Il était complètement taré. C'était ça le souci en fait. Il était prêt à avoir mal, prêt à ce que tu le fasses souffrir. Il voulait prendre le risque et c'était même pas qu'un risque au final puisque t'allais forcément faire de la merde et.. Ouais il était taré. « Exactement. Je vais te tromper parce que j'fais toujours ça. » Et t'avais aucune idée de si tu serais capable de faire un jour les choses bien. Peut être pas. Peut être que tu pourrais jamais faire marcher quoi que ce soit dans ta vie. D'ailleurs, il s'était reculé de toi avant de reprendre la parole. « Bah.. » Tu savais même pas si c'était ce que tu voulais ou non. T'en avais aucune idée pour le coup et.. Pourquoi est ce qu'il arrivait aussi facilement à t'embrouiller les idées ? Hein ? « Peut être que ça serait le mieux.. »

Oui, prendre le risque et ne pas passer à coté d'une histoire. Certes, ils se battent, tout le temps mais c'est leur façon de faire. Puis, même, il l'aime, un point, c'est tout. Elle va le tromper et c'est le mieux que tout deux fassent leur vie, chacun de leur côté. D'accord. Bien. Il hoche légèrement la tête. Et t'oserais me tromper alors que t'as mon enfant, dans le ventre ? Ou même pas tromper, puisqu'ils ne sont pas ensemble, à ce moment même. Bien, Charline, va baiser un minable et j'ferais pareil, avec la première venue. Désolé mais je trouve que c'est un gâchis. dit-il simplement, avec un peu de colère en lui. Oui, un peu.

Oui, tu savais que ce genre de réponse allait provoquer un nouveau conflit mais.. Tu pouvais pas dire le contraire juste pour vous évitez une nouvelle prise de tête. Au moins, il ne pourrait pas te reprocher d'être honnête. Et tu restais juste sur le cul à sa question. Parce que ouais, vu comme ça c'était hyper crade et plutôt que d'y répondre tu préférais jouer sur les mots. « Techniquement je peux pas te tromper puisque toi et moi on est rien. » Et c'était la pure vérité. Vous n'étiez rien que deux idiots. Peut être amoureux l'un de l'autre mais sans rien de plus. « Ouais ben amuse toi bien. D'toute manière c'est ce que tu fais depuis le début non ? Baiser la première venue ! » Et ouais c'était traître mais à ce que t'avais pu comprendre, il s'était pas vraiment gêné jusqu'à maintenant donc il pouvait bien aller s'faire foutre.

Et comme d'habitude, le ton monte rapidement, entre eux. Comme s'ils ne pouvaient pas s'en empêcher. En effet, nous sommes rien mais ça ne change pas, le fait que tu portes mon enfant. Et que ça revient au même, si elle couche avec un autre gars. C'est juste ... pas possible. En fait, il ne laissera jamais, ça arriver. La colère monte peu à peu et les paroles vont dépasser la pensée. Ou pas. Attend, j'suis libre, non ? J'ai le droit de tremper ma queue, où je veux. Bordel de... Ferme ta bouche, Aaron. Ok, c'est la vérité mais il n'a pas besoin de le dire surtout après ces deux annonces : la grossesse et les sentiments. En fait, Aaron se dirige même vers la porte parce que .. il connaît le chemin.

Non mais voilà quoi. T'essayais pour une fois de rester calme et non, il te sortais des trucs comme ça. Mais comment tu pouvais ne pas péter les plombs ? « Et alors ? J'dois faire voeux d'abstinence pour tes beaux yeux maintenant ? » Tu riais de façon ironique alors que pour la peine, tu lui faisais un doigt. Ouais, t'étais vulgaire et c'était comme ça. Secouant la tête, tu fronçais les sourcils alors que là, il disait la phrase de trop. Il était sérieux ? Il était vraiment sérieux ? Mais qu'il aille se faire foutre ouais. D'ailleurs, il s'dirigeais vers la porte pour s'en aller et sous le coup de la rage t'attrapais le premier truc qui te tombais sous la main -autrement dit, un verre- que tu balançais dans sa direction. Verre qui tapait dans sa tête mais t'en avais absolument rien à foutre.

Avoue que c'est dégueulasse, si tu fais ça à notre enfant. dit-il alors que le ton monte de plus en plus et fatigué de tout ça, Aaron sortit une phrase. La phrase de con par excellence. Il ignore le rire et le doigt de Charline alors qu'il préfère partir directement. Ouais, il connait le chemin donc pas besoin qu'elle le foute à la porte. Mais, il ne peut échapper à ce verre brisé contre la porte. Enfin, d'abord, ça touche sa tête. Il reporte sa main dessus et y voit du sang. Putain. Tu fais chier, Charline. dit-il sous le coup alors qu'il décide de partir de cet appartement. Non, il n'aurait jamais dû y aller. Il aurait dû rester chez lui, comme il fait si bien.