the time passes.
Alejandro Ortega + Orlane A. Joyce-Bianca

Le retour en ville était plutôt compliqué. Je savais pertinemment que j'avais quitté le pays comme une voleuse, laissant de nombreuses personnes sur un gros point d'interrogation. Au vu de la raison de ce départ précipité, j'aurais mille fois préféré passer ces deux derniers mois ici plutôt qu'au Brésil. Ma mère était tombée malade, une nouvelle qui m'avait fait prendre le premier vol, ne me laissant même pas l'occasion de prévenir grand monde. Puis au final, ce n'était pas plus mal comme ça, que je m'éclipse un moment pour prendre du recul sur certaines choses. C'était aussi l'occasion pour moi de faire le vide autour de moi, de prendre de nouvelles résolutions. Ca ne faisait pas longtemps que j'étais revenue, et pour le moment, seule ma meilleure amie était au courant de mon retour -il faut dire qu'elle était aussi venue me chercher à l'aéroport en mode trop contente. Aujourd'hui, j'avais décidé de participer à ce fameux festival de Boston. Je me suis dit que c'était un bon moyen pour reprendre mes marques, mais aussi de me changer un peu les idées. Puis comme je n'avais pas pu y assister l'année passée, je me suis dit que je n'avais pas le droit de m'en priver cette fois-ci. Heureusement, le temps se prêtait à l'événement, permettant aux festivaliers de s'habiller légèrement, dans l'esprit de l'amusement. Si j'étais venue seule ici, j'étais persuadée que je finirai pas tomber sur plusieurs amis. Chose qui se fit aussi tôt que je me faufilais dans le coeur du festival, là où tout le monde se balançait au rythme de la musique que le groupe jouait en cet instant. Verre à la main, je me baladais parmi les gens, faisant la bise par-ci, et par-là, jusqu'à même percuter quelqu'un assez violemment. "Oups, désolée." lançais-je dans un premier temps avant de le reconnaître. "Oh, Alejandro! Ca fait longtemps..." Longtemps n'était même pas encore suffisant pour exprimer tout ce temps. C'était même presque bizarre de le revoir, sachant qu'on avait eu notre période de fréquentation assez régulière.

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Alejandro Ortega + Orlane A. Joyce-Bianca

La première chose qu'Alejandro avait faite en se levant ce matin, hormis sa petite routine habituelle, avait été d'écouter la radio pour savoir quelle température il allait faire, mais aussi, ouvrir son ordinateur pour aller voir quels groupes jouaient aujourd'hui au Boston Calling Music Festival aka BCMF. Il annonçait entre 15 et 20 degrés, beau soleil, même pas un nuage et pour les groupes, il y avait de quoi voir, beaucoup de diversités. N'en fallait pas plus pour que le beau brun sache ce qu'il allait faire de son dimanche. Sa tenue pour la journée? Assez simple, une paire de jeans, un t-shirt noir, de quoi d'assez modeste et une veste en cuir noir style un peu James Dean après tout. Cela faisait 40 ans qu'il était mort hier alors... Puis, cette tenue lui permettrait de passer discrètement, ou presque, pour une fois. Il serait bien allé à ce festival accompagné, mais il devait d'abord aller à la messe du dimanche et puis ces potes et amies avaient autre chose à faire on dirait. Tant pis, résolu, il comptait y aller quand même!

Si sa tenue devait lui permettre de passer inaperçu, ou presque, sa ferrari décapotable rouge était toute sauf discrète. C'est avec cette voiture qu'il alla d'abord à la messe, puis manger en ville, rien de mieux après avoir absout ces péchés à l'église. Enfin, il gagna le festival, où il entreprit d'entrer sur le site, une fois qu'il réussit à trouver une place où se garer. De là, il cherchait la scène du groupe qu'il convoitait. Ceci dit, le monde est parfois bien petit et en cours de route, il aperçoit un petit groupe de gens, dont une demoiselle à la crinière brune attira son regard sans qu'il ne puisse expliquer pourquoi. Alejandro le comprit de suite quand elle se tourna dans sa direction, sans le voir toutefois: c'était la belle et mystérieuse Orlane.

Voici une mather qui ne donnait plus de signe de vie depuis un moment déjà. Il lui avait envoyé un petit message sur facebook à la rentrée, mine de rien, un message du type: "bonne rentrée, on se croisera peut-être en cours", message qui était resté sans réponse. Alejandro décida d'aller la saluer et de prendre de ses nouvelles au passage. En se faufilant, Orlane se retourna et lui fonça dedans sans le vouloir. Faut dire qu'elle a toujours été magnétisé vers son corps, ahah!

-Hola Orlane. Je t'ai aperçu et je me suis dit que je devais au moins passer te dire bonjour. Je n'avais pas prévu que tu me foncerais dedans une fois proche par contre.

Faut dire que ses rencontres avec Orlane était souvent dû au hasard et qu'elle ne se passait jamais comme prévu. Il avait encore frais en mémoire leur rencontre à Vegas. À croire que le destin s'amusait encore à leur jouer des tours. Alejandro examina Orlane de son regard attentif. Elle était toujours aussi belle, elle avait l'air en forme, quoique les traits un peu fatigués peut-être? Trop de soirées mathers sans doute...

-Je vois que tu as déjà une bière. Je n'ai pas encore réussi à trouver le kiosque à bière... Sinon, comment ça va?

Si Orlane faisait la bise à quelques personnes quelques secondes plus tôt, c'est qu'elle devait être venue accompagnée d'amis, non? Il espérait que sa présence ne gênait pas en tout cas.

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Alejandro Ortega + Orlane A. Joyce-Bianca

Prendre du recul m'avait fait du bien. Mon esprit avait été comme embrouillé ces derniers temps, tellement que j'avais fini par me perdre dans mes propres décisions. Certes, j'aurais tout de même préférer rendre visite à ma famille dans d'autres circonstances, mais au moins, j'avais eu l'occasion de resserrer un peu les liens. J'avais un peu de mal à digérer cette triste nouvelle qui touchait ma mère. Une boule s'était agrippée à mon ventre depuis ce jour, me procurant cette peur constante d'avoir un mauvais coup de téléphone. Mais voilà, je restais moi et cette mauvaise passe ne se lirait pas sur mon visage. Sourire, cacher sa peine, j'étais plutôt bonne dans ce rôle. Puisque je n'étais pas non plus du genre à me laisser abattre et arrêter de vivre, me rendre à ce festival ne pouvait que me changer un peu les idées. Parce que non, je n'allais pas m'acharner sur mon sort, laisser cette inquiétude prendre le dessus sur mes activités. Ca me faisait plaisir de retrouver certains visages après m'être éclipsée durant tout ce temps. Percutant quelqu'un dans mes mouvements, je m'attendais à tout sauf tomber sur lui. Alejandro, toujours présent et toujours aussi craquant. Oh, je ne l'avais pas oublié celui-là. Je n'avais pas non plus oublié lefait que notre relation s'était effrité par des choix qui avaient été difficiles à suivre. Mais peu importe. "Hola Orlane. Je t'ai aperçu et je me suis dit que je devais au moins passer te dire bonjour. Je n'avais pas prévu que tu me foncerais dedans une fois proche par contre." Un léger sourire se dessina sur mes lèvres à ses paroles. Je n'avais pas non plus vraiment prévu de lui foncer dedans, ni même de le croiser en réalité. "Je vois que tu as déjà une bière. Je n'ai pas encore réussi à trouver le kiosque à bière... Sinon, comment ça va?" Une bière à la main, comme toujours. C'est bien quelque chose qu'on ne changera jamais chez moi. "Oh il n'est pas très loin, quelque part par là." Ouais, bon, je n'étais pas vraiment utile niveau précision, mais mon geste de la main avait suffit pour au moins donner la direction. "Sinon, ça va, comme toujours, et toi?" Ou peut-être que ça n'allait pas tant que ça, même surement, mais que je n'allais surement pas lui dire. J'oubliais pour aujourd'hui l'état de ma mère, décidait de reprendre mes repères dans cette ville que j'avais quitté durant presque tout l'été. "Tu es venu seul ou alors t'es accompagné?" Mieux valait s'assurer tout de suite et ne pas s'étonner si je voyais une demoiselle possessive débarquer.

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Orlane était fidèle à elle-même. Où il y avait une fête et une bonne ambiance, il y a toujours une forte chance de la croiser dirait-on. Il l'avait croisé à Vegas, maintenant le festival de musique. Pour autant, il était content de la voir. Comme il n'avait pas encore un verre lui-même, il en profita pour demander à son amie où se trouvait le kiosque de bière. Plutôt vague, elle indiquait une direction avec une attitude qui tenait presque du hasard. Le beau brun acquiesça et jeta un regard dans cette direction, avant de reporter son attention sur la Brésilienne.

-En forme, comme toujours aussi. L'été m'a fait le plus grand bien.

Ici, l'Espagnol était honnête, ce n'était pas un masque. S'éloigner d'Harvard, travailler, renouer avec la réussite lui avait fait le plus grand bien, sans oublier les vacances, l'été, les voyages et tout. Il était d'attaque en ce début d'année qui tenait presque du renouveau.

-Seul, comme un grand! J'aurais aimé venir accompagné mais tout le monde était occupé aujourd'hui apparemment. Et toi?

Au fond, y aller seul, tranquille, ce n'était pas plus mal et cela permettait de faire de nouvelles rencontres, ou des anciennes, comme celle-ci. Il espérait quand même que cette fois, Orlane n'ait pas encore été larguée par une amie!

-Tu m'accompagnes au kiosque? Au cas-où je me perde en route comme à l'Halloween, je ne dirais pas non à ta compagnie.

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C'étai assez étrange de croiser l'espagnol ici, sachant que je ne lui avais plus donné signe de vie depuis notre dernière rencontre à Vegas. Une chose était sure, il ne semblait pas me reprocher cette absence soudaine et semblait même plutôt ravi de me voir. Je me voyais très mal rater ce festival et ce n'était pas de mauvaises nouvelles qui allaient m'enlever mes bonnes vieilles habitudes. "En forme, comme toujours aussi. L'été m'a fait le plus grand bien." Il était comme moi à ne jamais se plaindre et toujours prétendre bien aller. "C'est vrai que tu as bonne mine." Ce qui n'était forcément être mon cas, bien que je portais actuellement un sourire pour cacher mes tracas actuels. "Seul, comme un grand! J'aurais aimé venir accompagné mais tout le monde était occupé aujourd'hui apparemment. Et toi?" — "Pareil, je suis venue dans la plus parfaite des solitudes. Ca ne fait pas de tord de temps en temps." dis-je en haussant les épaules. Surtout quand on vient avec une amie qui fini par disparaître pendant la soirée. "Tu m'accompagnes au kiosque? Au cas-où je me perde en route comme à l'Halloween, je ne dirais pas non à ta compagnie." Je rigolais doucement, me remémorant cette soirée. C'est vrai que ça avait été une sacrée aventure de se perdre si bêtement. "D'accord, mais seulement si tu m'offres une bière en retour." Toutes les occasions étaient bonnes pour réclamer un verre. Sans plus attendre, je l'invitais à me suivre, me faufilant entre les gens en direction du stand. "Tu comptes assister à tout le festival ou filer avant?" Simple curiosité, à savoir si j'allais pouvoir profiter de sa compagnie ou si ce n'était qu'en coup de vent.

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Orlane lui disait qu'il avait bonne mine. Il espère bien que c'est le cas! Il a pu prendre pas mal de soleil tout l'été, il est de bonne humeur, il fait beau même en ce mois de septembre, tout baigne comme on dit.

-Merci. Toi, on dirait que tu as pris du soleil. J'aime bien quand tu es bronzée, on se ressemble un peu plus.

Façon de parler bien sûr. Alejandro aime à penser que tous les Latinos sont des cousins des Espagnols en quelque sorte. Quand on regarde Orlane, avec son teint pâle, on ne penserait pas toujours qu'elle est brésilienne. Et pourtant... Ils étaient venus tout seul, tous les deux. À ce point, ce serait stupide de repartir chacun de son côté. La belle brune acceptait de lui tenir compagnie, mais à une condition qui le fit rire.

-Une autre? D'accord.

Tant qu'elle ne finit pas ivre comme la dernière fois, mais Orlane tient mieux l'alcool que lui, c'est dire! Ils prenaient donc le chemin du stand et comme il y avait pas mal de monde, Alejandro ouvrait la voie, toujours galant et prévenant.

-Je ne sais pas. Au départ, tout dépendait de la musique, mais maintenant que je suis en bonne compagnie...

Une fois dans la file du kiosque à bière, Alejandro demandait:

-Qu'est-ce que tu as fait après Vegas? Je ne t'ai pas croisé au Homecoming à la rentrée.

La grande fête des maisons de Harvard. Alejandro n'y avait pas vu Orlane, ni n'avait eu l'occasion de lui parler sur Facebook ou de la croiser en classe, c'était un peu comme si elle avait disparu des écrans radars. Une fois que c'est leur tour, Alejandro paie cash deux bières et offre la première qu'il reçoit à la Mather avant de prendre la sienne. Prochaine direction, une scène du festival pour écouter un peu de musique. Il fait part de son plan à Orlane, d'aller voir le groupe Graveyard, un groupe rock scandinave. Comme elle est probablement partante, ils prennent cette direction, tout en buvant de la bière. Ils arrivent aux abords de la scène, pas trop achalandé et au beau milieu de la chanson Siren. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y avait de l'ambiance! Concentré sur le groupe, la chanson, Alejandro était franchement impressionné et à un moment d'exaltation, il criait pour encourager quoi, puis lançait un petit regard amusé à Orlane. À ce moment, quand la belle brune croisa son regard avec le sien, il sut que tout n'allait pas. Son sourire s'estompa un peu, mais mine de rien, il reporta son attention sur la scène.

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"Merci. Toi, on dirait que tu as pris du soleil. J'aime bien quand tu es bronzée, on se ressemble un peu plus." Je pouffa délicatement de rire à ses paroles, surtout lorsqu'il disait que l'on se ressemblait un peu plus. Il est vrai que ma peau s'était pas mal dorée durant ses vacances, un teint bronzé que j'aimais particulièrement porté. Il parait que ça fait ressortir la couleur de mes yeux. "Oui c'est vrai, mais avec un peu moins de pilosité alors." lâchait-je avec un grand sourire, faisant clairement référence à sa barbe. Lorsqu'il me demandait de lui conduire jusqu'au stand à boissons, ce n'est pas sans retour que j'acceptais. Une bonne Mather comme moi se devait de se faire payer une bière en échange. Ce n'était pas bien compliqué comme recommandation. "Une autre? D'accord." J'acquiesçais à son affirmation, tout sourire dessiné sur les lèvres. "J'ai deux mains, alors pourquoi me contenter que d'une seule bière?!" On ne me changerait définitivement pas, toujours partante pour boire en toute circonstance. Je l'embarquais aussi tôt avec moi vers l'endroit voulu, bien obligés de faire un peu la file. "Je ne sais pas. Au départ, tout dépendait de la musique, mais maintenant que je suis en bonne compagnie..." — "Je ne savais pas que j'étais considérée comme une bonne compagnie." dis-je d'un ton faussement ignorant. Quoi qu'il en soit, je me portais volontaire pour lui tenir compagnie autant de temps qu'il le faudrait. Passer du temps avec lui est loin d'être une corvée. "Qu'est-ce que tu as fait après Vegas? Je ne t'ai pas croisé au Homecoming à la rentrée." Mon absence n'était donc pas passer si inaperçu que je le pensais. J'hésitais longuement sur le pourquoi du comment que j'allais lui donner, mais finalement je décidais de rester brève. "J'ai dû partir au Brésil rejoindre ma famille, et le voyage s'est annoncé plus long que prévu." Inutile de donner la cause exacte maintenant, je n'avais pas spécialement envie de lancer le sujet de la maladie de ma mère. Lorsque l'espagnol commandait les verres, je pris celui qu'il me tendit, le remerciant d'un grand sourire pour la bière. Comme quoi les femmes obtiennent toujours ce qu'elles veulent, bière y compris. Suite au plant du beau brun, on se retrouvait mêlés à la foule déchaînée devant le groupe qui jouait actuellement sur la scène. Si Alejandro était emporté par l'ambiance, ce n'était pas forcément mon cas. Le regard porté vers la scène, j'avais du mal à me montrer si enthousiaste que lui. J'avais beau faire comme si tout allait bien, la maladie de ma mère me revenait aussi tôt à l'esprit. Jetant un sourire quelque peu forcé au jeune homme, je semblais un peu ailleurs. Je vidais pourtant le reste de ma première bière, pour ne me retrouver plus qu'avec un verre. Je posais ensuite ma main sur l'épaule de l'espagnol, l'attirant vers moi jusqu'à ce que mes lèvres se portent à son oreille. "Je reviens." Fut les mots que je lui glissais. J'avais besoin de soudainement m'éclipser, de m'éloigner.

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Alejandro Ortega + Orlane A. Joyce-Bianca

Alejandro ne put s'empêcher de rire à la remarque sur sa pilosité.

-Heureusement!

Parce qu'une femme avec une barbe, c'est... En tout cas, Orlane était partie pour boire, en bonne mather, on ne la changerait pas. Ces traits ne dérangeaient pas Alejandro de toute façon. À nouveau, il se mit à rire.

-En effet, réponse évidente!

Puis, tandis qu'ils gagnaient la scène pour écouter la musique, la belle brune émit un petit commentaire qui était sans doute une blague, mais l'Espagnol voulait s'assurer que c'était bel et bien le cas.

-C'est une blague j'espère?

Il espère bien qu'Orlane sait à quel point il l'apprécie toujours. Bien sûr, cette amitié entre eux fait un peu bizarre parfois, mais le jeune homme tenait à ce qu'ils gardent contact, se voient, que la Mather sache ou se rende compte qu'il n'était pas seulement intéressé par leur liaison justement, qu'il tenait à elle, même comme une amie.

D'ailleurs, l'absence d'Orlane ne lui avait pas tout à fait échappé. Oh, il ne savait pas ce qui se cachait derrière cette absence, mais enfin, il pensait avoir des nouvelles de elle plus tôt dans l'année. La jeune femme lui racontait donc que des événements l'avaient contraints à rester au Brésil. Elle restait plutôt vague quant au reste, mais Alejandro acquiesça et décidait d'éviter de se montrer plus curieux.

-Je vois. La famille, c'est toujours ce qu'il y a de plus important.

C'était son point de vue sur la question. Alejandro écoutait ensuite avec attention le groupe Graveyard, profitait du festival quoi. La Mather ne semblait pas aussi absorbée par la musique, la scène et l'ambiance. D'ailleurs, quand elle posait sa main sur son épaule, Alejandro se penchait vers elle, pour entendre lui dire qu'elle filait. Sourire aux lèvres, il acquiesçait doucement et la suivit des yeux avant qu'elle ne disparaisse de sa vue. Bien sûr, il se demandait si quelque chose n'allait pas, mais il n'allait quand même pas la suivre. Sauf qu'au bout d'un moment, Orlane ne revenait toujours pas, alors il se lançait à la recherche de la Mather et la trouvait à l'écart, bien loin d'avoir l'air joyeuse ou d'écouter le spectacle. Était-ce de sa faute? Il enlevait sa veste de cuir et vint la poser doucement sur les épaules de la jeune femme. Pour la suite, Alejandro parlait en portugais, une langue dans laquelle il sait Orlane plus à l'aise.

-Attention, à rester seul dans ton coin, tu pourrais prendre froid.

Le jeune homme lui flattait un peu les épaules et la regardait avec un petit sourire, avant de s'installer à côté d'elle, les yeux à nouveau fixé vers la scène.

-Cela ne te ressemble pas, de t'écarter comme ça d'une fête.

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Je doute que porter une barbe m'aille aussi bien qu'à lui, et l'espagnol semblait être du même avis. "Heureusement!" Quoi qu'en y réfléchissant bien, peut-être que ça pourrait me donner un petit charme -ou pas. Enfin peu importe, tout ça n'était qu'une rigolade, et il était temps pour nous de se glisser un peu plus dans l'ambiance du festival. Pour se faire, rien de mieux qu'étancher sa soif avec une bière. "En effet, réponse évidente!" Je haussais légèrement les épaules. Evidemment que ma réponse était évidente et plutôt bien calculée. Il faut dire que ce n'est pas la première fois que j'utilisais cet argument comme excuse, et ça fonctionnait plutôt bien jusqu'ici. Lorsqu'il me confiait être désormais en compagnie, je décidais de jouer la carte de l'ignorance. J'étais d'humeur taquine aujourd'hui, du moins je l'étais toujours avec lui. "C'est une blague j'espère?" — "Je ne sais pas, à toi de me le dire." dis-je pour l'ennuyer encore un peu plus. "Evidemment que c'est une blague. Je pense que si j'étais une mauvaise compagnie, on aurait pas passé autant de temps ensemble." Une période qui remontait presque à longtemps maintenant. C'était toujours aussi étrange de s'en souvenir et d'étouffer tout ce que j'avais pu ressentir pour lui. Venant enfin sur le fait que j'avais mystérieusement disparue de la circulation, je lui avouais être partie au Brésil, ne donnant pas plus d'information que ça. "Je vois. La famille, c'est toujours ce qu'il y a de plus important." De plus important... C'est exactement ce qu'on pense dans ces cas-là, lorsqu'on apprend une mauvaise nouvelle. "Oui c'est vrai..." dis-je sur un ton plus léger, pendant un court instant à la réelle raison de mon départ précipité. Revenant à l'instant présent, je portais mon attention sur la scène. Alejandro se déchaînait complètement, tant dit que je me la jouais plus calme. Tellement calme que je décidais de sortir un peu de cette foule pour m'isoler un peu. Chose que je fis sans attendre, prenant la peine de prévenir le beau brun avant de m'éclipser. Je ne comptais pas rester bien longtemps, juste quelques minutes, sauf que je ne vis pas le temps passé. Submergée par mes pensées, je buvais ce dernier verre que je tenais en main, restant à l'écart de l'ambiance. "Attention, à rester seul dans ton coin, tu pourrais prendre froid." Je détournais le regard, reconnaissant aussi tôt la voix de l'espagnol. Il était venu me rejoindre, peut-être parce que je l'avais abandonné plus longtemps que je ne le pensais. "Oh ne t'en fais pas pour moi, le froid est encore supportable." Mais malgré mon avis, il déposait sa veste sur mes épaules. Je lui adressais un fin sourire en guise de remerciement, tant dit qu'il prenait place à mes côtés. "Cela ne te ressemble pas, de t'écarter comme ça d'une fête." Il n'avait pas tord, ça ne me ressemblait pas, et pourtant c'est ce que je venais de faire à l'instant. "J'avais besoin de rester seule un petit peu. Je n'ai pas vraiment le coeur à faire la fête.. Pourtant j'ai essayé mais je n'y arrive pas, pas ce soir." La mauvaise nouvelle était encore trop fraîche, j'avais du mal à la digérer.

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Alejandro Ortega + Orlane A. Joyce-Bianca

Orlane ne le lâchait pas. Après avoir demandé si elle était de bonne compagnie, elle refusait de dire si c'était une blague ou pas. Alejandro haussa des épaules.

-Tu sais bien que tu l'es.

Et évidemment que c'était une blague! La belle brune rappelait d'ailleurs qu'ils n'auraient pas passé autant de temps ensemble sinon, ce qui était bien vrai. L'Espagnol apprit ensuite que la Brésilienne était rentré quelques temps dans son pays pour régler des affaires familiales. Il aurait pu se montrer plus curieux, mais en même temps, il ne voulait pas être plus indiscret. Ceci dit, lorsqu'Orlane s'écartait de la foule pour aller respirer un peu, Alejandro sentait bien, vu comment les indices s'accumulaient, que quelque chose n'allait pas. La Mather n'était pas comme d'habitude et d'ailleurs, il lui faisait remarquer, mais avant, il lui mettait sa veste sur ses épaules.

-De toute façon, ma veste te va encore mieux qu'elle ne me va.

Petit compliment au passage, avant de poser la question assez évidente. Alejandro ne dirait pas connaître Orlane par cœur, loin de là, elle demeure une femme aussi belle qu'elle est mystérieuse, mais il la connait assez pour savoir que quelque chose n'allait pas, ce qui confirma encore un peu plus vu la réponse qu'elle fit.

-Tu veux peut-être que je te reconduise chez toi? Il n'y a rien de pire que d'être prisonnier d'une fête où on ne se sent pas à l'aise.

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