Est ce que revenir à Harvard est une bonne idée ? Je n'en sais rien. Mais je sais que Isaac me manque, que j'ai passé un peu de temps depuis mon départ de là bas en juillet mais que depuis qu'il est rentré, il me manque. Je sais pas trop quels sentiments je nourris à son égard comme il est quand même l'ex de ma grande soeur mais voilà. Et puis il y a Adriel, cet Adriel sortit de nul part qui est finalement revenu après quelques semaines sans nouvelle et qui m'a retrouvé sans numéro de téléphone sans rien. C'est assez fou. Je préfère me dire que je reviens pour eux deux que pour Andrew ou Royce. Andrew ce mec qui m'a promis monts et merveilles plusieurs fois, m'assurant de ses sentiments mais qui n'a jamais eu les couilles de quitter sa cabot. Et Royce... Royce... Que dire de Royce... J'en sais rien, je ne sais pas non plus ce qui me mène jusqu'à chez lui. J'ai arrêté de penser à lui, à ce que j'ai vécu à cause du winthrop le temps où j'ai été loin d'Harvard. Je me suis contentée d'avoir une belle relation d'amitié par sms échangés jusqu'au moment où il m'a annoncé sa rupture d'avec Leevy, là je savais que ça serait trop compliqué à gérer et je ne voulais pas. Alors j'ai tout stoppé, j'ai arrêté de donner des nouvelles et pourtant aujourd'hui je suis là à me diriger vers son appartement. Qu'est ce que je vais y faire ? Bonne question, est ce que je vais frapper ? J'en sais rien. Je suis devant la porte et j'hésite, j'hésite mais quand je me décide à le faire la porte s'ouvre avant même que je l'ai touché. Un Royce prêt à sortir apparait devant moi. Ma bouche s'ouvre mais rien ne sort, aucun son, rien.

Je me dépêchais à finir mes cartons. Je déménageais, je n'habitais plus ici puisqu'on s'était séparé définitivement avec Leevy. Pas de retour en arrière, on ne s'aime plus et c'est mieux comme ça. Palmyr m'a encore proposé de venir squatter chez elle le temps que je me trouve un autre logement fixe car sur le coup je faisais un peu sdf. Et en attendant, Leevy était d'accord pour mettre mes cartons dans un coin de l'appartement, mais je sais que ça ne sera pas définitif, qu'un jour ou l'autre, si je venais pas les récupérer, elle s'en débarrassera. J'ai plutôt intérêt à me grouiller les fesses. J'étais venu lui apporter Oscar en même temps. Mon bébé d'amour qui grandissait de jours en jours. Ça me brisait le coeur à chaque fois que je devais m'en séparer mais il devait quand même voir sa maman. Je terminais vite le dernier carton et je le rangeais dans mon ancien bureau. De toute façon, plus personne ne mettait les pieds ici. Je disais au revoir à Oscar en lui donnant une pluie de bisous puis je disais à Leevy que je la tiendrai au courant si je trouve un appartement. Je ne pouvais pas lui faire un au revoir si chaleureux. Je prenais ma veste puis je prenais la porte d'entrée pour sortir. Je sursautais légèrement lorsque je voyais une jeune femme de taille assez petite qui se tenait devant la porte. Delilah... Le premier réflexe, fermer la porte pour que Leevy ne la voit pas. J'ai pas envie qu'elle me la casse encore. Je ne m'attendais pas du tout à la voir. Je ne sais même pas si j'étais content ou si je m'en foutais. Elle avait cessé de me répondre lorsqu'on communiquait toujours et je l'ai vraiment mal pris. Je m'étais inquiété pour elle, j'ai même cru qu'elle était morte. Je la regardais quelques secondes puis je la dépassais pour aller vers ma voiture. « Je ne sais pas ce que tu fiches ici et je ne veux même pas le savoir. » répondis-je d'un ton pas très sympathique. Je m'attendais à tout sauf à ça. J'étais peut-être en train de rêver. Elle n'était pas réelle, elle était autre part, mais pas ici. Je levais tout de même les yeux vers elle pour voir si elle ne s'était pas volatilisée comme un fantôme...

Je ne sais pas à quoi je m'attendais en me pointant là. Est ce que je m'attendais à ce qu'il me saute au cou ? Surement pas. Je ne sais pas ce que je voulais, je ne sais pas ce que je faisais devant cette porte mais je sais une chose, si je suis là c'est que j'en ai envie. Alors je reste là et je ne pars pas, même quand il ferme la porte rapidement derrière lui pour ne pas montrer à Leevy surement, que je suis là. « Si t'étais si catégorique sur le fait que tu ne veux pas me voir, tu ne crois pas que t'aurais laissé la porte ouverte et t'aurais laissé Leevy me refaire le portrait une seconde fois pour que je n'ai plus jamais l'envie de t'approcher ? » Je ne sais pas ce qu'ils font tous les deux, s'ils sont ensemble ou non, la dernière fois qu'il m'a écrit et que je n'ai pas répondu, il me disait qu'ils s'étaient séparés, là il est chez elle ou elle est chez lui, j'en sais rien mais ils sont encore tous les deux dans l'appartement qu'ils partageaient avant, du coup je ne sais pas trop. C'est assez bizarre. Je ne suis même pas contre de m'éloigner de cette porte qui peut s'ouvrir à tout moment sur ma pire ennemie. « Mais on peut s'éloigner de là. » Dis je en fixant la porte avant d'ajouter : « Je n'y vois pas d'inconvénient. » Je ne suis pas complètement suicidaire, même si Priape m'aurait surement complètement dissuadé de venir si il avait su que j'étais de retour. D'ailleurs il serait la deuxième personne que j'irais voir quand j'en aurais fini avec l'ex grand amour de ma jumelle.

J'étais frustré, c'était le seul mot qui pouvait décrire mon état d'esprit. Je lui en ai voulu quand elle a disparu de la circulation, Delilah absente au bataillon. Je ne peux pas dire que je l'ai détesté mais je lui en voulais énormément d'être partie sans me dire au revoir. J'ai tout de même cherché à communiquer avec elle et même si on se parlait de temps en temps, ce n'était pas assez. J'avais envie de la voir, de la serrer dans mes bras, de la voir en chair et en os. Mais ça, c'était avant qu'elle m'ait nié du jour au lendemain. Aucunes nouvelles. J'ai cru qu'elle était morte. Et là, elle avait le culot de venir chez Leevy comme une fleur? J'étais pas un mec rancunier mais on ne me la faisait pas à moi celle-là. Je levais les yeux au ciel lorsqu'elle parlait de blondie et de ce qu'il s'était passé entre elles. Perso, j'ai toujours dit que je n'avais rien à voir dans l'agression de Delilah. Elle avait provoqué une mafieuse! Mais je n'aimais pas me remémorer cet épisode car ça m'avait donné une mauvaise image de ma fiancée à l'époque. « Pourquoi? Car tu as envie de m'approcher maintenant? » lançai-je bêtement en rangeant mes affaires dans le coffre de la voiture. « Tu m'as bien pris pour un con. Tu pars sans dire au revoir, on reprend contact un mois plus tard et puis tu arrêtes de me répondre quand j'avais le plus besoin de te parler. » la rupture avant la naissance d'Oscar avait été difficile pour moi. J'avais eu une mauvaise période et Delilah n'était pas là. « Mais je vais quand même te poser la question... qu'est-ce que tu fais ici? » oui car au final je me posais quand même la question.

« Je suis revenue. » J'ai bien écouté tout ce qu'il m'a dit, tous les reproches qu'il m'a fait. Je sais qu'il a raison, je sais que j'aurais dû prévenir avant de partir, répondre à ses textos quand il en avait besoin. Je sais tout ça, mais j'en avais pas envie sur le moment. J'ai pas réfléchi, je ne me suis pas dit que peut être j'avais vraiment une place dans sa vie. Tout était tellement compliqué après l'altercation avec Leevy, je crois qu'en quittant la ville j'avais aussi voulu le laisser derrière moi. Mais j'avais eu trop d'espoir, je m'étais crue trop forte puisque la preuve, il était l'une des raisons de mon retour mais en plus il était le premier que je venais voir. Pitoyable. Surtout quand je vois l'accueil qu'il me réserve. « C'était compliqué... Je pouvais pas... » Je ne pouvais pas lui écrire alors que je le savais séparé de Leevy. A quoi est ce que ça nous aurait mené ? Et puis il m'avait fallu du temps, du temps pour cicatriser de ce qu'il s'est passé en mai. Physiquement ça a été long mais mentalement ça l'est encore plus et en le voyant en face de moi, je comprends que je n'ai pas complètement encore accepté ce qu'il s'est passé. « T'as pas le droit de me juger après ce que ta copine m'a fait Royce. » Ok, je veux bien avoir des torts mais quand même pas tous, et surement pas celui de m'être barrée sans rien dire même si ça ne se fait pas alors qu'il roucoulait gentiment avec sa blonde pendant que je tentais de me reconstruire.

Elle était revenue, point final. Cela ne me convenait pas comme réponse ça. Je devais me contenter d'être heureux et de faire la fête car elle était devant moi? Je n'en avais pas envie pour le moment. C'était encore trop flou. Je me montrais assez distant alors qu'au fond j'avais envie qu'on se retrouve comme avant. Je jetai un coup d'oeil par la fenêtre de l'appartement pour voir si on nous observait. J'avais encore du mal à me montrer avec elle en sachant que mon ex était juste à l'intérieur et pourrait surgir à n'importe quel moment. Mais normalement, il ne devrait pas y avoir de problèmes, elle ne m'aimait plus donc elle n'avait plus rien à dire. « Tu es revenue pour qui? » demandai-je puisqu'elle semblait avoir du mal avec le mot pourquoi. Sa soeur lui manquait? Elle avait décidé de reprendre ses études? Je me posais pleins de questions mais Delilah ne m'aidait pas à les éclaircir. Je manquais de rire lorsqu'elle disait que je n'avais pas le droit de la juger à cause de Leevy. Pourquoi encore à cause d'elle? Elle ne faisait plus partie de ma vie, basta et j'ai jamais été pour ce qu'elle lui avait fait subir. « J'ai le droit de t'en vouloir. » répondis-je sèchement. Je ne savais pas comment elle était venue mais je n'allais pas tarder à y aller.  « Et pour info, on est plus ensemble, je te l'ai dis. » répétai-je en soupirant, traînant mon pied dans les graviers pour éviter son regard.

« Toi... Mes amis, ma soeur. » Il attend quoi de moi en me posant cette question ? Que je lui dise qu'il est la raison principale de mon retour ? Il me connait assez bien pour savoir que je ne lui avouerai jamais cela. Ce ne serait juste pas moi que de le faire. J'ai ma fierté, ma personnalité et je ne vais pas me mettre à genoux devant Royce, même si c'est Royce et que voila, l'éloignement m'a peut être fait réaliser que je tenais plus à lui que je ne le pensais. « Vous êtes plus ensemble mais vous vivez ensemble ? C'est la même histoire que quand vous n'étiez plus ensemble que je me suis faite tabasser et qu'en me réveillant tu n'étais pas là parce que tu étais de nouveau avec elle ? C'est ça votre manière de ne plus être ensemble ? » Je n'ai jamais exprimé les choses de cette manière, une manière qui lui montre qu'il a joué aux cons, qu'il est un peu responsable de ce qu'il m'est arrivé à cause de l'ambiguïté des choses qui le liait à Leevy à l'époque. « T'as raison de m'en vouloir en fait et t'as raison de te demander pourquoi je suis revenue et pourquoi t'es la première personne à qui je suis venue l'annoncer. J'aurais pas dû. » Si j'étais vraiment heureuse d'être de retour en ville je n'aurais cependant pas dû venir voir le jeune homme, c'était mieux quand il n'était pas dans ma vie, au moins je ne risquais pas de mourir à chaque coin de rue, mais si j'étais là c'était bien que j'étais prête à prendre le risque non ? A prendre le risque de vivre notre lien, notre proximité à fond parce que je savais qu'il m'appréciait et il m'avait dit au bal qu'il ne voulait pas qu'on s'éloigne ce qu'on avait pourtant fait, par ma faute.

Encore des reproches. Oh non, ne me dites pas qu'elle était revenue pour me faire des reproches? J'avais déjà entendu tout ça et le fait qu'elle me resorte encore la même chose, ça me blasait. Pour moi, c'était du passé. J'ai l'impression qu'elle disait que c'était de ma faute ce qu'il lui est arrivé. Désolé, mais j'ai jamais demandé à Leevy d'aller la foutre à terre. C'était une histoire de meuf. Bref, cette discussion me saoulait et je n'avais même pas envie de la poursuivre. « Arrête. » la coupai-je alors qu'elle continuait son discours. J'avais envie de me boucher les oreilles. Plus de règlements de comptes, j'ai assez donné. Si elle avait continué de me parler et qu'elle serait venue me faire la surprise de venir mes voir, les choses auraient été différentes. Mais là, je ne savais pas sur quel pied danser. « Laisse-moi deux minutes pour réaliser, okay? Je suis même pas sur que t'es bien réelle devant moi. » je faisais un effort pour ne pas la repousser complètement. Je suis un mec avec des émotions surdimensionnées, j'ai du mal à trouver l'équilibre de temps en temps, et ça elle le sait très bien. Elle est au courant de ma bipolarité. Je prends trop les choses à coeur.

Il me demande d'arrêter alors j'arrête de parler. Puis les mots se suivent et se ressemblent. Je dois continuer de garder le silence, il a besoin de quelques minutes, de voir que je suis bien réelle. Je reste là, sans voix. Je le regarde encore et toujours. Je cherche son regard. A quoi il joue ? Je suis là en face de lui, qu'il relève la tête plutôt que de regarder ses chaussures, il les a acheté, il sait qu'elles sont jolies et qu'elles lui plaisent. Lève la tête et regarde moi Magyar. Je me dis ça dans ma tête comme s'il pouvait m'entendre mais non. Je jette un coup d'oeil à la porte par laquelle il est sorti quelques minutes plus tôt puis je le fais. Oui je le fais. Je m'avance vers lui, je dépose mes mains de chaque côté de son visage et mes lèvres se collent aux siennes. Je ne sais pas ce que je fais, mon coeur s'emballe à cause de la situation, de tout ce qu'il y a autour, je ne sais pas comment il va réagir il peut tellement avoir des réactions aux opposés que j'en sais rien mais je le fais, je l'embrasse et je ne suis pas décidée à décoller mes lèvres des siennes au bout d'une seconde. Je suis Delilah Carmichael, j'ai toujours fait ce que je voulais, ça ne va pas changer maintenant même si à une porte près je risque ma mort. Je ne sais pas ce que j'attends de lui : qu'il me repousse et qu'il réagisse ou qu'il réponde à mon baiser ? Bonne question. Je crois que la deuxième solution serait la meilleure pour mon orgueil mais la première serait plus sage. Serait ce une bonne chose que notre relation reparte dans les mêmes travers que la première fois ?

J'attendais des explications, un peu plus d'informations et pas des reproches. Je n'aime pas me ressasser les vieux souvenirs qui me faisaient mal. Car oui, le départ de Delilah m'avait affecté, même si j'intériorisais tout à l'intérieur pour ne pas le montrer à Leevy. Je me cachais derrière mes fausses émotions. Ça me trouble de la revoir, je ne sais plus quoi penser. Je pense que j'étais en train de perdre le nord. Un blanc du silence de dieu d'installa entre nous et je ne comptais pas parler le premier. Je n'avais pas grand chose à lui dire pour le moment. Je lui avais demandé de me laisser du temps. Je devais respirer, souffler un coup, faire le tri dans ma tête. Puis à partir du moment où j'ai senti ses mains froides sur mes joues, une vague de chaleur me parcouru le corps. Elle m'embrassait... sans mon consentement! Elle avait osé. Du Delilah tout craché. Je ne la repoussais pas, mais je ne répondis pas au baiser. Je la laissais faire et je me contentais d'apprécier ce contact. Mais le baiser devenait de plus en plus long et si je ne la repoussais pas, j'allais l'embrasser à mon tour et ne plus pouvoir me séparer de ses lèvres. J'attrapais son bras et je reculais mon visage du sien, sans pour autant m'éloigner d'elle. Je l'observais pendant quelques secondes, le regard totalement perdu. « Alors là, il faut que tu m'expliques. » et qu'elle ne me dise pas qu'elle avait eu envie car c'est à cause de nos envies qu'on a foutu le bordel.