J'en avais pu rien à foutre des gens. J'vous jure. Si j'vois un mendiant dans la rue, j'en avais juste rien faire. Quelqu'un qui meurt de faim j'lui dirais d'aller faire les poubelles, quelqu'un de triste, j'lui dirai d'pas se maquiller pour éviter le maquillage, quelqu'un au bout de sa vie.. j'lui dirai d'aller voir un psy. Tout mais rien en rapport avec moi, rien en rapport avec la compassion que j'aurai pu éprouver.. avant. C'est un temps ancien et vraiment révolu. J'tais pu cette Bri fade, qui était gentille avec tout le monde. C'est chacun pour sa gueule les gars, et faut le comprendre à un moment donné au lieu de rêver d'une quelconque utopie qui arrivera sûrement jamais. Fin, on enlève le surement. C'est que dans vos esprits ça. J'tais morte de l'intérieur mais allez pas croire que j'avais perdu l'envie d'un jour ressentir quelque chose. Il suffisait de regarder mes bras. C'tait un endroit de mon corps.. que beaucoup de personnes regarderaient avec pitié, avec le coeur brisé, en se demandant pourquoi j'en étais arrivée là. Puis c'tout. Après yolo, chacun son bordel perso donc Bri t'es alone. Et franchement ça m'arrange. J'pas envie d'être aidée, j'pas envie qu'on me soigne.. les médecins font bien assez puis avec le temps, j'm'étais résignée. J'allais rester comme ça et j'm'en doutais de plus en plus, c'tait comme ça. Pas de bol Brioche c'est sur toi qu'est tombé cet enchaînement d'évenements fatidiques qui fait perdre toute joie de vivre, tout envie de vouloir aller mieux, cet enthousiasme qui était tien. Bon, malgré tout fallait voir le côté positif. J'bossais plus dans le sens.. + qu'avant. J'avais que ça à faire vu que j'tais devenue insociable en même temps et que j'avais envie de rien aha. Alors la bibliothèque était devenue ma seconde maison. Livres de sociologie devant moi, mes feuilles de cours juste à côté, je bossais. Sérieusement. Puis au bout d'un moment, j'enlevais mon gilet sans me soucier des autres personnes autour de moi, me retrouvant alors en débardeur. So whaat ?

Parfois je me demande combien de temps encore je serais capable de supporter ça, de supporter cette foutue routine qui me contrait à rentrer chez moi, dormir, aller à l'université, passer sa vie à étudier, aller travailler, et tout répéter. Je déteste ça, je déteste tout, j'ai vraiment l'impression d'être un espèce de pion sur un échiquier, mais pas le bon. J'suis pas sur le mien. J'avance sur des cases que j'connais pas à la base et que pourtant j'connais par coeur avant de toucher toujours aux mêmes. J'sais pas trop comment j'en suis arriver là mais je sais pas non plus comment me sortir de là. Et ces derniers temps, l'envie de tout plaquer se fait de plus en plus sentir. Et je suis pas sûre que ce soit une bonne chose. Alors entre deux heures de cours, aussi lassantes qu'elles puissent être, je me retrouvais encore une fois à la bibliothèque. C'était limite devenu mon second chez moi, cette bibliothèque. J'y allais parce que tout les livres dont j'avais besoin y était, pour avoir le silence, le calme, et la concentration nécessaire. Quand j'étudie chez moi, la plupart de mes livres finissent par terre, et j'ai envie de dormir. J'avancerai pas comme ça. Installée à une table, je faisais attention à rien, j'étais plongée dans mon bouquin à contempler les images des grandes places politique de Pologne. Rien de passionnant. Et puis à un moment, un mouvement attira mon oeil, quand une personne retira son gilet. Levant les yeux, je la reconnaissais. J'avais cessé de lui parler il y a un bon moment, et sûrement avait-est-ce été mieux comme ça. Pourtant, lorsqu'elle se retrouvait en débardeur, la première chose sur laquelle mes yeux descendirent fûrent ses bras. Ses bras et les marques sur ses bras. Alors je me levais, avant d'aller me placer face à elle, laissant mes affaires où elles étaient. « Briony. » dis-je alors comme si elle ne m'avait pas vue m'installer en face d'elle. « Je sais que ça fait un moment qu'on s'est pas parlé, mais j'crois qu'une mise au point s'impose. » annonçai-je alors en descendant rapidement les yeux vers ses avant-bras avant de plonger mon regard dans le sien, sérieusement.

J'tais une mather dans l'âme. J'tais vraiment de moins en moins une quincy et j'avais bien fait de ne pas aller dans cette confrérie. J'tais mieux chez les students sans confrérie, j'tais moi même et personne à la fois. Ca m'va très bien comme compromis les gars, allez pas croire le contraire. J'pouvais appartenir un peu à chaque confrérie. J'avais l'esprit Mather, l'envie de bosser et de réussir pour mettre mon diplôme sous les yeux des gens qui ont pas cru en moi d'un Dunster, et malgré moi j'tais Eliot à cause de ma relation avec Andy qui avait tout naturellement des impacts encore maintenant sur moi. Pour toujours. Fuck, commences pas à penser à ça ma pauvre, sinon tu vas t'casser rapidement de la bibliothèque pour t'cacher là des autres. Parce que j'avais beau en avoir rien à foutre qu'ils voient les blessures sur mes bras, par contre, mes larmes non. Elles sont vraiment trop rares pour que je les laisse les voir. « Briony. » J'levais le regard vers la personne qui était venue vers moi. Mmh. Artémis. Okay. Oh boy, ça fait trop longtemps que j'l'avais pas vu. Elle avait les cheveux plus longs j'crois.. mais elle avait l'air en forme. Bon, merci d'être venue, tu peux t'casser maintenant honey, c'pas que j'pas envie de parler, mais non, j'pas envie de parler. Surtout que tu dois être venue par pitié. « Je sais que ça fait un moment qu'on s'est pas parlé, mais j'crois qu'une mise au point s'impose. » Son regard avait devié vers mon bras. Forcément, on allait parler de ça. Aha. J'arquais un sourcil, tout en soupirant, déjà agacée par la discussion qui allait venir car toutes les remontrances qu'elle allait m'faire, forcément. J'posais mon stylo, tout en soupirant puis croisant mes bras au niveau de ma potrine. Une mise au point ? C'est une curiosité mal placée plutôt non ?

J'ai souvent essayé de garder le nord, d'avancer sans flancher, d'essayer de trouver un juste milieu et une raison de me dire que tout va bien juste pour éviter de craquer. Sauf qu'entre mon incompréhension face aux cours et à ma simple envie de déserter soudainement, j'étais pas gâtée. Et là, recroiser Briony. Genre, Briony. C'est pas comme si on se connaissait pas, c'est pas comme si on avait jamais rien eu en commun. J'avais l'impression de plus l'avoir revue depuis que j'avais arrêté de lui parler, et là, elle retombait comme ça, comme si elle tombait du ciel, face à moi. Je veux dire, on parlait plus depuis que j'avais commencé à trouver son attitude.. disons agaçante, pas de mon genre, et forcément, lorsque quelque chose ne me plait pas, j'en parle, puis c'est fini et on en fait abstraction. Il n'empêche qu'elle n'a pas tant changé, si ce n'est les traces sur ses bras qui n'étaient pas là la dernière fois que nous nous étions adressés la parole. L'atmosphère était étrange, certes. Et je sais pas pourquoi soudainement, j'avais une prise de conscience sur le fait qu'elle n'aille pas bien. Une mise au point ? C'est une curiosité mal placée plutôt non ? C'était de la curiosité, de la protection, peut-être, qui sait. En tout cas, je savais que la conversation l'agaçait d'avance. J'aurais été à sa place, sûrement aurait-ce été la même chose, il faut dire. « Peut-être. Mais peut-être que j'ai envie de savoir, mais aussi peut-être que j'ai envie de comprendre. » C'était égoïste de dire ça maintenant alors que l'on ne se parlait plus depuis un moment, et ça ne m'étonnerait pas qu'elle le fasse remarquer, et pourtant.. on avait été amies, alors je ne pouvais pas non plus laisser passer le fait qu'aujourd'hui elle aille mal, même si d'autres se chargeaient forcément déjà d'elle. Il n'empêche que ces derniers temps, j'ai été là pour personne. Autant mes proches que.. les autres personnes qui s'adressaient à moi avant.

Artémis, de base, j'l'aimais bien. J'veux dire, elle a tout plein de belles qualités qui font qu'on peut que l'aimer. J'suis sérieuse. Puis, étant donné qu'elle était quincy, vous vous doutez bien qu'elle était pas du genre bitch comme tous les gens que j'avais eu l'habitude de cotoyer ces derniers temps. Genre Anastasiya, Apple ou même Feldt. Non, Artémis était quelqu'un à part on va dire.. puis tout s'était pêté à un moment donné. Elle faisait partie de ce groupe de gens, d'amis même, que j'avais perdu au cours de ces deux dernières années, quand j'avais enchaîné toutes mes conneries. Quand j'avais rendue ma meilleure amie cocue, quand j'avais trompé mon copain, quand j'l'avais trompé de nouveau, quand j'avais cassé une famille, un mariage.. quand j'tais devenue une pute, mettons les mots là où ils doivent être bon sang, fini les faux semblants. Artémis avait cessé d'avoir tout contact avec moi et ça s'était arrêté aussi simplement que ça. Pu de nouvelles, pu de sms, pu de rdv, que dalle. Alors ouai, j'lui en veux, et revenir de cette façon auprès de moi, avec cette curiosité malsaine de savoir pourquoi j'avais des bras en champ de bataille.. ça m'irritait vous pouvez pas savoir. « Peut-être. Mais peut-être que j'ai envie de savoir, mais aussi peut-être que j'ai envie de comprendre. » Ouai ? Et alors ? Ca change quoi en fait ? Surtout que yolooo elle revient comme ça, comme une fleur. Okay, c'ta vie meuf, peut-être que ce genre de stratégie marche avec certaines personnes mais avec moi, stu veux des confidences, faudra que tu te la joues un peu plus fourbe mmh. Juste entre nous hein. Et ça t'apporterait quoi de comprendre ? D'avoir la conscience tranquille d'pas avoir été là ? De te dire que t'aurais rien pu faire pour empêcher ça et donc pouvoir dormir ce soir ? J'tais acerbe et j'en avais rien à foutre. Qu'elle vive avec sa culpabilité, on sera deux.

Je ne sais pas. Cela m'aurait semblé logique il y a plusieurs mois, et ça ne l'était plus du tout aujourd'hui. Poser cette question, m'intéresser à elle, il n'y avait rien de plus commun, à la base. Et pourtant, aujourd'hui, ça ne l'était plus. En fait, je me demandais ce qu'elle devenait, si tout avait changé pour elle comme tout avait changé pour moi. Sûrement que oui, vu ce que je pouvais entrevoir à ce moment là. Et ça t'apporterait quoi de comprendre ? D'avoir la conscience tranquille d'pas avoir été là ? De te dire que t'aurais rien pu faire pour empêcher ça et donc pouvoir dormir ce soir ? Je me pinçai les lèvres. Elle n'avait pas tort, mais il n'y avait pas que ça. Je n'étais pas du genre à éprouver de la compassion, c'était plus mon genre d'être réellement inquiète. Et dans un sens, c'était le cas. Parce que je n'avais rien entendu sur Briony ces derniers temps qui m'indiquaient une quelconque raison pour elle de se faire du mal. « Certes, j'aurais la conscience tranquille, je peux pas dire le contraire. Mais y'a plus que ça. » Y'avait toujours plus que ça. « Ca m'fait bizarre de te voir aujourd'hui. » avouai-je alors. Ce n'est pas bizarre péjorativement, mais.. en même temps, je l'avais laissée. Comme ça. Du jour au lendemain. Et elle pouvait m'en vouloir. Elle pouvait m'en vouloir comme toutes les autres personnes à qui je n'ai pas donné de nouvelles ce dernier mois. Sauf qu'elle, ce n'était pas une question d'un mois. Regardant derrière elle, j'observais les personnes travailler, ce que je devais faire à la base. Ce que je ne faisais pas. Parce qu'il y avait plus intéressant, plus important pour dire vrai. Parce que je me sentais mal pour elle, parce que je me sentais déjà mal pour moi. Et que du coup, ça me permettait de penser à autre chose. Définition première de l'égoïste de base. J'suis à la dérive.

Pour l'instant, on en était qu'au stade du chuchotement, mais si on commençait à parler bien trop fort, les étudiants allaient tous nous regarder d'un air mauvais. Bon, j'vais pas dire qu'ils sont dans leurs torts, car j'suis la première à lancer des regards vraiment mauvais, qui donnent tout de suite envie de se taire à la personne en face ahem. Mais malgré tout, j'avais pas envie de sortir de la bibliothèque, alors si Arty pouvait garder comme moi un ton assez bas, ça serait gentil, merci beaucoup d'avance joli coeur. « Certes, j'aurais la conscience tranquille, je peux pas dire le contraire. Mais y'a plus que ça. » Elle s'enfonce dans des putains d'explications qui valent rien du tout à mes yeux. Elle veut juste savoir pourquoi j'suis comme ça avant de nouveau se barrer, rdv dans deux ans. J'le voyais très sincèrement comme ça. Puis même, même à Alex ou bien Avery j'avais pas envie d'en parler. La seule personne à qui j'aurai aimé me confier a perdu la mémoire donc bon.. great job Keyla. Puis Andy était parti.. et non, j'avais pas l'droit de le recontacter, de faire quoique ce soit. C'tait fini et j'devais me mettre ça une bonne fois pour toutes dans le crâne. J'me démerde maintenant, toute seule et j'compte sur pu personne, navrée guys et toutes autres personnes qui auraient une âme charitable. « Ca m'fait bizarre de te voir aujourd'hui.  » J'arquais de nouveau un sourcil, amusée par la situation de manière sarcastique bien entendu. Ah ouai ? Bizarre ? A qui l'dis tu Arty ? Ca m'fait bizarre que tu vois que j'existe de nouveau aussi saches le ! J'suis pu autant une tepu qu'avant ça veut dire.. ? J'suis de nouveau fréquentable ? Ou bien vu que j'fais pitié on fait une exception pour moi ? Trop d'gentille en toi. Ca m'fait bizarre de voir que j'existe de nouveau. lui lançais-je, sans la quitter du regard. C'est gentil d'être venue m'voir en tout cas, on s'dit à dans deux ans pour une tasse de thé avec des cookies ?

La bibliothèque, c'était clairement pas le meilleur endroit pour parler. Je le reconnaissais. Il suffisait qu'on parle un peu trop fort et.. expulsion. J'aurais préféré la croiser ailleurs, mais je devais faire avec. Ca m'fait bizarre de voir que j'existe de nouveau. Ses yeux dans les miens, l'ambiance dans laquelle nous étions plongée n'était pas nostalgique. C'était un mélange de ressentiments, de rancunes, pas de gentillesse et de compassion. « J'suis désolée. C'était clairement pas la meilleure chose à faire. T'allais trop loin certes. J'aurais pas du agir comme ça. » C'est pourri, comme excuse. Et dans un sens, c'est pas mon but, de m'excuser. Parce qu'à ce moment là, on pensait clairement pas comme ça. On avait pas la même façon d'entrevoir cet acte qu'aujourd'hui. C'est gentil d'être venue m'voir en tout cas, on s'dit à dans deux ans pour une tasse de thé avec des cookies ? Je soupirai. C'était de mauvaise foi, certes. Je l'avais cherché, certes. Mais j'aurais voulu qu'elle réagisse autrement. J'aurais voulu que tout fût autrement. « C'est quel genre d'humour? J'partirai pas, même si tu me demandais de le faire. Briony, s'il te plait. » Je ne dis pas ça sur un ton particulièrement compassionnel, sur un ton suppliant, non. Je dis ça très sérieusement, sans rien montrer de plus que l'envie de persuasion. S'il te plait, Briony. Soit pas comme ça, me montre pas ta carapace. A l'époque déjà, t'aurais pas réagi comme ça. Il s'est passé plein de choses depuis, mais te morfonds pas. Voilà ce que je lui dirais bien si j'en avais le courage. Sauf que le courage, c'est pas mon truc, et que de toute manière, je me montrerais ferme. J'vais pas lâcher pour si peu. En fait, j'aurais peut-être du rester à mes révisions. Si je m'ajoute les problèmes de Briony sur la conscience, c'est peut-être pas pour le mieux. Et en même temps, j'saurai pas passer par dessus.

J'lui en voulais beaucoup comme j'en voulais à toutes les personnes qui avaient juste abandonnés en voyant la personne que j'devenais. Ils auraient tous dû essayer de me ramener à la raison ou qu'importe. J'avais jamais dit à Feldt, Alex ou Hendrix merci d'avoir essayé de se battre contre la personne que j'devenais à un moment donné, mais eux, ils ont jamais rien lâché et j'en étais reconnaissante, vraiment. « J'suis désolée. C'était clairement pas la meilleure chose à faire. T'allais trop loin certes. J'aurais pas du agir comme ça. » C'est bien de s'en rendre compte désormais, avec du retard hein, mais yolo, j'fais pas comme les autres, moi j't'excuse pas parce que tu comprends ta connerie. Tant pis pour toi, t'assumes les conséquences honey maintenant. T'es adulte. « C'est quel genre d'humour? J'partirai pas, même si tu me demandais de le faire. Briony, s'il te plait. » D'humour ? Pourquoi est-ce qu'elle m'parle d'humour alors que j'essaie de lui faire comprendre qu'il vaudrait mieux qu'elle s'casse rapidement avant de m'énerver encore plus mmh ? J'mettais mes coudes croisés sur la table et en approchais ma chaise, histoire d'avoir le dos droit. J'fixais toujours Artémis, j'tais pas du genre à regarder partout pour éviter le sujet. Tu veux savoir quoi exactement ? Que ça.. Je montrais mon beauuu bras droit avec toutes les marques dessus. Ca vient de mon manque d'émotions, de mon envie de ressentir de nouveau quelque chose.. après mon coma et ses conséquences, la mort de mon ex, la perte de mémoire de ma meilleure amie, pu personne autour de moi ? C'est ça ? Bon, bah voilà. Heureuse ?

(excuse-moi vraiment du retard Coline )

Certes, c'était pas une bonne idée. De juste laisser tomber, au lieu de réagir, d'agir, de faire quelque chose. Sur le coup, j'avais pas été franchement intelligente. Et je m'en voulais pour ça, parce que ça me ressemblait pas. A l'époque où j'avais perdu contact avec elle, j'étais dans ma pleine période hyper-quincy qui pensait qu'aux autres, mais alors vraiment qu'aux autres. Peut-être que j'me sentais pas capable de l'aider, ou de lui dire vraiment ce que j'pensais d'elle à ce moment là, et que j'ai abandonné trop vite. Et je comprenais qu'elle m'en veuille. C'était con de revenir seulement maintenant. Tu veux savoir quoi exactement ? Que ça.. Qu'elle aborde le sujet, c'était ça que je voulais. Ce qu'elle allait me dire, en fait. Ca vient de mon manque d'émotions, de mon envie de ressentir de nouveau quelque chose.. après mon coma et ses conséquences, la mort de mon ex, la perte de mémoire de ma meilleure amie, pu personne autour de moi ? C'est ça ? Bon, bah voilà. J'ai l'impression d'avoir loupé des épisodes, et pas qu'un, et ça fait bizarre, parce qu'à la base, j'savais pas mal de choses sur elle. Je me demande encore pourquoi je suis assise sur cette chaise face à elle. C'est pas maintenant que je dois l'aider. C'était avant. « Je.. je sais que j'aurais pas du laisser tomber. Que j'aurais du me battre contre toi jusqu'à ce que tu reprennes pieds. Je l'ai pas fais. Et je l'assume, les choses sont faites maintenant, y'a plus de moyens de revenir en arrière. Mais si je peux t'empêcher d'aller plus loin, alors je le ferai. » dis-je avec conviction. Sûrement n'en aurait-elle rien à faire, mais ça m'importait, à moi. Même si elle penserait que non, c'était le cas quand même.