Et vas y qu'elle arrête pluus de rire, j'ai l'impression que je viens de sortir la blague de l'année alors que merde, non, je viens juste de balancer une anecdote de mon quotidien. Je suis un vrai clown ambulant, mais genre pas ceux qui font des blagues, plutôt ceux qui se prennent des coups, tombent, se cognent, et font rire tout le monde. Ouais, c'est ça, c'est moi. Je crois que tu viens de me détrôner dans la catégorie gaffe, j'en peux plus. Je me courbais légèrement comme pour faire une révérence tout en restant assise, amusée.  « Merci, merci, je travaille dur pour entretenir ma réputation. Prochaine étape, je pense me cogner contre le vice président winthrop pour qu'il me renverse mon café dessus. Oh wait. Already done. » Ou l'art d'en rajouter une couche. Puis, passé la question con du "depuis quand t'es là", Jordan me demanda : T'étudies quoi ? Je refermais mon livre pour en montrer la couverture. Bouquin sur les ordinateurs.  « Informatique. Et musique, d'où le côté "Lowell". Et toi? »  

Un jour, j'prendrais des cours pour être meilleure en relationnel, promis. Mais pour le moment, j'faisais du mieux que je pouvais pour me montrer sympathique. Quoi que ma mère avait tendance à dire que c'était inné chez moi. Ouais. Paraissait que j'avais juste besoin de sourire pour charmer les gens. J'savais pas tellement si c'était positif ou non. Sourire, c'était bien. Ne pas être capable d'en placer une par la suite ? Beaucoup moins.  « Merci, merci, je travaille dur pour entretenir ma réputation. Prochaine étape, je pense me cogner contre le vice président winthrop pour qu'il me renverse mon café dessus. Oh wait. Already done. » J'ouvrais la bouche me demandant si elle était vraiment sérieuse pour le coup ? Genre elle avait fait la quiche avec la présidence Winthrop comme ça ? Mon dieu, j'étais tellement heureuse que ça ne me soit pas arrivée à moi pour le coup. Ok, tu m'impressionnes. Carrément même. Voyons voir si tu peux battre celui là. J'esquissais un sourire malicieux avant de reprendre. Y avait ce garçon qui me plaisait bien et, j'arrivais pas à décrocher mon regard de lui. C'était pendant une soirée, donc y avait plein de gens. Résultat, j'ai glissé sur une flaque de bière et j'ai fini tête la première dans le saladier à punch. M'dis pas que tu bats celui là aussi sinon, j'vais finir par me sentir nulle dans mon propre domaine.  « Informatique. Et musique, d'où le côté "Lowell". Et toi? » Ow, informatique. Genre elle hacke les gens et tout ? Non mais parce que si c'était le cas, j'voulais bien qu'elle fouille du côté du nouveau fiancé de Sam. Les arts plastiques et l'histoire de l'art. Totalement Lowell quoi. 

Plus tarte que moi, j'suis pas sûre qu'y ai. Parce que là, j'ai mentionné que Joachim et Andrew, mais y a aussi eu Deven, Camilo.. Et j'suis sûre que là, tout de suite, j'en oublie. Jordan en restait bouche bée, et j'pouvais pas m'empêcher de rire à ma propre connerie. Ok, tu m'impressionnes. Voyons voir si tu peux battre celui là. Je me redressais correctement, parfaitement attentive. Y avait ce garçon qui me plaisait bien et, j'arrivais pas à décrocher mon regard de lui. C'était pendant une soirée, donc y avait plein de gens. Résultat, j'ai glissé sur une flaque de bière et j'ai fini tête la première dans le saladier à punch. Oh mon dieu. Je visualisais tellement la scène que plus elle avançait dans son récit, plus je riais fort. Les mains en l'air en signe de défaite, je dis néanmoins:  « J'vois que j'ai trouvé une digne adversaire, bravo. Mais attends, c'est un autre level mais si on part sur les garçons: Je craque depuis cinq ans sur mon meilleur ami depuis dix ans. Sauf que ma mère s'est mise en couple avec son père, et du coup maintenant on est demis frères et soeurs. » Oh mon dieu j'viens vraiment de parler de ma situation avec Osean à une fille que j'connais depuis cinq minutes ? Je fis un sourire amusé, mais aussi timide, avant de lui demander ses études. Les arts plastiques et l'histoire de l'art. Totalement Lowell quoi. -  « Ah ouais, totalement quoi. Moi l'dessin c'est mon vice, j'fais des batons. »

Ne pas choisir la Lowell House après avoir prit un cursus totalement artistique, ça aurait été idiot. Quoi que ça pouvait arriver en fait. Mais, j'étais dans mon élément ici et je ne me voyais absolument pas choisir une autre maison. C'était carrément impossible. Bref, j'reprenais la parole pour lui raconter une de mes mésaventures et j'sentais bien que j'avais capté son attention. Du moins au début puisque je n'avais même pas fini qu'elle s'mettait à rire de plus en plus en plus. Ouais bah en même temps, tout le monde aurait rit en assistant à une scène comme celle là. J'me souvenais encore de la suite. Les cheveux imbibés de liquide, le visage tout collant et cette honte que j'avais pu ressentir. Mais c'était tellement habituelle chez moi que j'avais fini par faire une révérence pour saluer mon exploit.  « J'vois que j'ai trouvé une digne adversaire, bravo. Mais attends, c'est un autre level mais si on part sur les garçons: Je craque depuis cinq ans sur mon meilleur ami depuis dix ans. Sauf que ma mère s'est mise en couple avec son père, et du coup maintenant on est demis frères et soeurs. » Ew. Ouais, non. J'pouvais pas la battre sur c'coup là et putain, c'était quoi cette situation de merde en vrai ? D'ailleurs, ça ressemblais vachement à une confidence ce qu'elle venait de dire. J'savais pas tellement si elle en parlait à tout le monde ou pas mais.. Ouais, ça sonnait comme une confidence. Si tu veux mon avis d'adversaire, ça change pas le fait que vous n'avez aucun lien de parenté. Peut être que c'est bizarre et tout le reste mais, tu devrais faire ton choix en fonction de ce que tu ressens. Et si ça fais cinq ans, moi j'aurais tendance à dire que c'est pas un amour d'adolescent. Bonjour, je m'appelle Jordan et je suis la sagesse. « Ah ouais, totalement quoi. Moi l'dessin c'est mon vice, j'fais des batons.  » God, j'étais tellement en train de visualiser Maddy dessinant un bonhomme en bâton. Et un pour une jambe, un autre pour le corps, deux autres pour les bras. Y avait tellement de gens qui faisait ça. J'pourrais peut être t'apprendre.

Ca y est, j'étais lancée. J'venais visiblement de trouver une digne adversaire en matière de maladresse dans la Lowell, et j'sais pas comment, j'en suis venue à lui balancer ma pire maladresse, arrivée sans que j'puisse rien y faire: Mes sentiments pour Osean, nos parents en couple. Et genre ils s'aiment hein, parce que j'avoue... Sur le coup, j'ai espéré que ça colle pas entre eux. Sauf qu'ils sont putain d'amoureux. Ca craint. J'suis très heureuse pour eux, mais ça craint pour moi. La grimace de Jordan m'arracha un sourire gêné. J'aurais ptet pas du mentionner ça à une inconnue. Mais non, au final, elle répliquait le plus simplement du monde: Si tu veux mon avis d'adversaire, ça change pas le fait que vous n'avez aucun lien de parenté. Peut être que c'est bizarre et tout le reste mais, tu devrais faire ton choix en fonction de ce que tu ressens. Et si ça fais cinq ans, moi j'aurais tendance à dire que c'est pas un amour d'adolescent. Badaboom. Elle a pas tort, et j'le sais. Chaque fois j'me convainc que j'confonds amour fraternel et amour .. ben amour quoi. J'veux dire, de base, j'suis une handicapée des sentiments, et j'ai jamais été amoureuse, c'est possible que j'confonde! Mais est-ce qu'une "soeur" mate son frangin, et est jalouse de ses amies ? Non. Err. Je haussais une épaule, grimaçant à mon tour avec un léger rire. « T'as pas tort. Mais sachant que c'est un boulet pas capable de le voir, j'me vois pas trop aller agiter les bras devant lui et risquer de péter notre amitié. Ca foutrait une drôle d'ambiance dans la baraque.  » Et on dérivait sur le sujet de son domaine de prédilection: Le dessin. Chose que j'sais absolument pas faire, et bon, c'est surtout parce que j'ai jamais tellement essayé, trop occupée à apprendre une nouvelle langue ou un nouvel instrument. J'pourrais peut être t'apprendre. Je haussais les sourcils, surprise.  « Sérieusement ? » Elle blague peut-être hein, sait-on jamais. Je fermais mon bouquin, clairement partie pour arrêter de lire.  « C'est gentil mais clairement, j'pense que tu t'arracherais plus les cheveux qu'autre chose avec moi. »

Forcément que ça allait demander de la patience et tout un tas d'autre tuc, le dessin c'était pas non plus donné à tout le monde mais.. C'était faisable. Fallait un peu d'imagination, un côté artistique prononcé mais si Maddy était à la Lowell, j'doutais pas une seule seconde de ses capacités concernant s'domaine. Non, bien au contraire, ça allait forcément fonctionner.  « T'as pas tort. Mais sachant que c'est un boulet pas capable de le voir, j'me vois pas trop aller agiter les bras devant lui et risquer de péter notre amitié. Ca foutrait une drôle d'ambiance dans la baraque.  » J'haussais un sourcil réfléchissant à la situation. En fait, c'était chiant les mecs aveugle. Ca m'faisait un peu penser à Zach qui était incapable de voir que j'en pinçais un peu pour lui. Et peut être que c'était idiot parce que moi j'voulais pas m'engager mais quelque fois, j'me surprenais à imaginer ce que ça pourrait être s'il ouvrait un peu les yeux. M'enfin, les mecs c'était pas très dégourdi de toute façon. Et t'as pensé aux médiateurs ? J'veux dire, si quelqu'un s'chargeait de le mettre petit à petit sur le voie ? Non mais parce que j'entends tes arguments mais toi à côté, tu l'vis comment ? C'était beau de vouloir préserver l'amitié et tout le reste mais ça changeait pas non plus le fait qu'elle ressentait des trucs et que par conséquent, ça allait vraiment rester bizarre pour elle. Encore plus s'il finissait par lui ramener une copine l'air de rien. « Sérieusement ?  » J'souriais hochant la tête pour confirmer mes dires. Ouais, ça ne me gênait absolument pas et de toute façon, j'faisais pas grand chose de mes journées. Ce serait une manière comme une autre d'avoir une vraie occupation. « C'est gentil mais clairement, j'pense que tu t'arracherais plus les cheveux qu'autre chose avec moi. » Pessimisme. Et peut être que je te découvrirais un talent hors du commun et que j'pourrais devenir ton agent. Elle saurait pas si elle n'essayait pas.

Avec Osean, ça a toujours été particulièrement chaotique. Un pas en avant, trois pas en arrière, et vas y que j'te parle plus une semaine puis on s'colle trois jours H24, mais jamais, ô grand jamais j'ai su lui dire que je le vois autrement qu'un ami. Et même si je lui disais, qu'est ce que ça changerait ? J'suis tellement pas son genre, il est bien plus extraverti que moi. Et t'as pensé aux médiateurs ? J'veux dire, si quelqu'un s'chargeait de le mettre petit à petit sur le voie ? Non mais parce que j'entends tes arguments mais toi à côté, tu l'vis comment ? Comment j'le vis ? Bonne question. Je m'enfonçais d'avantage dans mon fauteuil pour dire. « Y a pas grand monde à qui j'dis ça, alors non.. j'ai jamais vraiment pensé aux médiateurs. J'essaie de me sociabiliser pour voir si ça va l'rendre jaloux, ou lui faire comprendre que je veux pas qu'il me voie comme une soeur. Parce que merde ça craint la friendzone! » Enfin voilà, l'affaire Oseady, mystère de toute une vie. Mais passons. On parlait de cours de dessins, ensuite, que Jordan me proposait visiblement avec sérieux. Je déclinais, par pure peur de la rendre folle. Et peut être que je te découvrirais un talent hors du commun et que j'pourrais devenir ton agent. Je ris en l'entendant grossir la chose à ce point. C'est un peu extrême, là. Mais je cédais.  « Peut-être, par miracle. Ben écoutes.. Pourquoi pas ? » Soyons fous, ça ferait une corde de plus à mon arc artistique, trololo.

Probablement qu'elle n'allait pas faire des miracles avec un crayon en main mais elle ne pouvait pas savoir tant qu'elle n'avait pas tenté d'apprendre. C'était surtout ce que j'essayais de lui faire comprendre. Tout le monde était capable de dessiner, c'était juste plus facile pour certaine personne. Et puis mine de rien, c'était de la technique et ça, ça s'apprenait. C'était comme pour la musique en fait. Tout le monde était apte à jouer du piano s'il apprenait, y avait juste des virtuoses qui sortaient du lot. « Y a pas grand monde à qui j'dis ça, alors non.. j'ai jamais vraiment pensé aux médiateurs. J'essaie de me sociabiliser pour voir si ça va l'rendre jaloux, ou lui faire comprendre que je veux pas qu'il me voie comme une soeur. Parce que merde ça craint la friendzone! » J'souriais compatissante. Moi, au contraire, la friendzone elle ne me dérangeait pas tant que ça. Je cherchais même à y rester parce que c'était plus facile pour moi mais j'comprenais ce qu'elle ressentais. Je t'aurais bien proposé d'être le médiateur mais.. J'risque juste d'être une catastrophe. Et ça ne ferait rien de bon puisque j'étais quand même un sacré boulet à chaque fois que je tentais de faire quelque chose. Ouais, j'passais mon tour tiens.  « Peut-être, par miracle. Ben écoutes.. Pourquoi pas ? » j'sourirais contente qu'elle accepte. Bah parfait, suffirait juste qu'on s'retomber dessus et je tenterais d'être la meilleure prof au monde. En tout cas, c'était chouette de discuter avec toi. Assez drôle surtout.