Non mais c'était toujours fun de se retrouver avec Agathe, surtout quand elle se foutait ouvertement de ma gueule. Non mais en vrai c'est elle qui ira brûler en enfer pour tout ce qu'elle me fait subir. Dire que je dois la supporter tous les jours quoi, pire qu'une petite amie. « J'suis pas un menteur » disais-je en tirant la langue, comme un gamin qui venait de limite insulter son ami. Ouais bah bizarrement en sa compagnie, mon âge mental baissait considérablement. Faut croire qu'elle a la cure de jouvence en elle cette Monroe. « J'ai pas TOUT raconté, tu sais pas ce que j'ai omis donc bon » Il y avait quand même quelques détails que j'avais gardé pour moi, parce que ça ne regardait que moi, et voilà. D'abord. « Très certainement ouais. Genre déjà t'auras tous les cirques des alentours qui voudront t'avoir pour que tu sois leur femme à barbe officielle et tous les fanas de cirque viendront juste pour te voir. Tu tomberas amoureuse de l'homme à boobs et vous aurez de beaux garçons avec des boobs et des filles à barbe. » disais-je sur le ton de la rigolade pour la taquiner. « Tu as un avenir très prometteur! »

Ce serait un tout nouveau genre et au moins, il était claire que tu ne serais plus vu comme Agathe la coincée. Ah non, là tu serais plutôt Agathe la travlo et au final tu n'étais pas vraiment sûre de gagner au change. Si t'es un menteur. Sauf quand tu dis que tu m'aimes. Parce que tu savais qu'il t'aimais tout comme toi tu l'aimais. Ce qui était dingue en fait, c'était ce lien quasi fraternel entre vous qui vous poussez à vous chamailler comme des enfants la plupart du temps et à vous surprotéger l'un l'autre. Mais c'était ça que t'aimais avec lui parce que d'aussi loin que tu te souviennes, t'avais toujours eu la sensation qu'avec Lincoco à tes côtés, rien de grave ne pourrait t'arriver. Bah continue de le garder pour toi okay ? Tu mettrais ta main à couper que c'était probablement pire que ce que tu savais déjà et t'avais absolument pas envie de faire des cauchemars pendant la nuit. Tu sais ce que tu mérites pour l'avenir que tu viens de me décrire ? Tu te redressais attachant tes mèches blonde en un chignon mal fait, signe de guerre. Attaque de.. CHATOUILLES. Et tu lui sautais dessus comme une sauvage, il l'avait bien cherché.

J'avais bien du mal à imaginer la jeune femme avec une barbe, se comportant comme un homme. Faut dire, c'était une vraie fille, bien que maladroite par moment. Oui c'est moi qui ait dit ça, mais on s'en fout au final. On s'était bien trouvé, c'était ce qui comptait. Des fois, dans mes rêves les plus fous - mais vraiment fous parce que ça voulait dire être en bons termes avec Sam et c'était loin d'être le cas - Agathe serait avec Sam et moi avec Maxine. Et on serait un duo de couples de jumeaux et nos bébés se ressembleraient tous. Ouais non, en fait je garde Agathe pour moi parce que comme ça, Agathe the power. #okmaggle « Ou alors, je mens jamais sauf quand j'dis que je t'aime » disais-je avec un grand sourire sur les lèvres. Ouais non, c'était du mytho, je l'aimais plus que n'importe qui et je ne mentais jamais. Je suis un truth teller moi. « Ok, j'te dis plus rien, miss je-suis-choquée-pour-un-rien » Je levais les yeux au ciel, comme pour feindre l'indignation. Non mais et puis quoi encore ? Si je peux rien lui dire à elle, je peux rien dire à personne quoi. La voyant s'attacher les cheveux, je me doutais bien que ça n'indiquait rien qui vaille. Et forcément, à peine j'entendais le mot "chatouille" que la voilà en train de me sauter dessus pour me chatouiller. Bon, j'essayais tant bien que mal d'attraper ses poignets pour l'en empêcher, mais elle était bien trop vivace pour moi la petite. « Oh gooood stooop » criais-je tout en rigolant à cause de ses guiliguili.

C'était dingue ce que tu pouvais l'aimer en fait. Tu savais pas le pourquoi du comment, parfois tu comprenais même pas ce qui pouvait te lier à lui mais.. Tu savais que tu serais prête à n'importe quoi pour lui décrocher un sourire. T'étais peut être la fille la plus douce et adorable du monde mais tu savais que tu pouvais changer si jamais ça venait à le toucher lui. Parce que tu lui donnerais tout sans compter et qu'il était impensable que quelqu'un lui fasse du mal un jour. Peut être que c'était idiot, peut être que c'était une mauvaise idée de t'enfermer dans une bulle avec lui mais fallait quand même avouer que t'étais bien comme ça. Que t'avais pas besoin de grand chose de plus et si ton monde ne devait être constitué que de Maxine et Lincoln, t'étais preneuse direct. Maaaais.. Tu prenais un air de chien battu comme si ses paroles venaient réellement de te blesser avant de rire. Non mais tu savais que ce n'était pas possible, qu'il t'aimais et qu'il t'aimerais toujours. Parce que vous deux c'était logique et que de toute façon, tu ne lui laissais absolument pas le choix. Et bref, il avait mérité ta colère et sans attendre, tu lui avais sauté dessus laissant tes doigts courir sur sa peau pour le chatouiller. L'plus drôle, c'est qu'il était super réactif et l'voir gigoter dans tout les sens te faisait rire aux éclats. Excuse toi et répète après moi : Agathe est la plus merveilleuse et je jure me soumettre à elle jusqu'à la fin de ma vie. Bah quoi ?

Je crois bien que c'est elle mon âme soeur, celle avec qui je partagerai tout de ma vie, qu'importe les bons ou les mauvais moments. C'était elle et personne d'autre. Certes, rien d'amoureux, sexuel ou quoi, non, juste une amitié forte et incassable. Elle était mon double, ma jumelle en quelque sorte. On se comprenait en un regard, on se changeait les idées en un mot. Bref, c'était celle qui comptait le plus pour moi à l'heure actuelle et rien ni personne ne pourrait venir à l'encontre du lien qui nous unissait. (pas même Ethanaël bwahaha) Lui tirant la langue, je me mis à rire en la voyant faire sa tête de chien battu. Ne dit-on pas qui aime bien châtie bien ? Exactement nous quoi. Et voilà que c'était elle qui me châtiait en venant me faire des chatouilles. « Jamaaaaais » disais-je en gigotant dans tous les sens. Mais elle y allait plus fort et je craquais. « J'm'excuuuuse! Et j'me soumets à toi pour que t'arrête de m'faire çaaaa » Et puis on passait le reste de l'après midi ensemble, à faire les cons, comme d'habitude.

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