As your friend ✖ Effrayée n'était peut-être pas le terme que j’emploierai cela dit nous n'en étions pas tellement loin. J'avais été habituée à ce genre de réaction, mon inquiétude était fondée cela dit Hunt' avait toujours été bien placée pour me rassurer. Parce qu'il était l'un des seul qui y parvenait réellement ! Tant et si bien que je trouvais à présent mes craintes totalement infondée. Après mon petit cinéma je reprenais mon sérieux. Ou plutôt retrouver une attitude envoûtante et séductrice. Parce que d'une part c'était ce qui me caractérisais le mieux, ensuite parce que c'était mon plus amusant et distrayant mécanisme de défense et enfin parce que j'adorais naviguer sur ce genre de terrain glissant avec lui. Le plus étonnant ?... Je trouvais cela encore plus sexy maintenant qu'il était officiellement casé.
Est ce que j'avais un problème ? Oui, sans doute... Que pouvais-je y changer ? Pas grand chose... C'était tout bonnement moi, sans artifice aucun, sans limite aucune. C'était d'ailleurs ce qui rendait ma vie si amusante.

D'ordinaire attentive à ce genre de détail, je n'avais pas remarqué que le jeune homme avait été - même un bref instant - troublé par ce que je venais de dire. En tout cas je ne le remarqua pas immédiatement. Cependant son "Euh..." fut quelque peu révélateur. Un sourire en coin se dessinait sur mes lèvres à cet instant tandis que de nombreuses idées venaient traverser mon esprit que j'avais réussi à calmer jusqu'à présent. Je penchais la tête sur le côté, ne le quittant point des yeux, restant attentive à sa réponse. Mon semi sourire se fit plus franc avant que je ne ris avec lui à ses propos.
Voir Hunter cuisiner ?... Hum... Entre ça et le voir jouer un morceau il n'y avait pas de doute, le jeune homme voulait ma mort... Ou la sienne ?
Ma semi menace ne semblait d'ailleurs pas l'impressionner. J'arquais un sourcil demeurant extérieurement imperturbable en dehors de ce léger rictus tandis qu'en moi cette proximité provoqua un long et agréable frisson de bien être. Je tentais de rester imperturbable en apparence seulement le soupire saccadé qui m'échappait n'avait pas pu être raté par Hunter. Ils étaient aussi fort l'un que l'autre à ce jeu là, restait à savoir lequel des deux déclarerait forfait avant l'autre. Le sourire qu'il affichait masquait à peine sa fierté quant au point d'avance qu'il venait de gagner.
Je me mordais discrètement la lèvre inférieur pour m'empêcher de rire sans réellement y parvenir. Alors qu'il s'éloignait de nouveau maître de la situation je lui lançais aussi taquine qu'il me connaissait. "Une douche histoire de garder ton self contrôle... Je peux comprendre. "
Hunter disparaissait dans les escaliers, je réalisais que chacun des mots qu'il venait de prononcer pouvait aisément être interprété d'une tout autre manière. *J'ai chaud...* songeais-je alors que je terminais mon verre. Durant son absence je m'étais convaincue qu'il me fallait vraiment avaler quelque chose. Je me levais donc afin de sortir du frigo une barquette de tomates cerises que je me mis à manger l'une après l'autre tout en étant hanté par l'idée du bel asiatique dans sa douche. Ce que je veux manger ?... Là tout de suite Hunt si tu savais... m'imaginais-je lui répondre tandis que je luttais contre l'envie de la rejoindre. *Allons Mecky ! C'est ton pote ! *tentais-je de me reprendre en me servant une larme de la boisson alcoolisée qu'il nous avait choisi.

Lorsqu'il me rejoignait il était fort probable que je restai un moment les lèvres entre-ouvertes, comme hypnotisée par la vision de ce corps que j'avais déjà vu en serviette sans que cela ne me perturbe à ce point. Les paroles qui sortaient de cette bouche que je brûlais d'envie de goûter ne me parvenaient qu'à moitié. Bon ok sois honnête Mecky tu n'avais pas la moindre idée de ce qu'il racontait. me sermonnais-je intérieurement.
Je déglutissais avant de m'humifier les lèvres. Il était près du réfrigérateur, peut-être voulait-il que j'y remette les tomates ?
Je poussais alors ses dernières vers lui et profitais d'avoir retrouver l'usage de mon corps pour attraper mon verre et le vider à nouveau. Ce qu'il me disait était de nouveau très claire. Ou plutôt je le traduisais comme bon me semblait.

As your friend ✖ Jeu de main, jeu de vilain. J'avais à de nombreuses reprises entendues cette expression. Je la trouvais amusante, j'en jouais et en jouerai encore longtemps. D'une part parce qu'il n'était pas désagréable de se savoir désirable. D'autre part parce qu'il s'agissait de Hunter et que nous agissions de la sorte depuis toujours pour ainsi dire. C'était sans doute l'une des raisons pour lesquelles je redoutais  - avec celle toute nouvelle relation qu'il avait officialisé - que cela ne change radicalement sa manière de se comporter avec moi. Et visiblement tel n’était pas le cas.
J’étais restée aussi muette qu’une carpe, laissant un tout autre sens se développer : ma vue. Et quelle vue ! Ce n’était guère la première fois qu’il se retrouvait torse-nu face à moi, je n’en étais pas moins émoustillée pour autant. Et finalement qu’est ce qui était véritablement différent ? En dehors du fait de savoir que son cœur et ses pensées était occupée par une autre. Peut-être qu’en fin de compte, toute la différence était là ! Que le simple fait de le savoir indisposé à recevoir la moindre demes avances me poussait à agir avec vice et malice afin d’obtenir gain de cause. Afin de voir s’il me résisterait. Parce que rien n’était moins distrayant et excitant que lorsque tout était trop facile. Et qu’actuellement le jeu en valait la chandelle. A condition qu’il ne se vexe pas de mon comportement aguicheur… * Mais non allons ! C’est Hunter, il te connait ! Pourquoi diable t’en voudrait-il. * avais-je alors pensé en le laissant clairement comprendre ce que j’avais derrière la tête. *Sans compter que c’était lui qui m’avait cherché !* me justifiais-je ensuite. Me pensait-il de marbre ? Croyait-il que sa quasi-nudité ne m’inciterait pas à en voir d’avantage, à le toucher, à le goûter ?
Mon corps tout entier me brûlait tant le désir qui m’habitait était grand. Ses mains posées sur mes hanches ravivaient de nouvelles vagues intenses d’un désir qui prenait naissance au creux de mes reins. Ma fréquence respiratoire s’accélérait crescendo tandis que ces paroles sonnaient comme une permission. Ou du moins je la prenais comme telle puisqu’il n’attendait pas que j’esquisse le moindre geste pour sceller ses lèvres contre les miennes. Ravivant avec ce dernier le torrent qui ne demandait que ses caresses. Ces mains se baladaient d’ailleurs sur mon corps, me brûlait voluptueusement à leurs passages. Je passais mes bras autour de son cou et refermait mon poing en griffant légèrement son dos au passage. Ce baiser était comme un nouveau bol d’air frai, désespérément attendu en plein été, agréablement savourée tandis que mon souffle n’en était que plus vif. Je l’embrassais en retour avec la même ardeur avant qu’il ne s’éloigne de mes lèvres pour me soulever et me placer sur le comptoir. Entre la serviette que je lui avais ôtée des mains et la barquette de tomate qu’il avait rangé un instant plus tôt. J’écartais mes jambes et me cambrais vers lui alors qu’il s’était approché de moi pour m’embrasser encore. Mon corps allait à la rencontre de ses caresses, en réclamait d’avantage. Lorsqu’il poursuivit ses baisers au creux de mon cou je me mordis fortement la lèvre pour ne pas gémir. Je manquais cependant de laisser échapper une protestation lorsqu’Hunter s’écarta subitement de moi. Haletante, je demeurais un bref instant interdite. Ne sachant que dire encore trop bousculée par ce qu’il avait provoqué en moi. J’avalais péniblement ma salive, fermant les yeux en attendant de reprendre un minimum de contrôle sur moi-même.
J’y parvenais après quelques secondes de silence. Rouvrant les paupières, je le considérais un instant « Je… » avais-je commencé en secouant vivement la tête avant de baisser les yeux finalement aussi honteuse que lui. « … C’est moi je… » poursuivais-je toujours en gardant les yeux rivés sur mes mains.
Les signes de mon désir étaient toujours bel et bien apparents. Mes pupilles étaient toujours aussi dilatée, mes tétons toujours dressé sous la fine dentelle de mon soutien-gorge et même si j’étais encore la seule à le savoir, je sentais mon intimité chaude et humide de désir pour lui. Le simple fait de le savoir provoquait chez moi un délicieux frisson. Je fermais de nouveau les paupières pour mieux l’apprécier.
Une part de moi mourrait d’envie de briser la distance qu’il avait mit entre nous. Cet espace pourtant si proche me paraissait à présent si lointaine. Elle me brisait, me déchirait douloureusement de l’intérieur. Nous étions dans sur cette muraille qui nous séparait du « nous » d’autrefois. A moins que nous l’ayons déjà franchis, mais alors pourquoi s’était-il arrêté ? La raison la plus évidente ne parvenait pas à mon esprit, je le voulais, tout mon corps le voulait. Et bon sang, il n’avait pas pu m’embrasser et tenir dans ses bras de la sorte s’il ne m’avait pas désiré aussi. « Je ne m'excuserai pas Hunt'... » avais-je ensuite formulée en glissant du comptoir pour me retrouver sur le sol. « ... Parce que j'en ai envie et je pense que toi aussi. » terminais-je sans esquisser le moindre geste vers lui. Je n'étais pas convaincu que ce genre de parole pourrait le faire changer d'avis. A dire vrai je ne tenais pas vraiment à ce qu'il regrette quoi que ce soit aussi préférais-je le laisser venir vers moi. « Hunter... » avais-je finalement lâché dans un soupire d'une voix tremblante.