I'm not a gay × ft. JAY, ANNA & CLAY

Clarissa fait son show comme d'accoutumée, à moitié vêtue de strass et de sangles de cuir entrelacées qui subliment son corps aux courbes engageantes. Son ombre glisse sur un tempo excitant le long des murs dépeints de cet éclairage aux nuances violacées. Et ce n'est que parce qu'Anna et moi sommes légèrement en froid que je suis allé pour une fois me vautrer du coté des serveuses dévêtues, détaché, exil sentimental qui me plait et remarque un instant Amy qui m'évite du regard. Égale à elle, elle n'a pas changé, toujours aussi sublime que lorsqu'avec elle je me défoulais dans ses draps froissés. Et pourtant, au bout d'un certain temps c'est elle qui vient à ma rencontre, imposant son nombril dénudé juste sous mon nez. " Tu t'es planté, les clébards c'est de l'autre coté, vers le comptoir. " Nos yeux ne cessent de jouter car j'ai bien compris le sous-entendu qu'elle vient de souligner. " Toujours rancunière..." tandis que je sors un billet pour le lui glisser dans son string presque inexistant, daubeur comme jamais. 10 dollars, c'est tout ce qu'elle vaut pour une soirée. " Va te faire foutre Cooper " qu'elle ajoute avec un radieux doigt d'honneur à mon attention avant de s'en détourner vers d'autres clients plus envisageables que son ex qui l'a trompée avec la barmaid, d'ailleurs présente ce soir.  

Après ce petit aparté, je reprends donc mes aises dans le canapé et reluque avec intérêt la brune qui derrière son bar s'affaire. Elle enchaine les verres les uns après les autres, les cocktails en tout genre sans même prendre de pause, plutôt sereine pour le moment. Alors naturellement, mes yeux en reviennent au spectacle prodigieux et pourtant quotidien de la danseuse exotique qui vient de dégrafer son soutien-gorge sous les clameurs déchainées des clients les plus excités. Pauvres cons, si vous pensez pouvoir la sauter.... Elle est lesbienne et cela je peux vous l'assurer. Je le sais parce que je les connais presque toutes à présent faute de venir ici plusieurs fois par semaine. Dommage d'ailleurs car ses hanches feraient plus d'un heureux. Son regard baigné d'un désir éblouissant n'est qu'une façade qu'elle s'est efforcée, comme toutes les employées ici, de travailler chaque soir durant. Elle se fait volontaire dans ce corps comme possédé, s'adonne à ce qui n'est permis au-delà des portes de cet établissement, aliénée par le son et les applaudissements.

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Travailler n'a plus ce même goût, celui de m'apporter un brin de rébellion, de liberté au milieu des tumultes de ma raison. Non, puisqu'à présent je suis prisonnière de mon propre corps. Portant ce fléau qui pourtant pourrait avoir des allures d'idéaux. Une vie à l'encontre de celle qu'on m'a depuis toujours promis, une famille, un enfant. Sans empire, sans argent. En somme, il est toujours hors de question que je dise adieu à mon monde de géant. Et malgré cela, cette conviction qui me prend les tripes, il y a cette once de culpabilité que je suis obligée de porter, qui se ramène à moi à chacune de mes nausées. Chaque fois qu'un jour de plus passe et qu'on se voit rapprocher de la date butoir, celle où dans le fond, on se dira au revoir. Enfermée dans une bulle de torpeur, je remplis les verres en retenant mes hauts le coeur. C'est nouveau, depuis trois journées déjà, je ne supporte plus l'odeur de l'alcool autour de moi. Forcément, pour mon job, c'est emmerdant, cela va de soi, mais je fais comme si, comme si tout allait bien pour moi. M'étant moqué bon nombre de fois, de toutes ces filles, ces strip-teaseuses en cloque obligées d'arrêter de danser. Et finalement, mon regard se pose, au loin, sur une de celles qu'il m'aurait plu de virer un matin. Ex petit amie de l'amant de mes nuits. Complications de plus à rajouter dans l'équation. Pire encore qu'un venin dans mes veines, lorsque je la vois s'approcher de lui, et que je me doive de rester là, derrière mon foutu comptoir, place attitrée, derrière le bar. J'entends la demande d'un whisky, tout à côté, j'avoue que je perds trois secondes avant de m'activer. Détournant mes yeux du spectacle de mon copain non officiel de son ex pour me préoccuper de la bouteille de whisky, d'un glaçon que je mets dans le verre, dans le fond. Avant de relever le regard, vers le client, le reconnaît, immédiatement … d'en rester bouche bée. Un instant, un instant seulement, j'envisage d'appeler le videur, et de le faire sortir sur le champs. Cependant ma main fait glisser le verre, et ma voix lui signifie « Les filles, t'as pas intérêt de les toucher. » Peu importe les provocations qu'elles pourront te cracher. Parce qu'ici tout se paie, et que je ne parle pas d'argent, c'est d'ailleurs pour ce fait là, pour bien lui faire comprendre de quoi il s'agit, que je lui montre du bout des doigts, un des videurs, qui se trouvent non loin de là. Ce ne sera pas seulement mon genou dans les parties qu'il prendra, mais bel et bien plus que ça.

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"Je n'ai fait que répondre à tes provocations. » Pardon ? « Tu m'as dit que je ne saurais pas te faire crier, je l'ai fait. » Non mais qu'on se le dise il est vraiment taré. « Reconnais t'as défaite et fout moi la paix. » Défaite de quoi ? Il y a une limite entre la provocation et l'action. « C'est toi qui était venu me chercher, je suis pas un putain de déranger sexuel comme tu sembles te l'imaginer... » Excuse moi ? « Toi par contre, à croire que tout le monde fantasme sur ton cul... J'en doute un peu. » C'est une vraie blague, là, on marche sur la tête, n'est-ce pas ? Et le voilà qu'il se met à me regarder, avec sa haine détournée. "Sinon, tu peux faire ton job et me servir un verre de whisky ou bien t'es juste bonne à agresser les clients comme une détraquée ?" Alors mes prunelles vacillent entre le verre qui se trouve devant lui et son visage. Je laisse passer une seconde, volontairement, le temps qu'il réalise de sa connerie, et de la finalité loupée de sa tirade improvisée. « T'es pas un dérangé sexuel ? » Que je répète pour lui faire entrer clairement la phrase dans la tête. « Parce que quand une fille te dit non et qu'il te prend l'envie de la forcer, c'est quoi ? » Il était bien question de ça, il y a quelques mois. « Dans « t'as pas ce qu'il faut » t'avais pas compris quel mot exactement ? » Et ceux prononcés avant cela, qui te signifiaient avec une ironie certaine que je n'étais pas du genre à apprécier les délires d'un étudiant totalement frappé. « Et au lieu de déblatérer des conneries, ton verre est devant toi. » Pauvre con, ta gueule et bois.

Spoiler:

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Putain... Elle est lesbienne. C'est un détail difficile à ingurgiter lorsqu'on la voit se déhancher devant tous ces crevards avec tant de naturel. Peut-être m'a t-on menti volontairement pour m'empêcher de l'approcher et à cette pensée, je détourne le regard vers Annalynne qui semble maintenant affairée avec un blanc de pine dans le genre pas très futé. Mais c'est la petite danseuse de cabaret française, 22 ans à peine passés, la plus jeune des employées, embauchée par Malcolm elle-même qui vient soudainement m'accoster et s'assoie délibérément sur ma cuisse en me souriant comme elle a l'habitude de faire. Pas du tout mon genre cet accent complètement idiot qui dénature son anglais. Mais entre elle et moi, ce n'est que pure complicité et çà, toutes le savent pertinemment bien. Le seul but d'Eléa : faire croire aux autres clients qu'elle peut aguicher comme les grandes et je ne peux jamais refuser de l'aider très longtemps faute de l'avoir sur le dos pour le restant de la soirée. Notre petit jeu est simple: faire croire aux nouveaux abrutis rassemblés ici qu'elle est apte à attiser et qu'elle sait se faire du blé en dansant dénudée. En général, il nous suffit que d'un passage en cabine pour qu'ils soient assez curieux et la demander juste après. Je ne peux dire réellement ce qu'il en est mais Anna sait ce qu'elle fait. L'avoir dans son équipe doit forcément faire marcher les affaires et je ne fais qu'apporter une légère contribution en la lançant un peu.  " On y va? " J'en soupire déjà car pendant que d'autres filles vont danser, nous à coté, on ne fera que parler et franchement ça me fait déjà chier. Je les connais par cœur ses histoires de cœur... Mais bon, je ne m'en sortirais pas maintenant qu'elle est accrochée à moi.

Ma paume claque sur sa jambe enfin décidé à me relever " Ok mais 10 minutes seulement, j'suis à sec maintenant."  Elle me fait donc sa moue de gamine avant que nous nous dirigions vers les cabines mais pas sans un arrêt au comptoir avant où je retrouve Annalynne, irritée semble-t-il. Encore parce que je vais avec Eléa m'exiler certainement. Je ne prête pas beaucoup d'attention à la discussion en cours avant de m'accouder sur le comptoir et lui demander un Daiquiri revu pour passer le temps " Tu mettras çà sur ma note " et me retourne vers celui qui lui tient le crochet depuis quelques minutes maintenant. Ses traits me disent vaguement quelque chose lorsque je percute, Eléa me pressant le bras: " Mais j'te remets toi. Jérusalem, celui qui a dansé sur du Gouldnuche aux enchères. Si tu veux t'essayer ici.... Tu pourrais faire fureur aussi. "
 

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"Oh, je t'ai expliqué pourquoi j'étais assis là. Faut arrêter à un moment de croire tout et n'importe quoi." Ah mais qu'on se le dise, moi je ne crois rien. J'énonce des faits. T'as passé cinq minutes à justifier le fait que tu n'étais pas un obsédé la dernière fois, pour finir à tenter quelque chose avec moi. Et je te retrouve ici, au Nirvana. S'il n'y a pas une couille dans le potage, je vois pas ce qu'il y a d'autre. « D'où je t'ai forcé ? » Bordel mais il soutient son délire en plus de ça. « T'as pas cessé de me provoquer et je t'aurais forcé, je pense que tu serais pas derrière ce bar entrain de me parler tu vois. » Tiens, il le dit lui même. Provoqué. Il y a une différence entre paroles vexantes et actions complètement cons. « J'ai juste voulu te faire comprendre que chercher un mec peut te créer des emmerdes. » Oh donc il a le beau rôle de donneur de leçon ? Attends, je les enchaîne ici les couillons, et provocations, il y en a jamais eu un qui est venu tenter de me sauter. Parce qu'on parle de ça, notre entrevue je ne l'ai pas rêvée. « J'aurais été un détraqué sexuel comme tu dis, je t'aurais forcé à bien plus qu'une simple caresse. » Qu'on remette les choses en place, s'il vous plait. « Parce que si je ne t'avais pas arrêté, tu ne m'aurais pas embrassé ? » Il n'est même plus question de détraqué sexuel ou pas, mais du fondement de ses actes en réalité. « Et donc tu penses pouvoir m'apprendre la vie ? » Apparemment oui. « Pour ça, c'est pas non, je ne veux pas, c'est j'estime que t'as pas ce qu'il faut, c'est pas la même chose. » Ce n'est pas pour autant « Viens, prends moi maintenant. », t'as même pas réalisé à quel point je pouvais me foutre de toi, ce jour là. « Parce que ça peut clairement être une invitation à montrer le contraire justement. » Donc je suis la pute, ici ? Tu crois qu'aux filles qui sont violées, c'est ce qu'on leur dit ? « Mais soit, t'as raison, j'ai tord, maintenant fous moi la paix, parce que tu vas pas encore me pourrir la vie avec ta parano à la con. » Encore une fois, j'ai envie de lui cracher à la gueule un « Pardon ? » mais je me retiens, laissant ma colère augmenter en intérieur, me donnant des hauts le coeur. « T'es vraiment convaincu de n'avoir rien fait de mal. » On marche sur la tête sérieusement, et ça m'arrache un rire jaune, dément. « Donc ton comportement était parfaitement normal ? Justifié ? C'est ma faute si t'as pété un cable et que de quelques jeux de mots t'as estimé être en droit de me toucher ? » Putain, je me devais de lui demander. Et c'est à ce moment là que mon monde, un instant, s'arrête de tourner. Clay arrive au bar. Et encore, ça frappe dans ma poitrine, bien trop fort. Mes prunelles se posent sur celle qui l'accompagne, toute sourire, et c'est soudain, à quel point il m'emmerde leur lien. Il commande son verre, et automate je le fais. " Tu mettras çà sur ma note " En parfait habitué. Pour qu'il se mette à parler à mon « compagnon » de fortune avec lequel j'étais en train de me disputer. " Mais j'te remets toi. Jérusalem, celui qui a dansé sur du Gouldnuche aux enchères. Si tu veux t'essayer ici.... Tu pourrais faire fureur aussi. " Manquait plus qu'ils se connaissent pour rendre mon cauchemar parfait. Si en plus on est dans un entre deux avec Clay, là je ressens par avance le moment où la soirée va basculer. « Jérusalem ? » Je répète en écho, et argumente d'un ; « Pourtant, t'as rien d'un sain. » Ok je ne suis pas une nonne non plus, je le sais, mais c'est pas pour autant qu'il faut prendre toutes mes provocations pour des invitations à m'empêcher de respirer.

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Les ongles d'Eléa au fur et à mesure des secondes se plantent dans mon bras, justifiant de son impatience à s'exiler pour enfin débuter sa soirée. Pas ma faute si elle ne sait accoster un autre gars d'emblée alors je la laisse un peu s'exciter sur ma peau tannée. Annalynne s'affaire quant à elle à réaliser ce que je lui ai demandé et c'est furtivement que de temps à autres je l'observe. « Jérusalem ? Pourtant, t'as rien d'un sain. » Mais qu'elle est mauvaise ce soir. Encore ses sautes d'humeur certainement. T'inquiète pas, ce n'est plus qu'une question de temps avant que tu ne retrouves ton état normal, dans quelques jours plus exactement. "C'est Jaysaël." Mmh, plait-il? C'est du pareil au même franchement.  Mais ce qui me fait le plus sourire c'est son vouvoiement. "Je vous avoue que je ne comptes pas me lancer dans ne telle carrière, j'ai d'autre projet, mais si vous m'accompagner pour me donner en spectacle, je ne dirais pas non." Prenant le verre que la barmaid me tend, j'en frôle un instant les phalanges, sensation toujours aussi électrisante que la première fois que nous nous sommes caressés dans ma chambre. Mais le contact est soudainement rompu puisqu'il faut une fois de plus conserver les apparences qu'elle se tue à préserver. C'est vers ce gamin que je me retourne, analysant ce qu'il vient d'insinuer tandis que les griffes d'Eléa continuent de me lacérer. Putain qu'elle est pressée de commencer et moi déjà d'en terminer. A ce rythme ce n'est pas dans mon gosier que finira la boisson mais sur mon bras en guise de désinfectant, je m'en porte garant.

" C'est une invitation? " J'espère pas. Je n'ai jamais vu de gay se présenter dans cet établissement sauf une fois, lors d'un enterrement de vie de garçon durant lequel l'un des invités avait curieusement eu beaucoup de mal à prendre son pied auprès des entraineuses. Je ne supporte pas les gays, ne les tolère en aucune façon sauf peut-être le petit frère de Davis que nous connaissons bien à présent. Une gorgée, une seule et je repose le verre violemment sur le comptoir avant de lui rendre son stupide sourire. " Parce que si c'est le cas, tu t'es planté d'endroit l'ami. " Y'a pas de travelos ici pour que tu puisses assouvir tes penchants contre nature. Pas de surprise sous le capot, il n'y a rien que des femmes et des vraies ici, et toi visiblement un homme pour de faux. Venant d'un Winthrop cela me dérange d'autant plus puisqu'il est censé apprécier les bools et les pantalons qui moulent. De mon temps, il n'y a que quelques années seulement, il en était autrement.

J'en reporte alors mon attention sur les deux dames nous gratifiant de leur agréable compagnie avant de me pencher un peu plus sur le cas Annalynne. " Tu stresses? "  C'est pour cette raison que tu fais la gueule à l'idée d'en terminer bientôt? C'est une boutade que nous ne sommes que deux à comprendre, faisant référence sur l'avortement programmé dans moins de 72 heures.
 

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