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« Le début d'une amitié ? »

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« Le début d'une amitié ? »

Avec Rafaël Levingston

Mercredi 6 avril ~ En début de soirée

Les cours avaient enfin pris fin. C'était dur de se remettre dans les cours après avoir passer quinze jours de dingue au Chili et en sachant qu'à la fin du mois, il repartait pour une semaine en voyage au Japon avec tous ses copains rouges. Et autant dire qu'il avait hâte. D'ici là, son épaule devrait être remise et il pourrait profiter à fond de cette semaine sur un autre continent. En attendant, il devait avancer sur ses cours pour valider son année. Pour l'instant, il était plutôt bien parti mais il ne devait pas relâcher. En ce début de soirée, il venait squatter la confrérie. Il avait quelques devoirs à terminer avant de se faire une soirée avec Gabe et Baptiste. Il était assis sur le canapé avec son pc sur ses genoux et des feuilles éparpillés de partout. Il avait mis un peu de musique sur son portable, pas trop fort pour ne pas gêner les autres Winthrops qui pouvaient venir dans le salon. Il tourna la tête quand il entendit la porte. Il vit Jaysaël entrer avec un nouveau. Il demanda alors si Brent avait un peu de temps pour lui expliquer le fonctionnement. Ravi d'avoir une distraction et de pouvoir arrêter ses cours, il ferma le pc avant de se lever et de tendre la main. « Salut, moi c'est Brent. » Jay s'excusa avant de ressortir de la maison, laissant les deux anciens amis seuls face à face.

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C’est toujours quelque peu destabilisant d’arriver dans une nouvelle université en cours d’année… Mais Rafael ne regrettait pas ce qu’il était en train de vivre. Il était à Harvard, l’université qui l’avait fait le plus rêvé d’intégrer quand ses parents lui avaient appris qu’ils s’installaient aux Etats-Unis. Honnêtement, qui n’a jamais rêvé d’Harvard ? Et lui, il y était. Certes, il devrait sans doute rattraper son retard, mais puisqu’il avait choisi l’option sport en études majeures, il se rassurait sur l’idée qu’il aurait moins de matières à rattraper, d’autant plus qu’il avait choisi les langues et qu’il était déjà parfaitement bilingue en français. Bon, il ne devrait pas se reposer sur ses lauriers non plus, mais voilà. Au moment de choisir sa confrérie, tout lui avait semblé évident sur le moment. Il ne jurait que par les Winthrop. Et il était à présent temps de faire connaissance avec quelques-uns de ses futurs partenaires de confrérie, dont Jaysaël qui n’avait pas manqué de lui souhaiter la bienvenue dans les rangs des Winthrop pour le mener ensuite dans l’endroit qui leur était réservé. Une pièce assez grande que Rafael parcouru du regard alors que le dénommé Jay s’adressait à l’un des garçons présent. Un garçon sur lequel Rafael reporta son attention rapidement, par crainte de se montrer impoli et serra sa main dans la sienne pour faire les présentations. « Ravi de te connaître, Brent.  Je m’appelle Rafael… » Rien dans l’apparence de Brent ne lui rappelait son meilleur ami d’enfance, en même temps, tout était tellement loin dans son esprit qu’il ne pensait plus vraiment à ce dernier. Toutes ses pensées étaient plutôt centrées sur l’enthousiasme qu’il avait d’être ici et cela se traduit rapidement par un sourire qu’il adressa au jeune homme face à lui. «  Je te remercie de bien vouloir m’aider à m’adapter. Je t’avoue que je suis vraiment stressé. Ravi d’être là, c’est sûr, mais c’est pas rien de se retrouver… Ici… » C’était le moins qu’on puisse dire. Harvard, ce n’est pas rien tout de même.
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Avec Rafaël Levingston

Alors qu'il s'approcha du nouveau venu, Brent la remarqua de suite. Cette petite cicatrice sur le visage du jeune homme. Elle ressemblait étrangement à un cicatrice qu'avait eu son meilleur ami lorsqu'ils avaient cinq ans. Ils avaient voulu monter à un arbre et une des branches avaient écorché l'oeil de Rafa. Rien de bien grave mais il avait gardé une marque juste au dessus des sourcils. Cela pouvait facilement passer inaperçu mais pas pour Brent. Il détourna rapidement son regard de la cicatrice, ne voulant pas mettre le nouveau mal à l'aise. Par contre, son sang ne fit qu'un tour lorsqu'il se présenta. Son prénom, la cicatrice. Il n'y avait pas de doute, il avait en face de lui Rafaël Levingston, son meilleur ami lorsqu'ils n'étaient que des bébés. Cela faisait plus de dix ans qu'ils ne s'étaient pas vu et vu son changement de prénom, il n'y avait aucune chance pour que Rafa le reconnaisse. Tant mieux. « Ravi de te connaitre et bienvenue chez les rouges, t'as fait le bon choix.» Il avait une chance incroyable, un coup de pouce du destin pour tenter de réparer ses erreurs du passé et pour retrouver son amitié perdue avec Rafaël mais pour cela, il devrait se montrer prudent. « C'est moi qui te remercie, tu m'a sauvé d'un devoir d'histoire assez ennuyeux. » Il lui adressa un sourire amical. « Tu vas habiter ici ou t'as un appartement à Boston ? Ou peut-être chez tes parents. » James et Emma, cela lui ferait tellement plaisir de les revoir. C'était un peu sa deuxième famille lorsqu'il était enfant.

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Rafael n’avait plus vraiment quelque chose à voir avec le petit garçon qu’il avait été autrefois. Il était resté longtemps sensible et quelque peu replié sur lui-même… Sauf lorsqu’il s’agissait de faire les quatre cent coups avec Oz, son meilleur ami de l’époque, là il était parfaitement éveillé. Peut-être même trop. Le sport l’avait beaucoup changé aussi, en bien et fort heureusement, il s’était endurci également coté caractère grâce aux épreuves de la vie. Sa dispute avec son meilleur ami, l’arrestation de son cousin avec qui il avait été très attaché, la frustration un moment contre ses parents qui, à ses yeux, le couvaient trop et qu’il avait souvent fini par envoyer valser. Enfant, il n’aurait jamais osé aller contre la volonté de ses parents. Contrairement à maintenant. C’était sa vie et il voulait la gérer comme il le souhaitait. A l’heure qu’il était, James et Emma ignoraient dans quelles études s’était inscrit leur fils… Et pour Rafael, cela valait sans doute mieux comme ca. C’était sa vie et il ne voulait plus laisser quiconque la diriger. Il n’avait pu retenir un sourire à la remarque du Winthrop et acquiessa d’un signe de tête, entièrement d’accord avec lui. « J’en doute pas une seconde. Même si la présence de filles ici va me manquer. Mais bon, on peut pas tout avoir… » C’est sûr. Au moins, se retrouver entre garçons assure une certaine tranquilité. Et le mieux, c’est qu’il ne faudra pas se soucier de devoir attendre une heure pour avoir une douche disponible. Ni craindre de se faire engueuler si on oublie de refermer son tube de dentifrice. « Je suis pas trop calé en histoires, mais si tu veux, je suis d’accord de jeter un coup d’œil à ton devoir tout à l’heure… Si je peux t’aider… » Pourquoi pas après tout ? Il lui devait bien à vrai dire, il allait tout de même lui prendre de son temps donc la moindre des choses serait de tenter de l’aider en retour. Oui, le coté généreux de Rafael est resté, il n’a pas tout perdu en prenant de l’âge. Et encore moins son coté sociable. Brent lui semblait assez sympathique, si tout les Winthrop étaient comme ça, il allait se plaire par ici. A cette idée, il ne pu réprimer un sourire pour répondre à ses questions. «  Je vais rester chez les Winthrop j’imagine, la plupart du temps. A mon age, ça fait du bien de quitter les parents et de prendre une certaine indépendance. Surtout qu’ils ne savent pas vraiment quelles études j’ai entrepris et je doute fort qu’ils sautent de joie quand ils l’apprendront… Vaut mieux pour moi que je ne sois pas là quand ca arrivera.  » C’est tout lui ca, raconter sa vie à quelqu’un qu’il vient tout juste de rencontrer, mais bon, on ne le changera pas. « En revanche, comme ils vivent aussi par ici, j’imagine que je passerais les voir régulièrement. Mais assez parlé de moi. Qu’est ce qui t’as amené à vouloir choisir les Winthrop, toi ? Tu fais aussi partie des sportifs de l’université ? » Après tout, on ne juge pas un livre par rapport à sa couverture. Et si Brent faisait lui aussi partie de l’équipe de football américain de l’université, il connaîtrait au moins déjà l’un de ses futur coéquipiers.
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Avec Rafaël Levingston

« Ca a des très bons côtés tu verra et puis, ça manque pas de filles à l'université. » Pas de pipelettes qui taillent les autres étudiants sans cesse ou qui parlent des différentes rumeurs de l’université. Pas de squattage de salle de bains pendant des heures pour se saupoudrer le nez. Pas d'histoire de sexe aussi au sein de la confrérie parce que ça, ça peut foutre la merde, il se souvient de quelques histoires comme cela à Oxford. Au moins, entre couilles, il y avait moins de querelles, plus de confidences et moins d'histoires et c'tait ça qui plaisait à Brent.

Il failli exploser de rire lorsque Rafa lui proposa de l'aider. Depuis quand il y connaissait quelque chose en histoire ? C'était pas lui qui lui fournissait les réponses sur leurs devoirs lorsqu'ils étaient primaire ? C'était pas Brent qui connaissait toutes les dates par coeur avec une facilité déconcertante pour Rafa. « Non t'inquiète, ça devrait aller. C'est plus long que c'est difficile et puis on revient du spring break donc c'est pas simple de se remettre dans les cours. » Le spring break. Qu'est ce qu'il avait loupé, le pauvre. Et Brent portait encore les séquelles de ce voyage au Chili avec un bras dans une attèle. Mais il gardait quand même de supers souvenirs de ce séjour et il avait hâte d'être à celui des Winthrops.

Si Rafaël avait caché à ses parents les études qu'il avait choisi de faire, c'est que ce ne devait pas être médecine ou droit. Rafaël avait toujours été très doué en sport et c'était même une passion. D'ailleurs, Rafa prenait toujours Ozias dans son équipe et l'encourageait même si celui-ci n'était pas très doué au moins, il courait et se marrait. Ca ne l'étonnerait même pas qu'il ait choisi cela. « Et tu fais quoi comme études ? » Mais il ne fit aucune allusion pour ne pas mettre la puce à l'oreille de Rafaël. S'il apprenait que Brent était en fait Ozias, l'entente serait tout de suite moins cordiale. « Les Winthrops ? C'était comme une évidence même si j'ai mis un moment avant de me décidé à entrer dans une confrérie. C'est mon meilleur pote Gabe qui a fini par me convaincre. » Un mauvais souvenir des confrérie d'Oxford mais ici, ça n'avait rien à voir. « Tu m'as jamais vu joué sinon tu comprendrais pourquoi j'en fais pas partie. J'adore le sport mais je suis trop nul pour faire partie d'une équipe. Tu fais du sport toi ? » Et merde, il en avait peut-être trop dit. C'était totalement Ozias quand il était enfant et il ne fallait pas trop dévoilé de choses de peur d'être démasqué.

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Les voyages, Rafael avait toujours adoré cela. Il avait eu l’occasion d’en faire quelques-uns avec sa famille, mais généralement, ses parents l’avaient obligés à partir un peu contre son gré. Comme lorsqu’il avait dû quitter la capitale britannique ou bien l’Irlande ou encore la France. Sinon en dehors de cela, il avait eu la chance de visiter l’Espagne et l’Italie au cours de certaines vacances d’été. Oui, il avait eu la chance de pouvoir voir beaucoup de choses, et c’était peut-être finalement à cause de ses parents qu’il s’ennuyait rapidement lorsqu’il restait dans le même pays trop longtemps. La perspective de pouvoir voyager en étant élève à Harvard lui plaisait beaucoup en tout cas. « Je comprends. C’est jamais facile les retours de vacances surtout quand on a la chance de pouvoir voyager. Et voyager entre étudiants, ça doit être quelque chose. J’ai hâte de pouvoir tenter l’expérience ici, avec les Winthrop. C’était comment le Spring Break ? Je veux tout savoir. » Au moins il saurait à quoi s’attendre. A moins que Brent se décide à jouer les sadiques et le laisse mijoter jusqu’au prochain voyage. En tout cas, le courant passait plutôt bien avec lui et Rafael ne regrettait pas de faire sa connaissance. « J’ai choisi le sport comme études majeures. Et les langues en mineures. Pour moi, les deux choses les plus importantes sont garder la forme et voir de nouvelles choses. Je pourrais pas me conformer à rester derrière un bureau, même si c’est sans doute ce que mes parents auraient préférés. Mais c'est ma vie et j'estime que je dois en faire ce que je veux. Et toi, tu étudies quoi ? » Il espérait qu’il n’avait pas en face de lui un futur médecin ou un futur banquier, sait-on jamais… Il y en a que ça fait rêver de rester assis toute une journée.  Mais pas lui, il a trop besoin de bouger. « C’est cool quand on peut rester proches de ses amis à l’université. Il est devenu un Winthrop lui aussi ? » Il n’avait pu s’empêcher ensuite un sourire amusé et secoua négativement la tête à la remarque du jeune homme avant de reporter son attention sur lui. «  Si tu adores le sport, le tout c’est de s’entraîner. C’est en s’entraînant qu’on devient meilleur. Tu m’aurais vu à mes débuts… La première fois que j’ai voulu apprendre à jouer au Basket, j’ai mis une heure avant d’arriver à marquer un panier. Au cours de mes essais, j’ai même renversé un pot de fleurs qui s’est renversé sur la tête de mon meilleur ami, Oz… Mais je n’ai rien lâché. A présent, je fais du football américain et je viens d’être admis dans l’équipe d’Harvard. Je continue le Basket, enfin, j’en faisais avec quelques-uns de mes amis restés en France et j’ai trouvé ici un petit job de coach pour une équipe Junior de Football américain.  Le sport, c’est quasiment toute ma vie, je pense que je ne pourrais pas m’en passer. » D’ailleurs, quand on le lance sur le sujet du sport, c’est difficile de le faire s’arrêter et ça, Brent en faisait malheureusement l’expérience.
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Avec Rafaël Levingston

« C'était terrible.» Oui terrible : la fête, le soleil, les nouvelles rencontres, les paysages, les excursions, la plage. Des bons souvenirs mais malheureusement, pas seulement. « Enfin jusqu'au tremblement de terre. J'sais pas si t'en a entendu parler mais ça, c'était vraiment flippant, j'ai cru que je me sortirais jamais. Finalement, juste une fracture de la clavicule. » Maintenant que c'était passé, il prenait cela avec le sourire. Beaucoup d'étudiants avaient été traumatisés mais Brent lui ne le prenait pas et faisait toujours un brin d'humour pour détendre ce sujet. « Ca fait tout drôle comme sensation de sentir la terre vibrer sous ses pieds comme un gigantesque vibromasseur ! » Il lui adressa un sourire. Il fallait s'y faire, le nouveau Brent avait un sens de l'humour particulier et ça, Rafa devrait s'en accommoder. « A la fin du mois, y'a le voyage des Winthrop, direction le Japon. Tu sera des notre ? » Cela n'étonnait même pas Brent que Rafa ait choisi le sport comme études. Par contre, lorsqu'il lui demanda les siennes, il devait bien réfléchir. Parler d'archéologie mettrait tout de suite la puce à l'oreille du jeune Levingston. Après tout, c'était ensemble que la vocation du garçon était née. « J'fais de l'histoire. J'sais pas encore trop ce que je veux faire, historien ou travailler dans un musée. » C'était les solutions de repli au cas où il ne trouve pas de boulot comme archéologue parce que ça reste un métier particulier. « Oui, c'est un Winthrop, tu fera sa connaissance bientôt je pense. » Par contre, avant, il allait devoir mettre Gabe au courant et faire en sorte qu'il évite de l'appeler avec son surnom devant Rafaël, il allait aussi devoir parler de cela à Baptiste qu'il avait connu à Londres. Punaise, c'est pas simple de mentir, surtout que Brent a toujours détesté cela et il n'est pas très doué. « Moi ça fait presque vingt ans que je m'entraine. Bon je suis jamais le dernier pris lorsqu'on fait des équipes mais je suis pas le premier. Et puis, le sport reste un jeu pour moi. » Il ne releva pas lorsqu'il parlait de l'anecdote avec Oz mais Brent s'en souvient comme si c'était hier. Et il avait dit son meilleur ami, peut-être qu'il restait un espoir qu'après toutes ses années, il lui pardonne. Mais avant, il devait tâter le terrain et pas lui révéler trop vite sa véritable identité.
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« La vache, tu as quand même eu beaucoup de chance, tu t’en tire plus ou moins bien. Ce devait être vachement impressionnant. C’est dans des moments comme ça qu’on se rends compte qu’il faut profiter de la vie. N’empêche, ça fait peur quand même, Harvard cumule les catastrophes depuis ces dernières années. Entre les alertes à la bombe, les agressions, et maintenant le tremblement de Terre lors de votre Spring Break, on pourrait presque penser qu’Harvard et ses étudiants sont maudits… Tu penses qu’il nous attend quoi après tout ça ? Un Tsunami ? » L’interrogea-t-il en lui rendant son sourire. Mieux valait en plaisanter, c’était certain. Mais c’est vrai qu’il y a de quoi se poser des questions. Cependant, on dit toujours que la vie doit continuer… Mais finalement, ça ne doit pas toujours être évident à faire. En tout cas, Brent semblait remonter formidablement bien la pente et Rafael était soulagé pour lui. Il avait même réussi à le faire rire avec sa remarque. Au fond de lui, Rafael ne pouvait s’empêcher de penser que c’était quelqu’un de cool, Brent. Il semblait avoir une chouette personnalité. « Tu m’étonnes. Ca doit être une sacrée expérience… » Mais il était content tout de même d’y avoir échappé. A coup sûr avec tout ça, l’étudiant face à lui n’allait pas oublier de si tôt son voyage. Heureusement qu’il prenait si bien les choses, mais de ce coté là, Rafael le comprenait parfaitement. Lui non plus n’était pas du genre à se morfondre quand quelque chose arrivait. Au contraire, il préférait aller de l’avant. A ses yeux, c’était beaucoup mieux ainsi. Il adressa cependant un petit regard inquiet à Brent en observant un court instant son bras « Tu en as pour combien de temps ? » Ca lui faisait bizarre de se dire que s’il était arrivé quelques mois plus tôt, lui aussi aurait vécu la même chose que les autres étudiants. Comme quoi, la vie ne tient vraiment à rien. Autant donc la vivre à fond comme il le faisait généralement. A la question de Brent, il hocha positivement la tête, retrouvant un sourire. « Bien sûr que je serais là, c’est certain. C’est le Japon en plus, comment dire non à ça ? Ca va être énorme.  » Il avait déjà hâte d’y être. Cette destination l’avait toujours beaucoup intrigué et il avait encore du mal à se dire que dans quelques semaines à peine, il y serait. Il aurait tout juste le temps d’apprendre à connaître ses futurs camarades Winthrop avant le grand départ. Pour lui, ce serait la première fois qu’il partirait en groupe d’étudiants et il avait bien du mal à cacher son enthousiasme à cette idée. Mais Rafael est quelqu’un de vrai et très expressif, quand il est content, ça se voit, quand il est en colère aussi. Et dans ces cas-là, mieux vaut ne pas se trouver sur son chemin. Il était tellement vrai qu’il n’avait pu s’empêché d’adresser un regard impressionné à l’énoncé du souhait de carrière de Brent. Il le trouvait assez courageux de tenter ça. L’histoire, c’était sa bête noire… Comme toutes les matières où il fallait étudier le « par cœur » en fait. Ce n’était pas pour rien qu’il avait fini par choisir le sport en matière majeure. Il fuierait ainsi tant qu’il pourrait les bancs de l’université. « Tu as le temps encore pour te décider. N’empêche, je te dis respect, moi je pourrais pas. J’ai jamais été très doué pour retenir les choses. Et encore moins les dates. J’ai une grosse tête vide de ce coté là, c’est pour ça que le sport est fait pour moi. » Non les grandes études ce n’était pas pour lui. Il soupçonnait d’ailleurs Harvard de l’avoir accepté pour sa parfaite moyenne en sport et les critiques positives de ses professeurs en cette matière. Pour les autres cours, cela restait correct, mais il pouvait mieux faire. Le truc c’est qu’il n’en avait pas forcément envie. Rien n’était plus important pour lui qu’une partie de basket ou de football et il échangeait volontiers ses livres contre un match organisé par ses amis. Au plus grand désespoir de ses parents qui préféraient qu’il se concentre plus sur ses études. « Tu dois au moins être bon alors, après toutes ces années. Si tu veux, on pourra se faire des petits matchs de Basket un contre un de temps en temps. Et promis, je te laisserais marquer quelques paniers. » Après tout, même si il faisait tout pour faire gagner son équipe lors des matchs, dans ses moments libres, cela restait avant tout un plaisir et si il pouvait faire en sorte que cela en reste un pour Brent, pourquoi pas ? Il n’avait pas l’intention de l’écraser, cela ne mènerait à rien au final. « Sinon, toi aussi tu dors dans la confrérie? Tu es ici depuis combien de temps? Et l'ambiance entre les Winthrop, c'est comment? » Oui oui, il en avait des questions.
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Avec Rafaël Levingston

« J'avais pas besoin de cela pour savoir qu'il faut profiter de la vie ! » C'est vrai que Brent est certainement l'étudiant qui profite le plus et son côté un peu jem'enfoutiste agace de temps en temps. Mais ce n'est pas qu'il se fiche de tout et de tout le monde juste qu'il aime croquer la vie à pleines dents et aime se moquer des gens qui font tout un plat de leur vie misérable alors qu'ils ont un toit, un boulot et des amis. Cela ne plait pas toujours et son sens de l'humour est souvent critiqué mais il se fiche pas mal de ce que peuvent penser les gens. « Mais c'est vrai qu'on pourrait penser qu'il y a une malédiction sur Harvard ! Tu devrais changer d'université si tu veux y échapper. » Il pourrait lancer une rumeur comme cela dans l'université, aucun doute que certains finiraient par le croire. Il était même persuadé que certains groupes d'étudiants se retrouveraient le soir dans une cave pour tenter d'implorer les dieux de laisser leur université tranquille ou de trouver un moyen satanique de briser la malédiction. Brent pensait plutôt que c'était la faute à pas de chance mais en tout cas, il gardait toujours le sourire malgré les épreuves. D'ailleurs, même son bras ne lui avait pas fait perdre la banane. Il faisait avec et il sait que cela aurait pu être bien pire. « Normalement jusqu'à la fin de la semaine et après j'aurais des séances de kiné. » Il voulait retrouver toute la mobilité de son bras et surtout sa résistance. Il ne voulait pas risquer de se refaire mal en tombant ou alors ne plus pouvoir faire de sport à cause de douleurs. Il avait à peine 25 ans et il avait encore tellement de choses à faire. Aussi, il savait que la rééducation serait nécessaire même si ça le soulait d'avance.

En tout cas, malgré ce qu'il s'était passé, il était impatient de repartir. Entre le Japon et le voyage à New York, ils allaient pas s'ennuyer d'ici la fin de l'année scolaire. « Et avant, on part avec les Lowell à New York ! T'arrive au bon moment en fait, tu vas pouvoir profiter de cette fin d'année de fou avec nous » C'est vrai qu'en ce moment, il était un peu moins question des cours et des examens mais plutôt des voyages et de la détente. Quoi qu'il en soit, en ce qui concernait son bras et le sport, Brent espérait pouvoir être débarrasser de son écharpe avant de partir. « On devra attendre un peu pour le basket. J'veux être en pleine forme pour avoir une petite chance de te battre même si cela semble trop compliqué. » Il lui avait adressé un sourire. « Non j'ai un appartement sur Boston ou je vis avec ma soeur mais il m'arrive de dormir ici quelques fois » Notamment quand y'a des grosses soirées sur le campus. « J'suis là depuis septembre et je peux te garantir que t'as fais le bon choix. Ici, on s'entend tous vraiment bien et pas de filles dans la maison pour foutre le bordel entre nous ! »
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Changer d'université? Quelle idée. Bon, c'est vrai qu'il y avait matière à discuter sur une possible malédiction, mais Rafael ne voulait pas quitter Harvard à cause d'une supposition. Il faut pas tomber dans le parano non plus. Pendant longtemps il avait rêvé d'intégrer Harvard sans croire que cela serait possible. Et il 'y serait sans doute jamais parvenu s'il n'avait pas été aussi doué en sports, il le savait, mais à présent qu'il s'y était fait une place, il ne comptait pas quitter cet endroit. Il faudrait être fou. « Non non, j'y suis, j'y reste. Ca me plait bien d'être un Winthrop... Enfin, je n'en suis pas encore un officiellement, mais je me comprends. Cette confrérie a l'air géniale et j'ai déjà l'impression d'être chez moi ici, je ne veux pas partir... Quitte à devoir subir une nouvelle catastrophe, mais ce n'est pas grave, je suis prêt. » Avait-il riposté en plaisantant. Après tout, n'importe quoi pouvait arriver n'importe où. Si on commence à penser à tout ce qui peut arriver dans une vie, on ne vit plus. Il arrivera ce qui devra arriver, en attendant, Rafael n'avait envie que d'une chose :profiter de l'honneur qu'il avait d'être ici. Après tout, être élève à Harvard, ce n'était pas donné à tout le monde. « Au fait, tout à l'heure, en arrivant ici, j'ai vu un gars dans le couloir déguisé en une espèce d'oreiller géant qui courait comme il pouvait après des filles pour leur réclamer un câlin... Avant de se rétamer par terre, le pauvre... J'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'un bizutage... Rassure-moi, les défis à faire ne sont pas tous aussi fous? » Bon, il devait s'attendre que pour faire partie intégrante d'une confrérie il fallait faire ses preuves, mais quand même. Lui-même ne savait pas s'il serait prêt à se déguiser en oreiller géant juste pour faire honneur au Winthrop. « Tu as dû faire quoi, toi? » Autant demander pour avoir une petite idée. Il savait qu'il s'en sortirait mieux s'il était préparé. En même temps, il était tellement motivé à devenir rouge officiellement qu'il savait qu'il serait capable de faire n'importe quoi. Quitte à se mettre la honte. En relativisant, il se rassurait en se disant que tout le monde ici avait eu à faire ce genre de défis. Dès lors, autant y aller à fond. Comme l'autre gars tout à l'heure. Mais c'est vrai que pendant un moment, Rafael avait eu pitié de lui, surtout lorsque ce dernier s'était étalé de tout son long... Mais c'était avant que les filles fassent machine arrière pour se laisser tomber sur ce grand coussin à disposition. Tout ca s'était fini en état de rire général de la part de tout le monde et en immense calin collectif. Peut-être qu'il aurait la même chance et que ses futurs défis lui permettraient de rencontrer des filles super sympas. Il en avait déjà vus quelques unes qui lui avaient tapés dans l'oeil dans un des couloirs de l'université, mais en présence de Jay qui lui faisait visiter, il s'était dit que ce n'était pas le moment d'aller les voir. Oui, Rafael et les filles, c'est une grande histoire. Et c'est vrai qu'il y en avait des très bien à Harvard, d'après ce qu'il avait pu voir. Le voyage à New-York en tout cas tombait bien, il pourrait faire sans doute connaissances avec certaines d'entre elles en dehors des murs de l'iuniversité. Et ça, ça ne pouvait que lui plaire. Aussi, il avait vite rattrapé un large sourire alors qu'il s'adressait à Brent en laissant ses pensées de coté. « Ca va être génial. Je pensais pas que je pourrais voyager aussi souvent en étant ici et New-York et le Japon en même pas deux mois d'intervalles, c'est parfait. On peut pas rêver mieux. » Surtout pour lui qui adore voyager. Une chance pour lui qu'il avait pris l'option sports en études majeures car il savait qu'il aurait bien du mal à se consacrer à ses livres après tout ca. Quand aux langues pour ses études mineures, il avait déjà le français à travailler en moins car il le maitrisait. Il n'aurait donc plus grand chose à se soucier pour passer ses examens.  « Tu me diras quand ca ira mieux. Et t'inquiète, je me mettrais à ton niveau, pour augmenter tes chances. On sait jamais, peut-être que tu gagneras. » Sur un terrain, dans une équipe, il a tendance à jouer pour gagner, mais lorsqu'il joue pour le plaisir, il ne se prends pas toujours au sérieux, se donnant même l'occasion de perdre, ça ne le dérange pas. « Tu as une soeur? Elle a quel age? C'est quoi son prénom? Elle a un copain? J'espère que tu me la présentera. »  Les filles, second sujet de conversation après le sport à ne pas aborder avec Rafael qui peut très vite se montrer très curieux.
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