Situons nous il y 2 ans de ça, en 2014 au niveau du temps. Je venais tout juste d'arriver à Cambridge, enfin, ça faisait déjà un an, mais pour moi, cela faisait comme si ce n'était que quelques mois. La ville est charmante, très inspirante pour mon live, mais je me sentais tout de même seul. Je m'étais fait quelques amis, mais rien de bien fou. Comme à Dublin, c'est peut-être parce que je passais trop de temps dans les bouquins. Je sais que les jeunes de mon âge sont toujours dehors à faire la fête, à boire, à se droguer, à aller au cinéma etc mais moi, ce que j'aime, c'est resté pour écrire mon livre.

Un beau soir de décembre, un ami a finalement réussi à me faire sortir. J'aime faire la fête, mais je suis généralement le Sam de la soirée, celui qui ne boit pas ou un verre seulement. Est-ce que je vais raccompagner mes amis chez eux ?  Je ne sais pas, ils sont venus à pied, habitant tous dans leur maison de l'université. Moi, je préfère avoir mon appartement, c'est beaucoup plus calme. A cette soirée donc, je m'ennuie un peu. J'ai bu un verre, je pourrais me déhancher sur la piste de danse, mais ce n'est pas mon genre, et je déteste la musique électronique. Elle a le don de me donner mal à la tête. Ayant les mains pleins d'alcool, une amie a eu la bonne idée de renverser son verre de partout, je les quitte pour aller aux toilettes, afin de me laver les mains.

Quelques minutes plus tard, je ressors de la pièce, les mains toutes propres. J'ai envie de fumer, tiens, je vais fumer. Quittant la boîte de nuit pour son extérieur, j'enfile ma veste en cuire pour ne pas avoir froid, puis me poste dans un coin où je peux fumer tranquillement. Je suis dans un coin sombre, bien loin de tout le brouhaha. Quelques paroles d'une jeune femme attire mon attention sur le côté, dans la ruelle plutôt sombre. Sur le coup, je ne comprend pas ce qu'elle raconte, du coup, je m'en approche légèrement, faisant mine de chercher quelqu'un. Je comprend alors ce qu'il ce passe. Hey toi là, laisse la tranquille, je m'écris en jetant ma cigarette à Terre pour venir aider la jeune femme. Va te faire foutre connard, me répond-il tout en plaquant la jeune femme contre le mûr. Là, je vois rouge et une onde de chaleur commence à me monter. Je t'ai dit de la lâcher, je hurle à nouveau à l'homme, avant de le tirer en arrière et lui mettre une belle droite. Un beau geste qu'il me rend avec plaisir, mettant mon nez en sang. Bon, il veut jouer à ça. Je ne suis pas ce genre de mec, mais là, il va trop loin. Après lui avoir explosé deux trois fois la tête, il finit par partir, nous traitant de tout les noms. Vous allez bien ? Il ne vous a rien fait ?, je demande en me retournant vers la jeune femme.

Les boîtes de nuit, ce n'est vraiment pas mon genre. Enfin, j'aime bien ça mais c'est plutôt chiant et prise de tête. Quand on est en boîte de nuit, il y a toujours des jeunes femmes qui se donnent l'autorisation de te chauffer, comme si tu étais une baraque à frites. Elles se sortent leur poitrine beaucoup trop refaite, mettant leur bouche en cul de poule. On peut dire la même chose des hommes, qui mettent des chemises beaucoup trop moulante, histoire de montrer leurs atouts sans être à poil. Moi je préfère les soirées à la maison, enfin arrosées mais à la maison. Là au moins, on connait généralement toutes les personnes ou presque. En plus de ça, si les amis sont bourrés, je n'ai pas besoin de raccompagner, puisqu'ils n'auront qu'à resté dormir sur place.

Ce soir donc, je suis dans une soirée à laquelle je n'avais pas très envie de venir. Comme c'était prévue, les filles essayent de me mettre leur poitrine sous leur nez, tandis que mes amis sont à moitié morts sur le canapé. Génial, je vais fumer moi hein. Dehors, de drôle de bruits m'interpellent.  Une jeune femme se fait harceler par un homme, dans le coin d'une ruelle sombre. Je ne prend le temps de réfléchir que 5 secondes, avant de venir à son secours. Bon, il faut dire que je suis tombé sur un costaud, mais j'arrive à m'en sortir en lui mettant une bonne raclée. L'agresseur étant à présent partie, je retourne vers la jeune victime pour savoir comment elle se sent. Je hoche la tête, alors qu'elle me dit qu'elle va bien, mais elle me signale l'état de mon nez. Han merde, dis-je en passant la main sous les narines. Il ne m'a pas loupé ce con. En plus d'avoir le nez en sang, c'est maintenant ma main qui en est recouvert. Venez, on va allé plus loin, faisant un signe de tête vers la lumière, là où il y a beaucoup plus de monde.

En quittant Dublin il y a trois ans, ça a été plutôt difficile de me faire à Cambridge. Bon, heureusement pour moi mon meilleur ami est venu vivre dans la ville, mais il me fallait quand même me faire de nouveaux amis. Du coup, quand mes amis me demandent de venir en boîte avec eux, je ne peux pas vraiment leur dit non. Je ne peux pas vraiment resté dans mon coin, à lire ou à écrire. C'est ainsi que je me retrouve ce soir en boîte, enfin, actuellement dans la tue à jouer Superman sans collants, sans moule cacahuète et surtout sans cape.

Dans cette ruelle, je regarde la jeune femme qui tremble, qui a peur. J'essaye de la réconforter comme je peux, en disant quelques mots mais elle semble s'être focalisée sur mon nez qui saigne. Merci bien, dis-je à la jeune femme en prenant le mouchoir qu'elle me tend. J'essuie tout d'abord ma main, puis le nez, collant le tissu sur mon nez. Tout en faisant cela, je me dirige vers le monde tout en marchant aux côtés de la jeune brune. Ne me remercie pas, c'est tout à fait normal, je lui répond en souriant, retirant le mouchoir de mon nez. Au fait, je m'appelle Kyle, dis-je en souriant à l'inconnue.

Partout dans le monde, plus d'une femme sur cinq se fait harceler. Que ce soit oralement, verbalement ou sexuellement. Alors quand on peut venir en aide, pourquoi se poser des questions ? Je ne joue pas les héros, j'empêche juste q'une action horrible arrive à une pauvre innocente. Alors oui, ça me gêne qu'elle me remercie pour se geste, bien que pour moi, ça soit tout à fait normale de le faire. Je suis aussi content de ne pas avoir écouté ma mère, qui voulait que j'arrête de fumer. Sans la cigarette, je ne serais jamais sortie, et la jeune femme se serait sûrement faire violer dans cette ruelle.

A présent, tout va bien. Je suis un peu sonné, elle effrayée, mais nous allons bien. Je saigne, mais ce n'est pas bien grave, ça va s'arrêter. De rien, finis-je par lui répondre en lui souriant. Allant jeter le mouchoir en sang dans la poubelle, je me présente à l'inconnue qui en échange, me donne aussi son prénom. Enchanté de faire ta connaissance, je lui répond en lui souriant, tout en allumant une cigarette. Je la regarde, il fait froid et elle ne porte rien de bien chaud. La cigarette du bout des lèvres, je retire ma veste pour lui mettre sur les épaules. Tirant sur ma clope, je laisse la s'échapper de mes lèvres. Souhaites-tu que je te ramène ?, je lui demande, en regardant tout autour de nous. Elle ne semble pas être accompagnée, ou il faudrait que ses amis se mettent un  peu à s'inquiéter de son absence.

Je connais enfin le prénom de la victime. Bon, quand je dis enfin c'est que je peux mettre un prénom sur son visage et non pas parce qu'elle aurait pu me le dire plutôt car non, elle ne le pouvait pas. Je n'ai jamais prit des cours de défense, ou de combat. J'ai juste un père fan de ce genre de pratique, et qui a voulu enseigner deux, trois choses à son fils. Et voilà que c'est moins de 20 ans plus tard, que je me sers de ce qu'il m'a apprit. Fumant ma cigarette, tout comme elle d'ailleurs, je remarque qu'Athéna est frigorifiée. Je retire donc ma veste, afin de lui donner. J'ai un pull, on va dire que ça ira puis étant Irlandais, je ne crains pas vraiment le froid. Tout en tirant sur la cigarette, je lui propose de la ramener chez elle. J'en ai marre d'être ici, puis mes amis sont à moitiés morts dans la boîte, donc non, je n'ai rien de bien intéressant à faire, je lui répond en souriant, attendant qu'elle ouvre la marche, histoire de partir dans la bonne direction. Nous marchons donc lentement mais sûrement, tout en profitant de ma cigarette. Tu es à l'Université ?, je lui demande, tout en tournant mon regard vers elle. Quitte à la ramener, pourquoi ne pas apprendre à la connaître ?.