en plus dérangeante à mesure qu'il descend vers les poches de mon jeans. S'approchant de la zone que tout homo convoiterait, je me contiens, nerveux sous les vives frictions, étant pour une fois de l'autre coté, les rôles ayant été inversés. Il ne trouvera rien d'autre hormis mon portefeuilles qu'il retire et ouvre afin de vérifier mon identité. Curieux de voir sa surprise quand il tombera sur la plaque qui y est épinglée, mon visage s'octroie le droit de s'incliner par dessus mon épaule. Il ne s'excusera pas mais me rendra mes biens personnels dans la foulée, ne disant mot avant de s'en retourner à ses occupations, gratifiant Annalynne d'un hochement de tête pendant que je réajuste d'un geste vif ma veste.

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