Note à moi-même : ne plus s'approcher d'Holly tenant un café bouillant dans les mains, ça peut très mal se finir. Chanceux que je suis, j'étais brûlé par le liquide mais pas suffisamment pour aller à l'hôpital. Alors du coup, mon t-shirt était relevé et je me trouvais dans la cuisine de la jeune femme qui m'appliquait un essuie-tout sur la zone touchée. Et en plus, mon t-shirt était totalement tâché, trempé et bon à laver. Sous ses ordres, je retirais mon t-shirt, me retrouvant torse nu dans cette pièce. Ok, c'était bizarre cette affaire, mais je ne disais rien, souffrant en silence, tel un martyr. J'allais pour prendre la biafine qu'elle me tendait et elle se ravisait, préférant le faire elle même. Fronçant les sourcils, je capitulais, la laissant faire. Ouais bon, je grimaçais un peu quand elle tapotait dessus avant d'ouvrir dans les yeux, étonné de l'entendre parler d'une éventuelle copine que j'aurais. « Ma copine ? J'ai pas de copine » disais-je en rigolant. Qui veut d'un mec totalement barjo et carrément obsédé par ses études? J'en ai trouvé quelques unes mais la preuve, ça n'a pas marché. Sûrement dû au fait que j'étais obsédé par mes études. #oupas.

Qu'on soit bien clairs, je fais tout ça parce que je m'en veux de lui avoir fait mal. Jsais bien que c'est pas forcément l'amour fou entre nous deux, mais j'apprends à l'apprécier à sa juste valeur. En fait, j'me dis que j'ai jamais pu parler d'histoire avec quelqu'un d'autre comme j'l'ai fais cet été avec lui. Et tout ça lui donne un certain charme que je n'ai jamais trouvé chez aucun homme mec. Mais j'ai pas envie d'avoir de problèmes avec sa copine, parce qu'il se retrouve quand même torse nu dans ma cuisine et bien que sur le coup, ça n'avait pas percuté dans ma tête, maintenant que je suis en train de lui étaler de la biafine sur le torse, je me rends compte que ça peut être mal interpréter. « Ma copine ? J'ai pas de copine » Je lève le regard vers lui, arrêtant d'étaler la crème en fronçant les sourcils. « T'as pas de copine ? Mais c'était qui la fille avec qui t'étais dans la caravane cet été ? »  J'ai été persuadé tout l'été que cette meuf était sa copine. Je ris un peu et je secoue la tête, « On a passé l'été à discuter de tout sauf de nos vies, j'sais même rien sur toi en fait. » A part que t'es un dingue d'histoire, comme moi. Je recommence à étaler la crème en vérifiant qu'il n'est pas brulé non plus sur l'épaule et j'ajoute, concentrée, « J'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi tu sais. Quelqu'un avec qui j'puisse discuter de n'importe quelle époque de l'histoire de n'importe quel pays sans que cette personne n'ait envie de s'endormir au bout de 5min de discussion.  » J'sais même pas pourquoi j'lui dis ça.

C'était vraiment pas top que de se recevoir du café bouillant. Ce qui l'était par contre, c'était de se faire chouchouter par notre bourreau. Bon, elle n'a pas fait exprès, mais c'était agréable de voir qu'elle se pliait en quatre pour me faire me sentir mieux. Non mais ouais, ça faisait vraiment mal ses conneries. Mais ça faisait du bien de sentir la crème apaiser la douleur. Sauf que je me rendais compte qu'elle pensait surtout à ma "copine". Wait, what? Je lui expliquais alors que je n'en avais pas, parce que c'était vrai, moi être célibataire. « Une coloc qui m'a été assigné. Enfin j'avais coché coloc mais sans donner de nom, elle aussi donc du coup, on a été mis ensemble » C'était marrant de voir sa tête complètement étonnée d'apprendre ce détail sur moi. Ses doigts reprirent leur mouvement pour étaler la crème alors qu'elle discutait à propos de nos vies. C'était vrai ça en fait, on n'en savait pas trop l'un sur l'autre. « Bah ça vaut pour toi aussi. Quoique, je sais que tu habites dans un appartement à Central Square et que tu connais les Hoover, du moins un » Mais en même temps c'était étrange parce que j'étais pas forcément mal à l'aise de rien savoir sur elle. Par là j'entends que nos discussions sont souvent motivées par la passion commune que nous avons, alors le reste, on s'en fiche un peu. Et même que pour lui faire une blague, je faisais semblant de m'endormir. Non mais aussi, c'était très agréable de sentir ses mains sur ma peau, bien que ce soit à l'endroit d'une brûlure.

Il a l'air surpris quand je parle de sa copine et là, je me sens complètement idiote. Pourquoi est-ce que j'ai conclu que cette fille avec qui il était dans sa caravane était sa copine ? Aucune idée, mais j'l'ai cru, dur comme fer. « Une coloc qui m'a été assigné. Enfin j'avais coché coloc mais sans donner de nom, elle aussi donc du coup, on a été mis ensemble » Oooooh, d'accord. Bon, je trouve ça un peu bizarre d'accepter de passer l'été dans le même logement qu'une personne totalement inconnue mais pourquoi pas. C'est comme ça qu'on fait des rencontres n'est-ce pas ? « Bah ça vaut pour toi aussi. Quoique, je sais que tu habites dans un appartement à Central Square et que tu connais les Hoover, du moins un » Je ris un peu, toujours concentrée sur sa rougeur, « Wow.. génial, tu connais toute ma vie!  » Je ris de plus belle et je pose la crème en lui souriant un peu, « J'pense qu'il faudra que tu repasses un coup de crème demain matin là-dessus. Et pour ton t-shirt..  » Je le prends et je vais dans la salle de bains. Je mets de la lessive sur la tâche et je remplis mon lavabo d'eau pour laisser le t-shirt tremper, « J'dois avoir un t-shirt de mon ex encore quelque part. »  Je vais dans ma chambre et je fouille un peu partout, trouvant un t-shirt à Avery. Je le sens, pour vérifier qu'il ne pue pas et je reviens vers Lincoln pour lui lancer, « J'pense qu'il t'ira.  » Je croise les bras à ma poitrine en le regardant, « J'allais me poser devant un film, tu veux rester ? »

Je sais pas pourquoi elle parlait de Taylor comme si c'était ma copine. Me semble pas avoir réagi comme un mec casé durant tout l'été, m'enfin. Faut croire qu'elle l'avait perçu ainsi dès le début et qu'elle ne s'était pas enlevé l'idée de la tête du tout. Et puis du coup, je me mis à parler de ce que je savais d'elle à présent, ce qui était très peu, on est d'accord. Et sa réaction me fit rire, parce que ouais, j'avais donné deux détails et avec ça, je pouvais pas dire que je connaissais sa vie. Mon t-shirt, lui, il était carrément destroy pour la journée. Mais elle s'en occupait pour le laver. Ça va qu'on est chez elle du coup, et que c'était plus simple pour s'occuper de tout ça. « Merci » que je lui disais alors qu'elle allait dans sa chambre chercher un t-shirt. Non mais ça me dérangeait pas d'être torse nu.. ouais bon un peu quand même. Je lui souriais en attrapant celui de son ex. Mh, j'savais pas trop... ouais bon, j'avais pas le choix. « Merci, même si c'est un peu de ta faute tout ça » Je la taquinais tout en l'enfilant. Et puis sa proposition m'étonnait un peu quand même. « Eh.. ouais, enfin ça dépend, tu regardes quoi? » Après tout, pourquoi pas ?

Spoiler:

« Merci » Oh mais il peut me remercier. Bon okay, tout ça est ma faute mais j'me suis bien rattrapé non ? J'veux dire, j'lui ai donné d'la biafine, je lave son t-shirt qui est tâché par ma faute et maintenant, je lui propose un t-shirt histoire qu'il ne passe pas toute la soirée torse nu. « Merci, même si c'est un peu de ta faute tout ça » Je fronce le nez en lui donnant un coup d'épaule sans rien dire de plus parce que.. bon, voyons les choses en face, il a raison hein. Je lui propose de regarder un film, le temps que son t-shirt finisse de tremper et qu'il puisse en moins rentrer chez lui avec. « Eh.. ouais, enfin ça dépend, tu regardes quoi? » J'hausse les épaules et je vais sous ma télé pour sortir des DVDs, « Je sais pas trop, j'regarde un peu de tout. T'as vu celui-là ? »  Je lui montre le film Marie-Antoinette, avec  Kirsten Dunst. « J'sais que beaucoup de gens ont détesté ce film mais moi, j'l'adore.  » C'est une façon plus décalée de parler d'histoire, je présume. Je le laisse s'installer sur le canapé et je lance le film, m'approchant pour m'assoir pas trop loin de lui en démarrant le film. Je reste silencieuse pendant tout le film, remontant mes genoux sur le canapé pour les caler contre ma poitrine en enroulant mes bras autour, m'adossant légèrement sur le bras de Lincoln en penchant la tête pour la poser sur son épaule, toujours concentrée sur le film.

Non mais elle me donne un coup d'épaule alors que je ne dis que la vérité ? Où va le monde de nos jours.. Quoiqu'il en soit, j'étais quand même surpris qu'elle m'invite à rester pour regarder un film avec elle. C'était le genre de trucs qu'on faisait avec des amis. J'suis son ami ? Visiblement c'est le cas ouais. Faut dire, qu'on est assez spéciaux dans notre genre alors quand on trouve quelqu'un d'assez fou que soi-même, on aime bien le garder quand même. Il est vrai que nos discussions sont assez passionnantes. Je regardais le film qu'elle me proposait et pourquoi pas, j'étais pas forcément contre. C'était le genre de film qui se laissait regarder, j'avais un avis assez neutre sur la question. La réalisatrice avait quand même mis de côté tout l'aspect historique donc bon. Pas un grand intérêt pour un nom de cette envergure. Voilà qu'on se positionnait sur le canapé et le film était lancé. Je m'étais bien plongé dedans, si bien que je ne tiltais pas vraiment quand Holly posait sa tête sur mon épaule, calée. Je n'avais pas bougé de tout le film et quand on voyait le générique de fin, je m'étais rendu compte que ma tête s'était calé sur la sienne quand mon ventre se mit à gargouiller. « C'est nul, y'a pas de décapitation » disais-je en me redressant, préférant faire une remarque sur le film plutôt que sur la position dans laquelle nous étions.

Ce film a été détesté par beaucoup d'amateurs d'histoire pour plusieurs raisons. Déjà, le côté historique n'est pas à 100% exact mais aussi le fait que.. bah, le style du film n'a rien à voir avec un film historique. Ce film est complètement déballé par son angle de vu du réalisateur mais aussi par la bande son qui est.. tout sauf celle d'un film historique. J'ai beau aimer, adorer et aduler l'histoire, j'ai adoré ce film. Parce que j'aime ce décalage et je trouve qu'il représente quand même vachement bien l'histoire de Marie Antoinette sans avoir à en faire des tonnes comme dans beaucoup de film. Je suis tellement plongée dans le film que je ne fais pas trop gaffe à ce qui se passe autour et c'est lors du générique de fin, quand le ventre de Lincoln gargouille et qu'il relève sa tête (attendez attendez, il avait la tête calée contre la mienne ?!) que je réalise qu'on s'est vachement collés pendant le film. Weird. « C'est nul, y'a pas de décapitation » J'arque un sourcil en me redressant, le regardant, « Ton ventre gargouille et tu sors ce genre de commentaire juste après ?  » J'éclate de rire, « T'es un mec vraiment chelou toi. »  Même si... il a raison, c'nul qu'on les voit pas se faire exécuter. ANYWAY. Je m'étire dans mon canapé et je regarde, « T'as faim ? Attends pourquoi je pose la question, ton ventre m'a répondu y'a quelques secondes.  » Je me lève pour aller chercher le DVD, « Il doit me rester des restes d'hier, des macaronis au fromage t'en veux ? »

Le thème était bien choisi, mais la façon d'aborder les choses était bien trop contemporaine à mon goût. J'aurais aimé que les choses soient bien plus centrées historiquement plutôt que sur la vie sociale de la feu reine. Ouais, une tête en moins, ça n'aide pas à continuer à vivre malheureusement. Et d'ailleurs, en parlant de ça, j'éclipsais doucement le fait que j'avais faim en parlant de la décapitation dont elle a été victime à la fin du règne. « Et fier de l'être ! » Et j'avais même une première fan pour ça. Agathe kiffait bien quand j'étais totalement weird et que je faisais complètement n'importe quoi. Comme bouffer de la terre après m'être ratatiné sur le sol face à sa tente. Par exemple. « Des macaronis au fromage ? J'peux clairement pas décliner ça en fait, c'est genre un de mes plats préférés en fait » Comme diraient les jeunes d'aujourd'hui, "la baaaaase". Ouais bah ça peut être considéré comme une base mais pour moi, c'était juste un plat comme un autre, qui s'avérait être plutôt bien apprécié par moi et une bonne partie de la population mondiale. « À condition que tu manges aussi, hors de question que je sois seul à me nourrir » Oui faut dire je suis clairement sensible à tout ce qui est santé nutritive. Trois repas équilibrés par jour. Ouais bon, les macaronis au fromage sont pas très équilibrés mais ça fera l'affaire pour stopper mon estomac dans sa mission gargouillage.

Il est dégueulasse et fier de l'être ? Mh, okay. Bon j'avoue que pour aimer autant l'histoire qu'on l'aime nous, il ne faut pas avoir peur des trucs sanglants. On croirait pas comme ça, mais les gens étaient putain de cruelles au Moyen Âge en Europe, et les médecins soignaient de manière totalement dégueulasses et aberrantes à cette même période. Alors même si j'le trouve dégueulasse de faire cette remarque alors que son ventre gargouille, je comprends le fond de sa pensée. Mais chut, faut pas lui dire. Je lui propose de manger des restes que j'ai dans le frigo, « Des macaronis au fromage ? J'peux clairement pas décliner ça en fait, c'est genre un de mes plats préférés en fait » J'éclate de rire, « Bah ça tombe bien c'est un des rares plats que je sais faire correctement. » Ouep, rien à voir avec les macaronis au fromages de Susan dans Desperate. Je me lève alors pour me diriger dans la cuisine, « À condition que tu manges aussi, hors de question que je sois seul à me nourrir » Je grimace légèrement alors que je mets le plat de macaronis au four, « J'ai pas très faim, et j'fais un régime. » Non non je rigole pas. « Un régime qui inclue que je ne bouffe pas des macaronis au fromage tous les jours quoi. » Je le regarde et je n'attends pas qu'il proteste pour ajouter,« Crois-moi, j'ai des kilos en perdre et j't'interdis de me dire que c'pas vrai, tu peux pas parler en connaissance de cause. Et franchement, on pourrait pas y croire mais depuis que j'suis célibataire, j'sens que j'fais beaucoup moins de sport si tu vois c'que j'veux dire. » Et du coup les macaronis au fromage, j'les élimine pas et biiiiim, dans les cuisses !