WHEN I WAS JUST A KID.

J’ai vu le jour le 21 juin 1995, au solstice d’été. La journée la plus longue de l’année. J’ai grandi en étant la benjamine de la famille, car j’ai un frère plus vieux et un demi-frère plus âgé également, même si je n’ai jamais vraiment fait la différence entre mon vrai frère et mon demi-frère. Pour moi, il était autant mon frère que l’autre Wilcox. Nous avions la même mère, mais pas le même père. Son géniteur à lui n’avait pas donné de nouvelles après avoir mis sa mère enceinte. Mon père l’a toujours accepté comme un Wilcox. Cependant, je sais que Charlie n’a jamais avoué ne pas être un Wilcox de sang, à cause de la honte, je crois. Pour ma part, j’en ai toujours fait attraction et j’ai toujours été proche de mon grand frère Charlie.

Je grandis dans une famille aisée qu’étaient les Wilcox. Je me fis inculqué dès mon très jeune âge les valeurs de mes parents : le respect, la discipline, l’entraide et ne pas abuser des bonnes choses de la vie. Mes parents m’aimèrent d’un amour inconditionnel et je ne fus privé de rien dans mon enfance. Nous formions une famille unie et là les uns pour les autres. J’étais très proche de mes frères. C’est en faisant mes premières années à l’école que je réalisais la chance que j’avais. Plusieurs enfants avaient des parents divorcés ou entretenaient des relations difficiles avec les autres membres de leurs familles. Pour moi, c’était tout le contraire. Certains enfants n’avaient qu’un seul parent, pas de maman ou pas de papa. À cette époque, je ne comprenais pas tout à fait comment c’était possible, puisque pour ma part, je vivais dans une famille presque parfaite.

Je vivais dans un nid d’amour, je fréquentais les meilleures écoles et j’étais première de classe. J’eut une enfance heureuse et sans problème, comme peu d’enfants ont la chance d’avoir. Mes parents s’assuraient toujours que je ne manque de rien et que mes grands frères ne me tirent pas les cheveux trop forts. J’étais leur petite princesse et ils avaient de grandes ambitions pour moi. Bien sûr, c’est grâce à toute cette influence que je suis aussi ambitieuse aujourd’hui et que j’ai d’aussi grands projets. Mes parents m’ont toujours tout donné et je leur suis extrêmement reconnaissante. J’ai toujours eu une très bonne relation avec eux.

WHEN I GROW UP, I WANNA SEE THE WORLD.

Pendant toute mon adolescence, j’ai grandi en portant fièrement le nom de Wilcox. Un certain prestige s’y rattachait. J’avais d’excellents résultats sur les bancs d’école et mes parents en étaient très fiers. D’ailleurs, l’une de mes principales motivations pour ramener les meilleurs résultats à la maison, c’était de ne pas décevoir mes parents. Ils avaient tellement investi dans mon éducation, tant en me payant les meilleures écoles qu’en m’inculquant de très bonnes valeurs. Je n’aurais pas pu imaginer leur réaction si leur petite fille adorée était tombée dans la drogue, était tombée enceinte ou avait lâché l’école prématurément.

D’ailleurs, ces choses n’étaient pas vraiment dans mes plans. Je me voyais loin, avec beaucoup de succès dans ma carrière. J’avais beaucoup d’ambition et j’étais prête à tout pour arriver à mes fins. C’est d’ailleurs pendant mes années d’adolescence que j’ai développé mon caractère. J’ai rapidement réalisé qu’en étant douce et naïve avec tout le monde, j’allais me faire utiliser ou me faire piler sur les pieds et ça, ce n’était vraiment pas la Lexie Wilcox. Je me suis donc développé un grand caractère et je ne laissais rien m’arrêter. Je laissais les distractions inutiles de côté. Je voulais terminer première de classe pour pouvoir entrer dans l’université et le programme de mon choix.

Bien sûr, j’avais quand même une vie sociale, et malgré le fait que j’ai un très fort caractère, jamais je ne me prenais trop au sérieux. J’avais un cercle d’amis très proches et pour moi, l’amitié était l’une des choses les plus importantes, elle l’est encore d’ailleurs. Nous avons bien sûr beaucoup fêté et fait toutes sortes de imbécilités, comme tout adolescent normal. Mais ça, mes parents ne connaissaient pas ce côté de moi. Ils étaient trop fiers de moi et auraient sûrement été très déçus d’apprendre la vie d’adolescente normale que je vivais en dehors de ce qu’ils voyaient. Des soirées « d’études » se transformaient rapidement en soirées arrosées parfois. Mais je gardais toujours mon incroyable moyenne.

C’est également à l’adolescence que j’ai réalisé que je plaisais à la gent masculine. J’ai rapidement découvert le charme que je possédais et comment l’utiliser. Au début, me rendais super timide, mais avec le temps, j’ai su exploiter cette qualité. J’ai eu quelques copains plus ou moins sérieux, mais je voulais être libre. Être attaché à quelqu’un, ça ne m’intéressait pas. Ma relation parfaite ce n’était pas un conte de fées avec mon prince charmant, c’était plus tôt d’être célibataire à deux. Alors, je m’amusais avec les garçons. J’avoue avoir joué l’aguicheuse plus d’une fois, mais j’ai toujours été extrêmement sélective avec les personnes que j’acceptais dans mon lit.

Dans mes dernières années avant l’université, j’étais le fantasme de tous. Lorsqu’un garçon réussissait à s’infiltrer dans mon lit, il était vu comme un héros. J’adorais ce pouvoir que j’avais et ce petit jeu, je l’aimais encore plus. Tout le monde connaissait Lexie, et heureusement, pour une bonne raison. Les regards se retournaient lorsque je marchais dans les corridors et j’adorais cette attention. D’ailleurs, à ma graduation, j’ai été élue « reine ». J’ai raflé tous les prix : département de mathématiques, chimie, physique, français et j’en passe. Comme disait mon frère, j’étais tellement parfaite que lorsque je pétais, ça sentait la rose.

HARVARD, HERE I COME.

J’ai vécu ma première vraie déception il y a quelques années. Bien sûr, comme tout le monde, la vie apporte son lot de petites déceptions ici et là, mais ce fut la première qui me coupa complètement l’herbe sous les pieds. Charlie partait en Amérique. Il m’avait laissé là, toute seul. Bien sûr, j’étais entourée de plein de personnes incroyables, dont des amis et de la famille. Cependant, j’avais une relation très proche avec mon demi-frère et cette séparation me fit beaucoup de peine. La colère s’empara de moi lorsque j’appris la nouvelle. Comment pouvait-il m’abandonner en me laissant derrière comme ça? avait-il pensé aux conséquences?

Cependant, je repris rapidement sur moi-même. Il n’était pas question que Lexie Wilcox se laisse abattre par cette épreuve. Alors, avec le caractère que je m’étais forgé au cours des dernières années, je mis les bouchées doubles pour atteindre mon nouveau but : aller rejoindre Charlie. Il n’était pas question que je reste de ce côté de l’océan. De plus, il faut dire qu’Harvard était une école très réputée et que mes parents seraient très fiers de moi si j’étais accepté dans cette prestigieuse université. La relation que j’avais avec mon frère me manquait trop et tout le monde sait que les relations à distance, ça ne fonctionne jamais vraiment comme on l’avait espéré.

Lorsque j’ai annoncé la nouvelle à mes parents, ma mère a éclaté en larmes. Je dois avouer que ce n’était pas la réaction que j’espérais, mais après discussion, je compris sa réaction. Leur bébé allait quitter le nid familial et s’envoler de l’autre côté de l’océan. Cependant, c’était également des larmes de fierté de tout le travail que j’avais accompli et que je veuille entré dans une si prestigieuse université comme Harvard. Bien sûr, j’étais majeure et vaccinée, mais je voulais tout de même avoir leur accord pour ce projet. Évidemment, il allait de soi qu’ils m’appuyaient et allaient m’appuyer dans cette nouvelle aventure. Je savais que même si des milliers de kilomètres allaient nous séparer, j’allais continuer à ne manquer de rien.

Alors, après avoir fourni tous les efforts nécessaires pendant plusieurs années, après avoir atteint l’âge nécessaire et bien sûr, avoir été accepté dans le programme que je voulais, je pris le premier avion qui allait m’amener à Harvard. J’avais choisi le programme de dentisterie, car j’aimais le contact avec les patients, le travail manuel à fournir et bien sûr, j’étais très agile de mes doigts. Je possédais toutes les caractéristiques nécessaires pour devenir une excellente dentiste. J’étais prête à commencer cette nouvelle aventure. Qui sait où elle m’amènera? Good girl gone wild? Qui sait... Attention, Lexie Wilcox débarque à Harvard!