Je savais bien que je n'étais pas le meilleur ami qu'on puisse avoir en ce moment, je faisais tout de travers, j'étais assez tête en l'air et puis surtout, ma femme me manquait. J'avais récupéré ma fille, certes, but c'était compliqué de devoir gérer le manque de Billie et de prétendre que nous n'étions plus ensemble. Tout ce que je souhaitais, c'était la retrouver. Mais puisque nous étions "plus ensemble", je devais en profiter pour voir un peu plus mes amis, montrer mon soutien quand il le fallait et puis prendre de leurs nouvelles un peu. Alors j'avais décidé qu'aujourd'hui, j'allais vers Feldt, sentant que les choses étaient compliquées depuis quelques temps, surtout avec ce qui se passait avec Briony. J'avais merdé ouais, et elle me l'avait bien refait comprendre. Donc j'allais faire en sorte de me rattraper pour elle également. M'étant renseigné quand à sa chambre dans l'hôtel, je me positionnais devant, calmement en fixant la porte avant de trouver le courage de frapper. Ouais, il a mis du temps à arriver - plusieurs minutes pour être précis - et je saisissais l'opportunité pour ne pas me dégonfler. Alors voilà, trois coups portés et j'attendais qu'elle se montre à moi, ne sachant pas qu'il s'agissait de moi derrière cette porte.

La classe de neige était sympa et je m’amusais plutôt bien. Je passais surtout du temps avec mes enfants. J’avais depuis mon agression arrêté de prendre contact avec mes proches. Je restais toujours assez évasive sur pourquoi je ne sortais pas. je devais dire que le fait que mes enfants étaient la aussi, aidé pour créer une image de la petite maman. J’avais trop du mal de parler et de faire comme si rien n’était alors que je ne dormais que très peu et que je restais sur un refus total. Je savais que ce qui était arrivé était vrai mais je voulais continuer de me dire que c’était juste des mauvais cauchemars et pas la vérité. Oui quelque chose que je faisais très bien depuis le début de mon existence. Ce qui m’arrive ne sont que des cauchemars et pas la réalité. Toute fois, cela ne l’était pas et c’était difficile parfois de vivre avec. Je me disais que je devais avoir la tête haute et peut-être que si mon agresseur voyait que j’allais bien, il serait en colère, que cela ne m’avait pas affecté. Non soyons réaliste, je ne sais pas garder la tête haute, je fais partie des gens comme cela. De ce fait, je passais beaucoup de temps soit entrain de faire du snow ou alors avec mes enfants. J’étais d’ailleurs en train de me préparer pour aller un peu explorer le château avec les jumeaux, mais eux refusaient de la coopération. Liana, la nounou et moi passions plus de temps a les chasser dans la suite que d’essayer de les habiller. C’était tellement beau de les voir marcher et courir a présent et parler aussi. J’en devenais complètement gaga. J’avais finalement réussi a enfiler sa chemise a Hermes que j’entendis quelqu’un toquer a la porte. Je me demandais bien qui cela pouvait être. “Hermes reste la.” Lui dis-je alors en allant ouvrir la porte. Je ne m’attendais pas du tout a voir Alex. J’étais quelque peu fâchée avec lui quand j’avais appris ce qu’il avait fait pour séparer Briony et Andy. Je ne l’avais pas pu cru capable de cet acte et j’avais été déçu de mon meilleur ami. “Alex qu’est-ce que tu fais la?” Oui question un peu stupide.

J'étais loin de me sentir bien en ce moment et me retrouver sans Billie - du moins à la vue de tous - était assez difficile à gérer. Et j'avais besoin de mes meilleurs amis, tous. Sans exception. Et Feldt était bien évidemment dans la liste. Si en ce moment je ne pouvais pas trop gérer avec Briony, enfin on avance petit à petit, je pouvais cependant tenter de remettre bien sur les rails ma relation avec la geek. Alors je m'étais pointé devant sa chambre de l'hôtel, ne sachant pas trop quoi lui dire, quoi faire. Peut-être que juste parler, se confier, ce serait suffisant ? Je l'espère tout du moins. J'avais donc frappé en sentant l'adrénaline monter le long de mon corps. C'était pas de la peur que je ressentais, surtout de l'appréhension. J'étais peut-être prêt à me recevoir des coups dans la figure - même s'ils étaient principalement verbaux - mais si je pouvais éviter, ça m'arrangerait. « Alex qu’est-ce que tu fais la? » Déglutissant, je venais hausser les épaules avant de lui répondre simplement « J'avais besoin de te voir, de t'parler » Entendant du bruit dans la chambre, je me mis à pincer mes lèvres avant de reprendre « .. sauf si j'te dérange, dans ce cas-là je m'en vais » Alex, t'es qu'un dégonflé mon vieux.

J’aurais pu ne pas du tout aller a la classe de neige. Et je devais dire que je n’en avais pas voulu après ce qu’il m’était arrivé. Tout le monde qui me connaissait savait que quand j’allais mal je me refermais sur moi-même et je ne laissais personne m’approcher. Cette fois-ci, je voulais que personne ne le sache alors j’essayais d’agir normalement de faire comme si de rien n’était et je passais la plus part de mon temps avec mes enfants. C’était peut-être une excuse facile mais je n’avais pas pu passer énormément de temps avec eux a cause des examens et de cet incident. C’est pour cela que j’avais pris mes enfants avec moi. Ils étaient ma distraction et j’aimais bien retourner a la montagne pour faire un peu de snow. J’avais besoin de distraction constante et de ce fait je restais plutôt loin de mes proches. Alors voir Alexander devant ma chambre d’hôtel m’avait plutôt surpris. Je ne m’étais pas du tout attendu a le voir. « J'avais besoin de te voir, de t'parler » Je baissais les yeux. J’avais peur de parler. Il suffisait de voir comment j’avais rembarrée Wyatt. J’entendais du bruits de la chambre. Je me retournais alors pour voir Hermes qui était descendu de son petit fauteuil. « .. sauf si j'te dérange, dans ce cas-là je m'en vais » Je secouais la tête. “Non. C’est juste les jumeaux.” Je voyais déjà mon fils arriver en marchant rapidement, criant le nom d’Alex. Je soupirais, j’avais pas vraiment le choix maintenant. “Euhm. Rentre. Vas-y.”

Je me devais de faire en sorte d'arranger toutes mes amitiés. Et il était temps de passer à Feldt. Elle avait mal pris le fait d'apprendre si tardivement ce qui s'était passé l'année dernière avec Briony.. et surtout le fait que j'ai fait ça. Sûrement que ça a du rapprocher les jeunes femmes d'ailleurs. C'était ça la mécanique de la bande maintenant et depuis un moment. Toujours deux personnes liguées contre une. C'était facile mais c'était comme ça. Et c'était toujours celui qui se retrouvait seul qui devait faire la blinde d'efforts. Dans le cas actuel, j'étais le tout seul - surtout depuis qu'Hendrix a passé l'arme à gauche - et j'allais devoir faire les efforts avec la simple force de l'esprit. Pas forcément facile quand on est comme moi, à vouloir abandonner dès le premier obstacle. M'enfin, soit. « Non. C’est juste les jumeaux. » Tant mieux alors, parce que si je la dérangeais, et bien je serais bien évidemment reparti aussi vite que j'étais arrivé. Lâche ? Non, disons que j'aimais pas déranger... ouais bon, chut. Puis même qu'Hermes était là me réclamer. Forcément que là je fonds, forcément. Ouais, forcément. « Euhm. Rentre. Vas-y. » Je me mis à sourire et puis je pénétrais dans la pièce après qu'elle se soit écartée et je me baissais pour attraper le petit bout de chou afin de le garder dans mes bras « Saluuut mon grand! Qu'est-ce que t'as grandi mon dieu, tu vas bientôt me rattraper » fis-je choqué en le regardant avant de suivre la maitresse de cette chambre d'hôtel à l'intérieur afin de retrouver la soeur du petit se trouvant dans mes bras, ma petite princesse que j'aimais fort.

Je pense que si je n’avais pas eu mes enfants, il y a longtemps que j’aurai sombré avec ce qu’il m’était arrivée cette année. L’humiliation en Italie, l’accident au Japon, le retour d’Elios, l’attaque d’Andy, la mort d’Hendrix, mon agression d’il y a a peine quelques jours, je n’aurais vraiment pas pu survivre cela si ils n’avaient pas été la pour me rappeler chaque jours que la vie continuait. Sans eux, je ne savais vraiment pas ce que je serais devenue aujourd’hui. Mes enfants étaient devenus ma raison de vivre. Ils étaient plus important que tout, plus importants que certains des mes meilleurs amis car je savais que mes enfants ne me lâcheraient jamais. C’était peut-être triste car j’abandonnais doucement la bande. Bien sure qu’avec Briony, je m’étais rapprochée, mais je m’en étais tout aussi vite distancié au retour de Thaïlande. Avec Alex, c’était toujours une longue histoire et ma situation n’aidait pas a ce que je veuille aller vers lui après la révélation que ma meilleure amie m’avait faite. Je n’en revenais pas du tout ce qu’il avait fait. Toute fois, je me disais qui si il était ici devant ma chambre d’hôtel c’était qu’il voulait faire un effort, s’excuser et je devrais donc aussi faire un effort. De toute façon, je n’avais plus aucun choix a présent comme mon fils était venu réclamer Alex. Il fallait dire que depuis la mort d’Hendrix, il ne voyait vraiment plus que son père et les gardes du corps en tant qu’adultes. Cela lui fera du bien de voir une autre présence masculine. Je laissais donc le président Mather entrer dans ma chambre d’hôtel. Je refermais la porte derrière lui, me dirigeant alors pour rejoindre ma fille qui était sagement assise par terre en train de jouer avec ses poupées. “Gaia, regarde qui est la. C’est tonton Alex. Tu vas lui dire bonjour.” Dis-je a cette dernière en pointant dans la direction du jeune homme. “Désolée, c’est un peu le bordel. J’ai pas eu le temps de ranger leur jouets encore.” Avec deux enfants, c’était parfois difficile de coordonner les choses, surtout maintenant qu’ils savaient marcher. “Tu veux un thé ou un café?” Finis-je par demander. J’avais pas envie de parler en fait et j’essayais du coup de repousser un peu les choses.

Si j'avais l'intelligence de pouvoir être en études d'informatique pour relever le niveau d'Harvard - pas si bien placé que ça malheureusement en informatique -, je n'avais pas vraiment celle de gérer en amitié. Certes, c'était un concept important pour moi, mais je faisais juste tout de travers tellement je pouvais être abruti des fois. J'étais qu'un con qui ne faisait que tout gâcher. Dernière faute en liste ? La révélation via formspring de ma boulette l'année dernière à propos de Briony, lors de l'enterrement de sa famille. Et évidemment, Feldt a été mise au courant et l'avait quand même assez mauvaise. C'était bien pour cette raison que je me trouvais devant sa chambre d'hôtel. Le fils de ma meilleure amie dans les bras, je venais la suivre à l'intérieur de la pièce pour rejoindre sa fille. « Gaia, regarde qui est la. C’est tonton Alex. Tu vas lui dire bonjour. » Mon sourire ne fit que s'étirer en voyant qu'elle aussi avait bien grandi. Mon dieu, j'avais l'impression que ça faisait une éternité. C'est dingue ça, à quel point la vie peut nous éloigner. C'est à nous de nous battre pour continuer de rester proche. « Désolée, c’est un peu le bordel. J’ai pas eu le temps de ranger leur jouets encore. » Je secouais la tête alors que Gaia n'avait pas bougé, préférant jouer avec ses poupées. M'enfin, je ne lui en voulais pas, je savais que Robyn était un peu pareille, les filles à cet âge là, on voit leur priorité. Je reposais alors Hermes, le laissant jouer comme bon lui voulait. « C'est pas grave » disais-je avec un petit sourire en coin alors que je regardais les deux enfants ensemble. « Tu veux un thé ou un café? » Je posais mon regard sur elle avant de hausser les épaules. « Rien, merci. J'pense pas rester longtemps en fait je.. » Je ne savais pas trop comment aborder la chose donc j'attendais une quelconque réaction de sa part. Timide ? A peine.

Si il y avait bien quelqu’un dont je ne m’étais pas attendue de voir, c’était bien Alex. Je lui avais plus ou moins bien faire comprendre que j’avais été déçu de son comportement et que j’avais trouvé cela honteux ce qu’il avait fait. Alors le voir devant ma porte attisait plutôt ma curiosité. Je ne lui avais pas parlé depuis, je sais pas trop longtemps. J’allais pas mentir que je n’avais parlé a personne depuis mon agression, que j’avais fait la morte, la muette, celle qui existait plus vraiment. Je faisais toujours cela et c’était assez facile quand on était en froid avec son meilleur ami. Y a pas besoin de donner de nouvelles. C’était donc pas dure de pas avoir a lui parler de ce qu’il m’était arrivé. De ce fait, j’étais quelque peu déstabilisée en le voyant a ma porte comme ça sans vraiment qu’il ne me prévienne. Je ne savais même pas comment réagir alors je restais au formalité, un art que j’avais réussi a maitriser au cours des années. Faire semblant que tout vas bien quand tout va mal. J’allais le faire maintenant aussi, car je voulais pas qu’on s’inquiète pour moi, qu’on me pose des questions. J’étais bien dans ma solitude et mes secrets. Je regardais Alex, attendant une réponse de sa part. “Tu….?” Ouais, c’était cool les phrases a moitié terminé. Cela nous aidait vachement dans la vie.

J'étais un boulet. Genre le pire des boulets qui puissent exister sur cette Terre. Ouais, j'emploie des grands mots parce que merde quoi, je ne savais faire que ça, foutre la merde dans mes relations avec mes meilleurs amis. Et quand ce n'était pas Briony, c'était avec Feldt. Je me sentais coupable et c'était pour cette raison que je m'étais dirigé vers sa chambre, histoire de parler et tout. Sauf que j'avais bien vu qu'elle n'était pas si encline que ça à parler. Si elle m'avait fait rentrer, c'était bien parce que son fils m'avait reconnu. M'enfin soit, j'étais là et la discussion était belle et bien lancée. Enfin, à moitié tout du moins. « Tu….? » Je déglutissais, ne sachant pas vraiment comment aborder le sujet. C'est délicat, faut bien l'avouer hein. Genre, le type de conversation où on sait pas comment placer les mots pour qu'ils soient bien interprétés. Mais bon, je me lançais malgré tout. « Je suis désolé.. si j't'ai blessé d'une quelconque façon. J'sais que j'ai beaucoup merdé l'année passée mais j'essaye de me rattraper, de changer. J'ai changé même et.. ce que j'ai fait à Chicago, j'en suis pas fier. Disons que y'avait des moyens plus simples que de foutre de la drogue dans la poche de Bri mais.. j'peux pas changer ce que j'ai fait, et j'en suis désolé » Presque tout d'une traite. Et bah.

Avec Alex c’était soit des disputes soit on s’entendait a merveille. Il n’y avait jamais de juste milieu dans notre relation. Peut-être que c’était parce qu’on se ressemblait autant qu’on arrivait pas se trouver un équilibre dans notre relation. Parfois, ça m’énervait mais j’étais bien trop rancunière pour tout simplement ouvrir les bras et le laisser entrer dans ma vie a nouveau. J’aimais Alex, plus que tout et je savais si jamais il m’arrivait quelque chose, il allait s’occuper des jumeaux comme si il s’agissait des siens. Je le savais, j’avais peut-être une confiance aveugle en lui en ce qui concernait la vie de mes enfants. C’était juste ses actions que je n’arrivais pas a voire, a comprendre et qui détruisait souvent notre amitié. En soit, il n’avait rien fait cette fois-ci. C’était tout simplement ce que Briony m’avait dit. J’en revenais pas. Je pensais qu’on était tous la l’un pour l’autre. On était une bande, les quatre mousquetaires a ce temps-la. Mais c’était plus le cas car l’un d’entre nous était tombé. Et maintenant, y avait plus rien car on était tous tellement déchiré que je me demandais comment on allait faire pour recoller les morceaux. « Je suis désolé.. si j't'ai blessé d'une quelconque façon. J'sais que j'ai beaucoup merdé l'année passée mais j'essaye de me rattraper, de changer. J'ai changé même et.. ce que j'ai fait à Chicago, j'en suis pas fier. Disons que y'avait des moyens plus simples que de foutre de la drogue dans la poche de Bri mais.. j'peux pas changer ce que j'ai fait, et j'en suis désolé » Il finissait sa tirade et je ne savais pas trop quoi dire. Il en était désolé. Il avait changé. Le problème, c’était que pour moi, ce qu’il avait fait c’était tout simplement impensable vu ce que Briony avait vécu cet été-là. Je soupirais. “Que tu sois désolé ou non, cela ne change rien. Je comprends juste pas comment tu as pu lui donner de la drogue alors qu’elle avait fait DEUX overdoses avant. Que tu aimes Andy ou pas, que leur couple te faisait chier, ok, mais tu pouvais pas lui faire ça. C’était pas juste joué avec son couple, t’as joué avec sa vie et c’est ça que je peux pas oublier.” Parce que qui sait ce qui aurait pu arriver si elle avait vraiment prit la drogue qu’Alex lui avait donné. Est-ce que j’aurais encore pu parler de ma meilleure amie au présent?