Bon, Haytam était à la Dunster House. J'poussais un soupir attachant mes cheveux en une queue de cheval avant de prendre la direction de cette maison. C'était le genre de détour qui sortait considérablement de mes habitudes puisque généralement, j'aimais bien rentrer directement à la Lowell après avoir finit mes cours mais.. Ces derniers j'évitais ma colocataire qui était aussi ma cousine. Disons que je savais pas vraiment gérer les tensions et qu'être en froid avec elle, c'était carrément un calvaire. Alors non, je tentais de m'occuper autrement. Puis y avait un moment que j'avais pas été avec Haym' disons que j'étais pas du genre à faire le premier pas vers les gens alors forcément, ça limitait les relations. Mais voilà, j'avais envie de le voir même si je continuais à le trouver légèrement bizarre et j'venais d'arriver devant la bâtisse que je trouvais toujours aussi impressionnante. C'était le moment que choisissais un Dunster pour sortir me laissant le chemin libre pour pénétrer à l'intérieur. Haytam était bien là, bouquin à la main, avachi sur le canapé de la salle commune. T'en a pas marre de jouer au mec cultivé ? que je lui balançais avant de rire. Simple taquinerie m'voyez.

Mais en même temps, Haytam, il avait toujours ou presque un bouquin à la main. C'était à s'demander si au fond, ça lui était pas carrément greffé. Qu'on se le dise, j'adorais lire, vraiment. Y avait pas une journée ou je lisais pas au moins un chapitre d'un livre quelconque mais.. Disons que j'étais plus branchée fantastique. Le genre de truc capable de me faire rêver un peu, c'était pour m'évader quoi. Alors que lui, non. Je lisais le titre à la dérobée avant de soupirer. Médecine transhumanisme. Sérieusement ? C'était pire que s'prendre douze somnifère d'affilés tout en tentant de lutter contre le sommeil. Mon dieu, Sam pouvait bien dire ce qu'elle voulait mais Haytam était carrément pire que moi niveau occupation. Peut être qu'il faudrait que je demande à ma chère cousine de nous aider un peu. Quoi qu'avant ça, il faudrait probablement que j'attende que les choses s'arrangent entre nous. Ce qui n'arriverait probablement pas si je continuais à l'éviter de la sorte. J'viens voir mon Dunster préféré, y a un souci ? Bah quoi ? Je lui lançais un peu des fleurs au passage avant de lui adresser mon plus beau sourire. Maintenant, pose ton libre merdique Haytam et profite de ma présence. Ahem. Quoi que j'étais pas tant un cadeau que ça. Mais je peux m'en aller si tu veux pas de moi.. Mine chagriné au rendez vous, j'adoptais mon regard larmoyant histoire de le faire culpabiliser un peu. Voilà.

Ouais bon, peut être que des fois j'étais un peu trop fourbe pour le coup. Mais j'y pouvais quoi moi ? J'avais cette tête d'ange et à peine je prenais une mine triste que tout le monde craquait. C'était un don qu'il fallait pas me donner voilà tout. Bien sûr que je l'utilisais quand j'en avais besoin, comme maintenant en fait. Même si dans tout les cas je doutais fortement qu'Haytam me mette à la porte. T'as pas l'air vraiment convaincu. Non, vraiment pas. Pourtant, il me faisait de la place sur le canapé et je me laissais tomber dessus avec un petit sourire alors qu'il refermait son livre pour le poser. La routine. J'appréhende un peu le spring break. Ouais. Parce que tout le monde parlait d'une fête gigantesque rythmé par l'alcool et ça, c'était pas trop mon délire. J'avais déjà galéré à faire en sorte que mes parents me laisse y aller mais au final, je me sentais plus à côté de la plaque qu'autre chose. J'buvais pas, je fumais pas ni rien de tout ça à cause de mes problèmes de santé alors forcément, j'avais peur de me sentir un peu à la ramasse quoi. Et toi ? J'savais même pas s'il y allait en fête. Disons que nos conversations étaient plutôt rare et.. Ouais, j'connaissais pas grand chose de sa vie tout comme il ne connaissait pas grand chose de la mienne à vrai dire. Crap. On était des potes bizarre en fait. Parfois, je me demandais même si on l'était vraiment.

Peut être que non. On s'faisait juste la conversation de temps en temps mais ça voulait pas dire qu'on était potes. La preuve, on s'appelait jamais, nos moments ensemble était assez rare et quand ils arrivaient, disons qu'on avait pas des tas de sujets de conversation. En fait, on s'confiait même pas. Disons qu'on était peut être bloquée au stade connaissance, j'savais pas. Mais je l'aimais bien moi au fond Haytam. J'savais bien que pendant longtemps je l'avais catégorisé "mec bizarre" mais j'étais pas très nette non plus alors forcément, ça comptait pas. Héééé. Est ce que tu es en train de me juger là ? Non mais parce que ça va le faire. J'arquais un sourcil avant de me rendre compte qu'en fait, il avait pas tellement tord. J'étais carrément du genre à attendre à ce que les gens extériorisent leurs émotions puissance mille pour être convaincue qu'ils étaient content/triste/énervé. Bref, quand je disais que j'étais pas nette. Ouais, je me disais que ça pourrait être chouette de voir le Chili. Et puis au moins, j'aurais fais ça avant de mourir. Bah.. QUand tu fumes pas, que tu bois pas, le terme Spring Break perd de son intérêt. J'sens que je vais finir seule H24 avec un livre en main. Ouais, pendant que tout le monde ferait la fête, moi je regarderais la télé comme une âme en peine dans la chambre d'hôtel. Belle perspective. Oh, viiiiiiens. Ouais, j'voulais. On pourrait se soutenir comme ça. S'moquer des gens vomissant dans la rue, rester sobre à deux. Ce serait sûrement bien. Tu seras mon allié, s'il te plaaaaaaaait.

Puis probablement que j'en aurais besoin. Ouais. Avoir cette personne plus ou moins comme moi qui ne me lâchera pas parce qu'il était complètement addict à la Vodka. Puis franchement, c'était bien mieux d'être en duo, pas vrai ? Moi, j'voulais pas être seule mais j'avais envie d'aller au Chili. Rien que pour le voyage quoi. Ouais, moques toi de moi va. Je lui adressais une grimace avant de secouer la tête. Bref, je lui faisais un topo du niveau de chiantissime que ça serait vu mon cas et m'sieur s'foutait de moi encore une moi. J'y peux quoi si t'es tout comme moi ? Et ouais, c'était pas de ma faute hein. Puis moi, j'aimais bien savoir que j'étais pas la seule bizarre au monde. Parce que très honnêtement, quand j'entendais tout le monde parler de fête, de dernière cuite et autre, je me sentais carrément à part. Comme si je venais d'un autre monde et que j'étais pas normale. Ce qui était probablement le cas en fait. Alors tu viens ? Promis, je serais l'alliée la plus cool au monde. Du moins, j'essaierais. J'savais bien que parfois, je me montrais un peu trop insupportable mais ça, j'y pouvais pas grand chose. Dis oui, dis oui, dis oui. Regard de chien battu à l'appui, tout les moyens étaient bon pour le faire craquer au moins un peu. Ouais allez, craaaque Haytam.