the time passes.
Alejandro Ortega + Orlane A. Joyce-Bianca

"Tu sais bien que tu l'es." — "Je voulais juste t'entendre le dire en fait." dis-je d'un grand sourire scintillant. C'est vrai, c'était toujours plaisant d'avoir confirmation auprès de la personne concernée, histoire de nourrir un peu son ego. La conversation à éviter pointait inévitablement le bout de son nez. Je n'avais pas spécialement envie de m'étaler sur le sujet, et le beau brun semblait l'avoir comprendre. Je restais brève et simple, lui donnant les informations que je voulais bien qu'il sache. En attendant, je ne voulais pas y penser tout de suite. Si j'étais ici c'était pour me changer les idées et de profiter du festival. Ceci dit, ce problème que je voulais éviter finissait toujours par me rattraper. Je n'avais pas vraiment l'âme à faire la fête, contrairement à l'espagnol qui était de la partie. M'écartant un instant, un peu trop peut-être, il avait fini par me rejoindre, déposant sa veste sur mes épaules avant que je n'attrape froid. "De toute façon, ma veste te va encore mieux qu'elle ne me va." Tournant mon attention vers lui, je lui adressais un fin sourire, acceptant volontiers sa veste. Parce que l'air de rien, c'est vrai que le temps commençait à se rafraîchir. "Tu es d'humeur flatteur ce soir ou on t'a payé pour me remonter le moral?" dis-je pour rigoler, ma façon de dire merci sur une touche d'humour. "Tu veux peut-être que je te reconduise chez toi? Il n'y a rien de pire que d'être prisonnier d'une fête où on ne se sent pas à l'aise." — "Non ne t'en fais pas, je rentrerai toute seule s'il le faut, je ne veux pas écourter ta soirée une nouvelle fois." Référence à cette soirée à Las-Vegas où il avait du me ramener dans un piteux état.

© LOYALS.

the time passes.
Alejandro Ortega + Orlane A. Joyce-Bianca

Alejandro se mit à rire de bon cœur lorsqu'Orlane le "piégea" en lui faisant dire ce qu'elle voulait entendre. C'était de bonne guerre de toute façon.

On connait la suite, pour une rare fois, c'est Orlane qui n'était pas d'humeur à fêter, tandis que le beau brun profitait du spectacle, ce qui ne l'empêchait pas de se rendre compte qu'il se passait quelque chose avec la Mather. Du coup, il vint la retrouver et donnait, temporairement, sa veste à la belle brune, qui se demandait de quelle humeur il était, ce qui fit légèrement rire l'Espagnol.

-Parce que tu as besoin qu'on te remonte le moral?

Alejandro n'était pas sûr et certain que ce soit le cas, mais elle en donnait l'impression en tout cas. Ceci dit, ça ne répondait pas à la question qu'elle avait posé. Après quoi, il proposait de la ramener chez elle si elle le désirait, mais Orlane ne voulait pas déranger on dirait bien. Encore une fois, il préféra ne pas insister.

-D'accord, comme tu veux mar azul.

Alejandro vint s'installer à côté d'Orlane et reportait son attention vers la scène, laissant passer quelques instants, attendit même la fin d'une chanson avant de parler à nouveau.

-Je ne me suis jamais excusé au fait.

© LOYALS.

   the time passes.
Alejandro Ortega + Orlane A. Joyce-Bianca

M'éloigner u peu semblait être la meilleure solution. Je n'étais qu'une personne immobile parmi une foule déchaînée, ne me sentant pas réellement à ma place pour le coup. C'était étonnant venant de moi, certes, mais j'avais mes raisons. On ne peut pas dire que j'étais au top de ma forme, même si j'essayais de m'en convaincre au maximum. Cette histoire me trottait toujours quelque part dans la tête. "Parce que tu as besoin qu'on te remonte le moral?" Je venais de me griller toute seule, mais l'espagnol avait certainement du s'en douter avant que quelque chose n'allait pas. "Je ne sais pas, peut-être. J'étais venue ici pour me changer les idées, mais au final ça ne fonctionne pas vraiment." dis-je sur un ton de désespoir, levant le regard vers lui. S'il proposait de me ramener, je refusais aussi tôt sa proposition. Ca allait finir par passer ce petit coup de blues, il n'était que passager. "D'accord, comme tu veux mar azul." Pas d'insistance, juste de la convenance. C'était tout lui, du genre à se conformer plutôt que d'insister et ce n'était pas plus mal têtue comme je suis. Portant mn attention sur la scène, j'écoutais la musique qui défilait perdue un instant ans mes pensées. "Je ne me suis jamais excusé au fait." Je tournais aussi tôt la tête vers lui à ces paroles haussant un sourcil. "T'excuser?" Je ne voyais pas vraiment de quoi il parlait. Je n'avais pas en souvenir qu'il devait s'excuser de quoi que ce soit. "Pourquoi voudrais-tu t'excuser?" Il allait devoir éclairer ma lanterne.

© LOYALS.

the time passes.
Alejandro Ortega + Orlane A. Joyce-Bianca

Orlane avouait de plus en plus qu'elle n'allait pas bien et de toute façon, c'était de plus en plus évident vu tous les signes qui s'accumulaient. Au moins, elle ne cherchait pas à lui faire croire que tout allait bien. Puisque les choses ne s'amélioraient pas pour elle et que la belle brune avait même un regard désespéré en parlant, Alejandro proposait de la ramener chez elle, ce qu'elle déclina. Du coup, c'était retour à la case départ, mais si elle changeait d'avis ou si elle voulait parler un peu plus de ses problèmes, il était là. Dans le cas contraire, ils pouvaient toujours regarder le spectacle et profiter du festival.

Ceci dit, et même si ce n'était peut-être pas le meilleur moment pour le faire, Alejandro sentait qu'il devait s'excuser à la plus belle des Mathers. La jeune femme ne cacha pas sa surprise et se demandait bien pourquoi tout à coup son ancien amant voulait s'excuser. Alejandro haussa les épaules.

-Pour mon attitude envers toi l'année passée. J'ai passé tout mon temps à penser qu'à moi. Enfin, presque...

À ces derniers mots, il esquissait un petit sourire, puis reportait son attention sur Orlane, abandonnant la vue de ce qui se passait sur la scène du festival.

-J'espère que je ferai un meilleur ami.

Cette année au moins, il ne devrait pas attirer de scandale sur elle, même si dans les faits, Alejandro a toujours été bien plus affecté qu'elle par ce genre d'événements. Orlane était plutôt du style vivre et laisser vivre, une capacité qu'il n'a pas vraiment.

© LOYALS.

   the time passes.
Alejandro Ortega + Orlane A. Joyce-Bianca

Au fond, je savais que j'avais besoin de parler et de vider mon sac, mais je n'avais pas envie de le faire maintenant. Je n'avais pas envie de me mettre à fondre en larmes à un événement qui était censé me changer les idées. Je ne pouvais pas faire semblant de rien, que tout allait bien, pas cette fois. Alejandro me connaissait suffisamment bien pour voir que quelque chose ne tournait pas rond. Il faut dire que ma joie de vivre et de m'amuser n'était pas présente ce soir, ce qui est chose assez rare me concernant. Quoi qu'il en soit, je n'avais pas pour autant envie de quitter cet endroit. Rentrer chez moi et me retrouver seule n'était pas non plus la meilleure des solutions. Et lorsque l'espagnol présenta ses excuses, l'étonnement était visible sur les traits de mon visage. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il s'excusait si soudainement. "Pour mon attitude envers toi l'année passée. J'ai passé tout mon temps à penser qu'à moi. Enfin, presque..." Cette fameuse période où nous étions très proche. J'avais l'impression que ça remontait à longtemps déjà, une brève pensée nostalgique me traversant rapidement l'esprit. "Oh, tu n'as pas à t'excuser tu sais. Je ne t'en veux pas si c'est ce que tu penses. Je n'ai pas non plus très bien agi avec toi." Mon comportement parfois trop excessif, ou bien cette jalousie qui me prenait à chaque fois que je le savais avec quelqu'un d'autre. Mes sentiments envers lui avait pris le dessus, bien que je les avais toujours nier. "J'espère que je ferai un meilleur ami." Un léger sourire de circonstance se dessina sur mes lèvres. Ami. Ce mot qui m'avait fait plus de peine que de bien, mais que je n'avais eu d'autre choix que de l'accepter. "Tu te débrouilles plutôt bien pour le moment." dis-je sur une légère touche d'humour. J'avais finir par m'y faire à cette relation entre nous, ou presque. J'avais juste appris à relativiser les choses et à arrêter de ne penser qu'à ce que je voulais moi.

© LOYALS.

the time passes.
Alejandro Ortega + Orlane A. Joyce-Bianca

Alejandro ne choisissait peut-être pas le meilleur moment pour parler du passé et s'excuser, mais à bien y penser, il n'y aurait peut-être pas de bon moment alors aussi bien le dire tout de suite. Selon Orlane, il n'avait pas à s'excuser et elle ajoutait même ne pas très bien avoir agi envers lui, remarque qui étonnait le beau brun et qui haussait les sourcils.

-Excuses-moi, mais j'ai vraiment du mal à voir en quoi tu aurais mal agi.

C'est vrai quoi, elle a toujours été franche avec lui, a accepté chacun de ses caprices, sa volonté de rester discret quand à leur proximité, etc. En tout cas, le jeune homme essayait ensuite de passer sur une note un peu plus joyeuse en disant qu'il s'efforcerait de faire un bon ami et il le pensait sincèrement. Selon la Mather, il se débrouillait bien, ce qui le fit encore plus sourire.

-Heureux de l'entendre. Toi, en revanche, il faudrait que tu souris davantage.

Il se mit à rire après, c'était une petite blague bien sûr. Le jeune homme se passait brièvement la main dans les cheveux et gardait son attention toujours sur la belle brune.

-Alors dis-moi, belle amie. Qu'as-tu envie qu'on fasse?

© LOYALS.