Elle voulait mentir, faire comme si de rien était ? Et bien très bien, j'étais capable d'en faire de même et je n'allais pas me gêner. C'était nul de repartir dans ce petit jeu là des faux semblants et de la connaissance de l'autre en surface, de ce qu'il laisse bien voir mais puisque notre relation était vouée à cela et uniquement cela il fallait que je m'y fasse. " Me voilà rassuré... L'hôtel c'est pas génial mais c'est toujours mieux que les ponts ! " J'étais vraiment désolé de la situationn, désolé de ne pas avoir pu plus l'aider mais après tout c'était elle qui avait tout rejeté en bloc. Je ne pouvais cependant pas m'empêcher de me dire que j'aurais pu faire plus, encore aurait il fallut qu'elle me laisse faire. " Tu espères pouvoir prendre un appartement ? Une chambre dans une confrérie ? "

Je m'étais replongée dans mes mensonges, à croire qu'il n'y avait plus que ça dans ce monde. J'avais l'impression d'être vidé de tous, de toutes énergies possibles, comme-ci mentir me prenait tout ce que j'avais. J'ignorais pourquoi je ressentais le besoin d'être aussi distante avec Ezra, après tout il m'avait réellement manqué et dire le contraire ne servait à rien. Ahah... Oui c'est sur. Je mordis alors ma lèvre inférieure en détournant le regard, presque gênée de la situation grotesque dans laquelle nous nous trouvions. Est-ce que je regrettait d'être partie brutalement de chez lui ? Probablement. Mais la situation avait fait qu'il était juste impossible pour moi de rester sur les lieux, de rester avec lui après le ton que nous avions employé, lui comme moi. Les choses auraient peut-être pu se passer différemment, mais ce n'était pas le cas, et un retour en arrière n'était pas envisageable. Je ne suis dans aucune confréries... Alors je peux pas avoir l'une des chambres. Mais sinon, je sais pas si prendre un appartement serait une bonne idée. Mon père me supplie presque de venir vivre chez lui, à New-York. Du coup... Je sais pas. J'haussais les épaules, il n'y avait pas grand chose pour moi ici, et j'avais l'impression de plus souffrir qu'autre chose. D'ailleurs les poches sous mes yeux, signalait un manque de sommeil et une prise de médicaments bien trop élevées.

Que faire d'autre que de rentrer dans le jeu de Lyson ? Elle mentait, cela se voyait, elle se mordait la lèvre, fuyait du regard, ce n'était pas ce genre de femme. Elle était une femme affirmée avec un caractère bien trempé et tout ce que je voyais aujourd'hui n'était pas elle. Mais à quoi bon lui dire que je n'étais pas dupe ? J'avais bien vu qu'elle se refermait dès que je tentais de gratter alors il n'y avait rien à y faire... Je devais la laisser mentir, s'enfoncer dans ses mensonges et entrer dans son jeu tout simplement. Malgré mon ton calme et posé, je ne pus cependant contenir ma surprise lorsqu'elle me parla de New York et de retourner chez son père. J'avais dû louper une étape là. " Retourner chez ton père à New York ? T'y penses sérieusement ?" J'étais surpris ouai et je n'avais aucune envie de la voir quitter la ville de devoir faire une croix définitive sur une belle amitié que nous pourrions créer j'en étais sûr.

Je mentais, j'avais l'impression de faire mensonges sur mensonges quand j'étais en compagnie d'Ezra. Je ne savais pas si c'était une bonne chose et en réalité, les trois quart du temps je ne me rendais pas du tout compte de ce que je faisais. Hors là, il était à côté de moi, et j'avais encore trouvé le moyen de lui sortir un mensonge, j'avais l'impression de n'être plus que ça, de vivre pour ça et je trouvais ça assez dommage. Puis je lui parlais de mon option de partir à New York, revivre chez mon père, à vrai dire je me posais moi-même des questions et j'avais peur de ce qu'il pourrait se passer si je retournais chez lui, mais après tout, pourquoi pas ? Il n'y avait rien qui me retenait ici à Cambridge, si ce n'était mes études et quelques amis triés sur le volet. J'y pense oui. Je me dis pourquoi pas après tout. Je ne sais pas si Cambridge peut m'offrir ce que je veux. J'haussais les épaules comme pour appuyer mes dires, mais j'étais tout de même nostalgique et je me demandais si c'était une bonne idée.

Je l'écoutais me dire qu'elle n'était pas sûre que Cambridge puisse lui offrir tout ce qu'elle voulait et qu'elle pensait réellement à l'éventualité de repartir à New York, je n'y croyais pas, je n'en avais pas envie. Je me demandais comment elle avait pu en arriver là. Voulait elle fuir sa vie de mensonge, celle qu'elle se montait brique par brique sans avoir personne qui la force à faire cela ?" Tu veux quoi Lyson ? Qu'est ce que New York a à t'offrir de plus ? " Ma voix était douce, pas directive, pas sèche je voulais réellement en savoir plus sur ses intentions et tenter de la dissuader pourquoi pas... Si je le pouvais... Ce dont je doutais fort ! " Je serais déçu de te voir quitter la ville mais si c'est ce que tu veux ... " Je ne savais pas quoi lui dire de plus, les sentiments elle ne connaissait pas, même les sentiments amicaux à première vue alors à quoi bon m'étendre sur quelque chose qu'elle réfuterait en bloc ? Je préférais attendre de voir sa réaction, ce qu'elle pouvait trouver avoir à dire.

Ma vie était monté de toutes pièces. Je n'étais qu'une poupée de chiffon avec aucuns buts, ni même d'objectifs à atteindre. J'avais cette fâcheuse impression d'être vide au fond de moi et je détestais ça, je détestais qui j'étais devenue. Je détestais qui j'étais aujourd'hui. Il me demandait ce que New-York avait à m'offrir de plus et je me surprenais moi-même à me le demander. Il n'avait pas tord, qu'est-ce que ça changerait après tout ? Je déglutit alors difficilement, avalant ma salive comme-ci on venait de m'enfoncer un caillou dans la gorge. J'en sais rien. J'en sais absolument rien. J'veux juste partir d'ici. Je mordais ma lèvre inférieure, est-ce que je serais capable de lui dire que je voulais quitter Cambridge à cause de lui ? La dispute que nous avions eut tous les deux quelques jours plus tôt, m'avait comme achevé. J'avais l'impression d'être tombée encore plus bas, ne valant plus rien du tout à ses yeux. Ce que je voulais ? Partir ? Non ce n'était pas ce que je voulais, mais j'essayais de me convaincre du contraire. Je pouvais être heureuse dans un autre endroit, me fabriquer une nouvelle vie, et faire comme-ci rien ne s'était passé ici. Je savais que j'en étais capable, mais ça équivaudrait à continuer ma vie de mensonges, et est-ce que j'en étais capable ?

Je n'étais personne pour elle alors je n'avais pas envie de perdre mon temps à essayer de lui dire que quitter la ville serait la bêtise du siècle. Toutes mes paroles rentreraient d'un côté et sortiraient de l'autre j'en étais sûr. Je me contentais donc de tenter de comprendre pourquoi elle voulait partir et autant dire qu'elle n'était pas convaincante ce qui me fit un pincement au coeur, non je ne tenterais pas de la convaincre de rester, elle ne m'aurait pas comme cela. En attendant je lui avouais tout de même que je serais déçu si elle le faisait mais avait elle au moins écouté ces quelques paroles ? Je n'en savais rien, comme d'habitude avec Lyson je ne savais rien, un éternel recommençement. " Tu me le diras tout de même si tu pars ? Si tu quittes la ville ? " Même après les fortes disputes que nous avions eu, je m'inquiétais d'elle car je tenais à elle, je ne savais pas comment lui montrer et elle ne savait pas comment le voir, c'était comme si un sourd parlait à un muet... J'espérais une réaction de sa part, qu'elle me laisse voir une petite ouverture mais rien ne venait depuis que nous étions face à nos cafés.

Je n'avais pas conscience de qui j'étais ou de ce que je pouvais représenter aux yeux des personnes de mon entourage. Et des fois je me posais des questions, je me demandais si des personnes tenaient à moi. Avec le temps, j'ai fini par ne plus rien voir, devenir aveugle, mettre mes sentiments de côté afin de souffrir au minimum. Je savais que c'était ce que me reprochait Ezra. Il était là, face à moi, et que lui dire à part que je voulais quitter la ville ? A cause de lui ? Peut-être bien, en réalité, je n'en savais rien. Même si je ne voulais pas me l'avouer, je savais qu'au fond de moi, je l'appréciais un petit trop, mais j'étais terrifiée à l'idée d'ouvrir mon coeur, mon âme à un homme. Est-ce que je voulais qu'il me dise que je reste ? Peut-être aussi, mais il ne le ferait pas, j'en étais persuadé. J'avais commencé à apprendre à le connaître, et il n'allait pas se dévoiler, pas après la dispute que nous avions eu à son appartement. Celui que j'avais décidé de quitter parce que la tension n'était que trop palpable. Il me demande si je lui dirais si je partais de la ville, et je mordis l'intérieur de ma joue, inspirant profondément. Oui. Je te le dirais. Cette fois-ci j'étais sincère, pas de mensonges, ni de faux-semblants, pourquoi je devais toujours mentir ? Est-ce que j'étais devenue ce qu'on appelle une menteuse compulsive ? Je ne voulais plus être cette personne là, je voulais améliorer mes relations, je voulais améliorer mes relations avec lui. Je bu alors plusieurs gorgées de mon café et esquissa un fin sourire. Comment tu vas ? J'veux dire depuis la dernière fois ? Oui j'avais envie d'en savoir plus sur lui, sur ce qu'il pouvait bien faire depuis que j'étais partie. S'il savait à quel point, moi je me laissais détruire, j'avais retouché à la drogue et ce n'était vraiment pas bon pour moi, je le savais, mais je n'y pouvais rien.

Si elle partait, elle me le dirait... Ouai une fois partie surement alors que je ne pourrais plus rien faire d'autre. J'avais peut être tort de ne pas lui dire que je voulais qu'elle reste, ou peut être que ça ne changerait rien mais si jamais elle le faisait, je voulais avoir une chance de la retenir au dernier moment quand même. " Je vais bien, le boulot me prend pas mal de temps en ce moment c'est bien comme ça. " Elle ne voulait pas que je lui dise que je couchais à nouveau avec une fille différente tous les soirs si ? Non je ne croyais pas, j'étais même sur que non et puis je ne pouvais pas lui dire non plus que la nana que j'avais mise enceinte il y a des années avait refait surface... " Le train train habituel quoi comme toi je suppose même si à voir ta tête on dirait que ton corps n'est pas vraiment habitué à ce que tu lui fais vivre. " Je ne pouvais pas me taire plus longtemps, je ne pouvais pas ne pas lui faire ne serait ce qu'une infime réfléxion pour qu'elle sache que je n'étais pas duppe.

Je n'avais pas l'impression que les choses avaient vraiment changé depuis que je m'étais éloignée d'Ezra et que je m'étais littéralement enfuie de chez lui. En réalité, je trouvais plutôt que j'étais au point mort et qu'il n'y avait plus aucune vitesse d'enclenché. Il me parlait du boulot, ça veut dire qu'il ne me parlait pas de ses conquêtes et donc qu'il avait recommencé à coucher avec une fille différente chaque soirs. Je ne pouvais pas le blâmer, et puis de toute façon je n'avais rien à dire, nous n'étions pas un couple, il était majeur et faisait ce qui lui plaisait, avec la modération qu'il avait envie d'employer. Oh je vois. Je souriais alors, peut-être étais-ce le genre de sourire faux et hypocrite que je ne sortais que rarement ? Je finissais alors mon café, j'avais l'impression que l'ambiance était tendue, mais peut-être que c'était encore moi qui me faisait des films ? C'était fort possible, avec la drogue que j'avais recommencé à prendre, j'avais l'impression d'être devenue pire qu'une parano, autant vous dire que cet aspect là ne me plaisait pas vraiment. Il me lança cash une réplique, une réplique qui montrait qu'il avait compris que je me droguais, mais en même temps je ne cherchais pas à le cacher, à quoi ça servirait ? Disons juste qu'il n'en a plus l'habitude. Je plongeais mes prunelles émeraudes dans la sienne. Je ne m'étais pas droguée depuis un sacré bout de temps et il fallait dire qu'aujourd'hui je ne tenais plus aussi bien que ce que je pouvais tenir dans le passé, mais ça, Ezra n'était pas spécialement forcé de le savoir, si ? La drogue c'était une saleté, je la prenais généralement quand je me sentais plus bas que terre, et c'était le cas aujourd'hui, je n'étais plus que l'ombre de moi-même et rien de plus.