Dumb and Dumber × ft. EVAN & CLAY

" Non tu n’es pas obligé de terminer l’interro je vois bien que tu n’as pas écouter, mais si tu veux tu peux suivre le cours d’histoire après l’interro. " Excellent parce que je n'ai nulle envie de reprendre des études à temps plein. Ecouté? Je n'étais même pas présent à ses précédents cours mais maintenant que Dean a quitté son poste de professeur, j'erre de temps à autres parmi les étudiants à la recherche de Solveig qui pourrait peut-être m'éclairer d'avantage sur la disparition si soudaine de mon ami. Même après avoir tenté d'aguicher Annalynne... Au final, on ne sait jamais réellement ce qu'on perd qu'une fois que l'on y est confronté et son absence se fait clairement ressentir.

Je remonte donc m'installer auprès de l'étudiante, de ma petite Dunster qui rougit pour seule et unique réaction tandis que je reprends place pour les observer terminer leur interro. Mes yeux se posent un peu sur les copies qui sont juste devant moi au rang inférieur, oubliant un instant que je dois moi aussi toujours emprunter ce masque d'étudiant un peu trop âgé. Beaucoup de croix ne correspondent pas, preuve que certains ont bien suivi alors que d'autres pas. Jusqu'à la dernière minute, ils sont presque tous assidus la tête sur leur copie lorsque ma petite voisine me souffle très discrètement " T'es là pour cafter au nouveau proviseur si Hasting est compétant, pas vrai? Clair que t'es pas étudiant." J'hausse les épaules tout en gardant le silence. Ca aurait pu l'être et pourquoi ce fameux Proviseur n'en a pas déjà eu l'idée, je me le demande d'ailleurs. Peut-être est-ce pour cette raison que Carmichael ne donne plus de nouvelle, muté sur un autre Campus faute d'avoir l'œil et les mains un peu trop sur ses élèves. On ne se refait pas... Winthrop un jour, Winthrop toujours. Voilà les dernières minutes viennent de s'écouler et chaque copie est glissée au bout de chaque rangée pour former un petit monticule de papier. Il est temps de commencer le cours à présent.

Dumb and Dumber × ft. EVAN & CLAY

Ma petite voisine dont la sympathie à mon égard à disparu suite à l'appel avorté me prête tout de même son bouquin. Putain Evan... L'histoire c'est chiant et compliqué mais tout de même, t'aurais pu leur conseillé quelque chose de moins épais. Mais lorsque les copies finissent entre les mains du bon prof qui chemine entre les étages, il en profite pour m'en remettre un exemplaire. J'espère qu'il ne me le fera pas payer pour ce que je compte en faire. Le livre doit faire dans les 900 pages et celles que nous devons étudier sont sans illustration ni schéma. Que des caractères en minuscule... Bref, voilà que Evan commence son interrogatoire histoire de voir si ses élèves suivent bien ce qu'il raconte et contre toute attente, beaucoup y répondent avec brio quand en bas, l'une des filles se retourne pour rire avec l'une de ses camarades. Je rêve ou quoi? Elle s'est crayonnée sur les paupières " I love you " puis se retourne pour faire du gringue au prof qui est devant. Voilà pourquoi les premiers rangs sont, non sans grande surprise, surtout occupés par des étudiantes. J'en claque ma main sur mon front lors que ma petite voisine me murmurer  " Encore une Cabot qu'il va sauter...". Je me retourne vers elle surpris parce que ce n'est pas le genre du prof contrairement à Carmichael. " Pas Evan " Merde... Je viens connement de me trahir en prononçant son prénom et elle s'insurge subitement " Tu le connais alors! " . Non sans dec', je n'aurais jamais eu son portable sinon. " Ça veut dire que c'était peut-être le vrai numéro?? " Et c'est une Dunster? Bravo. Spirituellement parlant, je les pensais beaucoup plus vifs d'esprit que cela. Alors cherchant une échappatoire, c'est mon téléphone qui se met à sonner de façon bruyante, suffisamment pour en faire retourner quelques uns. Mais les ennuis ne font que commencer: à la porte en contre-bas une silhouette vient d'apparaitre et subitement tous les élèves sont de nouveau silencieux .... Le nouveau Proviseur en personne vient se présenter.

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" Qui va se taper qui mademoiselle ? " Vachement fort le prof, il doit porter des sonotones poussés à bloc niveau réglage pour entendre d'aussi loin. Bref grillés... Lamentablement même puisqu'il nous dévisage tour à tour juste avant d'annoncer sans retenue au beau milieu de l'amphithéâtre " Ah je vois c’est de moi que vous parlez mademoiselle s’il vous plait sortez de mon cours et aller au bureau de la direction et à l’avenir garder ce genre de commentaire pour vous je vous prie." La Dunster risque de passer un sale quart d'heure et par ma faute en plus. Mais tant pis, elle se lève déjà, plie bagage et prend congés non sans me faire un beau doigt d'honneur en guise de remerciement. Puis c'est à mon tour de trinquer. " Monsieur Cooper ça veut dire quoi tout ça rester après mon cours afin qu'on discute tous les deux." A peine sa réplique de ténor terminée que mon téléphone subitement s'anime. Un coup d'œil rapide et c'est le numéro du boulot qui s'affiche à l'écran. Encore le jeune de garde qui ne sait faire la différence entre un formulaire de dépôt de plainte et celui d'un vol je parie. Et voilà, remarqué. Au moins je pourrais me consoler en me disant que j'ai pu m'être un peu d'animation durant son cours et tester ses capacités. Cela dit, il aurait certainement mieux valu que ce soit un autre jour, durant un autre cours que celui que le Proviseur a justement choisis pour l'évaluer. " Monsieur Cooper votre portable je vous prie." J'en souffle déjà avant de me relever péniblement afin de descendre les estrades une à une afin et d'arriver à son niveau. Il ne veut pas que j'aille au coin non plus? Je prends tout de même un moment pour éteindre le portable complètement et lui glisse une excuse valable si tant est qu'il comprenne un peu:   " Le boulot " . Et là apparait par la porte la silhouette du dirlo tandis que je lui remets mon cellulaire en main propre, déjà blasé de me voir amputé de mon bien personnel devant cette majorité d'étudiants. Le silence est soudainement de rigueur et Evan retourne bien évidemment derrière son bureau pour me laisser en plan connement. Soit je regagne ma place dans les hauteurs, soit je patiente.

Finalement j'opte pour la deuxième option et reste planté là pendant que le grand chef s'avance et prend la parole. Il se présente une nouvelle fois, très classe et très stylé dans sa façon de parler alors que tous les étudiants, étrangement, se sont levés. Puis ses yeux s'arrêtent sur moi. " Et vous? Qui êtes vous? "  Lui saura de toute évidence que je ne suis pas un étudiant car il doit connaitre, en bon proviseur qu'il est, tous les dossiers compilés dans son bureau. Alors naturellement et peut-être sous le regard surpris d'Evan, j'accuse le coup pour lui répondre: " M. Cooper. L'assistant de M. Hasting, nouvellement arrivé. "

Dumb and Dumber × ft. EVAN & CLAY

Le Proviseur cherche aussitôt confirmation auprès du bon professeur qu'il connait depuis un certain temps à présent... Plus qu'il ne me connait moi à l'évidence. Attention, l'heure de savoir si Evan va me balancer approche à grands pas et j'y vois là un test de loyauté. Nous sommes alors deux à le dévisager, moi et son supérieur hiérarchique, même si au derrière bon nombre d'étudiants pourraient me vendre le cul très facilement. " Oui Monsieur le proviseur Monsieur Cooper est mon assistant." Soulagé, je dénigre pourtant le regard du Directeur de l'établissement quand il se permet de me juger avec animosité. Ok, je n'ai pas l'apparence d'un enseignant mais ce n'est pas l'habit qui fait le moine, je pourrais amplement les éduquer en matière de droit puisque j'ai obtenu aisément mon Master il y a quelques années de cela. Les lois, la constitution et tout ce qui ce rapporte à la législation n'ont plus de secret pour moi. Il continue quelques secondes à me scruter comme une bête de foire avant de se retourner et de quitter les lieux sans ajouter un mot de plus.

Mais je sais très bien qu'il va revenir dès qu'il aura compilé les dossiers de ses employés, juste par curiosité. Alors je m'approche d'Evan pour lui tendre la main en geste de remerciement lorsqu'il me souligne qu'il a risqué gros sur le coup, sa place même surement. " Inutile que tu prennes plus de risques ". Et je grimpe rapidement les étages pour récupérer mes affaires avant de redescendre gaillardement les marches, sac sur le dos pour une dernière fois le gratifier d'un sourire: " J'te dois une bière. Mais.... " . Il me faut cependant régler un dernier détail avant de m'éclipser, quelque chose que je dois récupérer... " Mon téléphone... Je t'appellerais pour aller boire un verre. "

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